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DE-CONTE – PEAU D’ÂNE

L’histoire de Peau d’Âne

proposée par « Talk.AI » :

Mon Dé-conte de Peau d’ Âne :

Je m’appelle Peau d’âne et je vais te raconter mon histoire. Je suis la fille d’un roi si beau et d’une reine si belle que tout le royaume enviait leur beauté éclatante. Mais malheureusement, ma mère tomba gravement malade et sur son lit de mort, elle fit promettre à mon père de n’épouser qu’une femme plus belle qu’elle.

Voyez-vous, comme le début d’une grande majorité d’histoires qu’on lit aux enfants dès leur berceau, je suis issue de l’union d’une reine à la beauté surdimensionnée et d’un roi encore plus beau, tellement beau, que tout le monde les enviait et proclamait leur beauté.  Eh oui la beauté était le seul souci à l’époque car tout le monde sait qu’elle est la qualité première dans une vie et qu’elle ouvre la porte à tous les concours… régionaux, nationaux, universels…

Rares, voire inexistants sont les contes qui commenceraient à l’inverse: Il était une fois une reine laide qui épousa un roi encore plus moche… Quel genre de princesse pourrait naître de cette union ? Pour donner envie à quels enfants? HAHAAHAHA #jesuismortederire. 

Évidemment comme dans de nombreux autres contes, c’est encore une mère et pas n’importe laquelle puisque c’est MA MÈRE qui décède la première et cela fout en l’air ma jeunesse. «Elle tomba gravement malade », c’est aussi simplement et calmement que sa future mort est annoncée, aussi abruptement, sans autre explication et c’est aussi ce qui était arrivé d’ailleurs à la mère de ma copine Blanche-Neige…  #bizarre

C’est vrai quoi, dans quelles histoires le père tombe malade et décède le premier ? C’est bien simple je n’en connais aucune. Et oui mes chères petites, les femmes sont plus faibles, et les hommes à l’inverse sont TELLEMENT forts, intelligents et quasi immortels, même dans les contes ! Impossible que ces derniers puissent mourir prématurément. Ça ne pourrait pas faire l’objet d’une histoire. Un homme et pas n’importe lequel , UN ROI, qui en plus mourait d’une maladie brutale au nom jamais évoqué ? Ça n’existe pas, ça n’existe pas (« et pourquoi pas ? ») …  Il n’y a rien à dire ou faire pour une reine esseulée dans son royaume. Ah si ! Devenir jalouse de sa fille ou de sa belle-fille et vouloir la tuer, (ça on l’a déjà lu). 

Bref, comme si cette histoire n’était pas déjà assez dystopique jusque-là, à la mort de ma mère, mon père lui fit promettre de n’épouser qu’une femme aussi belle qu’elle. 

Mon père chercha alors une femme à la beauté qui égalerait celle de ma mère mais en vain … Et il comprit, soudainement, je cite ce qui est écrit dans mon propre conte : « la seule personne qui pouvait rivaliser avec la beauté de sa femme, c’était sa propre fille. »

Mais SO WHAT ?  Je me mets même à parler en anglais tellement je suis choquée désolée. Excusez-moi…

Évidemment je ne pouvais pas être moche? Idem, dans quelle livre raconte-t-on les histoires d’héroïnes ou de princesses moches? Ma vie aurait été tellement plus simple si ça avait été le cas… 

Mais non, j’étais née jolie, la plus jolie de tout l’univers. Miss monde aurait eu du fil à retordre avec moi et sans retouche en plus ! Mais encore plus fort, j’étais née avec plein d’autres qualités mais ça personne ne s’en souciait. La seule chose qu’on me demandait c’était d’être belle sans se soucier du reste. Sois belle et tais toi ! Et évidemment encore la seule chose dont se souciait mon père à la mort de ma mère c’était de trouver une femme aussi belle qu’elle, soi-disant pour réaliser la demande de ma mère sur son lit de mort. Par contre trouver une femme juste dotée d’une certaine raison ou d’un minimum d’intelligence pour régner, en harmonie avec son peuple, ça il s’en fiche? 

Bref, mon destin était tel que j’étais vouée à un brin d’inceste et un mariage consanguin. Et oui, mon père voulait rivaliser avec les dieux de la mythologie grecque ou les pharaons… Il aurait pu s’appeler Ramsès ou Akhenaton que ça n’aurait pas dénoté dans mon histoire. Aucunement peur des tares génétiques à venir ! Et l’histoire aurait pu se terminer aussi vite qu’elle avait commencé : ils eurent vingt enfants tous aussi beaux qu’intelligents, qui régnèrent des siècles et des siècles dans ce royaume.

ET BIEN NON, JE REFUSE !!

