10 avril 2004, me voilà arrivé dans ce monde, prêt à le découvrir, le parcourir, rencontrer des gens, des choses, me trouver des passions, apprendre … enfin tout cela se fera au fur et à mesure de mes années. C’est notamment ce qui c’est passé avec la lecture, oui j’ai bien dit la lecture. Grand mot qui peut effrayer plus d’un. Mais moi ce n’est pas mon cas, du moins je ne le pense pas.
Cela a débuté dès mon plus jeune âge, allongé dans mon lit ou bien encore dans les bras de ma maman ou de mon papa assis dans le fauteuil en osier de ma chambre. Ils m’accordaient souvent du temps pour me lire une petite histoire alors que je n’était encore qu’un petit garçon à peine âgé de 24 mois. C’étaient certes de courtes histoires que je ne comprenais pas forcément mais c’est comme ça qu’a débuté mon aventure avec la lecture. Cela s’est poursuivi dans le temps et est devenu un rituel bien ancré dans l’emploi du temps de la journée où l’on partageait ce moment convivial avec mon frère âgé de 3 ans de plus que moi.
C’est ensuite en arrivant en petite section à l’âge de 2 ans et demi que je découvre un nouvel aspect de la lecture. A ce moment-là la lecture ne se limitait plus au petit moment en famille mais devient aussi un moment en classe avec une dame nommée Geneviève qui racontait et d’autres enfants autour de moi. Je me souviens parfaitement de ce moment qu’au début je trouvais étrange mais qu’au final j’appréciais fortement. Je découvrais plein de livres et d’histoires. Durant toute ma maternelle, j’allais souvent, lors des moments d’activité libres, dans le coin bibliothèque et je prenais un livre que je regardais en me racontant ma propre petite histoire dans ma tête en fonction des images. Certains de ces livres m’ont d’ailleurs particulièrement marqué comme les livres Elmer de David McKee ou bien encore La chenille qui fait des trous d’Eric Carle. Enfin voilà quelques livres que j’adorais mais mon préféré était tout de même Le loup est revenu de Geoffroy de Pennart. Un livre que je trouve vraiment fantastique malgré sa simplicité. De plus, lors du Noël de l’école en 2009 j’ai l’immense joie de recevoir ce livre en cadeau, ce qui me permet de continuer de le lire à la maison (chose qu’il m’arrive encore de faire du haut de mes 18 ans !).
Enfin voilà, toute cette période du début de la maternelle m’a déjà permis de me familiariser avec les livres mais il restait tout de même le plus dur à faire : apprendre à lire. J’ai commencé cet apprentissage en grande section où nous faisons des travaux de prononciation des syllabes, d’écoute … C’est ensuite en rentrant en CP que la lecture devient vraiment quelque chose de sérieux. La maîtresse, de son prénom Corinne, nous donnait des petits textes à lire chaque soir à la maison. Je me souviens que la première fois qu’elle nous annonça qu’on aurait ces devoirs à faire, je trouvais cela embêtant et même vraiment nul. Mais finalement cet exercice me permit vraiment d’apprendre de manière régulière et progressive la lecture. Elle nous avait aussi présenté un livre qui me marqua l’esprit. C’est La belle lisse poire du prince de Motordu. Ce livre m’a permis de comprendre que c’est vraiment important de prononcer et d’écrire correctement les mots afin que les phrases aient du sens.
Au fur et à mesure de l’année, les textes devenaient de plus en plus longs et de plus en plus complexes mais ce n’est pas pour autant que j’ai cessé de lire. Cet apprentissage ponctuel me permit même d’acquérir un niveau suffisant pour me permettre de lire des livres entiers moi-même assez rapidement. Je découvris notamment la collection des J’aime lire où se trouvaient plein de petites histoires faciles à lire. Le soir, la maîtresse nous autorisait à choisir un livre, dans la bibliothèque de l’école, afin que nous le ramenions chez nous pour le lire. Cela se poursuivit en CE1,puis CE2 où nous avions de plus en plus de textes compliqués à lire mais qui ne m’empêchaient pas de continuer à aimer la lecture.
