« Lire pour le plaisir s’est révélé être le moteur le plus important des futures chances d’un enfant »
Gérard de Selys
À cette chose qu’on appelle livre, bouquin, ouvrage ou même album mais surtout à cet ami qui m’a aidée, soutenue et suivie toutes ces années.
Mon plus vieux souvenir en lien avec la lecture remonte à ma plus tendre enfance, ces moments qui paraissent anodins aux yeux de tous mais qui pour moi représentent tout, je devais avoir à peine 6 ans et ma sœur 4. Nous étions assises l’une à côté de l’autre dans mon lieu les yeux rivés sur mon père qui nous lisait 40 histoires pour tous les soirs. C’est une des choses les plus anodines qu’il soit mais pour moi c’est incroyable. Ce moment de complicité que nous offrait un livre, sa lecture à elle seule nous permettait ne nous évader avant de rejoindre les bras de Morphée. En plus de ces lectures du soir, j’avais la chance d’avoir un papa qui nous ramenait des livres déclassés de la bibliothèque. Je ne vous raconte pas la joie que représentaient ces caisses pleines de livres le soir sur la table à manger. Au fil des années, la bibliothèque ne faisait que se remplir. Des livres de toutes tailles, de toutes couleurs et de toutes sortes. Du roman pour enfant au documentaire sur les dinosaures, en passant bien sûr par les magazines pour enfants. Ma grand-mère, mettant un point d’honneur (et j’ai bien dis D’HONNEUR) à ce que ses petits enfants sachent tous lire correctement, nous payait un abonnement mensuel à des magazines adaptés à nos âges. J’ai donc eu l’opportunité de grandir avec cette richesse de lecture.
Un autre fait important de mon histoire avec la lecture est quand j’ai eu la chance d’être dans une école dotée d’une bibliothèque et d’une documentaliste incroyable. Le rituel du vendredi matin qui consistait à aller chercher un nouveau livre après avoir lu celui de la semaine passée me donnait le courage d’affronter cette dernière journée de la semaine. J’ai donc découvert en classe de CE1 les livres Max et Lili qui m’ont marqués. Mais tout ça était sans compter sur le “virus familial” qu’avait développé ma grand-mère avec ses abonnements, en effet ma soeur et moi ainsi que mes cousins étions complètement accros à la lecture. Les trocs et les échanges de livres étaient devenus notre rituel à chaque fois qu’on se voyait. Ce qui m’a permis de découvrir d’autres genres et styles de livres tel que les mangas dont était fan mon grand cousin mais aussi les BD pour lesquelles j’ai très vite eu le coup de foudre. Malgré cette richesse, ma faim de lecture n’était pas rassasiée ce qui a conduit ma mère à souscrire un abonnement familial à la médiathèque de la commune. Quel fut mon émerveillement face à tous ces rayons remplis de livres en tous genres ! L’addiction était réelle, pas plus de deux semaines passaient entre chaque visite dans ce lieu incroyable.
L’arrivée au collège a pourtant tari cette habitude qu’était la lecture mais quelle fut ma joie lors de mon entrée en cinquième de découvrir une nouvelle documentaliste jeune et dynamique (désolée pour madame V., la documentaliste lors de mon année de sixième) ayant pour but de réconcilier chaque élèves à la lecture. Madame T. a proposé de nombreuses activités en lien avec le CDI et la lecture de manière générale mais celle qui m’a le plus marquée est celle où nous avons fait la lecture aux enfants de l’école maternelle d’à côté. Ces moments de partages auprès des enfants m’ont permis de raviver la flamme qui s’était éteinte. Lors d’un concours d’écriture de poésie cette même année, j’ai eu la chance de remporter le premier prix et de me voir offrir un livre choisi par les soins de madame Toutlemont. Ayant la chance d’avoir été dans un petit collège, les professeurs connaissaient tout le monde et donc mon enseignante documentaliste une partie de mes goûts en termes de lecture. Le roman s’intitulait Cupcake girls, La rentrée de Katie, il a pour moi été une révélation quant à mon amour perdu pour la lecture. Il fut le premier d’une longue liste d’achats, cette série comprenait à l’époque seulement 8 tomes, que j’ai bien sûr tous achetés, et qui au jour d’aujourd’hui comprend pas moins de 28 tomes. De là ma passion pour la lecture s’est réveillée d’une longue période de sommeil, les livres défilaient à vitesse grand V sous mes yeux. Parmi les bouquins que j’ai lu suite à cette « renaissance » de ma passion, la trilogie de romans écrits par Samantha Bailly intitulée Nos âmes jumelles, Nos âmes rebelles et Nos âmes plurielles m’a particulièrement plu. Ces romans suivent deux jeunes filles durant la période de l’adolescence jusqu’à la vie de jeune adulte. Je ne m’identifiais pas aux personnages mais sans pouvoir dire pourquoi, ces romans m’ont touchée. Suite à ça une autre trilogie m’a elle aussi marquée. Il s’agit d’une trilogie qui a dernièrement été adaptée en série par Netflix : L’été où je sui devenue jolie, L’été où je t’ai retrouvé et L’été devant nous. Les romans de Jenny Han, l’auteur de ces merveilles, ma dévoilé un amour pour les romance et plus particulièrement pour les romance pour adolescente.
