L’organisme ne contracte certaines maladies infectieuses (exemples : rougeole, varicelle…) qu’une seule fois au cours de la vie, même s’il est à plusieurs reprises confronté aux pathogènes à l’origine de ces maladies.
Ces faits suggèrent que l’Immunité est variable au cours de la vie => phénotype immunitaire variable au cours de la vie.
Le phénotype immunitaire d’un individu correspond à son répertoire immunitaire, c’est-à-dire aux différents clones de cellules immunocompétentes présents à un instant donné, qui diffèrent par la partie variable de leurs récepteurs immunitaires.
Comment le phénotype immunitaire peut-il évoluer au cours de la vie?
I – Variations naturelles du phénotype immunitaire
1 – Au début de la vie
Augmentation puis diminution du nombre d’ anticorps maternels, pendant ce temps, augmentation du nombre d’anticorps fabriqués par l’enfant.
Donc à la naissance, le bébé a le phénotype immunitaire de sa mère puis acquiert le sien progressivement dans les mois qui suivent sa naissance en fonction des antigènes rencontrés.
2- Evolution des réponses immunitaires au cours de différents contacts avec un même antigène
Le premier contact avec l’antigène entraîne une réaction lente et quantitativement peu important : on parle de réponse primaire, alors que le second contact entraîne une réaction beaucoup plus rapide et quantitativement plus importante, on parle de réponse secondaire.
Cette mémoire immunitaire s’explique par la formation, après un premier contact avec un antigène, de lymphocytes B mémoire et de lymphocytes T4 mémoire.
Ces cellules sont plus nombreuses que les lymphocytes B ou T4 vierges, de même spécificité, elles ont une durée de vie plus longue et elles réagissent très rapidement lors d’un second contact avec l’antigène.
L’entrée d’antigènes chez un individu conduit à la sélection et à la prolifération de certains clones du répertoire à l’origine des effecteurs de la réponse immunitaire adaptative et de lymphocytes mémoires. Chaque rencontre avec un antigène modifie donc légèrement le phénotype immunitaire de l’individu. Cela conduit à une adaptation immunitaire de l’individu à l’environnement.
Une fois formés, certains effecteurs de l’immunité adaptative sont conservés grâce à des cellules-mémoires à longue durée de vie. Cette mémoire immunitaire permet une réponse secondaire à l’antigène plus rapide et quantitativement plus importante qui assure une protection de l’organisme vis-à-vis de cet antigène. Le phénotype immunitaire d’un individu se forme au gré des expositions aux antigènes et permet son adaptation à l’environnement
3 – Influence de facteurs environnementaux
Polycopié
Stress, malnutrition entraînent une diminution de la réponse immunitaire par évolution des populations lymphocytaires. En zone paludéenne, l’infection répétée induit une résistance au paludisme qui disparaît si l’individu n’est plus confronté aux infections.
Comment les connaissances des mécanismes à l’origine de l’immunité ont permis la mis au point de modification volontaire du phénotype immunitaire ?
II – Les modifications volontaires du phénotype immunitaire
1 – La vaccination
Les vaccins contiennent soit des antigènes purifiés soit un virus vivant atténué ou mort. Ils sont en général associés à des adjuvants.
On introduit dans l’organisme l’antigène de façon à induire une réponse immunitaire et mise en mémoire. La vaccination est un processus artificiel qui fait évoluer le phénotype immunitaire.
Quel est le rôle des adjuvants ?
Les adjuvants ajoutés parfois aux vaccins déclenchent une réaction inflammatoire qui stimule les phagocytes (donc les CPA) et la prolifération des lymphocytes. La réaction innée prélude à la réaction adaptative est déclenchée avec une plus grande ampleur.
.La vaccination déclenche une telle mémorisation. L’injection de produits immunogènes mais non pathogènes (particules virales, virus atténués, etc.) provoque la formation d’un pool de cellules mémoires dirigées contre l’agent d’une maladie. L’adjuvant du vaccin déclenche la réaction innée indispensable à l’installation de la réaction adaptative.. La vaccination permet d’agir sur ce phénomène. La production aléatoire de lymphocytes naïfs est continue tout au long de la vie mais, au fil du temps, le pool des lymphocytes mémoires augmente.
2- vaccination et protection de la population
L’augmentation du nombre d’individus vaccinés contre un élément pathogène assure la protection de la population toute entière. Cette stratégie vaccinale a permis de faire disparaître certains virus comme la variole.
En conclusion
Le phénotype immunitaire correspond à l’ensemble de clones de cellules mémoire, de cellules effectrices (plasmocytes, LTc, phagocytes) et ses molécules effectrices; les anticorps, présents à un moment donné de la vie de l’individu.
Il résume l’histoire des contacts antigéniques de l’individu et résulte d’interactions complexes entre génotype et environnement.
