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Echos d’ailleurs : une protestation « Inter-Continental »

Nouvelle section, nouvel apport pour notre Blog : Échos d’ailleurs. A partir d’une Une choisie par la rédaction de Courrier International, dans la semaine précédant la rédaction de l’article, quelques petites réflexions pour vous aider à voir l’actualité autrement…. et surtout d’ailleurs !

Les ouvriers français lancent une protestation « Inter-Continental »

Des salariés français de Continental avaient fait le trajet jusqu’à Hanovre, le 23 avril, pour manifester avec leurs collègues allemands. Ils ont protesté contre la fermeture programmée de deux usines de l’équipementier automobile allemand. Le même jour avait lieu une assemblée des actionnaires. A l’ordre du jour, une fusion du groupe Continental avec son compatriote Schaeffler est à l’ordre du jour reçoit l’appui des banques et du gouvernement allemand. Il semble qu’il n’y ait « pas d’alternative » à la suppression d’emplois, écrit le quotidien.

d’après le journal allemand
Frankfurter Allgemeine Zeitung du 24 avril 2009
Quelques mots sur ce journal : fondée en 1949 et menée par une équipe de cinq directeurs, la FAZ, grand quotidien conservateur et libéral, est un outil de référence dans les milieux d’affaires et intellectuels allemands.

Petit à petit, la crise fait de moins en moins parler d’elle. Cette Une du FAZ a décidé d’attirer notre attention sur la situation sociale. On parle bien d’actionnaires, de fusion, de banques, de gouvernement… mais pas de crise – économique, il va de soit. C’est la crise sociale qui s’impose désormais à la Une.I Froidement, presque brutalement, la première page énonce clairement : « Il n’y a pas d’alternative à la suppression d’emplois« . Comment ne pas alors craindre le pire, un peu comme le fait l’intellectuel de gauche italien Adriano SOFRI * ? Pour lui, le mot « révolte » recommence à circuler. Il ne s’agit pas d’une rébellion, ni d’insurrection, encore moins d’une révolte dans la rue ou dans les usines – du moins pas encore. C’est une révolte morale. « C’est ce qui arrive quand l’injustice ordinaire et absurde de nos conditions de vie outrepasse les limites et devient, littéralement, révoltante. La révolte a été définie par rapport à la révolution. La révolte gaspille, elle est aveugle et naïve, tandis que la révolution est lucide : elle sait où elle veut arriver, comment y arriver, elle sait aussi détourner la révolte pour en faire une étape sur son propre chemin. » Derrière ces propos un peux extrémistes – pour le moins – pointe l’ombre d’un sentiment de peur panique devant un avenir social assombri par une crise économique insaisisable. Nul ne peut justifier ni excuser de tels comportements d’ouvriers, poussés à bout et sans aucun espoir. Mais chacun est capable de comprendre leurs actions, et par là même leur désespoir.

Adriano SOFRI explique que pour ceux qui ne sont pas d’accord, qui sont vigoureux, qui sont trop jeunes ou trop fatigués pour s’intéresser vraiment à l’avenir, « il reste la révolte : dans la rue, la nuit, dans les banlieues ou lors d’incursions dans les centres-villes, certains jours de gala, quand un évènement officiel en fournit le prétexte ; ou dans les endroits où l’on travaille, et où l’on s’arrête si souvent de travailler, où l’on peut attraper et retenir quelques instants un riche, un PDG ou un coupeur de têtes en fuite, les poches pleines et la queue entre les jambes. » Environ 3.000 salariés étaient rassemblés jeudi 23 avril à Hanovre pour protester contre cette décision devant le bâtiment où avait lieu l’assemblée générale. Le groupe, qui a déjà supprimé 8.000 emplois dans le monde l’an passé, et 6.000 rien qu’au cours des trois premiers mois de l’année, veut continuer à réduire ses capacités de production. Il va aussi étendre le chômage partiel: en plus des 20.000 salariés déjà concernés, la mesure concernera 25.000 personnes supplémentaires d’ici fin avril en Allemagne… Et en France ?

* Journaliste, écrivain, leader du groupe d’extrême gauche Lotta continua dans les années 1970, Adriano Sofri a été condamné en 1997 à vingt-deux ans de détention pour avoir commandité l’assassinat d’un commissaire de police en 1972, crime qu’il a toujours nié.


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