Dans un coin peut-on faire de l’art?
INCITATION: Une œuvre au COIN … au COIN : il y a de l’Art…
» CA ,c’est mon coin! mon coin artistique »
être au coin, voir un coin, dans un coin, pour un coin, petit coin …mettre au coin…
- Consignes: Après réalisation du coin de mur, avec feuille canson A4; j’imagine une oeuvre artistique qui prendra en compte ces lieux d’exposition inhabituels: le coin.
- Contrainte :utiliser les deux coins et l’espace autour de ces coins+disposer un spectateur pour définir l’échelle de votre oeuvre.
- Outils graphiques+ ciseaux+colle+ feuille canson A4 (Techniques libres en 2D et ou 3D.)
- OBJECTIFS:Comprendre qu’un espace singulier peut devenir un espace artistique. Inciter à une appropriation du lieu. Comprendre qu’un espace banal, peut devenir un espace artistique digne d’intérêt.
Comprendre la relation entre la place du spectateur et l’œuvre. - CHAMPS DE PRATIQUE VISÉS:Dessiner, représenter, mise en scène, installation, narration, phénomène optique, éphémère/durable.
- Définitions:coin=Quelques principes de fonctionnement (a quoi cela sert?).Ce sont des espaces découpés, clos et (identifiables?)
1)Petite partie d’un espace quelconque, d’une surface quelconque (un coin de ciel bleu)
2) Partie d’un espace affecté à un usage précis.
3) Angle d’une pièce ou se tient l’élève après une punition (aller au coin)
4)Angle formé par deux rues qui se coupent.
5) Angle formé par deux lignes, deux plans qui se coupent
6) Environ du lieu où j’habite: »je suis pas du coin »
Artistiques?
QU’EST-CE QU’UNE OEUVRE D’ART ?Un objet qui a été spécialement conçu pour son attrait esthétique
Qui est fait, présenté avec art.
#1 Les œuvres de Yayoi Kusama sont souvent des projections hallucinatoires
Yayoi Kusama – Victoria Miro, Londres
#2 Yayoi Kusama, l’artiste femme la plus cotée du monde
Yayoi Kusama, Nacissus Garden, 1977
#5 Yayoi Kusama vit dans un hôpital psychiatrique depuis 1977
#6 Elle dit faire de l’art «psychosomatique»
#7 À travers ses œuvres, l’artiste exprime le concept d’«effacement de soi»
Le Centre Pompidou présente la première rétrospective française consacrée à Yayoi Kusama.
#10 Elle déclare «Ma vie est un pois perdu parmi des milliers d’autres pois»
Yayoi Kusama, Transmigration, 2011Yayoi Kusama S Obliteration Room Once Looked Like This
CRITÈRES EXPLICITES DE RÉUSSITE
Expérimenter, produire, créer
Investir et questionner son environnement : quel COIN pour quelle ŒUVRE ?
Exploiter un lieu, un espace pour représenter et présenter.
Mettre en œuvre un projet artistique
Je suis capable de mener un projet à terme en collectif.
S’exprimer, analyser sa pratique, celle de ses pairs et établir une relation avec celle des artistes, s’ouvrir à l’altérité
Elève capable d’expliquer mes choix à l’oral pour rendre compte d’une œuvre au COIN et de prendre en compte la singularité des réponses
dans la classe ainsi que la perception de l’œuvre au COIN par le spectateur : quel coin pour quelle œuvre ?
Se repérer dans les domaines liés aux arts plastiques, être sensible aux questions de l’art
L’élève est capable de regarder des œuvres qui questionnent la relation entre une œuvre et son espace de présentation spécifique,
la place du spectateur et de comprendre ce qui relie ses œuvres à sa production.
sites inspiration:https://www.pedagogie.ac-aix-marseille.fr/upload/docs/application/pdf/2016-07/de_la_mise_en_regard.pdf
Questions:analyse H.D.A
« Jan Vormann est un artiste allemand qui emploie sa créativité à l’embellissement de notre quotidien. Depuis 10 ans, il répare les trous et fissures des murs des villes à l’aide de petits LEGO de toutes les couleurs. Au gré de ses voyages, il a déjà laissé sa trace dans plusieurs pays et il nous encourage à faire de même.L’usure du temps fait son effet sur les bâtiments des villes, un peu partout dans le monde. Les murs sont souvent laissés à l’abandon ou tombent en friche. Mais c’était sans compter sur le talent et l’inventivité de Jan Vormann qui a eu l’idée géniale de combler les fissures qu’il croise sur son chemin à l’aide des simples LEGO de notre enfance. Il fallait y penser. »https://positivr.fr/jan-vormann-artiste-allemand-repare-murs-lego/
« Son projet “Dispatchwork“. L’idée était de voyager pendant trois ans et de combler les crevasses, les trous et toutes les cicatrices qu’arborent nos villes à l’aide de blocs en LEGO. Aujourd’hui, cela fait 10 ans qu’il continu son œuvre, visible dans une quarantaine de villes à travers le monde (dont le 13ème arrondissement de Paris ou encore à Toulouse). Une manière de redécorer le monde avec des yeux d’enfants, d’ajouter de la couleur et de nous sensibiliser à la protection de notre environnement quotidien. »https://www.bewaremag.com/jan-vormann-repare-lego/
1) Qu’est ce que fait l’artiste allemand Jan Vormann? dans son projet Dispatchwork“. :………………………………………………………………………………………………………………………
2) Pourquoi fait-il cela?:…………………………………………………………………………………………………………………………
3) Peut on dire qu’il fait de l’art?.O/N pourquoi?……………………………………………………………………………………..
