« La question de l’Homme », suite…

Un groupe de rock indépendant parisien, nommé CONTREBAND, a publié en 2013 un album intitulé Le cauchemar de Kipling qui comporte cette chanson intéressante, réécriture moderne, saturée d’ironie, du célèbre poème qu’écrivit en 1910 l’auteur anglais Rudyar Kipling, pour son fils de 12 ans qui devait mourir durant le premier conflit mondial… Un écho de plus à nos réflexions du premier trimestre !

cc_by-nd

Vous trouverez ci-dessous les deux textes et un lien vidéo pour visualiser la chanson.

        • CONTREBAND  

Paroles de la chanson Le cauchemar de Kipling :

Si tu sais mentir, si tu sais cacher
Si tu sais rire, si tu sais pleurer
Sur commande et à volonté
Dans toute situation donnée
Si tes yeux respirent la vérité
Même lors d’un mensonge éhonté alors

Tu feras partie des grands, mon fils
Tu seras un homme, mon fils

Si tu sais cracher derrière leur dos
T’accaparer le travail des autres
Si tu peux conduire jusqu’au bûcher
Ceux qui osent s’élever contre ta pensée alors

Tu feras partie des grands, mon fils
Tu seras un homme, mon fils

Si tu sais trahir, pour la monnaie
Si tu sais acheter, vendre, spéculer
Si tu sais sans honte écraser
Les faibles qu’avaient qu’à pas jouer
Si tu sais observer la misère
Et comprendre comment en profiter alors

Tu feras partie des grands, mon fils
Tu seras un homme, mon fils

Si tu sais envoyer tes frères
Pour qu’ils aillent crever sur le front
Si t’as pas peur de lancer la guerre
Tant que ce sont les autres qui la font

Tu feras partie des grands, mon fils
Tu seras un homme mon fils
Tu seras un homme mon fils
Tu seras un homme mon fils

cf https://www.youtube.com/watch?v=lkfMBAcZVFQ  – Lien vers leur site: https://fr-fr.facebook.com/pages/Contreband/17507523674

      • Rudyar KIPLING

Si…

Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
Ou perdre en un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir ;
Si tu peux être amant sans être fou d’amour,
Si tu peux être fort sans cesser d’être tendre,
Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre ;

Si tu peux supporter d’entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter des sots,
Et d’entendre mentir sur toi leurs bouches folles
Sans mentir toi-même d’un mot ;
Si tu peux rester digne en étant populaire,
Si tu peux rester peuple en conseillant les rois,
Et si tu peux aimer tous tes amis en frères,
Sans qu’aucun d’eux soit tout pour toi ;

Si tu sais méditer, observer et connaître,
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur ;
Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître,
Penser sans n’être que penseur ;
Si tu sais être dur, sans jamais être en rage,
Si tu sais être brave et jamais imprudent,
Si tu sais être bon, si tu sais être sage,
Sans être moral et pédant ;

Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite
Et recevoir ces deux menteurs d’un même front,
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres les perdront,
Alors les Rois les Dieux la Chance et la Victoire
Seront à tout jamais tes esclaves soumis,
Et, ce qui vaut bien mieux que les Rois et la Gloire,
Tu seras un homme mon fils !

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