Le dessin ci-dessous représente le personnage de Soleiman dans « Eldorado » de Laurent Gaudé. Ici, la représentation est associée au chapitre X du livre et plus précisément à la page 182. Dans ce chapitre, nommé « L’Assaut », on découvre que Soleiman ainsi que ses compagnons vont se faire arrêter par les espagnols avant qu’ils n’arrivent à passer la frontière marocaine. Soleiman décide alors avec ses camarades de passer cette frontière avant leur arrestation.
Dans ce dessin métaphorique de Soleiman, j’ai dessiné un soldat sur un champ de bataille, de dos, face aux horreurs de la guerre à laquelle il participe. Les couleurs que j’ai choisies font référence à l’horreur, aux cauchemars mais aussi aux violences de la guerre. J’ai préféré rester dans les tons sombres pour accentuer le thème de la nuit. De plus, mes coups de crayons sont abstraits car la guerre n’est pas « toute belle », elle reste un endroit où la perfection n’existe pas et où la beauté n’a pas sa place. J’ai aussi fait en sorte que le soldat possède quelques ombres pour rappeler le côté obscur de la scène, mais j’ai tout de même gardé des points de lumières pour le démarquer du fond. J’ai terminé ce dessin en ajoutant un fusil à côté du soldat pour bien accentuer sur le fait qu’il se bat ou s’est battu par le passé.
À présent, je vais expliquer pourquoi j’ai choisi de représenter Soleiman de cette façon. D’une part, durant le chapitre X, Soleiman se bat pour survivre. Il venait d’apprendre qu’il allait se faire arrêter avant de pouvoir passer la frontière, alors pour ne pas que cela arrive il a décidé de se battre comme un soldat le fait sur un champ de bataille avec son fusil. De plus, les couleurs et l’abstraction du dessin se rapportent au thème de la nuit. En effet, la scène de ce chapitre se passe pendant la nuit pour éviter de se faire remarquer. Ce groupe de migrants étant illégal, il est normal pour eux de ne pas se montrer pour passer la frontière. Le titre est cependant lui aussi dans la métaphore reliée au soldat : « L’Assaut » peut faire référence à un assaut quelconque dans une guerre.
D’autre part, le fait que le soldat soit tourné vers la violence des faits sans rien pouvoir faire est une autre source métaphorique. En effet, pendant l’assaut du livre, Soleiman fait face aux violences faites par les Espagnols sur les migrants qui l’accompagnent sans rien pouvoir faire d’autre que regarder s’il veut pouvoir survivre. On peut d’ailleurs le remarquer à la page 202, deux chapitres plus loin, annonçant la suite terrible de cet assaut. Pour finir sur cette idée, on ne le remarque pas sur le dessin que j’ai réalisé, mais il est possible que des soldats sauvent les siens d’une mort certaine sur le champ de bataille. On peut donc le transposer à Soleiman car lui aussi sauve un de ses compagnons auquel il s’est attaché durant son voyage; Boubakar (page 184). Son ami était coincé, accroché à des barbelés et ne pouvait s’en défaire. Malheureusement, les autres migrants voulant passer après lui voulurent le faire tomber pour qu’il cède sa place. Soleiman a alors repéré le problème et a aidé Boubakar à monter, le sauvant donc d’une mort certaine si celui-ci était venu à tomber.
On peut donc dire que Soleiman est, métaphoriquement parlant, un soldat en guerre sur son champ de bataille.
Cette représentation de Soleiman est très intéressante, je n’aurai pas forcément penser a le représenter tel quel.
On peut bien voir avec cette représentation la violence subie par Soleiman et les autres migrants de ce chapitre et de cette scène en particulier. on peut donc se dire qu’accéder a l’Europe c’est subir de la violence .
Je trouve ton portrait très intéressant car tu décris vraiment le processus de création de ce selfie intérieur. Tu y as ajouté pleins de nuances qui enrichissent ton travail.
Ton texte est ordonnée ce qui est agréable à lire. En effet, en premier tu expliques le processus de création puis la métaphore.
La métaphore est très bien trouvée car il se bat dans une guerre de frontière pour sa survie.