« Le travail de Kawamata porte une réflexion sur l’espace architectural, urbain …. en tant que produit et contexte social.(…) Ses œuvres, le plus souvent éphémères, sont généralement réalisées en bois, parfois sous forme de matériaux de récupération issus d’un environnement immédiat. Les interventions de Tadashi Kawamata recréent des ponts entre passé et présent, entre dehors et dedans, entre effectif et potentiel : elles révèlent une autre identité des espaces et des lieux mettant en lumière la part invisible et pourtant bien réelle de leur dimension culturelle et sociale. »http://www.lespressesdureel.com/ouvrage.php?id=2141&menu=
« Ici, c’est à la fois la forêt, le monde des lilliputiens, un micro village aérien, (….) Cabanes de bois comme autant de souvenirs de l’enfance, promontoires d’où l’on observe scrupuleusement les passants, nids douillets et protégés qui viennent s’agripper aux angles de la galerie, comme de petites toiles d’araignées, soigneusement construites pour abriter, et vivre en paix. Ces logements de bois semblent tenir en lévitation, pas de gros œuvre apparent, juste quelques clous, des planches coupées, quelques vis, une construction primitive et rudimentaire venue se pelotonner tout naturellement dans les murs.Loin de l’agitation d’en bas, hors de portée des prédateurs en tout genre qui se tortillent et courbent la nuque pour observer ces petits refuges comme une découverte de la nature, les Tree Huts sont tout à la fois indépendants et semblent affirmer leur identité, leur mode de vie marginal. »http://www.paris-art.com/tree-huts-4/
Que fait TADASHI KAWATA dans son oeuvre Tree huts?:…………………………………………………………………………………
……………………………………………………..Avec quoi construit-il son oeuvre in situ?…………………………………………………..
Cette construction est-elle pérenne ou éphémère?:……………………………………………………………………………………
Vladimir Tatlin,Contre-reliefs (contre-reliefs d’angle réalisés par Tatline en 1917).« Les quelques exemplaires originaux existant encore aujourd’hui, conservés à Moscou et Saint-Pétersbourg, ainsi qu’un vaste aperçu des reconstitutions d’après photos permettent de visualiser cet aspect essentiel de l’histoire de l’art. »
Ce travail est une « contre-attaque » contre l’art traditionnel et bourgeois.Pourquoi?
« Avec les contre-reliefs, il invalidait les lois de la peinture et créait ainsi en quelque sorte un nouveau genre artistique, une nouvelle approche du matériau mis en œuvre. Tatline devient ici poète des matériaux, qu’il affranchit de leur fonctionnalité liée à la représentation. »
« Ses contre-reliefs d’angle renferment une notion d’action ; ils simulent une impression d’apesanteur pleine de tension. Ils sont sans point d’appui et une sorte de gréement remplace la plinthe des statues traditionnelles. Le principe de composition relève d’éléments clairement antistatiques : une mise en scène jouant avec la gravité et l’anéantissement de celle-ci. Il s’agit là de distance, d’espace intermédiaire – un espace à la fois réel et imaginaire. Tatline place son art de façon littéralement matérielle dans l’espace de l’actualité ; avec des formes plastiques expérimentales, il produit du présent. »
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« Nous ne croyons plus à l’œil, et nous voulons le contrôler par le toucher », proclamait Tatline en 1920.
un travail à voir et à toucher, à toucher et à voir
Partie II: passages artistiques entre deux coins
crée à deux ou trois une oeuvre création à parcourir elle permettra de relier en 2d /3D vos différents coins .(par la forme, le sens…ect)
Questions: Comment ferez vous pour inciter le spectateur à passer d’une oeuvre à une autre : ce passage pourra être étonnant, surprenant, intéressant….insolite, émouvant, amusant??mais de toute façon artistiques.?
