Le cou peur de maux, des phrases en milles mort sceau !

Que seriez-vous prêt à échanger, à qui et à quel prix ?

C’est à cette problématique que Paul, un petit garçon insouciant et naïf n’a que trop peu réfléchi.

A l’origine, ce livre est réellement intitulé : « Le coupeur de mots ». En 1990, Hans Joachim Schädlich utilise l’humour pour parler de la communication et de l’usage de la langue et des mots. Subissant la censure, son œuvre a été interdite de publication ce qui prouve de fait l’importance de ne pas vendre sa pensée et sa langue.

 

Ainsi, Paul, un enfant très imaginatif rencontre un homme nommé Filolog.

Ce dernier lui propose un marché :

« Donne-moi tes articles définis, tes prépositions…, en échange, je ferai tes devoirs. ». Quel enfant ne serait pas enthousiaste face à cet arrangement ?

Tenté et insouciant, Paul accepte l’échange pour passer plus de temps à jouer avec ses amis mais le résultat est qu’il ne parle plus correctement et plus personne ne comprend ce qu’il dit.

Le regret et le désespoir l’envahissent, mais en travaillant ardemment, il réussira par retrouver son éloquence.

 

Ce livre, destiné aux enfants du niveau CE2, explique l’utilité de la grammaire tout en étant drôle. Ludique, les enseignants comme les enfants peuvent y trouver un intérêt dans l’apprentissage de la lecture et de l’écriture et peut convaincre les enfants les plus réticents face à la langue française.

https://saintejeannedarc-lamarne.fr/wp-content/uploads/2020/04/Niveau-3-TAPUSCRIT-LE-COUPEUR-DE-MOTS.pdf

Personnellement, j’ai aimé les illustrations que j’ai trouvé attrayantes. Elles enrichissent bien l’histoire et facilitent la compréhension du texte. Les personnages sont simples (le coupeur de mots, Paul, sa mère, son père et toute sa classe) et les lieux basiques (chez Paul, dans la rue et à l’école). On peut quand même voir que nous sommes au 21ème siècle. Aussi, le livre contient une énigme à résoudre qui est de retrouver tous les adjectifs, les pronoms, les verbes etc. que le coupeur de mots a pris à Paul, et de reformuler les phrases correctement. De mon point de vue, je trouve cependant qu’il n’y a pas beaucoup d’actions mais la thématique abordée et l’idée défendue sont importantes.

En effet, la puissance et l’ordre des mots à l’oral comme à l’écrit sont des sujets fondamentaux qui nous seront utiles tout au long de notre vie. Ils sont comme des graines que nous semons : lorsque nous disons quelque chose, nous semons une graine qui peut ensuite prendre vie. Tout ce que nous proclamons de notre bouche peut, à un moment donné, devenir réalité. D’ailleurs, la Bible nous dit : « De la même bouche sortent la bénédiction et la malédiction. »

Que seriez-vous prêt à échanger ?

Un objet ? Un souvenir ? Un membre de votre famille ? Une partie du corps ? Un service ? Des économies ? La société préconise de créer des contrats pour assurer la fidélité des parties. Seulement, parfois, comme Paul, le pacte engendre des situations dont nous n’avions pas imaginé l’ampleur des conséquences. En effet, il n’avait pas conscience de la valeur de son don. Aussi, je mets en garde sur le fait que Paul a été convaincu par le marchandeur. Convaincre fait appel à des arguments sollicitant la raison, tandis que persuader sollicite les sentiments. Alors, méfiez-vous des apparences avant d’échanger quoi que ce soit !

A qui échanger ?

Il serait conseillé d’échanger avec des personnes de notre entourage, mais, … Comment savoir que nous les connaissons vraiment ? Peut-être que quelqu’un de lambda peut être plus sincère ?

D’ailleurs Claude Aveline nous avertit : « L’habit ne fait pas le moine ». En effet, Filolog semble d’apparence sérieuse, vêtu d’un costume et doté d’une valise. Son discours n’est pas hésitant, et convainquant. Rien ne laisse supposer que ce soit un escroc, mais Paul se laisse prendre au jeu !

A quel prix seriez-vous prêt à échanger ?

A n’importe quel prix ? Je pense que les échanges doivent rester équitables et consentis. Les enfants comme les adultes peuvent être naïfs et se laisser convaincre par l’apparence ou de belles paroles ! En acceptant ce pacte, Paul a perdu sa liberté d’expression et parfois cela peut aller beaucoup plus loin…

Aussi, le philosophe Charles-Guillaume-Etienne nous met en garde et nous conseille : « On n’est jamais mieux servi que par soi-même. ». Effectivement, faire sous-traiter certaines tâches, c’est éviter la difficulté. Et en effectuant par nous-mêmes, nous nous réalisons et nous apprenons de nos erreurs.

JAEN-Elodie-DNMADE1-Avril.2021