Coronavirus, de la crise sanitaire à la crise économique par Thibaud Duchesne

Coronavirus, de la crise sanitaire à la crise économique par Thibaud Duchesne

Coronavirus : de la crise sanitaire à la crise économique

Comme nous le savons, le coronavirus (ou Covid-19) est un virus très contagieux qui s’avère dangereux et mortel pour certaines personnes. Détecté fin décembre 2019 en Chine, il est aujourd’hui présent dans le monde entier, notamment en France, qui est actuellement le quatrième pays occidental le plus touché (après les États-Unis, l’Espagne et l’Italie) avec plus de 117 000 cas confirmés et plus de 20 000 décès. Dès lors, la grande majorité des Etats a décidé de fermer ses écoles, la plupart de ses commerces, ses frontières ou encore de mettre ses citoyens en quarantaine pour éviter la propagation du virus. Des soignants se sont rapidement mobilisés et font tout leur possible pour guérir les malades de ce virus. Malgré cela, beaucoup de personnes continuent chaque jour de mourir du Covid-19 et les systèmes de santé arrivent à saturation. Nous constatons donc que nous sommes particulièrement vulnérables face à cette pandémie. Cette crise est une crise sanitaire sans précédent. Mais est-elle seulement sanitaire ? Nous allons voir que le coronavirus a d’autres effets négatifs, en particulier sur l’économie, chose que nous n’avions peut-être pas réalisé dans un premier temps, et qui risque d’être notre quotidien pour de longues années.

Selon le FMI (Fonds monétaire international), la croissance du PIB global pourrait reculer de 3% en 2020 après avoir augmenté de 2,9% en 2019. L’économie européenne serait frappée de plein fouet par la récession (-7,5%) ainsi que les États-Unis (-5,9%). Quant à la France, le gouverneur de la Banque de France prédit une chute de son PIB d’au moins 8% pour 2020 (après une hausse de 1,3% en 2019).

Concernant les échanges commerciaux, l’OMC (Organisation mondiale du commerce) anticipe qu’ils pourraient s’effondrer de 13% à 32% cette année, après s’être accrus de 2,9% en 2018 et avoir reculé de 0,1% en 2019. Nous pouvons légitimement nous demander pourquoi tout cela est si inquiétant. Dans notre monde actuel, la Chine est devenue un acteur incontournable des échanges internationaux et représente un quart du commerce mondial : nous avons fait de la Chine « l’usine du monde ». Or, la Chine est également le premier pays impacté par le coronavirus. Afin d’éviter sa propagation rapide, de nombreux chinois ont été confinés. Tout ceci a donc eu un impact important sur la production de biens et l’impossibilité pour le reste du monde d’importer massivement les produits chinois dont il est dépendant, notamment des pièces détachées ou des molécules de base afin de fabriquer des médicaments : le commerce international en a ainsi été considérablement affecté en à peine trois mois maintenant. Le coronavirus cristallise notre très forte dépendance vis-à-vis de la Chine.

En effet :

  • Cela a provoqué un choc d’offre négatif du fait que de nombreuses entreprises ont été ralenties par l’arrêt de l ‘économie chinoise, et du fait de l’arrêt de 50% de notre propre production.
  • Et en même temps, la crise provoque un choc de demande : les ménages confinés dépensent moins et épargnent car ils se méfient d’une baisse de leur pouvoir d’achat.

En France, afin de limiter les faillites et la forte hausse du chômage, l’État a mis en place un plan visant à soutenir les entreprises et les ménages fragilisés par l’épidémie : ce plan intègre un dispositif de chômage partiel. La Ministre du Travail Muriel Pénicaud a ainsi annoncé plus de 10 millions de personnes en chômage partiel, soit plus d’un salarié du secteur privé sur deux, un chiffre qui a été dit comme étant « considérable ». Étant donné qu’ils ne peuvent plus travailler et être payés par leurs entreprises, l’État les prend en charge, mais ils ne toucheront seulement que 84% de leur salaire net. Ce dispositif doit empêcher les licenciements de la part des entreprises qui ne pourraient plus assumer le coût de leurs salariés sans l’aide de l’État et faciliter une reprise de l’activité.

L’État français a donc choisi d’accroitre ses dépenses publiques en creusant son déficit budgétaire. L’État est donc en train de beaucoup s’endetter car ses dépenses sont supérieures à ses recettes.

Selon le ministre de l’économie Bruno Lemaire, la crise pourrait coûter 110 milliards d’euros pour le budget de l’État ! Cette crise dépasse donc largement l’aspect uniquement sanitaire et touche l’ensemble de l’économie avec un risque important de récession : fort taux de chômage, faillite des entreprises, réduction de la consommation, baisse de la production…

La réussite de ce plan de sauvetage dépendra de l’importance et de la durée de la crise. Il faudra également réfléchir à une réponse européenne avec une stratégie de sortie de crise coordonnée entre les 27 pays de l’Union Européenne.

Pour autant, comme nous l’avons vu avec l’exemple de la France, les Etats dans leur ensemble investissent beaucoup afin de soutenir tant bien que mal leur économie et tenter d’éradiquer le virus. La Banque Mondiale prévoit ainsi jusqu’à 160 milliards de dollars pour soutenir les systèmes de santé et les économies des pays en développement qui seront affectés.

> Que conclure de tout cela ? Cette crise met en évidence les fragilités structurelles de notre modèle de développement économique capitaliste trop axé sur les rendements à court terme et la croissance à tout prix, en délocalisant notamment dans des pays où la main d’œuvre est à bas coût. Ceci au détriment de services publics forts comme la santé et de politiques sociales chargées de protéger les citoyens et l’économie. Saurons-nous tirer les leçons de cette crise et prendre dorénavant plus en compte nos besoins de long terme en créant un nouveau modèle plus humain et plus solidaire ?

 

 

 

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