Madrid : les passages piétons prennent des couleurs.
« Depuis plusieurs mois, l’artiste Bulgare Christo Guelov basé à Madrid, transforme des passages piétons à l’aide de formes géométriques et de couleurs vives. Baptisée Funnycross, cette série d’interventions vient accentuer cette signalisation spécifique et crée une touche de couleur dans notre paysage urbain plutôt gris. »
Il y a des artistes à Oujda au maroc qui créent et innovent
Des offres de la part d’autres villes tel que Kénitra, Rabat et Marrakech sont parvenues au collectif Tzouri pour entreprendre la même initiative.
https://www.le212.info/Il-y-a-des-artistes-a-Oujda-qui-creent-et-innovent_a23939.html
Delirious Frites est une installation architecturale créée par Les Astronautes, un groupe de designers travaillant sur le thème de l’espace.Hundreds of pool noodles invaded an abandoned alley in Quebec City, Canada as part of Delirious Frites, an architectural art installation created by Les Astronautes.
Urban art installations can be pure magic – like this streetscape called The Sequence by Arne Quinze in Brussels, Belgium.
« Les trois dimensions sont trop à l’étroit sur la surface de la toile. »Konstantin Umansky en 1920.
Montrez que les trois dimensions sont vraiment à l’étroit sur la surface de votre feuille.
Références:
Vladimir Tatline (contre relief d’angle), Maurizio Cattalan ( mini ascenseurs), Tony Ousler, sarah sze, alcove, street art,
Jan Vormann ( mur et légo)« – Depuis 10 ans l’artiste allemand Jan Vormann voyage à travers le monde et en profite pour soutenir les constructions abîmées avec des briques multicolores. »
Artist UP – Jan Vormann : répare les murs avec des Lego !
ALLEMAGNE : Jan Vormann, l’homme qui murmure à l’oreille des Legos
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El lissitsky (espace proun), kawamataTadashi, pipilotti rist.
Tadashi Kawamata, plasticien japonais né en 1953 à Mikasa sur l’île de Hokkaid?. Il vit et travaille à Tokyo et à Paris. Toronto Project 1989
Question de l’oeuvre et du lieu.
SÉPÀND DANESH, « HUBTOPIA » : LE COIN COMME CONTRE …
l’idée même du coin (idée qui est la thématique principale de l’exposition Hubtopia). Car le coin est comme ce troisième terme qu’est la peinture, ce lieu où se pose et se déplie l’imagination. Pourquoi cela ? Car le coin est le lieu des rêveries : « en laissant l’imagination errer dans les cryptes de la mémoire, on retrouve sans s’apercevoir la vie songeuse menée dans les minuscules terriers de la maison, dans le gîte quasi animal des rêves1 ». Au même titre qu’une toile blanche, le coin est un espace que le rêveur ou l’artiste habite en y projetant ses fantasmes, ses rêveries et ses errances, tout comme l’enfant. Cette, comme le dis si bien Gaston Bachelard, « demi-boite » qu’est le coin est le support d’images. En un sens, le coin est une toile « peinte » par le rêveur et la peinture est un coin habité. Voilà ce qui lie ces deux peintres. Les deux posent la peinture comme ce troisième lieu où l’imagination peut se déplier et totalement transformer, tordre et réinterpréter le réel. Mais Sépànd Danesh rajoute un élément en plus, c’est celui du « coin figuré ». Car dans ses peintures, l’artiste représente des coins, des entre-deux murs, où sur une étagère sont exposés plusieurs objets. En plus d’être en soi un coin, sa peinture représente « le » coin comme pour le dédoubler.
MIROIR, CACHE ET INNOVATION
Qu’est-ce que réellement un coin ? Ou plutôt, que représente cet entre-deux-murs, ce lieu en général délaissé et marginal ? D’abord, peut-être que tous les coins ont ceci de particulier qu’ils sont des coupures ou des interstices. C’est-à-dire, qu’en tant que limite – limite de deux surfaces –, le coin est un arrêt, soit, une coupure qui arrête ce qui était en train de se dérouler. Et c’est bien ce que Sépànd Danesh figure. Il ne représente ni un mur ni une surface pleine et continu mais une arête, un arrêt. Deuxièmement, on pourrait peut-être suggérer ceci, que le coin, habité par le rêveur (en l’occurrence, l’artiste) est à la fois un miroir du réel (comme la peinture) et plus spécifiquement de la société ; un cache et un lieu d’innovation. Miroir, car ces « demi-boites », ces lieux à l’écart, semblent en dehors de toute temporalité et de toute spatialité définie (un peu à l’image de ces « contre-espaces » dont parle Foucault). Dans la peinture Jack and the Industrial Magic Beanstal de Sépànd Danesh – où l’on peut voir, posés sur une étagère au coin, une chaise, un escalier, une équerre et un mini-tableau au fond – les lois de la physique n’ont plus de prise sur ce bout de coin. Tous les objets, à part l’équerre, ont une échelle totalement anormale comme s’ils étaient rapetissés. Dans ce monde recrée par l’artiste, la mesure, le calcul, tout ça n’a plus de sens, ni même le temps car c’est un « monde mental ».
