Aller au contenu

COMME DES OBJETS SACRES

Depuis mon plus jeune âge, la lecture a une place centrale dans mon quotidien. Mes parents avaient l’habitude de me lire une histoire chaque soir avant de dormir. J’ai été familiarisée très tôt à la lecture et cela s’est poursuivi à la fin de la maternelle avec une initiation à la lecture à la maison. J’ai donc toujours été entourée de livres et encore plus à mon entrée en primaire avec un véritable apprentissage de la lecture ainsi que des sorties à la médiathèque organisées chaque semaine. Je me rappelle que j’aimais beaucoup ce temps et que j’étais émerveillée de voir autant de livres dans un même endroit.

De plus, pendant la majorité de ma scolarité à l’école primaire, j’avais un abonnement à l’école des loisirs, ce qui me permettait de recevoir un certain nombre de livres dans l’année et cela s’est poursuivi avec un abonnement à “J’aime Lire” puis “J’aime Lire Max”. Je ne me souviens pas de mon apprentissage de la lecture mais en interrogeant mes parents, ils m’ont racontée que j’avais beaucoup apprécié et que je voulais très souvent lire à la maison. Cependant, je me rappelle  certains livres étudiés comme la série Le Loup ou les albums Arc-en-ciel le plus beau poisson des océans et Elmer. L’école primaire m’a donc laissé un bon souvenir de la lecture, les meilleurs moments de mes journées étaient d’ailleurs ceux où la maîtresse nous lisait une histoire, un moment de détente en fin de journée que j’attendais avec impatience. Je suis convaincue que l’ensemble de ces expériences réalisées dès le plus jeune âge ont contribué à cultiver mon goût pour la lecture.  

Dans mon expérience de lectrice, l’entrée au collège fut synonyme du début des lectures obligatoires. Ces dernières n’ont cependant pas été les plus difficiles puisque j’ai de bons souvenirs avec l’étude d’Arianne contre le Minotaure, Un sac de billes de Joseph Joffo ou encore Le Journal d’Anne Franck. En parallèle, je continuais de lire des romans comme La petite fadette de Georges Sand, Chante, Luna de Paule du Bouchet ou encore la série Grand Galop. A cette période, je n’aimais pas forcément lire des “classiques”, je ne voyais pas vraiment leur intérêt et je trouvais juste cela compliqué, ennuyeux. Par exemple, je n’avais pas du tout apprécié L’Avare de Molière. Or, il y a 2 ans, je l’ai relu, de mon plein gré, et mon expérience a été totalement différente puisque je n’avais pas été “forcée” à le lire. De plus, depuis mon entrée au lycée, j’ai pris conscience de l’importance de la culture livresque notamment pour notre enrichissement personnel.  

Il y a donc eu un tournant à mon entrée au lycée dans mon rapport à la lecture des “classiques”. J’ai lu par moi-même Inconnu à cette adresse de Kressmann Taylor, Lettre d’une inconnue de Stefan Zweig ou Boule de suif de Guy de Maupassant. Toutefois, certaines lectures de “classiques” (obligatoires) ont parfois été longues et fastidieuses comme Gargantua de Rabelais mais d’autres, au contraire, ont été de belles découvertes comme Du domaine des murmures de Carole Martinez. Cependant, un élément important est à noter, je suis toujours allée jusqu’à la fin du livre, que ça soit une lecture obligatoire ou personnelle.

Aujourd’hui, je continue de lire des fictions, des romans, cela n’a pas changé et certains auteurs ont une place chère dans mon cœur comme Virginie Grimaldi ou Sophie Tal-Men. Mais depuis deux ou trois ans, je découvre de nouveaux formats ou de nouveaux genres. Ainsi, j’ai récemment lu un recueil de poème de Rupi Kaur, Le soleil et ses fleurs. J’ai beaucoup aimé et je compte prolonger ma découverte de la poésie en lisant prochainement Paroles de Jacques Prévert. Depuis quelques années, je lis aussi davantage de romans autobiographiques (Ma plus belle victoire de Guillaume Cizeron, Le sourire de Mme K de Betty Kémach-Rochman) et de romans engagés (Journal de guerre écologique et Les lapins ne mangent pas de carottes tous deux écrits par Hugo Clément). Quelques années auparavant, j’aurais trouvé ce genre de livres ennuyeux et je n’aurais certainement pas pris la peine de lire la quatrième de couverture. Mais au fil des années et avec la maturité qui se renforce, je ressens l’envie et même le besoin de m’intéresser à de nouveaux genres, à de nouvelles thématiques pour enrichir ma culture. Toutefois, je n’aime toujours pas les mangas (sans doute par leur format trop original ou leur dessin) ni les livres fantastiques (trop imaginaires pour moi).  

