La littérature résiste au confinement II

Donnez de la voix !

Attention, il va falloir utiliser vos cordes vocales ! Echauffez-les ! 

Enregistrez-vous en train de déclamer un extrait de la pièce de Racine (choisissez un des deux extraits suivants). Choisissez une émotion dominante, apportez des nuances tout au long de la performance. (Par exemple, la colère va être intense à certains moments et moins forte à d’autres, et pourra même peut être se transformer en douceur, à vous de voir). 

Soyez expressifs ! Vous pouvez même choisir une instrumentation pour vous accompagner et donner du rythme !

Respectez bien les alexandrins, AR-TI-CU-LEZ, rendez vivant votre personnage ! 

Envoyez-moi vos audios via whatsapp ou par mail 😉 AVANT MARDI 31 MARS

AMUSEZ-VOUS 😀 

EXTRAIT 1 : ACTE II, SCENE 2 EXTRAIT 2 : ACTE II SCENE 1
 

 

 

 

 

ORESTE

Tel est de mon amour l’aveuglement funeste, 

Vous le savez, Madame, et le destin d’Oreste

Est de venir sans cesse adorer vos attraits, 

Et de jurer toujours qu’il n’y viendra jamais.

Je sais que vos regards vont rouvrir mes blessures, 

Que tous mes pas vers vous sont autant de parjures : 

Je le sais, j’en rougis ; mais j’atteste les dieux, 

Témoins de la fureur de mes derniers adieux, 

Que j’ai couru partout où ma perte certaine

Dégageait mes serments et finissait ma peine.

J’ai mendié la mort chez des peuples cruels

Qui n’apaisaient leurs dieux que du sang des mortels : 

Ils m’ont fermé leur temple ; et ces peuples barbares

De mon sang prodigués sont devenus avares.

Enfin je viens à vous, et je me vois réduit

A chercher dans vos yeux une mort qui me fuit.

Mon désespoir n’attend que leur indifférence : 

Ils n’ont qu’à m’interdire un reste d’espérance, 

Ils n’ont, pour avancer cette mort où je cours

Qu’à me dire une fois ce qu’ils m’ont dit toujours.

Voilà, depuis un an, le seul soin qui m’anime.

Madame, c’est à vous de prendre une victime

Que les Scythes auraient dérobée à vos coups

Si j’en avais trouvé d’aussi cruels que vous.

 

HERMIONE

Pourquoi veux-tu, cruelle, irriter mes ennuis ?

Je crains de me connaître en l’état où je suis.

De tout ce que tu vois tâche de ne rien croire ; 

Crois que dans son dépit mon coeur est endurci,

Hélas ! et, s’il se peut, fais le moi croire aussi.

Tu veux que je le fuie ? Eh bien ! Rien ne m’arrête : 

Allons ; n’envions plus son indigne conquête : 

Que sur lui sa captive étende son pouvoir.

Fuyons… Mais si l’ingrat rentrait dans son devoir ! 

Si la foi dans son coeur retrouvait quelque place ; 

S’il venait à mes pieds me demander sa grâce ; 

Si sous mes lois, Amour, tu pouvais l’engager ! 

S’il voulait… Mais l’ingrat ne veut que m’outrager.

Demeurons toutefois pour troubler leur fortune, 

Prenons quelque plaisir à leur être importune ; 

Ou, le forçant de rompre un noeud si solennel, 

Aux yeux de tous les Grecs rendons-le criminel.

J’ai déjà sur le fils attiré leur colère ; 

Je veux qu’on vienne encor lui demander la mère.

Rendons-lui les tourments qu’elle m’a fait souffrir : 

Qu’elle le perde, ou bien qu’il la fasse périr. 

 

 

 

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