Limoges, la ville de la porcelaine

David Haviland (1814-1879)

Site du Musée protestant

 

C’est sous le Second Empire que Limoges devient véritablement la cité de la porcelaine : les fournées ne cessent d’augmenter, de même que celui des ouvriers (10 000 en 1891). A cela diverses explications complémentaires : prospérité de l’économie française, arrivée du train, innovations techniques et conquête du marché américain, notamment par l’entreprise Haviland. Comme l’a écrit Lucie Fléjou dans sa thèse consacrée à Théodore Haviland : négociants new-yorkais, protestants, les Haviland développent le commerce de la porcelaine française aux États-Unis, avant de s’installer à Limoges au milieu du XIXème siècle, afin de produire des porcelaines spécifiquement adaptées aux goûts nord-américains. A leur suite, de nombreuses fabriques de porcelaine développent le commerce américain, ce qui entraîne une période de très grande prospérité de l’industrie porcelainière limousine. « La ville se spécialise dans les services de table haut de gamme, parvenant ainsi à ne pas être pénalisée sur les marchés extérieurs par le coût élevé de ses produits, mais restreignant ainsi ses débouchés. Au XIXe siècle, l’industrie de la porcelaine tend à devenir une mono-industrie, l’une des seules d’une région rurale en voie de dépeuplement. L’identité de Limoges se confond peu à peu avec la porcelaine, dont elle est la capitale française ». Pour renforcer leur image et développer leur clientèle, les porcelainiers présentent leurs productions aussi bien à l’occasion des expositions universelles qu’à Limoges-même, comme au Palais de l’Industrie de l’exposition industrielle, agricole et artistique du Centre de la France construit en 1858, au Champ de Juillet – c’est notamment le cas de l’entreprise Théodore Haviland, installée avenue de Poitiers (Emile Labussière). Celle-ci ne cesse de prospérer de 1895 à 1907 environ. C’est elle (et celles de Charles Haviland, avenue Garibaldi et au Mas-Loubier) qui commence à produire et à décorer en grande série (en utilisant la décalcomanie). Une évolution qui s’accompagne de conditions de travail plus difficiles pour les ouvriers et ouvrières au travail dans de grands bâtiments où sont installées les machines. Progressivement, certains métiers se déqualifient, en raison de la mécanisation et de la standardisation. Les femmes sont majoritaires dans les ateliers de décoration (21 % de la main-d’œuvre en 1905, avec des salaires inférieurs à ceux des hommes de 20 à 50%). Les employés sont menacés par les accidents du travail, la phtisie ou la silicose. A côté des grandes usines, il existe encore des petits ateliers, qui réalisent souvent des pièces uniques à la demande de certaines familles limougeaudes.

Cliquer ci-dessous pour consulter l’historique de l’entreprise Haviland.

https://www.haviland.fr/lhistoire/

Et ci-dessous pour lire la présentation des Haviland sur le site du Musée protestant:

https://www.museeprotestant.org/notice/haviland-une-famille-de-porcelainiers/

Auteur/autrice : maupassant087

Médiéviste de formation, Laurent Bourdelas enseigne l'histoire et la géographie à Limoges. Spécialiste de l'histoire culturelle, littéraire et du Limousin, il est l'auteur de nombreux ouvrages chez différents éditeurs, parmi lesquels "Histoire de Limoges" chez La Geste Editions (2014, 2019).

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