Naples, ville d’art et d’histoire. Au fil des siècles de nombreux artistes en ont parcouru les rues en quête d’inspiration. A votre tour à présent de vous laisser guider. L’œuvre sur laquelle nous nous arrêtons aujourd’hui est une œuvre du célèbre Ernest Pignon Ernest provenant de la sérigraphie Naples mise en place en 1990 représentant un homme passant une porte, un cadavre sur le dos. Approchons-nous de lui et tendons l’oreille.
Virgile pensait que cette porte conduisait tout droit vers les Enfers, avait-il tort ou avait-il raison ? Quand bien même, l’issue en resterait inchangée car cette porte, nous sommes tous amenés à la franchir.
Des morts, toujours des morts. Peu importe l’époque, inlassablement je continue mon travail. Traînant sans cesse les corps des défunts par delà la porte des enfers. Des corps décharnés par les désastres, les maladies, les pestes, les épidémies…
La mort est le point culminant du cycle de la vie mais que reste t-il lorsque l’on trépasse, rien si ce n’est notre corps. Et c’est à moi de l’en arracher à la vision de tous. On me donne bien des noms : Anubis, Thanatos, Charon… Je suis ce qui se rapproche le plus d’un esprit psychopompe, conduisant inlassablement les âmes vers les tréfonds des enfers.
De grandes dalles noires guident mes pas vers la ténébreuse entrée, vestiges de l’ancien temps réalisées avec la lave du Vésuve. Ironique, n’est ce pas ? Cette montagne de feu nous dominant, répandant son souffle de souffre avant de semer la mort ; neige noire tombant sur les corps asphyxiés comme un linceul et lave rougeoyante, avalant tout signe d’une précédente vie et ne laissant sur son passage que le noir profond de la destruction.
Après la mort revient toujours la vie, du nourrisson au sage à la vie pleine d’expérience, ainsi devrait se dérouler le cycle naturel des choses mais les vagues d’épidémies ne l’entendent pas ainsi, emportant tout sur leurs passages, les enfants comme les vieillards…Des vies arrêtées sans avoir même pu débuter, empruntent aussi ce sombre chemin les unes après les autres.
Virgile pensait que cette porte conduisait tout droit vers les Enfers, avait-il tort ou avait-il raison ? quand bien même, l’issue en resterait inchangée car cette porte, nous sommes tous amenés à la franchir.
Je te souhaite une longue vie, passant, pour moi le travail est encore loin d’être terminé…
