La rencontre avec Maryam Madjidi en février dernier reste un grand souvenir pour les élèves, peu habitués à rencontrer un écrivain.
L’auteure a animé un atelier le matin avec un premier groupe et l’après-midi avec un second. Après avoir échangé très spontanément avec eux sur son livre, Marx et la poupée, l’Iran et son parcours, elle a animé des ateliers de création orale de conte, puis de rédaction de souvenirs, autour d’un objet fétiche ou mémorable.
Maryam Madjidi a montré une grande simplicité, beaucoup de disponibilité, un sens de l’humour décapant et une formidable énergie ! Les élèves, et les enseignants, ont été conquis.
Et voici quelques rédactions d’élèves. Bravo et merci à eux d’avoir accepté de les publier car ce sont des textes très personnels.
La cabane dans l’arbre Je devais avoir cinq ans, je rentrais de l’école avec ma mère. Mon père était rentré plus tôt que d’habitude. Il est venu nous accueillir dans la cour. Ses traits étaient étranges et ses yeux brillaient de malice. Il me mit sur ses épaules et m’emmena au fond du jardin, à côté du cerisier qu’il avait planté à ma naissance. Et là, je la vis, il me fit descendre de ses épaules. Elle était plus grande que le cerisier. Dans les longs après-midi de printemps, j’y allais pour lire, dessiner. J’étais allongée dans l’herbe à côté d’elle. Ma mère avait acheté un panier en tissu pour que mon chien vienne se reposer à mes côtés. Aujourd’hui encore, la cabane est là. Le cerisier a bien grandi et ses cerises ont un goût de bonheur, de douceur et de souvenirs. Agathe
Souvenir de Mayotte Je me souviens quand j’avais six ans, mon père et moi on allait pêcher des pieuvres pour faire un petit barbecue en famille. A seize heures, on est allés sur la plage pour nous baigner et soudain, on a vu un monstre dans l’eau. « Un monstre ! », « mais non, c’est un tortue » a dit mon père… Mes frères, mes sœurs et moi avions eu peur en voyant sa petite tête sortir de l’eau. Quand le monstre est venu au bord de l’eau, on a pensé qu’il voulait pondre ses œufs, mais non, il voulait juste faire ses besoins ! Puis, il est retourné dans la mer… Et nous sommes allés nous baigner. Sayima
Lieux et objets de mon enfance.
- A la crèche, je me suis couchée et le drap étant trop petit pour le matelas, ça relevait l’angle et je ne pouvais pas dormir !
- Après que mes parents se sont séparés, mon père a rencontré une femme. Elle est devenue ma belle-mère, j’avais entre 6 et 7 ans. Elle ne vivait pas avec nous. Or, ils se sont séparés. Elle a oublié son écharpe et je me suis mis à dormir avec tous les soirs : il y avait son odeur.
- A mes 8 ans, j’ai déménagé en Dordogne avec ma mère. Il m’a fallu du temps pour accepter ma nouvelle maison.
- Dès que mon père part en voyage, il me ramène un petit bijou ou un porte-clés.
- Quand j’étais petite, je me souviens m’être mis un haricot rouge dans l’oreille !
Lou
Je me souviens Je me souviens de la première fois où j’ai fait du vélo sans les petites roulettes. J’étais tout content à l’idée de me dire que j’étais en train de devenir un grand garçon. Je fis du vélo toute la journée en me moquant de mes sœurs car elles avaient toujours les petites roulettes ! * Je me souviens, c’était un jour d’été pendant les grandes vacances… Je m’étais coupé une phalange du doigt avec une chaise longue. Grâce à moi et à mon hospitalisation, nous n’avons pas pu partir en vacances ! * Je me souviens, j’avais sept ans… Je vivais dans une nouvelle maison. C’était le soir de noël et avec mes sœurs, nous ne voulions pas aller nous coucher alors que nos parents nous répétaient : « le papa noël ne va pas passer si vous n’allez pas au lit ». Et d’un coup, au même moment, une fenêtre que l’on n’ouvrait jamais s’ouvrit ! Je peux dire que nous sommes allés dormir très vite… * Je me rappelle, c’était le lundi 26 novembre 2016. Nous étions allés voir un film avec le collège et le soir, en rentrant chez moi, mes parents étaient assis sur le canapé et m’annoncèrent que mon grand-père était mort. * Je me souviens qu’un soir, en allant fermer l’enclos des poules, l’une d’entre elles était encore dehors. Soudain, une buse passa et l’emporta avec elle. J’ai mis dix minutes à me rendre compte de ce qu’il venait de se passer. Noé