J’avais quand même une chance de m’en tirer. Je lui proposai alors des conditions que je pensais impossibles à réaliser (à défaut de dire NON, NON ! Pas toujours courageuse la fille non plus) :  il devrait me donner une robe aussi brillante que le soleil, une robe aussi douce que la peau d’un animal magique et une robe aussi délicate que le chant d’un oiseau.

Non là vraiment j’ai été stupide, on ne va pas se mentir. Le cliché quoi ! Des robes … Brillance, magie, délicatesse… Et puis quoi encore ! Je me crois encore à un défilé Dior ou dans un concours (pas d’ éloquence rassurez-vous) ? Pourquoi pas demander des chaussures à talon en vair tant qu’on y est #petiteréférenceàCendrillon ou encore un jean ? Ah là mon vieux aurait été obligé de changer d’époque !

Après réflexion (et oui les princesses savent réfléchir), j’aurais du lui demander à la place de cette deuxième robe à la peau animale, une robe à la peau d’homme. Elle m’aurait permis peut être de comprendre ce qui ne tourne parfois pas rond chez eux. Et pourquoi pas une robe avec sa propre peau, cela l’aurait peut être dégoûté et il aurait cessé de me courir après…

Bien sûr, à cet instant précis,  je pensais qu’il serait impossible pour mon père de se procurer de telles robes. Mais j’avais tort. Il envoya ses soldats aux quatre coins du royaume et ils revinrent quelques jours plus tard avec les robes que j’avais demandées :  La robe dorée comme le soleil, la robe faite de fourrure d’âne magique et la robe tissée avec les plumes d’un oiseau rare.

Et oui car il n’allait quand même pas faire cette mission tout seul !? Un vrai roi a toujours besoin de sa garnison d’esclaves pour l’accompagner ou plutôt pour faire toutes les sales besognes !

Déconcertée par cette réussite, je pris la décision de m’enfuir du royaume afin d’éviter ce mariage inapproprié. Je me suis donc enfuie dans la forêt, emportant seulement ma robe en peau d’âne et quelques objets précieux. Oh oui très cher #mêmepaspeur. Je pars dans la forêt, sans GPS, ni portable. La mousse sur les arbres devrait suffire pour m’orienter et me perdre ! 

A cette période de ma vie, je n’étais pas non plus prête à abandonner complètement le luxe. Une peau d’animal OK, mais c’est tellement plus tendance si elle est accompagnée de quelques bijoux et brosse en or. Pensez-y ! Fuir d’accord, mais avec une coiffure toujours au top c’est mieux. Quelle femme aujourd’hui fuit son père ou son mari violent en pensant tout simplement à emmener avec elle ces quelques objets dorés ? Et bien on ne sait jamais. Que faire si un vilain loup pervers, des septuplés nains ou pire un chasseur au cœur tendre et sanguinolent vous pourchassent dans une forêt sans clairière ? Et bien rien de tel qu’un bon coup de brosse en or pour éliminer toute forme de poils. Non ceci  n’est pas l’objet d’une pub !

Dans la forêt, je me suis construit une petite cabane et j’ai commencé une nouvelle vie. Ou je travaille comme souillon . Je me suis occupée des animaux et j’ai vécu en harmonie avec la nature pendant un certain temps.

Allez hop, adieu mon ancienne vie et vive la nouvelle. Je me suis vite appropriée un style de vie totalement différent que ce que j’avais pu connaître au château jusqu’à présent. A MOI LA LIBERTÉ d’être et de penser ! Tiens je deviens mélomane ? C’est vrai ça, pourquoi tout le monde continue de croire qu’il faut être accompagné pour vivre bien et heureux et encore pire pourquoi tout le monde continue de croire qu’il faut être accompagné d’un conjoint ou d’une conjointe? Pourquoi une femme aurait besoin d’un homme pour s’en sortir (l’inverse est valable aussi )? Enfin on me qualifie quand même de souillon dans le conte… Je n’aurais pas pu vivre tranquillement avec un qualificatif plus gracieux ? 

La seule fameuse compagnie que je trouvais intéressante et agréable était celle des animaux. D’ailleurs ils me le rendaient bien sans doute grâce à l’odeur d’âne que je dégageais (parfum Âne N°5)… Au moins eux ne risquaient pas de m’annoncer qu’ils me trouvaient trop trop belle et qu’ils souhaitaient m’épouser…

Les jours passaient, j’adorais cette nouvelle vie et commençais à trouver très agréable ma liberté de souillonne. Je voyais enfin à quoi je pouvais servir et me rendais compte que j’étais  capable de travailler durement. Et oui c’est dur quand même d’entretenir une maison, enfin une cabane au fond des bois et pas du jardin.

