Louis Maximilien Duru

Homme d’église, poète et fabuliste, Louis-Maximilien Duru a toute sa place dans notre recension des auteurs de manuels scolaire. D’une part à cause de son engagement, sous Louis Philippe, dans la vie de l’École normale d’Auxerre1 où il fut aumônier, d’autre part pour la traduction qu’il donne des Énigmes de Caelius Symphosius et la publication de ses propres fables.

DURU Louis Maximilien

(1804-1869)

Louis-Maximilien Duru est né à Villeneuve-sur-Yonne le 23 mars 1804, fils d’André François Duru, marchand de vin et de Geneviève Hélène Vaudoux. Sa famille est installée à Villeneuve-sur-Yonne depuis plusieurs générations. Après des études élémentaires à Villeneuve, complétées à Paris dans l’institution Poitou, chez l’abbé Teysseyre, il reçut les ordres mineurs en 1822. En 1826, il fut nommé professeur de quatrième et de troisième au collège de Joigny puis, après la Révolution de 1830 qui a désorganisé le collège, professeur au Petit Séminaire d’Auxerre (1832), où il ne tarda pas à embrasser définitivement l’état ecclésiastique ; il fut définitivement ordonné prêtre à Sens à la fin de 1834. En novembre 1839, il fut nommé aumônier de l’Hôpital Général, desservant de Perrigny, professeur d’instruction religieuse à l’École Normale et au Collège.

     Obligé de démissionner (185Smilie: 8), il devient aumônier de la prison et chanoine honoraire de Sens. Il est membre fondateur de la Société des Sciences historiques et naturelles de l’Yonne, membre de la Commission des Antiquités de Côte-d’Or, de la Société Archéologique de Sens, de la Société Eduenne, de la Société française de Numismatique, etc. Il est encore membre du Conseil académique du département et inspecteur des pensionnats. Il perd peu à peu la vue. Il laisse de nombreux travaux littéraires et historiques, parfois sous des pseudonymes, Deloir ou Clomaille.

     Il publie Calendrier historico-bibliographique des Saints du diocèse de Sens et d’Auxerre (1865) – Mémoire sur les médailles romaines trouvées à Appoigny (1847-184Smilie: 8)Cours synoptique de morale (1857) – Discours […] sur les écrivains de la ville d’Auxerre depuis les temps les plus anciens jusqu’au XIIe siècle (1851) – Eugène ou plan de vie d’un instituteur chrétien Fables nouvelles ou leçons d’un maître à ses élèves Rapport […] sur l’étude de l’histoire et la réorganisation des archives des églises de Sens et d’Auxerre (1864) Bibliothèque historique de l’Yonne […] (1850-1863) Énigmes de Coelius Symposius traduites en vers français (Gallot, 1857) –Mémoire pour servir à un travail général sur les trouvailles de médailles faites dans le département de l’Yonne […] (184Smilie: 8) Archives ecclésiastiques du diocèse de Sens […] (1864).

Manuscrits : La Thébaïde imitation en vers d’un épisode des Martyrs de Chateaubriand Recueil de chansons avec accompagnement de guitare Scènes pastorales (Poésies) Glanes profanes (Poésies) Poésies sacrées Mes souvenirs Cours d’enseignement religieux et moral à l’École Normale d’Auxerre Glose du catéchisme de Sens Manuel de l’instituteur bibliophile Description et explication des médailles de mon cabinet.

Œuvres publiées : Portraits de Saint-Grégoire de Naziance et de Saint Bazile (1839) – La Communion, la classe, Edgar, mon troupeau, le Roi du feu, le Torrent etc. (Poésies) Introduction à l’histoire des auteurs auxerrois (BSSY 1 (1847) 103) Rapport sur les médailles romaines trouvées à Migennes (184Smilie: 8) Notice sur le sceau de Madeleine d’Elber, abbesse de Gercy (1852) Tableau chronologique des médailles […] Tome (1855) – Bulletin de l’histoire des archives diocésaines de Sens et d’Auxerre (1865, 1867) La Première Élégie des Tristes d’Ovide et la troisième (traduction). Calendrier historico-bibliographique des saints des diocèses de Sens et d’Auxerre, par M. l’abbé L.-M. Duru,… (1865). Rapport fait par son ordre à Mgr l’archevêque de Sens sur l’étude de l’histoire et la réorganisation des archives des églises de Sens et d’Auxerre, par M. l’abbé L.-M. Duru,… (1864). Cours synoptique de morale, par M. l’abbé L.-M. Duru,… 2e édition (1857). Eugène, ou Plan de vie d’un instituteur chrétien, par M. l’abbé L.-M. Duru,… (1856). Fables nouvelles, ou Leçons d’un maître à ses élèves, par M. l’abbé L.-M. Duru,… T. I (1855)

Voici la fable qui ouvre le recueil, disponible sur le site de Gallica :

LIVRE PREMIER. FABLE I.

LE MANANT ET LE DIAMANT

Compliment de deux petits enfants à leur curé, le jour de sa fête.

Chez un orfèvre, un jour, certain Manant

Admirait un Diamant.

Jamais rien d’aussi beau n’avait frappé sa vue.

Il le prend, le regarde, en tous sens le remue,

Et ne peut plus en détourner les yeux.

Le Diamant lui dit : — Cet éclat merveilleux,

Je le dois au lapidaire ;

Tu me mépriserais comme une vile pierre,

Si son habile main n’avait su me polir

Et m’embellir. —

C’était bien dit. Si la nature

L’avait fait, son éclat et sa riche parure

Étaient le fruit des soins et du talent

De cet ouvrier excellent.

Pour nous, à nos parents nous devons la naissance,

Et certes c’est un beau présent ;

Mais le pasteur qui forme notre enfance

A la pratique des vertus,

Rend plus belle notre existence,

Et nos hommages lui sont dus.

Non, non ! rien ne vaut un bon maître,

Et ses bienfaits,

Jamais

Nous ne saurons assez les reconnaître.

1 En attestent les hommages de ses anciens élèves devenus instituteurs dans les écoles de l’Yonne, cités en préface de son ouvrage Fables nouvelles, ou Leçons d’un maître à ses élèves. https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5860030q.texteImage

About cm1

R. Timon, né en 1944 a été instituteur, maître formateur, auteur de manuels pédagogiques avant d’écrire pour le Webpédagogique des articles traitant de mathématiques et destinés aux élèves de CM1, CM2 et sixième.

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