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IL ÉTAIT UNE FOIS LOANE

 

Lorsque j’ai eu 5 ans, j’ai demandé, pour la première fois, l’histoire de mon prénom. Cette histoire ne cessera de me passionner dans les années à venir. Ce jour là, ma maman tout en cuisinant un bon petit plat me la conta.

« Il était une fois au pays des langues, une jeune maman qui cherchait désespérément un prénom pour son deuxième enfant. Elle était très exigeante, ce qui compliquait drastiquement le choix de ce prénom. Ne souhaitant pas de deuxième ni de troisième prénom pour ses enfants, elle se devait de trouver le prénom qui leur conviendrait. 

« Dans ce monde, il y a des animaux qui viennent vous aider à trouver le prénom idéal pour votre enfant. Chacun a sa spécialité, par exemple, le loup tient absolument à ce que tous les prénoms des enfants contiennent la syllabe « ou ». Pour me convaincre, il me proposa des prénoms tels que Louanne. Ce prénom bien trop classique ne me convenait pas, je voulais un prénom qui allait refléter tes origines.  

Je décidai de quitter le continent européen pour le continent asiatique —cela reste après tout la moitié de ton identité. Arrivée en Asie je me mis à la recherche d’un représentant vietnamien, en chemin un éléphant d’Asie m’interpella. 

– « *barrissement* Bạn cần giúp đỡ ? »

Sans comprendre un mot et un peu affolée de voir un éléphant barrir et courir vers moi je rentrai à la maison.

Le soir, en parlant à ton papa, je lui parlai de mes recherches et surtout de cette mésaventure. Un gloussement s’échappa, et il me dit :

– « Morgane, il ne fallait pas prendre peur ainsi… il voulait simplement te proposer son aide, il t’a littéralement dit « Avez-vous besoin d’aide ? »

Un peu confuse, je compris que le représentant vietnamien, était, devant moi et que prise de panique face à une langue étrangère je m’étais enfuie. 

Le lendemain, je me remis en route vers le continent asiatique bien décidée à premièrement retrouver ce pauvre éléphant et  deuxièmement te trouver un prénom. Arrivée sur place, l’éléphant fut bien moins compliqué à trouver que ton prénom. Après quelques excuses bafouillées dans un anglais bien approximatif, l’éléphant —Éléa de son vrai nom me proposa Léane. Bien que mes exigences fussent de te trouver un prénom en L et surtout pas très long, le coup de foudre n’opéra pas. 

Sur le chemin du retour, et voyant que mes recherches restaient vaines l’idée de t’inventer un prénom commença me trotter dans la tête. En effet, je voulais -attention la liste est un peu longue je la raccourcis pour ne garder que l’essentiel : 

  • Un prénom court
  • Un prénom en L
  • Qui sonnera bien avec ton patronyme 
  • Reflétant tes deux origines (et pas une plus que l’autre) 
  • Avec une jolie signification
  • Prénom peu répandu 
  • Mais simple à écrire et comprendre  

Mais ça c’était sans compter ton empressement à venir découvrir le monde. Le soir même j’accouchai de manière un peu précipitée et surtout pas comme je l’avais espérée. Malgré toute cette agitation, une sage-femme me demanda comment on avait choisi de t’appeler.

« Euh Loane », dis-je dans l’empressement. » »

Cette histoire est celle de mon prénom, raconté à un enfant de 5 ans. J’appris bien plus tard que ce prénom avait d’un part des origines celtiques mais également des origines vietnamiennes. 

Grâce à ce prénom mixte, j’ai ainsi pu me fondre dans les différents horizons langagiers qui font ma culture. 

Ma maman le raconte bien mieux que moi. 

« C’est à seulement quelques mois que tu as commencé à gazouiller, une si grande pipelette pour un si jeune corps. Cela amusait beaucoup toute la famille. Ton premier mot en français à été « maman ».

Mais l’interculturalité dans laquelle tu grandissais t’a également permis de gazouiller des mots en d’autres langues. Ton premier mot vietnamien a beaucoup fait rire, tu as dis « ’com » pour dire « manger » en vietnamien.

Arrivée à l’école, c’est l’anglais qui fit son apparition, puis l’espagnol arrivée au collège. Au lycée, tu as décidé que tu apprendrais la LSF simplifiée —projet toujours d’actualité. Et c’est avec l’arrivé de la fac et de ton nouveau projet professionnel que le breton est arrivé. » 

Et c’est par cette discussion, que j’ai eue récemment avec ma maman dans le cadre de ce projet, que j’ai réalisé que les langues étaient présentes à chaque moment important de ma vie.

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