Mais un jour ce paradis paisible s’est vu être bousculé et ma vie chamboulée …

Lors d’une après-midi pluvieuse au cours de laquelle je ne travaillais pas, j’avais décidé de me vêtir de ma plus belle robe, celle couleur soleil, car oui , j’aimais de temps en temps tout de même continuer à me faire coquette. On n’oublie pas aussi vite ses origines ! Ce n’est pas parce que je travaillais comme souillon que je ne pouvais être un peu élégante aux yeux des animaux de la forêt !   A ce même instant, le prince d’un autre royaume, vient en visite au village, en se promenant arrive à ma maison et me voit, parée de ma robe couleur soleil. Ébloui par ma beauté, il en tombe amoureux et rentrant au palais se meurt d’amour. 

#unpeutoomuch… Comment est-ce possible de tomber si vite amoureux ? Il n’y a que dans les histoires à l’eau de rose que cela arrive. Évidemment je continue de croire que le coup de foudre existe mais tomber amoureux d’une robe ça c’est une autre histoire… 

En cette après-midi pluvieuse, il me demanda de lui faire un gâteau. Oui et puis quoi encore ? Il n’y a que moi que ça étonne ? Et oui monsieur veut tester mes aptitudes culinaires avant et plus si affinités ? Mais mon petit père de prince de je ne sais quelle contrée, il ne m’est d’aucune envie d’obéir à tes souhaits. 

Comme dit précédemment, je suis dotée d’autres qualités que certains ignorent (Père tu n’es pas du tout visé). Et celle de la générosité en est une. Ça tombait bien, pas de hasard dans les histoires, il me restait une part de gâteau que j’avais fait la veille et tout naturellement je la lui proposais.

Ce que j’ignorais c’est qu’ en faisant la pâte du gâteau, j’avais laissé échapper ma bague dedans sans m’en rendre compte. Le prince, une fois rentré à son château, avait manqué  de s’étouffer avec celle-ci, demande immédiatement que toutes les femmes et demoiselles du pays, de la plus noble à la plus humble, viennent essayer la bague au château. 

Oups c’est la galette des Princes avant l’heure ! Et qui a eu la fève (en or en plus) ? Je vous laisse deviner …  

Mais PuNaIsEEE , qu’est ce qui ne tourne pas rond chez cet homme ?! Il a du pouvoir et il se croit se faisant tout permis. Ce genre de comportement me repousse tellement…

Tomba t-il amoureux de ma robe, de mon gâteau ou de ma bague ? Mystère ! En tous les cas, pataquès au château ! Afin de me retrouver, il fit déplacer toutes les femmes de la région qui avaient sûrement mieux à faire que de se rendre au château et d’essayer une fichue bague ! Et puis mon Prince est bon : même les plus pauvres ont eu le droit de se déplacer. Et comme les filles sont serviables et en transe devant la royauté, toutes se sont déplacées bien évidemment.   

Et bien sûr, aucune ne put passer cette bague … A l’époque pas de taille 48, 50, 52 ou 54 pour une bague mais une taille pour la belle et une taille pour les autres. Pfff tellement cliché ! Comme par hasard quoi ! Vous êtes vraiment en train de faire croire aux lecteurs que parmi toutes les femmes qu’il a convoquées , aucune n’a été fichue d’enfiler MA bague ? 

On me  fit alors venir au château. Moi la souillonne. Mon doigt entre dans la bague, ma peau d’âne tombe et laisse apparaître ma plus belle robe. Le prince peut alors m’épouser, les fêtes pour nos noces durent trois mois et laissent tous les plus grands princes du monde entier défiler. Mon père invité également, se rend compte de son erreur et me demande pardon, me donnant sa bénédiction pour mon mariage et ma nouvelle vie de reine.

HaHa… Je rigole ! Ça c’est la fin de mon histoire racontée dans les livres, mais voulez-vous connaître la vraie fin? 

Je me suis effectivement rendue au château avec ma fameuse peau de d’âne et  ma robe soleil . Et j’ai réussi effectivement à passer ma bague autour de mon doigt #Logique.

Le prince a voulu m’épouser aussi vite. Mais quoi ! Je ne le connaissais ni d’Adam ni d’Eve ! Il était pas mal certes, mais son comportement de prince bien élevé m’avait laissé jusqu’ici totalement indifférente et m’avait même à certains moments repoussée. Je lui fis comprendre que j’aimais ma vie à la campagne, entourée d’animaux et que mieux, je commençais à apprécier mon statut de souillon… De la même manière que j’étais partie du château de mon père, je me suis échappée du sien et je suis retournée vivre dans ma petite chaumière. Et non ! Pas de HAPPY END comme ils se marièrent et eurent de nombreux enfants comme on le ra-conte trop souvent à nos chères têtes blondes.  

