Allez, un petit rendez-vous souriant chaque jour :

A part ce premier post, qui est inaugural et ne bougera pas, je posterai la suite en ordre inversé comme dans notre page dédiée.

Si tu as des poèmes que tu aimes à publier, n’hésite pas à t’approprier le rendez-vous du jour. Personnellement j’adorerais. Tu peux enregistrer ta voix en mp3, me poster un texte, me donner un lien vidéo à poster… Tout est bon à prendre. Je commence, pour ma part, avec une petite vidéo d’ouverture (une chanson imagée) et ensuite, un RV par jour… comme pour le travail.

Avant toute chose, une petite astuce pour que la vidéo s’arrête à la fin sans enchaîner sur une autre vidéo (pas forcément intéressante, c’est la loi du hasard youtube) : en haut à droite de la vidéo, tu as « à suivre » et, encore à droite « lecture automatique » ; clique ici pour désactiver la lecture automatique.

 

22/03 : Rappelons-nous que c’est déjà le printemps 😉
En sortant de l’école – chanson inaugurale

 

09/04 : Un nouveau Prévert

Petit déjeuner

Il a mis le café
Dans la tasse
Il a mis le lait
Dans la tasse de café
Il a mis le sucre
Dans le café au lait
Et il a reposé la tasse
Sans me parler
Il a allumé
Une cigarette
Il a fait des ronds
Avec la fumée
Il a mis les cendres
Dans le cendrier
Sans me parler
Sans me regarder
Il s’est levé
Il a mis
Son chapeau sur sa tête
Il a mis
Son manteau de pluie
Parce qu’il pleuvait
Et il est parti
Sous la pluie
Sans une parole
Sans me regarder
Et moi j’ai pris
Ma tête dans ma main
Et j’ai pleuré.

07/04 : A nouveau Claude Roy… c’est si beau…

Tant je l’ai regardée caressée merveillée et tant j’ai dit son nom à voix haute et silence le chuchotant au vent le confiant au sommeil tant ma pensée sur elle s’est posée reposée mouette sur la voile au grand large de mer que même si la route où nous marchons l’amble ne fut et ne sera qu’un battement de cil du temps qui oubliera bientôt qu’il nous a vus ensemble je lui dis chaque jour merci d’être là

et même séparés son ombre sur un mur s’étonne de sentir mon ombre qui l’effleure


06/04 : Un poème de saison… de Maurice Carême

 

J’ai crié. « Avril ! »

À travers la pluie,

Le soleil a ri.

J’ai crié. « Avril ! »

Et des hirondelles

Ont bleui le ciel.

J’ai crié. « Avril ! »

Et le vert des prés

S’est tout étoilé.

J’ai crié. « Avril !

Veux -tu me donner

Un beau fiancé ? »

Mais, turlututu,

Il n ‘a rien répondu.

 


04/03 : Un très beau poème de Victor Hugo pour sa fille Léopoldine (dans « Les Contemplations »)
en hommage à tous ceux qui ont perdu un être cher en ces temps difficiles

Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends.
J’irai par la forêt, j’irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.

et demain… c’est dimanche 🙂


03/04 : Allez ! encore un poème de Desnos :
Dans un petit bateau – Robert Desnos


02/04 : Un peu déjanté ce Robert Desnos, parfois quand même…
Demi-rêve – Robert Desnos


01/04 : La grenouille aux souliers percés – Robert Desnos


31/03 (aurore) : Ah !  Paul Eluard, décidément on ne s’en lasse jamais !

