Est-il absurde de désirer l'impossible?

20 juin 2009 0 Par caroline-sarroul

Définitions

absurde: ce qui est contraire à la logique, à la raison, au sens commun

impossible: qui ne peut se faire, se produire car contraire aux lois du réel, aux lois de la raison ( illogique, contradictoire, incohérent), aux lois morales ou de l’Etat ( illégal, interdit).

                   Il peut y avoir une impossibilité insurmontable et absolu, et une impossibilité relative aux moyens, aux connaissances… On peut alors repousser les limites du possible et par là réduire l’impossible

désir: – conscience d’un manque à combler pour parvenir à une satisfaction source de plaisir et d’un pas de plus vers le bonheur ( vision négative et souvent moralisatrice, ascétique du désir qui distingue le désir du besoin et de la volonté raisonnable)

           – faire effort vers quelque chose, tendre vers..; désir comme puissance, comme moteur, comme créateur de valeurs et facteur de propre,  et aussi comme propre de l’homme, essence de l’homme avec Spinoza. Un homme est un être de désir et sans désir, il devient certes un être de pur raison mais n’est plus un homme.

On peut se servir de désir comme mot d’articulation pour les I et II en partant du principe que le désir aspire à sa satisfaction , à combler un manque, puis en le dépassant par le fait de souligner que le désir ne se contente pas de ce qui est et que renoncer au désir de l’impossible c’est renoncer aux possibles ouverts par le désir et les joies qui l’accompagne. La note sur le possible peut dans une interrogation sur les présupposés  du sujet amener vers un III renversant!

Corrigé en images

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Eléments supplémentaires

En I ajouter le rapport entre désir et interdit: l’interdit renforce le désir ou le fait naître, et convoquez ici Freud avec le refoulement des pulsions ou « désirs » inconscients ( car on peut aussi présupposer que le désir présuppose la conscience avec Spinoza et la conscience de l’appétit.

En II, pour souligner qu’il n’est pas absurde de désirer l’impossible, on pourrait ajouter que le véritable objet du désir c’est le désir lui-même, donc de désirer et dans ce cas de ne pas trouver satisfaction, la chasse plutôt que la prise comme le soulignait déjà Pascal et Rousseau avec son fameux « Malheur à celui qui n’a plus rien à désirer »

On pourrait aussi ajouter en III, la nécessité de ne pas se résigner et de renoncer à la satisfaction de ses désirs dans le réel, avec la critique que fait Marx de la réalisation fantasmagorique de nos désirs dans la religion et son cortège de croyances. Croyances anti-révolutionnaires et conservatrices. Ici ce serait l’occasion de souligner le rôle d’utopie en politique, même si celle-ci peut avoir des dangers et a historiquement était à l’origine de certaines horreurs. On pourrait aussi nuancer la position de Descartes moins fatalistes que les stoïciens lorsqu’il dit qu’il vaut mieux changer ses désirs que l’ordre du monde, puisqu’il souligne aussi qu’il convient de « faire de son mieux » touchant « les choses qui nous sont extérieures », ce qui veut dire qu’on ne peut se contenter de l’indifférence ou de la résignation face à certaines situations.