» Quelle ironie de savoir que la source de revenus qui nous fait vivre
est en train de nous tuer à petit feu. «
Le mardi 22 novembre, nous nous sommes rendus à Landerneau afin d’y découvrir l’exposition Ernest Pignon-Ernest. Il y avait différentes œuvres qui traitaient de sujets différents. Lorsque je suis passée devant l’œuvre « Grenoble », j’ai entendu le message de détresse, l’appel à ’aide, le besoin de se confier de ceux qui vivent l’enfer tous les jours.
Je suis Grenoble, pourquoi j’existe ? Pour améliorer les contacts de la Maison de la Culture avec les grandes entreprises locales. Banale et futile origine une fois que j’y repense, mais incroyable existence qui a pour but de faire ouvrir les yeux aux gens sur ce qui se cache derrière les murs d’une grande entreprise. Tout ce qui est caché du grand public voir encore ce qui est oublié. Quand je parle de ces choses, je parle avant tout de ces hommes et ces femmes qui comme moi ont connu les accidents de travail plus ou moins graves, les maladies qui sont causées par un métier censé nous faire vivre. Quelle ironie de savoir que la source de revenus qui nous fait vivre est en train de nous tuer à petit feu. Sur la représentation qu’Ernest Pignon Ernest a faite de moi, ma douleur transparaît. Les fissures et les brisures qui me traversent de l’intérieur prennent vie à l’extérieur. Je suis exposé sur des façades d’usines, sur des murs délabrés, déchirés ou en parfait état, brisé dans tous les cas, mais jamais de manière identique. Mes blessures sont mises en avant avec ces larges flèches noires qui pointent tous ces accidents qu’on omet de citer et toutes ces victimes de leur travail que ce soit durant leurs dures années de service ou bien même des années plus tard. Car oui, j’ai beau être représenté sur ces murs fragilisés par ces agressions qu’on appelle invisibles, je suis quand même là pour symboliser tous ces oubliés de la société qui meurent ou qui finissent handicapés pour le reste de leur vie.
