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NICE-LE CAP : LE JUMELAGE DE LA HONTE

Comment le pays fondateur des Droits humains

peut-il cautionner une telle abomination, et pire, s’y associer ?

Je vais vous raconter une histoire. Ce 22 novembre 2022, j’ai fait une rencontre inhabituelle, une rencontre avec une œuvre : Nice-Le Cap, œuvre produite par Ernest Pignon Ernest en 1974. Cette sérigraphie en taille réelle m’a particulièrement marquée. J’ai découvert que, comme tant d’autres, elle avait beaucoup de choses à nous dire, nous partager.

Je vous laisse donc l’écouter …

Ce quell’oeuvre d’Ernest Pignon-Ernest a dit à Eloé (émission réalisée avec l’aide de Loane et Maëlie)

Quelle honte ! Quelle honte que la décision prise à Nice en cette année 1974 ! Le maire a décidé du jumelage de sa ville avec celle du Cap, capitale de l’Afrique du Sud où sévit l’Apartheid. Ce régime de ségrégation nous prive de nos libertés dans notre propre pays.

Nous ? Oui, c’est moi l’homme que vous pouvez voir sur cette sérigraphie. Aujourd’hui, à lieu une célébration indigne, celle de nos bourreaux. Nous sommes les oubliés de cette journée. Je ne saurais exprimer ma gratitude envers Ernest Pignon Ernest, notre créateur. Grâce à lui, nous pouvons être présents pour protester.

Notre apparence peu détaillée, avec un fort contraste entre le blanc et le noir, n’a rien d’anodine. Elle reflète cet oubli. Cependant, nous sommes bien présents, disséminés tout le long de ce que j’appellerai « le parcours de la Honte », ce parcours officiel pour la célébration du jumelage.

 On peut me voir, accompagné de ma femme et de mes deux enfants. Nous sommes reclus derrière un grillage surmonté de barbelés, témoins de notre isolement de la société. Nous nous tenons droit, silencieux et abordant un regard dur. En effet, même réduits au silence, nous exprimons notre colère.

Je ressens certes de la colère, mais surtout une grande incompréhension. Comment le pays fondateur des Droits de l’Homme peut-il cautionner, et pire, s’associer avec une telle abomination ? Comment les citoyens peuvent t-ils passer devant nous dans l’indifférence la plus totale ? Comme cette femme que l’on voit sur son vélo.

Merci de m’avoir permis de m’exprimer et de m’avoir écouté. Je vis dans l’espoir qu’un jour, l’inégalité raciale aura totalement disparu. »

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