Le Prince fût tellement vexé que je n’entendis plus jamais parler de lui. Les hommes ont tellement d’égo… Et de mon père, je n’ai plus jamais eu ses nouvelles. J’espère qu’il a bien fini seul…

Analyse de mon conte à rebours :

Peau d’Âne est un conte que j’ai toujours beaucoup apprécié. Plus jeune, c’est d’abord l’histoire initiale de Charles Perrault qui m’a fait rêver mais aussi fortement intrigué plus je le lisais. C’est un conte, comme de nombreux autres, qui regorge de symboles et de métaphores qui peuvent être interprétés de différentes manières. Le conte aborde des thèmes tels que la liberté, l’identité, la famille, et la recherche du bonheur. Mais c’est aussi un conte qui, à mon sens, se distingue des autres grâce à une histoire plutôt audacieuse voire « incestueuse » #balancetarime. En effet, l’intrigue met en scène une princesse contrainte de fuir son royaume pour échapper à un mariage incestueux avec son propre père.

Le film « Peau d’Âne » réalisé par Jacques Demy en 1970 et mettant en vedette Catherine Deneuve, dans le rôle principal est lui une adaptation cinématographique du conte éponyme de Charles Perrault. C’est lui aussi un film que j’aimais visualiser plus jeune et qu’il me prend parfois de regarder encore aujourd’hui car malgré sa sortie il y a plus de 50 ans, le film « Peau d’Âne » conserve à mon sens son charme et son pouvoir d’attraction. Je trouve également que son esthétique reste intemporelle et que son traitement des thèmes universels en font un film apprécié par plusieurs générations ! 

Cependant c’est aussi grâce à ce film que je me suis rendue compte de quelques aspects tout de même étranges du conte … En travaillant en classe l’écriture et le jeu de théâtre de Typhaine D, j’ai eu également envie, et à sa manière, de me livrer à la réécriture d’un conte, afin d’en créer un véritable « Dé-conte ». 

J’ai alors eu envie de recréer le personnage de Peau d’Âne, et d’en faire un personnage, une femme moderne, féministe, qui se détache des stéréotypes associés aux femmes. Dans cette réécriture, j’ai souhaité que Peau d’Âne refuse de se plier aux conventions et aux mariages arrangés, préférant suivre son propre chemin et vivre selon ses propres valeurs.

C’est peut-être une réécriture que certains qualifieront « d’audacieuse » mais je trouve important de mettre en évidence l’importance de l’autonomie, du respect de soi et du rejet des normes oppressives. Les contes de fées sont aussi des contes souvent focalisés sur le physique des femmes, offrant toujours aux spectateurs de jeunes princesses « coquettes » et toujours magnifiques. Et je dois vous le révéler, c’est aussi ce genre de princesse qui m’a fait « rêver » mais je pense qu’ il est temps et important de faire comprendre au public d’aujourd’hui, aux jeunes enfants d’aujourd’hui, que la beauté ne se résume pas à cela ! C’est pourquoi j’ai souhaité également souligner dans cette réécriture l’importance de l’authenticité et de l’acceptation de soi, mettant en avant la beauté intérieure et les qualités personnelles au-delà de l’apparence physique.

Mon histoire offre une vision inspirante d’une héroïne qui prend le contrôle de sa propre destinée, défiant les attentes et les limitations qui lui sont imposées.

Dans ma réécriture, je fais aussi allusion à « Peau D’homme », une  bande dessinée écrite par Hubert et illustrée par Zanzim et publiée en 2020 qui fait, de par son nom, certainement allusion au conte de Perrault. 

C’est une œuvre que j’ai lue en toute fin d’année 2023 et qui m’a vraiment plu de par ses illustrations remarquables, expressives et esthétiques. Les personnages, sans être des plus beaux, sont représentés avec une grande sensibilité, ce qui permet aux lecteurs de s’immerger pleinement dans l’histoire.

Mais elle m’a aussi fortement plu avec son histoire qui se distingue par sa narration et son traitement des thèmes de la sexualité, de l’identité de genre, et des relations interpersonnelles. Hubert offre en effet une narration poétique et évocatrice qui donne à l’histoire une profondeur émotionnelle. Les mots sont choisis avec soin pour créer des images vivantes et des atmosphères suggestives. 

Mais « Peau d’homme » c’est aussi une BD qui  retrace un  message puissant d’acceptation de soi et d’acceptation des autres. L’histoire célèbre la diversité sous toutes ses formes et encourage la tolérance et l’inclusion. Et s’il y a une morale, que je retiens de cette BD, elle serait la suivante  : faîtes ce qui vous fait plaisir, du moment que cela ne gêne pas la liberté des autres.

C’est donc aussi grâce à cette histoire que j’ai choisi de retracer l’histoire de Peau d’Âne et d’en créer une toute nouvelle que j’aimerais bien nommer : « Peau de Femme ». 

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