Quand la présence en ligne muséale se révèle être un échec…

Lorsque le Musée du Louvre tente l’expérience du réseau social, on pense que l’idée est novatrice, qu’elle va influencer d’autres musées. Que l’image désuète et poussiéreuse du musée va peut être pouvoir tomber au profit d’une image numérique, dynamique, jeune. Il n’en est rien !

Game Over pour la Communauté Louvre

Depuis le 9 décembre 2010, le Musée du Louvre avait lancé la « Communauté Louvre », un site participatif de type réseau social en partenariat avec Orange. Cette plate-forme s’adressait officiellement aux internautes partageant « un intérêt personnel ou professionnel pour le Louvre et ses collections, et plus largement pour l’archéologie, l’art, l’histoire de l’art et les musées. »

La mise en place d’outils numériques participatifs montre une volonté d’action du musée de s’insérer dans le web 2.0. Une volonté qui est admirable, certes, mais qui, comme le montre cet exemple, a encore besoin d’améliorations. Ce service qui ressemblait dans ces fonctions sociales à Facebook, n’a-t-il pas trop tiré sur la corde du réseau social au détriment du participatif ? Le but de ce réseau était de faire travailler des personnes ayant comme point commun l’intérêt porté aux collections du musée.

Bien que ce site ne fut qu’un essai de la part du musée, on peut se demander si l’échec de l’expérience va relancer l’envie de réaliser un tel projet. En effet, si les outils qui ont le mieux fonctionné vont être intégré au site Internet du musée, dans le message de clôture du compte envoyé aux membres, il est spécifié que les personnes ayant participé au projet peuvent toujours être active via les pages sur les réseaux sociaux utilisés par le musée : Facebook et Twitter.

Que penser alors ? Que les musées sont inaptes à se créer leurs propres réseaux sociaux et qu’ils dépendent de ceux déjà en place, inadaptés pour la plupart à un échange entre passionnés ? Mais là est peut-être l’enjeu principal, comme le montre cet article. Peut-être que le réseau social de la Communauté Louvre a été trop limité dans les publics qu’ils touchaient. L’importance de la part des touristes étrangers dans la fréquentation du Louvre n’est plus à démontrer, et cependant l’impact touristique et étranger sur le site n’était pas réellement prévu.

Musées et réseaux sociaux ne font pas toujours bon ménage finalement…

Source

Twitter, une affaire papale ?

Petit rappel : qu’est-ce-que Twitter ?

Twitter est un site de micro-blogging crée et mis en ligne en 2006. Le principe du micro-blogging est d’envoyer des messages synthétiques très courts, constitués au maximum de 140 caractères. Ce site a entraîné une révolution au sein du monde numérique. En effet, situé à mi-chemin entre le réseau social et le blog, il a rapidement vu son nombre d’utilisateurs croître pour arriver à 500 millions en février 2012.

Pourquoi Twitter marche-t-il si bien ?

Twitter a été un outil original qui a rapidement été utilisé par les personnalités du monde entier pour entrer en contact avec leurs fans. Nous pouvons notamment penser aux comptes Twitter de Lady Gaga ou Justin Bieber dans le domaine musical, ou encore Barack Obama dans le domaine politique. Cette proximité entre personnes séduit à la fois les personnalités et ceux qui les suivent, donnant une impression de communication réelle.

A l’instar des réseaux sociaux comme Facebook ou Google+, Twitter permet une présence en ligne qui se veut immédiate. En effet, on peut suivre en temps réel les faits et gestes de la personne qui twitte, et on peut donc immédiatement y répondre. Cette instantanéité des dialogues est la prochaine évolution, ce que certains nomment déjà le web 3.0.

Pontifex : la révolution du numérique appliqué à l’Église.

L’Église a donc fait le choix de l’instantanéité entre le Pape et ses fidèles, au dépend de celui du réseau social typique. La question de la présence en ligne est relancée. En effet, volonté de modernisation de l’institution catholique ou volonté de médiatisation du souverain pontife dans le but de toucher plus de personnes à la cause catholique qui tombe en désuétude? Sans se lancer dans un débat théologique ou religieux qui n’est pas le propos ici, il est intéressant de voir comment une institution aussi ancienne s’adapte au monde moderne numérique et sait tirer parti de ses ressources.

Force est de constater que l’institution catholique a appris à manier les nouveaux outils qui s’offraient à elle. En effet, de plus en plus de personnes viennent s’informer sur ces réseaux plutôt que de regarder la télévision, lire des journaux, … Lors de la démission du Pape Benoît XVI, l’information a été twitté immédiatement après le discours. Ce compte Twitter a été cloturé lors de la renonciation du Pape émérite et réouvert au moment de l’élection du nouveau Pape François, qui a déjà twitté à sept reprises.

De la réelle utilité de la présence en ligne de l’Église et du Pape.

Cela pose cependant une question. En effet, si le compte suit les fluctuations des renonciations, conclaves et autres élections, qu’en est-il de sa visée informative sur le déroulement des événements aux moments précis où ceux-ci se déroulent ? La visée de l’instantanéité n’est-elle pas remise en cause par la clôture du compte lors du conclave ? Compte qui a été rouvert par la traditionnelle formule latine « Habemus Papam Franciscum » le 13 mars 2013. Ce compte est désormais suivi par plus de 3 millions de followers, et devrait bientôt passer la barre des 4 millions.

Le Vatican et son chef d’état se situe donc dans une position ambivalente qui est celle de la tradition catholique et du cérémonial entourant l’élection d’un Pape, et la volonté de se moderniser et d’être présent sur la toile. A noter que le Vatican fut l’un des premiers états à se doter de sa propre radio nationale, ainsi que de sa propre chaîne de télévision. Ce qui laisse à penser qu’au fur et à mesure de l’évolution du numérique, il est fort à parier que l’Église saura utiliser les outils du numérique pour communiquer avec des personnes du monde entier. Elle commence déjà d’ailleurs assez bien en ayant ouvert plusieurs comptes au Pape, ce qui permet la traduction des messages pontificaux en plusieurs langues différentes. Où quand Twitter permet à l’Église d’être visible à l’international.

Sources

Numérisation des collections : Google Art Project.


Page d’accueil du Google Art Project
La Chambre à Coucher, Vincent VAN GOGH

Cet article tiré du blog « C/blog culture & numérique » évoque le projet mené par Google Art Project. Il travaille en collaboration avec des institutions culturelles afin de numériser des collections pour permettre de créer un musée numérique accessible au plus grand nombre.

Si cette initiative est suivie par un plus grand nombre d’institutions, il sera alors possible d’avoir accès aux chefs d’œuvres artistiques du monde entier de chez soi. Le retour espéré par les institutions participantes, dans le cas de cet article le Victoria & Albert Museum de Londres, est de créer un réseau mondial des plus grandes richesses de l’art.

Il ne faut cependant pas négliger l’espérance des institutions participantes d’augmenter leur nombre de visiteurs à la fois en ligne, et donc de développer une présence numérique propre à leur musée, mais aussi d’attirer au sein du musée lui-même. Cette action n’est donc pas totalement désintéressée et ne se limite pas à une mise en ligne « gratuite » des richesses mondiales. Elle a un but secondaire qui est propre aux institutions participant à ce projet, qui est d’être présent numériquement pour renforcer l’attractivité muséale auprès des gens. En effet, l’accès à une œuvre par Internet peut donner envie aux personnes de venir la voir « en chair et en os », et donc d’augmenter la fréquentation du musée par l’attraction de nouveaux publics.

 

Source

Pour ceux qui veulent accéder aux œuvres numérisées : Google Art Project