A Potosi, au sud de la Bolivie,
je rencontre Zoé, une amie française qui travaille en tant qu’éducatrice dans une école de campagne.
- Potosi au sud de la Bolivie
Il n’y a qu’un seul moyen pour les enfants de Potosi pour se rendre dans cette école
en plein milieu des montagnes arides : « Prendre le camion » !
Dès 7 h du matin, il fait très froid et adultes et enfants se pressent déjà
pour s’entasser dans la benne du camion.
- La route en camion qui mène jusqu’á l´école
Il faudra deux heures de trajet, debout,
sur une route sinueuse, parsemée de trous, à flanc de montagne,
serrés comme des sardines, la tête au vent et de la poussière plein les yeux
pour arriver dans cette petite école Escuela Santiago de OCKORURO.
- L’école en plein milieu de la montagne
Les enfants qui habitent dans les environs de l’école y viennent à pieds.
Ainsi, Maribelle, 4 ans, marche à pieds trois quarts d’heure, matin et soir, pour venir à l’école.
Ismaël, 12 ans, habite plus loin dans la vallée et marche deux heures matin et soir en pleine montagne.
Dès que la cloche sonne, à 9 heures, des élèves
dévalent encore les pentes rocheuses ou les champs de patates
pour être à l’heure et ne pas manquer le rassemblement quotidien dans la cour,
le salut collectif au directeur et aux professeurs, le chant de l’hymne national, le dicton du jour…
- Le rassemblement quotidien dans la cour
Ils sont 130 élèves, de l’école primaire jusqu’au lycée.
65 élèves sont internes car ils habitent beaucoup trop loin.
Ceux-ci restent donc du lundi au vendredi car il y a classe toute la semaine.
Lorsque l’école se termine à 15 heures, les internes déambulent, jouent, se promènent,
courent dans les montagnes ou pour les plus courageux lavent leur linge à la main dans la rivière.
Puis de 18 heures à 20 heures, ils entrent dans une salle pour faire leurs devoirs.
- Dans la salle d’étude, Zoé l’éducatrice installent les élèves
A 20 heures, c’est l’heure du repas.
La salle d’étude fait aussi office de cantine.
Tous les enfants se pressent pour aller chercher leur assiette creuse et leur cuillère.
Et comme tous les soirs et tous les midis, au menu : soupe de patates et riz en sauce.
- Les enfants passent à tour de rôle pour qu’on leur remplisse leur assiette
Après le repas, la journée n’est pas terminée, il faut encore étudier jusqu’à 22 heures.
Puis c’est l’heure du coucher.
Comme la plupart des écoles de campagne en Bolivie, celle-ci a peu de moyen :
les enfants sont obligés d’amener leur matelas et leur couverture pour dormir ;
il n’y a bien sûr pas de chauffage alors qu’il fait très froid ;
pas de douche et pour les toilettes, il faut faire avec les latrines bouchées.
Mais certains de ces enfants sont mieux ici que chez eux…
Les salles de classe ne sont pas non plus très riches en matériel :
tableau abîmé lorsqu’il n’est pas troué, tables et tabourets en bois ;
et les enfants ne possèdent qu’un cahier et quelques stylos.
Malgré la vie rude que mènent ces enfants ;
malgré la pauvreté à laquelle ils font face en travaillant pour certains très jeunes dans les mines, aux champs ou sur les marchés ;
malgré les problèmes d’alcoolisme qui sévissent dans leur famille ;
malgré leur dureté apparente, ces enfants arrivent encore à communiquer leur joie de vivre.
Dans la cour, un camion fabriqué avec des bouchons de plastique, du carton et du fil de fer, les amuse pendant des heures.
Nombreux sont ceux qui jouent de la flûte ou de la trompette.
Les plus grands ont espoir d’aller en Europe un jour.
Les tout petits sont avides de calins ;
et tous sont curieux de savoir d’où je viens, ce que je fais, si j’aime la Bolivie ou non…
- L’espace oú Zoé vit la semaine et oú elle accueille les enfants venant jouer, se confier…
LE PROJET CONTE
Grâce à Zoé qui travaille ici depuis un an, le directeur de l’école m’a réservé un accueil très respectable.
