La Première Guerre mondiale … sur Facebook !

A l’approche des commémorations pour le centenaire de la Première Guerre mondiale, il y a une initiative, que je désire partager tout particulièrement.

Direction le réseau social qu’on ne présente plus, Facebook !

En effet, depuis hier, et jusqu’au 17 mai, seront publiés quotidiennement des publications, reprenant des photographies et images d’archive d’époque, et cela en reprenant le style narratif du célèbre réseau social.

Ces publications ont vocation à faire revivre le quotidien d’un poilu fictif, Léon Vivien, instituteur de 29 ans, marié à Madeleine, enceinte.

Cette initiative, très intéressante, provient du Musée de la Grande Guerre de Meaux (Seine-et-Marne), le fonds du musée alimentant les publications. Selon Michel Rouger, directeur du musée :

C’est surtout une manière originale pour les jeunes générations de découvrir cette période de l’Histoire, à travers un outil qui leur est familier.

Je vous invite chaudement à « aimer » cette page, à peine lancée, et déjà très riche.

 

_____________________________________________________________________________

Sources :

Et si on réunissait Google Maps et … la carte de Cassini ?

Information pas très récente (datée du 9 novembre 2010), elle n’en mérite pas moins le détour.

Pour les intégrer au service de navigation du célèbre navigateur, Google Maps, la société de cartographie numérique Geogarage a fusionné les 182 cartes de Cassini de la collection de David Rumsey (président de la Cartography Associates, http://www.davidrumsey.com/).

(http://rumsey.geogarage.com/maps/cassinige.html?lat=48.77791275550184&lon=2.5927734375&zoom=6)

Au-delà de la simple numérisation d’une carte ancienne, le point intéressant est la possibilité qui est donnée de la superposer avec des cartes actuelles.

_____________________________________________________________________________

Sources : 

– Compte Twitter Info Histoire (@infohistoire) ;

– http://www.info-histoire.com/3320/la-carte-de-cassini-et-le-service-de-cartographie-google-map-reunis/?utm_source=twitter&utm_medium=twitterfeed&utm_campaign=twitter

Les « museogeeks », catalyseurs de la transition numérique.

Entre les 9 et 12 octobre de l’année dernière se tenait le colloque AVICOM au Centre Canadien d’Architecture de Montréal. Sur le Knowtex Blog, Sébastien Magro revient sur le colloque.

Le colloque AVICOM est un événement annuel de l’ICOM (le conseil international des musées), l’AVICOM étant l’un des comités de celui-ci, plus précisément celui destiné aux professionnels du multimédia et du numérique, dirigé par Manon Blanchette. Le thème du colloque de l’année dernière était le développement des nouvelles technologies et des nouveaux métiers dans la muséologie.

De ce colloque sont sortis plusieurs grandes tendances. En ressort notamment un souci d’intégration aux réseaux sociaux, et l’installation progressive d’une politique numérique dans les musées.

Il en ressort aussi que nous sommes à une période charnière, le site Web du musée ne doit plus seulement être une vitrine de celui-ci. Il doit être l’interface de nouveaux rapports avec les visiteurs, permettre le participatif et le collaboratif, concepts fondamentaux du Web 2.0. Ainsi, il doit y avoir une complémentarité entre le site Web du musée, et le site physique du musée.

Les « museogeeks » français participent à cette phase charnière. Mais qui sont-ils exactement ? Il s’agit d’une communauté informelle, qui se structure progressivement, composée de passionnés du numérique. Cette communauté regroupe différents groupes, ceux-ci échangeant beaucoup entre eux.

Grâce à leur action, les musées français sont bien situés dans la question du numérique, ils sont dans ce mouvement, mais selon différentes manières, par rapport aux musées anglo-saxons. Cela vient surtout d’une différence dans l’appréhension de l’institution.

Selon Sébastien Magro, les institutions culturelles ne doivent pas se contenter d’une direction dédiée à la question numérique, ils doivent sortir de ce modèle des directions compartimentées pour pouvoir évoluer dans le numérique. Celui-ci change les manières de travailler, de collaborer, de communiquer.

Il faut intégrer la politique numérique dans la politique globale du musée, il ne faut pas séparer les deux.

