Pour comprendre cette expression, il faut d’abord s’intéresser à une autre, arrivée la première : Dorer la pilule.
Depuis des siècles, la médecine a recours aux pilules pour soigner les malades. Afin de faciliter leur absorption, de limiter leur goût souvent horrible et d’éviter qu’elles ne collent entre elles, les apothicaires ont eu l’idée de les enrober.
Dès le XVIIe siècle, différentes méthodes étaient employées pour cet enrobage. L’une d’elle consistait à utiliser une fine couche de sucre. L’autre, à recouvrir la pilule d’une mince pellicule d’or.
C’est donc à cette époque que l’expression Dorer la pilule est apparue dans le langage courant pour désigner le fait d’enjoliver les choses, de leur donner une apparence trompeuse pour mieux faire avaler la pilule, au propre comme au figuré.

Il aura fallu attendre le XXe siècle pour voir apparaître l’expression sous sa forme pronominale Se faire dorer la pilule. Utilisée lorsque l’on se fait des illusions, elle a finalement pris un autre sens depuis une vingtaine d’années, celui de se prélasser, de bronzer.
Pour certains, le lien entre les deux expressions n’est pas avéré. Se dorer la pilule dériverait simplement de Se dorer au soleil, la pilule symbolisant notre visage.

Que l’on « se dore au soleil » ou que l’on « dore la pilule » à quelqu’un, les deux permettent d’embellir les choses. Le printemps et les premiers rayons de soleil sont là. Je vous souhaite donc d’en profiter en vous dorant la pilule, afin de ne pas rester « blanc(he) comme un cachet d’aspirine ».