Arrivé en CE2, je découvris une nouvelle lecture : le journal. Dans la classe se trouvait une caisse en bois où étaient rangés le Petit Quotidien et le Quotidien. Deux journaux destinés aux enfants âgés de 6 à 13 et nous permettant de lire l’actualité. Chaque jour, je prenais donc le temps, une fois mon travail terminé, de lire ces petits journaux qui me permettaient de connaître l’actualité. Dans ces moments-là, je me sentais un peu comme un grand, un adulte qui lit son journal chaque jour. A la maison, je continuais toujours de lire des livres que j’allais chercher à la bibliothèque le samedi. Un jour, durant mon année de CM1, mes parents m’ont offert à moi et mon frère, enfin plus à moi qu’à mes frères car ils ne sont vraiment pas fans de lecture, leurs collections de livres de leurs enfance. Mon père nous offrit ses BD de Tintin et Les Schtroumpf, quand à ma maman c’était sa collection du Club des cinq d’Enid Blyton. Ce jour-là j’étais bien évidemment extrêmement heureux de recevoir autant de livres que j’allais m’empresser de dévorer allongé sur mon lit.
Arrivé au collège, mon envie pour la lecture diminua légèrement pour éviter de passer pour un “intello” auprès des gens de ma classe. Mais finalement au milieu de mon année de 6ème je me rendis compte que cela était ridicule et que le regard des autres m’importunait peu. Après cela je me rendis donc régulièrement, aux récréations, au CDI du collège où je m’installais dans un fauteuil et prenais le premier livre qui m’attirait l’attention. Lors de cette année, je découvris également des classiques de littérature française lors du cours de Madame G., professeur de français. Ce fut notamment le cas de L’Odyssée d’Homère ou bien encore des Fables de La Fontaine dont j’avais déjà apprise quelques-unes de mon CE2 à mon CM2.
En 5ème, ce fut au tour de Perceval ou le conte du Graal de Anne-Marie Cadot-Colin d’être étudieé Cette étude nous amena à écrire un conte, en lien avec le cours de mathématiques, par groupe de 4 personnes. Cette écriture me permit de voir d’une autre manière les livres et de me poser des questions sur la manière dont l’auteur a imaginé la création de son histoire, l’image qu’il espère qu’on ait des personnages … Ce fut donc une année d’enrichissement littéraire. En passant en 4ème, j’aurais espéré la même chose, mais cela ne fut pas le cas. En effet, cette année-là j’ai eu 2 professeurs différents. Les 3 premiers mois c’était une jeune dame qui nous parlait plutôt mal et nous rabaissait en permanence. A ce moment-là le français que je trouvais plutôt cool est devenu une matière que je n’aimais plus. La lecture passa donc à côté de mes envies. L’autre partie de l’année, on eu une nouvelle remplaçante. Elle nous demandait de lire le livre La Vague de Todd Strasser. Ayant envie de reprendre la lecture, je décidai de lire ce livre. Cependant je lâchai rapidement cette idée du fait de mon incompréhension avec l’histoire. De plus, avec ce livre nous ne faisons aucune étude en classe comme nous avions eu l’habitude de le faire les autres années. Cette année fut donc, pour moi, un échec au niveau de la lecture.
L’année de 3ème arrivant je me doutais du fait que je devrais sûrement lire des livres pour préparer le brevet de français. Le jour de la rentrée j’ai découvert avec soulagement que j’avais une nouvelle professeure de français : Madame P. Durant l’année nous avons étudié avec elle des livres comme Antigone de Jean Anouilh qui pour le coup ne m’a pas très attiré mais au final nous avons seulement étudié des passages en classe. Cependant, nous avons tout de même eu un livre à lire en entier et ce livre a été choisi par Madame P. elle-même. Celui-ci fut donc La Vague de Todd Strasser. Lors de cette annonce, je me souviens m’être dit que cette année serait donc encore une fois une catastrophe. Mais heureusement pour moi, ce ne fut point le cas. Madame P. nous ayant écouté sur l’expérience que nous avions eu avec ce livre l’an passé nous rassura et nous expliqua que nous l’étudierons tranquillement au cours de l’année. Finalement l’année se passa sans souci et à mon plus grand étonnement, j’ai choisi ce livre pour le présenter lors de mon oral du brevet en fin d’année, oral qui se passa merveilleusement bien. De plus, en fin d’année, Madame P. nous a offert un livre que nous n’avions pas étudié directement mais dont nous avions parlé de l’auteur : Patients de Grand Corps Malade. Cette année de fin de collège me permit donc de me réconcilier avec la lecture et avec ce livre que je détestais 1 ans plutôt.