Le coin est aussi un cache car il est une partie d’ombre. Cache où peut se glisser la solitude du « rêveur », son imaginaire, ses passions qui l’amènent parfois à une sorte de marginalité et à une coupure totale d’avec le réel. On pourrait user d’une vieille formule et dire que Sépànd Danesh s’est « retirer dans son coin ». Ce cache est aussi un lieu de résistance contre l’évidence du donné, contre le conformisme. Ou bien une planque, un lieu qui bute contre le réel.
Enfin, Le coin est le lieu de l’innovation, là où, selon le terme de l’artiste, un « monde mental » peut se déplier. Et c’est précisément parce que le coin à avoir avec l’interstice ou bien encore la coupure, qu’il est un lieu d’innovation. Car c’est dans ce petit écart, celui que permet la coupure, que l’artiste trouve une extériorité critique, une solitude, une marginalité qui n’est pas subordonné et qui n’appartient qu’à elle-même. A ce niveau, le « demi-mur » est bien une forme d’hétérotopie, soit un lieu « absolument autre », en ce sens qu’il est un contre-espace, un espace qui désordonne en un gribouillis les lignes grillagées et contrôlées de l’espace social.
On pourrait aussi rajouter ce quatrième trait caractéristique du coin, celui d’être un réseau de gribouillis, d’être un piège, quelque chose qui « trahit » (à l’image des Trahisons de l’image de Magritte).En parlant du marginal, Pierre Sansot ne dit-il pas que celui ci gribouille « ses désirs sur le bout de la feuille sociale qui n’avait pas été écrit en lettres nobles2 »? Ceci est clairement visible dans le tableau Deluge où des escaliers, représentés au milieu de la toile, ne mènent à nul-part et forment un réseau en gribouillis. Gribouillis qui au final crée une sorte d’immobilité, de suspension dans l’espace et le temps. Quand Cy twombly, échappe à l’écriture signifiante, échappe à l’oeil à grâce ses gribouillis, il montre probablement que ce réseau de lignes est, au même titre que le coin, une coupure d’avec l’autorité de l’écrit, du texte. L’artiste lui-même l’affirme lorsqu’il dit : « face au coin, le regardeur est bloqué ». Le « barbouillage », le désordre permettent une fuite, les gribouillis sont en réalité des « lignes de fuites » et le regardeur est pris dans cette dérobade, comme emprisonné.
GEOGRAPHIE VIRTUELLE
Habité, le coin est quelque chose qui est et qui n’est pas encore, c’est sans aucun doute une utopie. Et pourtant, on pourrait avancer et dire que les oeuvres de Sepand Danesh sont des utopies et simultanément des « contre-utopies » ou plutôt, des « contre-hétérotopies » entendues comme des utopies réalisées. La géographie de l’art contemporain – et pas uniquement – semble remplie d’utopies réalisées. Comme s’il y avait une espèce de « tropplein » car en effet, combien sont les utopies institutionnelles et artistiques, par exemple, réalisées ? Et à quelle vitesse ! Tout semble tourbillonner et cela dans un mouvement perpétuel. Au contraire, je verrais dans l’utopie de Sépànd Danesh une certaine modestie et, surtout une fixité. Face au mouvement, l’immobilité. L’artiste représente des coins, des boites, des objets banals, des objets du monde de l’enfance, des sortes de jouets, cette soi-disant « introversion » est une immobilité. Au sujet du coin, Gaston Bachelard dira qu’ « il est le sûr local, le proche local de mon immobilité3 ». Mais cette localité (qui est une dynamique) est un appel à la fixité, à l’imagination, à la rêverie et au « monde mental ». Cette utopie, ce troisième lieu, cette coupure est une géographie virtuelle et non localisable. Cette utopie ne semble pas vouloir se réaliser en dehors de sa virtualité et ceci marque probablement une grande différence avec les nombreuses utopies artistiques du XXème siècle. C’est à ce niveau qu’elle est en même temps une contre-hétérotopie. »
Texte Chris Cyrille © 2017 Point contemporain
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http://www.college-beaumarchais.fr/index.php?id_menu=50&id_article=207&datecreation=2018-11-18%2017:11:05
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