Les dormeurs du val

Parodiez, pastichez, il en restera toujours quelque chose

 
Katadyomène
 
Un cercueil en fer-blanc ? Une boîte à sardines.
Une vieille baignoire ? Un Titanic troué.
Bien ou mal ravaudés, les déficits nous plombent.
Sembler prendre l’essor ? C’est pour mieux replonger.
La graisse sous la peau ? C’est un phoque en apnée.
S’il faut sonder les reins, c’est qu’ils sont bien profonds.
Croupe rime avec poupe, et c’est bateau sous l’eau.
Un ulcère à l’anus ? C’est un gros cul de plomb.
L’esthéticienne encore aura bien du boulot !
 
Archimède a raison : l’eau fait tout le travail.
Poids plume ou bien poids lourd, on remonte toujours.
Mais on est sur la terre, il faut un camion-grue,
Des quatrains bien pesants, et des rimes croisées,
Des rejets outranciers et toute une armature :
La Vénus à Rimbaud, elle est vraiment relou,
Portée par ses bouées, ou par ses bourrelets.
La poussée poétique a du mal à lever.
Phénomène de foire, il fallait la noyer !
Appuyons sur sa tête, et qu’elle boive la tasse !
Laissons-la retomber dans sa vieille baignoire,
Il faut l’évacuer, et puis tirer la chasse.
 
Vénus ne pèse rien, Vénus est montgolfière,
Ancrée dans mon cerveau, derrière mes paupières,
Et sa pulpe fictive, kilogrammes volants.
Et je ferme les yeux pour me baigner en elle.
 
 
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PS : un kilo, ou kilogramme, est un texte de 1000 signes, pas un de plus.
 

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