Depuis le Covid-19, mes visites à la médiathèque se font rares mais cela n’entrave en rien mon goût pour les livres, bien au contraire. Désormais, je préfère acheter mes livres pour avoir la satisfaction de les conserver après leur lecture et de les ranger dans ma bibliothèque. Ainsi, je ne vends que très rarement mes livres puisque je souhaite avoir une grande bibliothèque avec une multitudes de livres, d’auteurs, de genre… Les livres sont comme des objets sacrés pour moi, j’aime particulièrement leur odeur, prendre le temps de contempler les couvertures, promener mes doigts sur ces dernières si des éléments sont en reliefs. C’est donc pour ces raisons que je ne souhaite pas investir dans une liseuse et puis, le numérique nous envahit déjà suffisamment. Ainsi, j’accorde une importance particulière au livre en lui-même, j’essaie d’en prendre soin pour ne pas l’abimer. Je déteste l’idée d’écrire dedans, je ne l’ai d’ailleurs jamais fait et ne le ferai surement jamais. J’utilise toujours des marque-pages pour ne pas corner la page où je me suis arrêtée et j’utilise très rarement des post-it (j’en ai utilisé qu’une seule fois pour Du domaine des Murmures, présenté à l’oral de français). 

Ce qui n’a pas évolué depuis toutes ces années est ma passion pour la lecture. Elle a toujours été pour moi une échappatoire, un moyen de fuir la réalité, parfois brusque et tourmentée. Ainsi, je la pratique presque exclusivement dans des endroits calmes car je ne parviens pas à bien me concentrer lorsqu’il y a du bruit autour de moi (par exemple dans le train ou dans les lieux publics). Elle permet également la détente, le voyage mais aussi l’ouverture d’esprit. Dès que nous ouvrons un livre, nous sommes tout de suite transportés dans un autre univers, celui des personnages. Nous nous intéressons à leur vie, leurs tourment, leurs joies, ce qui est parfois assez touchant. Je suis sensible dans la vraie vie et cela se répercute très souvent dans mes lectures. En effet, il m’est arrivé plusieurs fois de pleurer à la mort d’un personnage, à un moment triste ou simplement lorsque le protagoniste est lui-même ému. Ainsi, je me souviens avoir pleuré plusieurs fois à la lecture de Tout le bleu du ciel de Mélissa Da Costa qui évoque la maladie d’Alzheimer chez un homme de 26 ans.  

Je lis avant tout pour le bien-être que cela me procure et pour les raisons que j’ai citées précédemment. Mais je crois qu’un autre objectif se cache derrière : la satisfaction d’avoir terminé un livre et de pouvoir le ranger dans la catégorie “lu” de ma bibliothèque. Parfois, ce plaisir d’avoir terminé un roman (même s’il m’a beaucoup plus) est aussi grand que celui de lire un roman qui me captive.  

Depuis le début de l’année 2023, j’ai lu dix-huit livres, j’aimerai beaucoup améliorer ce nombre l’année prochaine. Parmi les dix-huit, il y a différents types d’ouvrages : des recueils de poèmes (Alcools de Guillaume Apollinaire), des “classiques” (Boule de suif), des fictions (Les yeux couleur de pluie de Sophie Tal Men), du développement personnel (Celle qui a dit f*** d’Anne Sophie et Fanny Lesage).  

Pour conclure, je considère que j’ai eu une relation proche, personnelle et sensible avec les livres. Je pourrais me définir comme une lectrice respectueuse et traditionnelle car je prends le soin de protéger mes livres et je refuse de quitter le format papier. Les livres m’accompagnent depuis ma plus tendre enfance et m’accompagneront encore pendant de nombreuses années. C’est une véritable passion que je prends plaisir à cultiver chaque jour et j’espère transmettre cet engouement à mes futurs élèves !

2 commentaires sur “COMME DES OBJETS SACRES”

  1. C’est un très bel article, écrit avec goût et finesse. Je trouve que cet amour pour la lecture est parfaitement retranscrit dans l’écriture. On peut voir à quel point l’auteur aime ce sujet et surtout, aime en parler !
    L’une des leçons que nous pouvons tirer de cet article est qu’il est très intéressant de relire un livre qui ne nous a pas forcément plu ou que nous avons trouvé compliqué à lire. Souvent, avec la maturité, nous pouvons nous surprendre à aimer un livre qui nous avait déplu ou du moins à le voir et à le comprendre d’une autre façon.

  2. On ressent dans cet article qu’Audrey a une très bonne relation à la lecture (Il y a beaucoup à lire et à dire). On ressent donc dans la taille de l’article qu’Audrey est une grande lectrice et dans la lecture, nous nous rendons compte par le nombre de référence qu’en effet, elle lit beaucoup. En lisant cet article on ressent très particulièrement l’affection que porte Audrey à la lecture. Par ces nombreux détails elle nous montre que la lecture est quelque chose d’inné et naturel chez elle et nous prouve aussi que la lecture est un art.

    Si nous pouvons retenir une leçon de cet article c’est que si la lecture est appréciée d’autrui et est entretenue par des lectures personnelles, celle-ci peut être une activité qui nous suit tout au long de notre vie.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

buy windows 11 pro test ediyorum