Sur mes cahiers d’écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable sur la neige
J’écris ton nom

Sur toutes les pages lues
Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre
J’écris ton nom

Sur les images dorées
Sur les armes des guerriers
Sur la couronne des rois
J’écris ton nom

Sur la jungle et le désert
Sur les nids sur les genêts
Sur l’écho de mon enfance
J’écris ton nom

Sur les merveilles des nuits
Sur le pain blanc des journées
Sur les saisons fiancées
J’écris ton nom

Sur tous mes chiffons d’azur
Sur l’étang soleil moisi
Sur le lac lune vivante
J’écris ton nom

Sur les champs sur l’horizon
Sur les ailes des oiseaux
Et sur le moulin des ombres
J’écris ton nom

Sur chaque bouffée d’aurore
Sur la mer sur les bateaux
Sur la montagne démente
J’écris ton nom

Sur la mousse des nuages
Sur les sueurs de l’orage
Sur la pluie épaisse et fade
J’écris ton nom

Sur les formes scintillantes
Sur les cloches des couleurs
Sur la vérité physique
J’écris ton nom

Sur les sentiers éveillés
Sur les routes déployées
Sur les places qui débordent
J’écris ton nom

Sur la lampe qui s’allume
Sur la lampe qui s’éteint
Sur mes maisons réunies
J’écris ton nom

Sur le fruit coupé en deux
Du miroir et de ma chambre
Sur mon lit coquille vide
J’écris ton nom

Sur mon chien gourmand et tendre
Sur ses oreilles dressées
Sur sa patte maladroite
J’écris ton nom

Sur le tremplin de ma porte
Sur les objets familiers
Sur le flot du feu béni
J’écris ton nom

Sur toute chair accordée
Sur le front de mes amis
Sur chaque main qui se tend
J’écris ton nom

Sur la vitre des surprises
Sur les lèvres attentives
Bien au-dessus du silence
J’écris ton nom

Sur mes refuges détruits
Sur mes phares écroulés
Sur les murs de mon ennui
J’écris ton nom

Sur l’absence sans désir
Sur la solitude nue
Sur les marches de la mort
J’écris ton nom

Sur la santé revenue
Sur le risque disparu
Sur l’espoir sans souvenir
J’écris ton nom

Et par le pouvoir d’un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer

Liberté


30/03 (matin) Oops avec un peu de retard
Il était une feuille – Robert Desnos


27/03 : Une édition spécial week end qui prête à sourire…
L’alliance – Paul Eluard

… et, pour dimanche, je me repose. 🙂


26/03 : de Kamal Zerdoumi (2018)

A ma femme,

Quand ton esprit ravagé
reverdira
et que ton regard troublé
par l’égarement
retrouvera le chemin
de l’oasis d’antan
Quand les voix
qui te hantent
se tairont à jamais
et que le monde exilé
sera de nouveau
ton familier
Quand le temps d’aimer
frappera à notre porte
après sa longue absence
les transes
et ta démence
Je te reconnaîtrai enfin
Ô ma noyée d’aujourd’hui
sauvée par la grâce
de demain
et sans dire un seul mot
congédierai mon chagrin

 


25/03 : La courbe de tes yeux – Paul Eluard


24/06 : Je crois que c’est mon poème préféré entre tous…
magnifique succession de métaphores et personnifications

La nuit

Elle est venue la nuit de plus loin que la nuit
A pas de vent de loup de fougère et de menthe
Voleuse de parfum impure fausse nuit
Fille aux cheveux d’écume issus de l’eau dormante

Après l’aube la nuit tisseuse de chansons
S’endort d’un songe lourd d’astres et de méduses
Et les jambes mêlées au fuseau des saisons
Veille sur le repos des étoiles confuses

Sa main laisse glisser les constellations
Le sable fabuleux des mondes solitaires
La poussière de Dieu et de sa création
La semence de feu qui féconde les terres

Mais elle vient la nuit de plus loin que la nuit
A pas de vent de mer de feu de loup de piège
Bergère sans troupeau glaneuse sans épis
Aveugle aux lèvres d’or qui marche sur la neige

Claude Roy

Illustration : La nuit étoilée, VIncent Van gogh


23/03: Un peu de rêverie dans la journée de travail
Page d’Ecriture – Jacques Prévert