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La guerre des boutons portables

Il y a bientôt un siècle paraissait un bouquin qui devait se transformer  en best seller : « La Guerre Des Boutons ».

L’autre jour, alors que je cherchais désespérément mon téléphone portable (ne me dites pas que cela ne vous arrive jamais…..), je me suis laissée aller à imaginer ce que serait cette fable si nous devions la réécrire aujourd’hui.

Warum ?…… Vous allez très vite comprendre.

Voici, en vrac, ce que cela a donné. Je vous laisse faire le tri, je sais que les visiteurs de ce blog sont parmi les plus sensés de la blogosphère.

Tout d’abord, au niveau du décor, il est clair que nous serions très ambitieux : L’histoire ne se résumerait pas à l’analyse des conflits entre paroisses (Longeverne et Velrans, souvenez-vous), gamins, instit’s et paysans, mais serait planétaire.

De même, au niveau des personnages, il nous faudrait représenter la diversité du monde telle que nous la vivons au quotidien. Le grand Braque, P’tit Gibus, Grangibus, la Marie Tintin, Camus, l’Aztec des Gués (ça y est, ça vous revient ?) nous viendraient des 5 continents, ne parleraient peut-être pas les mêmes langues, n’auraient pas les mêmes cultures.

Enfin et surtout, les butins de guerre ne seraient certainement plus de simples boutons, mais, disons, …., les portables (nous y voilà).

Il y a un siècle, la richesse d’un enfant était grande. Elle était faite de chacun des liens qu’il tissait avec ses copains d’école. Il se nourrissait de son imaginaire, quand il se baladait, seul, en forêt, au détour du retour de l’école. Enfin il avait ses boutons, qui le permettaient de rester digne quand il rentrait chez lui.

Aujourd’hui, vous avez le portable. Si vous le cassez, le passez à la machine, si vous dépassez votre forfait, vous méritez les torgnoles que Lebrac recevait quand il perdait ses boutons. Vous ne vous baladez plus dans les forêts, mais surfez dans le monde entier. Vos amis ne sont plus les seuls dix copains de classe, vous comptez vos contacts par centaines, c’en est même un signe de prestique. Dans le même registre, d’ailleurs, si l’Aztec des Gués existe dans votre réseau, il s’agit certainement de celui qui la ramène toujours, vous savez, avec son  iPhone tout neuf.

Aujourd’hui, à l’idée de vous faire voler votre portable, vous suez sang et eau. Comme Lebrac quand son pantalon lui tombait par terre. Tout pareil.

Et pourtant, aujourd’hui, il y a encore des enfants dont les boutons sont la seule richesse.

Alors, comme eux, comme la Marie Tintin en 1912, même si l’objet diffère : prenez grand soin de l’usage que vous faites de votre portable. Point trop n’en faut. Les vrais amis se comptent sur les doigts d’une main. Il est bien sûr grisant d’accéder à tout ou presque en pianotant juste sur votre clavier. Mais demandez-vous si vous vous concentrez bien sur l’essentiel.  Et comprenez l’anxiété de vos parents à ce sujet : c’est tout simplement parce qu’ils savent que cette toute petite chose vous ouvre des portes vers des horizons dont ils ignoraient même l’existence quand ils avaient votre âge.

Cecileray


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