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PASOLINI, SI JE REVIENS

Je n’ai jamais été aussi libre qu’à ce jour,

car maintenant je ne porte plus le poids de ma mort. ” 

« L’œuvre d’art, ce n’est pas mon dessin -dit-il- c’est ce qu’il provoque dans le lieu ».

Puisque ses œuvres telles que  Naples, Rimbaud ou encore Pasolini le font depuis longtemps maintenant, on ne présente plus Ernest Pignon-Ernest, enfant de Nice à sa naissance devenu enfant du monde à travers les années. Cet inconnu qui occupe vos esprits durant des heures après avoir par hasard au détour d’une rue croisé un de ses chefs-d’œuvre.

La radio n’a pas le pouvoir de faire surgir des images à voir avec les yeux, mais nul doute que durant cet après-midi parviendront jusqu’à nos oreilles celles que nous enverra Ernest Pignon-Ernest…

Cliquer ci-dessus pour écouter la voix de l’œuvre d’Ernest Pignon-Ernest écoutée par Loane. Une émission de radio réalisée avec l’aide de Maëlie et Eloé.

Je suis Monsieur Pasolini, ami proche de ce grand Monsieur qu’est Ernest Pignon-Ernest.

En 2015 alors que l’on fête le 40eme anniversaire de mon assassinat mon cher ami réalise une nouvelle œuvre intitulée « Qu’avez-vous fait de ma mort ? », cette dernière amène à de nombreux questionnements sur notre culture.

Sur cette œuvre je suis représenté portant mon propre cadavre, ne trouvez-vous pas qu’elle semblerait être la parfaite métaphore de notre culture ? Il est bien évident que si je vous questionne là-dessus mon avis est plutôt favorable. Nous vivons avec le poids constant de notre mort, nous sommes conscients que demain nous partirons. Mais est-ce que passer de l’autre côté doit forcément être quelque chose de triste ? Dans l’imaginaire collectif, la mort est le point final à notre vie, la rupture, un drame. Pour moi, la mort n’est pas le point final , mais le point virgule qui nous permet de ressentir de vraies émotions. Cela est parfaitement illustré par les différents croquis disposés autour de moi. De surcroît, ma mort veut dire beaucoup de choses, je n’ai pas été assassiné de manière anodine mais ça je vous laisserai le découvrir par vous même. Pour en revenir à mon propos, pourquoi finalement la mort rend-elle triste ? Pourquoi se sentir obligé de représenter la mort avec des larmes comme il y en a un peu autour de « nous » ? J’ai une explication plausible à cela, mes vêtements sont déchirés et mon cadavre semble en décomposition : serait-ce une nouvelle métaphore du fait que partir signifie pour tous devoir oublier ? Ce n’est bien évidemment pas du goût d’Ernest qui 40 ans après ma mort a décidé d’occuper avec cette œuvre tous les lieux où j’avais vécu comme pour se souvenir que ce n’est pas parce je ne foulerai plus ce sol sous l’image que cela n’arriverait plus. Je n’ai jamais été aussi libre qu’à ce jour, car maintenant je ne porte plus le poids de ma mort. ” 

C’était ce que Pasolini, si je reviens.

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