Presse et politique

On dit souvent que le quatrième pouvoir fait suite aux trois pouvoirs classiques (pouvoir législatif, pouvoir exécutif et pouvoir judiciaire). Aux États-Unis, on parle de quatrième branche du gouvernement par analogie aux branches exécutive, législative, et judiciaire du gouvernement fédéral américain. L’expression originale d’Edmund Burke en 1787 est en fait « le quatrième état » et fait référence aux États des Anciens Régimes (noblesse, clergé et Tiers Etat). En France, Balzac affirme en 1840 que « La presse est en France un quatrième pouvoir dans l’État : elle attaque tout et personne ne l’attaque. Elle blâme à tort et à travers. Elle prétend que les hommes politiques et littéraires lui appartiennent et ne veut pas qu’il y ait réciprocité.» Certains ont rajouté à cette liste un cinquième pouvoir, qui serait celui de l’opinion publique (qui se détacherait de la presse)

 

La censure dans l’édition française sous l’Ancien Régime est officiellement née au XVIe siècle, avec l’ordonnance de François Ier du 13 janvier 1535 interdisant l’impression de tout nouveau livre à la suite de l’Affaire des Placards, la censure s’inscrit au cœur du fonctionnement institutionnel et social de l’Ancien Régime. L’évolution de la législation dans ce domaine suit celle de l’Histoire de France, jusqu’à la chute de la monarchie en 1789. Soumise par les pouvoirs royaux successifs à une surveillance étroite, la librairie française fonctionne suivant un système de permissions et de privilèges définis par des lois et des règlements. Si une relative tolérance s’installe au cours du XVIIIe siècle, avec la multiplication des permissions tacites et la nomination de Lamoignon de Malesherbes, esprit éclairé, comme directeur de la librairie en 1750, l’un des premiers gestes de l’Assemblée nationale au moment de la Révolution est d’abolir la censure. Suivant l’article XI de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, promulgué le 26 août 1789, « tout citoyen peut (…) parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi ».

 

La presse mise en liberté surveillée

Bien qu’assortie de quelques mesures de contrôle, cette liberté nouvelle de la presse et l’abolition de toute censure préalable se traduisent dans le domaine de l’édition par une avalanche de publications, le plus souvent des libelles et des pamphlets à caractère politique, entre 1789 et 1793.

Une estampe de l’époque illustre bien cette frénésie éditoriale : tandis que les imprimeurs et les typographes s’affairent devant leur établi, une foule s’empare des pamphlets et des journaux fraîchement sortis des presses, se bousculant les uns et les autres pour être les premiers à diffuser les nouvelles dans la rue. Le tumulte de la foule et les expressions contrastées des visages reflètent la violence des passions politiques sous la Révolution et mettent en évidence le rôle joué par les écrits dans le surgissement de l’opinion publique qui s’affirme tout au long du XIXe siècle.

Mais cette « folle liberté » ne dure guère longtemps : l’ancien système de la librairie est bientôt remplacé par un nouvel ordre législatif émanant de la volonté populaire sous la Terreur. Le 29 mars 1793, la Convention vote un décret rétablissant la censure répressive. Un temps mise en sommeil après la chute de Robespierre, cette censure est à nouveau remise à l’ordre du jour par Napoléon qui, s’appuyant sur la police, instaure un contrôle strict sur la librairie et l’imprimerie et promulgue une série de règlements réorganisant ces deux branches en 1810.

Sous la Restauration, la censure préalable est supprimée, tandis qu’une série de textes législatifs tendent à fixer les cadres de cette liberté de la presse. Parallèlement, de nombreux débats surgissent à cette époque autour des idées libérales énoncées sous la Révolution.

Cependant, les ordonnances promulguées par Charles X le 26 juillet 1830, visant à museler la presse d’opposition, brisent net cet élan libéral et ramènent la presse et l’édition vingt ans en arrière. La réaction des ouvriers du livre ne se fait pas attendre : le lendemain, les imprimeries ferment, des manifestations éclatent au Palais-Royal, débouchant sur une véritable insurrection, et les gens du livre font paraître une protestation contre le pouvoir en place dans deux journaux de l’opposition, Le Temps et Le National, fondé le 3 janvier 1830 par un groupe de libéraux mené par Thiers. Ceux-ci font alors l’objet d’une violente répression, comme le montre cette lithographie de Victor Adam représentant la saisie du National par la police le 27 juillet. Celle-ci brise les presses, dont certains éléments gisent à terre au premier plan, et s’empare des exemplaires séditieux. La révolution de 1830 est pourtant bel et bien en marche, entraînant la chute de Charles X et l’avènement de Louis-Philippe.

 

Position du Monde dans l’espace politique français

 

« Le Monde » est un journal français fondé par Hubert Beuve-Méry en 1944. « Le Monde » est un des plus populaire journal quotidien en France.

Le journal est le point de jonction de plusieurs grands courants d’idées principalement liés au courant de la social-démocratie chrétienne sur le plan intérieur.
Jean-Jacques Servan-Schreiber, responsable de la page de politique extérieure, quitte le journal au début des années 1950 en lui reprochant son neutralisme dans les relations Est-Ouest. En 1955, les milieux d’affaires reprochent au Monde une position trop à gauche et lancent un concurrent, Le Temps de Paris, opération qui échouera.
Sous la Ve République, le journal soutient la politique étrangère du général de Gaulle, tout en critiquant sa politique intérieure.

Dans les années 1970, il s’oriente clairement vers un soutien à l’Union de la gauche et dénonce les scandales financiers qui éclatent sous la présidence de Giscard d’Estaing (affaire des diamants, etc.). Il soutient alors la candidature de François Mitterrand à l’élection présidentielle française de 1981. Après la victoire du candidat socialiste, Jacques Fauvet écrit dans le numéro du 11 mai 1981 : « Cette victoire c’est enfin celle du respect sur le dédain, du réalisme sur l’illusion, de la franchise sur l’artifice, bref, celle d’une certaine morale. »

Après l’élection, le soutien affiché du journal à François Mitterrand lui coûte de nombreux lecteurs, ce qui amène le journal à prendre ses distances, affichant notamment son scepticisme sur la politique de nationalisations menée par Pierre Mauroy. C’est notamment la dénonciation du scandale du Rainbow Warrior qui permet au journal de faire preuve de son indépendance et de voir ses ventes rebondir. Le Monde est ensuite en première ligne dans la dénonciation des scandales de l’ère Mitterrand (Affaire des Irlandais de Vincennes, Carrefour du développement, etc.). Une véritable animosité oppose alors Mitterrand au journal, visant plus particulièrement le journaliste Edwy Plenel. Plusieurs journalistes du Monde font ainsi l’objet d’écoutes téléphoniques clandestines de la part du pouvoir.
Lors de l’élection présidentielle de 1995, le journal prend le parti d’Édouard Balladur contre Jacques Chirac.

Lors de l’élection de 2002, les journalistes Philippe Cohen et Pierre Pean affirment que le journal a mené une campagne active pour Lionel Jospin.
En 2007, le directeur du Monde Jean-Marie Colombani appelle à voter Ségolène Royal dans les colonnes du journal.

 

Illia et Mehdi

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