Kanzi, les singes et la parole humaine?

22 juillet 2008 0 Par caroline-sarroul

Kanzi (trésor enfoui en swahili)

est un bonobo mâle se révélant très doué pour le langage et qui a fait l’objet de recherches à la Georgia State University par le Dr. Sue Savage-Rumbaugh.

Né le 28 octobre 1980 au zoo de San Diego, bébé d’une femelle bonobo nommée Lorel, Kanzi fut rapidement adopté par une autre femelle dominante nommée Matata qui allait être l’objet de recherches au Georgia State University. Encore bébé, Kanzi suivait Matata lors des différents exercices qu’elle devait faire. Ces exercices consistaient notamment à utiliser des symboles sur un clavier pour communiquer. Elle n’avait la capacité de mémoriser que six symboles. Se révélant un élément parasite à la concentration de Matata, le bébé bonobo devait être constamment distrait par l’essentiel de l’équipe.

Après le sevrage de Kanzi, Matata fut transférée pour être accouplée et Kanzi se retrouva seul avec l’équipe. Il s’avéra qu’il avait appris sans aucune difficulté une dizaine de symboles du clavier et les utilisait pour annoncer ses intentions. Par exemple, après avoir appuyé sur la touche « pomme », il allait chercher ce même aliment.

Sa façon spontanée d’apprendre les symboles différait des autres bonobos (notamment Matata), pour lesquels le travail de mémorisation des symboles s’appuyait sur la constante répétition des exercices. De plus, il avait compris quelques mots anglais prononcés par l’équipe, tel que light (lumière), au son duquel il pouvait actionner l’interrupteur. Il avait appris l’équivalent anglais de la plupart des symboles. Il avait aussi la capacité d’agencer deux symboles tels que « ouvrir orange ».

À force d’enseignement, le nombre de symboles connus par Kanzi en novembre 2006 est de 348 et il comprend plus de 3 000 mots parlés.

Ce sont en effet des symboles que comprend Kanzi, semblables à ceux que sont nos mots.

 

Un mot, selon le linguiste, Ferdinand de Saussure, c’est ceci:une « entité psychique à double face » où sont reliés par une convention: – un signifiant ( image acoustique: empreinte laissée par les sons constituant le mot dans l’esprit)– un signifié ( ou concept, le sens associé à ce son pour ce même esprit)Le tout ( le signe ou symbole) renvoie dans la réalité à un référent, c’est-à-dire une chose ou un fait.Le lien entre le référent et le signe est lui aussi arbitraire, c’est-à-dire immotivé et conventionnel.[Ce n’est pas parce les « tables » avaient une tête à s’appeler « tables » qu’elles ont été associées à ce mot, ni parce que le « fouet » fend l’air en faisant « fouiiiit » qu’on l’appelle « fouet », le « fouet » aurait trés bien pu s’appeler « table » !]

Aussi pour comprendre un signe, il faut des facultés qu’on a souvent réservées à l’homme à savoir: la faculté conceptuelle ( capacité d’extraire par abstraction le général dans le particulier pour former une idée générale ou concept) et une faculté symbolique ( être capable de ramener un son à un sens, une idée qui n’est pas qu’une image – une image est toujours particulière).

 

 

Kanzi vient-il remettre en question ce privilège humain avec sa maîtrise de son lexigramme?
Faites vous une idée en regardant ceci :

[youtube]http://fr.youtube.com/watch?v=1ohglxRc2CU[/youtube]

[youtube]http://fr.youtube.com/watch?v=IB1dyTgbN6U[/youtube]

[youtube]http://fr.youtube.com/watch?v=ee5WOIcFL9Q[/youtube]