Chaque année au lycée Lumière de Luxeuil-Les-Bains est organisé une semaine des voyages : Angleterre, Allemagne, Italie et même États-Unis… Nos élèves ont l’opportunité de partir loin et même très loin. Établissement rural par excellence le lycée polyvalent Lumière est le dernier lycée avant de franchir la frontière entre Haute-Saône et Vosges.

Alors que Londres, Rome ou New-York émerveillent, nous réalisons que tout près du lycée existent des lieux méconnus et pourtant dépaysants. A quelques kilomètres, en pleine nature, dans un écrin au cœur de la forêt communale de Saint-Germain se niche une tourbière, la tourbière de la Grande Pile.

Un constat donc pour l’équipe éducative et une nouvelle ambition pédagogique : faire découvrir aux élèves leur territoire et sa biodiversité.

C’est ainsi qu’en 2020, nous contactons le Conservatoire d’Espaces Naturels de Franche-Comté, gestionnaire de la Réserve Naturelle Régionale de la tourbière de la Grande Pile. Timing idéal ! Un projet d’envergure est en cours avec la mise en œuvre prochaine d’un nouveau sentier d’interprétation « La balade à 1000 temps ». Nous souhaitons réaliser une série de podcasts autour de sujets prenant appui sur le thème des tourbières en général et de la Grande Pile en particulier. Nous mêlons ainsi Éducation au Développement Durable (EDD) et Éducation aux Médias et à l’Information (EMI). C’est avec Clémence Lapprand, éco-interprète au conservatoire que nous préparons le projet.

Clémence Amato (SVT) et Marion Bazeaud (Info-documentation)


Le Conservatoire d’Espaces Naturels de Franche-Comté, en tant que gestionnaire de la Réserve Naturelle Régionale de la tourbière de la Grande Pile, œuvre à sa mise en valeur à travers différentes actions : animations sur le site, aménagement d’un sentier de découverte… Impliquer des élèves de lycée dans cette dynamique, oh combien précieuse pour l’ancrage local de la réserve naturelle et de nos actions, est une démarche aux multiples avantages. Des jeunes, habitant le secteur, font connaissance avec le patrimoine naturel qui les entoure. De plus, ils créent une remarquable adhésion des acteurs locaux à leur projet, ce qui renforce le lien entre le Conservatoire et ces derniers. Les supports de type podcasts apportent un outil supplémentaire de mise en valeur, facile à diffuser et très percutants. Au delà de la pertinence d’une telle action aux yeux de la structure, du plaisir incroyable de travailler dans cette collaboration et des intérêts humains pour les élèves, il est important de se rappeler que la première bénéficiaire d’une telle production est la tourbière elle-même, qui représente ainsi les 600 autres que contient la région, patrimoine si fragile et si méconnu.

Clémence Lapprand, éco-interprète