C’est lors d’une réunion avec tous les professeurs que j’ai pu exposer notre projet.
Puis on m’a affilié à une classe.
Le lendemain donc, me voici dans la classe de Mme Carmen Rosa
qui est d’ailleurs toujours accompagnée de son chien.
Mme Carmen Rosa n’a que huit élèves, tous des garçons, âgés de 9 à 13 ans.
Le premier jour, nous décidons de nous présenter mutuellement,
d’expliquer les raisons de ma présence,
raconter mon voyage et présenter la Martinique.
Les enfants ne connaissent pas la mer car ici, ils vivent sur l’altiplano, une région montagneuse et très aride.
Ici il n’existe pas de crabe, de tortue, de Bernard Lhermitte…
alors la présentation de ces animaux a déclenché bien des fous rires !
Ils ne savaient pas non plus ce qu’était un volcan mais étaient très intéressés d’en connaître plus sur cette île étrange !
Le lendemain, ce fut le jour de la lecture du conte.
Les enfants ont bien retenu d’où je venais,
tous les noms des animaux de Martinique, tout ce qu’il y a là-bas…
La lecture pouvait donc commencer.
Ils furent happés par les images et l’histoire.
- La lecture du conte
Le passage sur la dynamite les a beaucoup fait rire car ici lorsqu’ils ont du temps libre
ils vont travailler à la mine (les mineurs utilisent la dynamite)
- Santiago et Jesus
- Edwin et Grovert
Une fois la lecture terminée, chacun proposa son idée.
Puis, nous avons cru bon de passer à l’écrit.
Durant 30 minutes, les enfants furent concentrés à écrire leur idée, très fiers de participer à ce projet.
Les élèves en pleine réflexion et tentative d’écriture (la flûte de pan jamais très loin)
Même leur professeur s’est prise au jeu !
- Señora Carmen Rosa esta escribiendo la continuacion del cuento
Mais quelle erreur !
Les enfants ne sont pas habitués ni à écrire, ni à donner leur avis.
Ils n’ont d’ailleurs pas l’habitude de lire des contes.
Ils n’ont pas de livres !!
Nous avons quand même valorisé leur travail qui, pour eux, n’était pas si facile que ça.
Le lendemain, nous avons fait un rappel de l’histoire,
en ressortant tous les dessins des personnages et en les mettant en situation concrète.
Un élève, Luis Miguel, avait amené deux petites figurines : un lion et un chien.
On les a alors utilisés.
- Les petites figurines amenées par les élèves le lendemain : un lion et un chien
Puis nous avons repris toutes leurs bribes d’idées à l’oral.
Zoé, qui connait bien les élèves et qui comprend parfaitement ce qu’ils disent, a pris le relais lorsque les propositions fusaient.
Et nous avons passé une heure formidable !
Les enfants sont rentrés dans l’imaginaire, chacun donnait son avis, Zoé les relançait, j’écrivais.
Leur professeur participait autant que ces élèves.
- L’aide précieuse de Zoé
Bref !
Et le conte fut terminé.
Les enfants ont tenu à dessiner les personnages qu’ils venaient d’inventer.
Puis nous nous sommes tous réunis pour la photo de groupe.
- La photo de toute l’équipe… il manque Zoé (elle prend la photo)
Enfin, l’après midi, nous avons repris à nouveau le texte, ce qui donne ceci :
SUITE ET FIN DU CONTE
leur suite en violet…
Il était une fois au pays des animaux, une forêt magique et fantastique…
On se croyait au paradis…
Il y avait un volcan qui s’appelle la montagne Pelée. Cette montagne s’ouvrait. Il y avait une école et une grande cour de récréation à l’intérieur.
C’était l’école des animaux…
(… en vue d’une publication, nous protégeons le texte)
Gracias à :
Christian, Luis-Miguel, Edwin, Grovert, Ismaël, Jesus, Ernan, Santiago y la professora Carmen Rosa.
Muchissimas gracias à Zoé pour son accueil,
sa disponibilité et sa participation.
1 comment for “Une rude vie d’enfant … suite et fin du conte…”