En cela, il faut lire cet article, en corrélation avec mon autre article (« L’identité du musée à l’époque 2.0 »). En effet, on constate une même pensée chez Sébastien Magro et Sean Redmond, celle de vouloir passer au-dessus du modèle du site Web seule vitrine du musée, et d’arriver à un modèle participatif et collaboratif, dans l’essence du Web 2.0.

 

_____________________________________________________________________________

Sources :

– http://www.knowtex.com/blog/les-museogeeks-catalyseurs-de-la-transition-numerique-des-musees/ ;

– Site de l’AVICOM : http://network.icom.museum/avicom.

L’identité du musée à l’époque 2.0

A une époque où Internet s’est largement démocratisé, les musées ne peuvent plus se contenter de faire seulement des « vitrines promotionnelles », c’est-à-dire se contenter promouvoir leurs expositions via Internet. Un webmestre du musée Guggenheim de New York, Sean Redmond, a écrit un article, traduit en français, dans lequel il nous livre sa vision du rôle des musées sur la Toile.

Selon lui, les musées sont en partie des « personnes numériques » sur Internet. En effet, ils développent un vaste réseau d’abonnés, comme pourrait le faire une personne physique sur Twitter, ou ils se servent de la Toile pour communiquer avec ce réseau d’abonnés. En cela, le « personnel numérique » des musées font le même travail que le personnel des établissements, en promouvant des expositions par exemple.

Un autre exemple intéressant est celui du musée Guggenheim, où travaille Sean Redmond, qui propose des copies numériques de catalogues d’exposition épuisés, à lire sur tablette numérique. Mais pour ce dernier, il faut aller au-delà de simples applications pour tablettes et smartphones.

Il faut écouter les avis et les choix des visiteurs, pour ensuite pouvoir les analyser. En cela, on constate une certaine avance chez les musées anglo-saxons, certains proposant des sections, dans lesquelles les visiteurs peuvent réserver certaines œuvres.

Un exemple très intéressant est celui du musée de Brooklyn (New-York). En effet, à l’occasion de l’exposition « Split/Second » en 2011, le musée a proposé une expérience inédite : la sélection finale des œuvres de l’exposition a été faite avec l’aide d’internautes. Cette expérience revêt une double dimension : en effet, elle ne fut pas la même pour tous. Si tout le monde pouvait voir les toiles, certains internautes n’avaient accès qu’à un court cartel (étiquette), alors que d’autres avaient droit à une description détaillée. Ainsi, il a été constaté que les internautes, qui avaient la description détaillée, appréciaient bien mieux les œuvres.

Cette expérience a été un succès : près de 5000 internautes y ont participé, avec 176 984 évaluations. Celle-ci est le rêve de Sean Redmond : utiliser Internet comme outil pour comprendre les centres d’intérêts des visiteurs, et les faire participer plus activement.

Cet article est intéressant dans la mesure où il s’interroge sur la place que doivent occuper les musées sur Internet. En effet, s’ils veulent exister et avoir une place sur la Toile, ils ne peuvent plus se contenter d’utiliser ce formidable outil juste pour partager du contenu ou annoncer des événements. Les musées doivent devenir une véritable personne sur le Web, en échangeant avec les internautes, potentiels visiteurs, afin de mieux les cerner et de mieux les impliquer. Cela doit fonctionner en concordance avec les études de public « sur le terrain ».

Au-delà d’une simple visibilité accrue sur la Toile, cette évolution est nécessaire pour permettre aux musées de sortir de la vision d’archaïsme qu’on leur donne, surtout dans « l’emballement numérique » de ces dernières années. Un musée doit exister numériquement parlant, pour pouvoir exister dans les faits.

__________________________________________________________________________

Sources :

– http://cursus.edu/dossiers-articles/articles/17929/identite-musee-epoque-2-0/

– Pour l’article original traduit en français : http://cblog.culture.fr/2012/02/23/guggenheim-ny-en-ligne-un-musee-peut-il-etre-une-personne

– Pour l’exposition « Split/Second » : http://www.brooklynmuseum.org/opencollection/labs/splitsecond/