Malgré cela, j’ai vite déchanté à mon arrivée au lycée. Les programmes étant déjà denses sans le covid, la pandémie et les confinements n’ont rien arrangé. Se retrouver à devoir lire des romans scolaires, déjà ennuyants à la base, en un temps record afin de ne pas prendre davantage de retard, m’a complètement dégoûtée de la lecture. Que ce soit le roman Au bonheur des dames, Le rouge et le noir, le recueil de poèmes Les fleurs du mal et encore bien d’autres, rien ne m’a donné l’envie de poursuivre ma lecture au-delà des vingts premières pages.
Mais grâce à des amies, j’ai découvert un site permettant de lire des centaines et des centaines de livres en ligne sans avoir à payer quoi que ce soit. Ce nouveau système m’a donc permis de lire n’importe quels livres et ce n’importe où en ayant la possibilité d’arrêter ma lecture à tout moment sans remords étant donné que tout était gratuit sur ce site. J’ai donc pu balayer des centaines de livres de tout genre pour finalement rester sur mon idée de départ qui est la romance sans grande surprise. Là ou d’habitude seulement des romans me marquaient, j’ai découvert une auteure très talentueuse en la personne d’Emma Green. Ces romans sont tous différents mais gardent cependant un point commun : la romance. L’influence de mes amies ne s’arrêtent pas là, elles m’ont fait découvrir l’application Wattpad qui s’apparente à une plateforme où de jeunes écrivains en herbe peuvent partager leur travail à des milliers de lecteurs et lectrices du monde entier. J’ai donc pu lire des dizaines de romans tout droit sortis de la tête de jeunes comme moi qui n’ont pas encore été découverts et repérés par les maisons d’édition.
A la suite de cela, j’ai décidé de passer mon BAFA, ce qui m’a amené à réaliser un stage pratique dans un centre aéré. Je suis retombée en enfance en faisant la lecture aux enfants, je me revoyais dans mon lit avec ma sœur écoutant mon père nous faire la lecture. J’avoue avoir eu une espèce d’électro choc en réalisant que le moment de transmettre à mon tour ma passion pour la lecture était arrivé.
Une autobiographie très bien rédigée et très agréable à lire. Il y a beaucoup de soins apporté à la présentation et l’écriture.
La chronologie rend la lecture facile et organisée. Bravo, on a adoré ! <3
Cet article, part sa simplicité, nous a plongé au cœur de l’histoire de cette relation singulière avec la lecture qui nous a beaucoup touché.
L’écriture de ce récit renforce sa singularité grâce à sa sincérité.
La leçon tirée est que la lecture est une histoire de partage.
Mathilde et Lucie: Nous avons beaucoup aimé le fait que ton article forme comme un cercle. Tu nous racontes tes débuts avec la lecture en nous le rappelant également à la fin de ton autobiographie.
On peut donc dire que la lecture ne nous quitte jamais totalement, on apprend d’abord à lire pour ensuite apprendre à lire aux autres.
Article bien structuré et agréable à lire. Merci Emy de nous avoir plongé dans ton univers.