L’été passé, me voilà jeté dans la cour du lycée où de nouvelles expériences en en lecture m’attendent. Je découvre un nouveau CDI avec de nouveaux livres divers et variés. Je commence les cours de français en commençant par découvrir ma professeur qui dès le premier cours nous annonce les livres que nous devons lire cette année. J’apprends donc que nous commencerons par lire Germinal. Cela tombe bien, c’est un livre que j’avais prévu de lire du fait que je m’intéressais à la vie des ouvriers dans les mines à Poullaouen et Locmaria Berrien dans le centre Bretagne. Je me suis donc décidé de l’acheter rapidement pour le commencer avant qu’on ne l’étudie en classe. Cependant, l’étude de livre m’a un peu dégouté, ce qui a fait que je l’ai arrêté. J’ai donc décidé de changer de lecture en partant sur une lecture personnelle : Le Journal d’Anne Frank. De plus, l’arrivée du confinement a fait que les lectures imposées par la professeure n’étaient donc plus d’actualité et me permettait donc de lire librement.
Le confinement fini, je me retrouve en 1ère. Ou la la, grosse année pour le français puisque le bac de français m’attendait en fin d’année. Le professeur, Monsieur B., nous annonce directement la couleur de l’année et les lectures que nous devrons faire : Lettres Persanes de Montesquieu, La Princesse de Clèves de Madame de Lafayette, Les Fleurs du Mal de Baudelaire, Juste la fin du monde de Jean-Luc Lagarce… Je me souviens que cette liste, qui me semblait interminable, me donnait juste l’envie de sortir de la classe en courant. Mais j’ai finalement réussi à surmonter l’épreuve en lisant et étudiant différents livres tels que les Lettres Persanes de Montesquieu, Le Malade Imaginaire de Molière, Le Rouge et le Noir de Stendhal, Alcools d’Apollinaire et Histoire comique des États et Empires de la Lune de Savinien de Cyrano de Bergerac. Toute cette année bien chargée en lecture ne m’a cependant pas permis de faire des lectures personnelles à côté, ce qui a fait que j’ai un peu lâché cette activité là par la suite.
Mais heureusement la terminale est arrivée avec la disparition du français dans l’emploi du temps ce qui signifiait finie le lecture obligatoire que je n’aimais pas. Cette formidable nouvelle me permit donc de reprendre mes lectures personnelles que je souhaitais faire depuis longtemps mais que je n’en avais pas eu l’occasion de réaliser.
Durant mon année j’eus tout de même quelques livres à étudier pour divers cours comme Le Prince de Machiavel pour la philosophie ou bien encore la bande dessiné Maus d’Art Spiegelman pour la spécialité Histoire-Géographie, Géopolitique et Sciences Politiques où nous avions étudier divers livre sur le thème de la seconde Guerre Mondiale. Cela n’ est certes pas très joyeux mais pourtant je me souviens avoir vraiment adoré étudier cette période, que je trouve très intéressante, à travers les livres et les récits laissés par des témoins. De mon côté, hors cours, je me suis remis à la lecture mais en changeant un peu de style de livre. Je lisais toujours des classiques, romans ou bandes dessinées, mais je me suis également intéressé au livre d’histoire sur la culture bretonne et notamment sur ceux traitant de ma commune de résidences ainsi que les communes voisines. J’ai également lu des livres sur la broderie, le perlage et les costumes bretons traditionnels. Cela s’est fait dans un but de collectage du fait que j’étais membre d’un cercle celtique et donc je trouvais cela fort intéressant de découvrir les traditions des anciens.
Me voilà donc arrivé à la fin de mon autobiographie de lecteur, du moins pour le moment car j’espère bien pouvoir continuer mon aventure avec la lecture notamment en rentrant cette année en classe de PPPE où j’espère découvrir de nouvelles choses.
Un article raffiné et écrit avec soin. La lecture est agréable et même touchante dans certains aspects. Jérémy nous touche à travers son autobiographie. Il traite différents types et genres de lecture ce qui rend le personnage intriguant et intéressant.