Bonnes adresses : Bréville (16), il produit 10 tonnes de miel bio par an

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François Fléchier est apiculteur professionnel depuis 1987. A l’âge de 14 ans, il a voulu « fuir la ville et les tours de 18 étages de la région parisienne » et a choisi le monde agricole. Au lycée agricole de Saintes, il a obtenu en 1984 un BTS de gestion en agriculture (devenu plus tard BTS-ACSE, analyse, conduite et stratégie d’exploitation).Trois années durant, il a vécu et travaillé dans le Gers, où la rencontre d’un apiculteur chevronné a été déterminante : « C’est ça qu’il faut que je fasse?! ». Avec 50 essaims, il s’installe alors à Bréville, souche de sa famille. Mais à l’époque, les débouchés locaux autour du miel sont compliqués. Alors il se lance dans le porte à porte en région parisienne, « une expérience enrichissante peu banale ». Elle va lui donner peu à peu accès aux marchés, aux entreprises et aux particuliers à la fidélité exemplaire. Aujourd’hui, 90 % des ventes de ses 10 tonnes annuelles de miel se font en région parisienne.
Conversion bio
Fondamentalement, François Fléchier est convaincu que le bio est indispensable. Très peu d’apiculteurs professionnels ont fait ce choix. « C’est compliqué, parce que l’agriculture voisine demeure conventionnelle, notamment en ce qui concerne les traitements du tournesol et autres céréales. » En 2021, il va demander la conversion en apiculture bio, pour obtenir le label AB selon le cahier des charges d’Ecocert. François participe aussi aux réunions des syndicats charentais. Il s’est engagé au sein de l’Adana, association de défense de l’apiculture en Nouvelle-Aquitaine. Cette structure oeuvre en faveur de la sélection et de l’amélioration du potentiel génétique des abeilles.
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Cette année, François Fléchier a reçu 48 reines « issues de cheptels remarquables »?; il suivra leurs lignées, en contact étroit avec les apiculteurs concernés, pour viser une homogénéité régionale. Suivre constamment la vie de ses 400 colonies, dont 100 pour l’élevage, surveiller les frelons, limiter l’essaimage, changer les reines régulièrement, tel est son quotidien.
La première fois que nous avons dû supprimer la reine parce qu’elle ne remplissait plus sa fonction, cela fut un crève-coeur pour nous »
En Gaec avec Anne-Marie, son épouse, chargée de la confection des pains d’épices (avec 50 % de miel), François Fléchier sait que la période qui va de la Toussaint à Noël est la source essentielle des revenus familiaux.
Depuis trente ans, la consommation de miel a doublé en France. Alors Covid-19 ou non, les abeilles sont toujours là?; leurs produits naturels aussi, certifiés bio ou non. Et cela les rend heureux et fiers.

sud ouest  26 décembre 2020