Epreuve de philo 2014, ça s’est fait!

16 juin 2013 1 Par Caroline Sarroul

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=y6Sxv-sUYtM&feature=kp[/youtube] Voilà les sujets ont été donnés.

Art et bonheur à l’honneur avec les deux notions  en L et S, la science étant à nouveau l’objet du texte, après  Bergson l’an dernier et l’originalité de la thèse pragmatique de W.James, un Descartes des plus classiques, faisant de la vérité des mathématiques, des sciences pures le modèle de la vérité.

Les sujets sur la question du bonheur étaient quasiment identiques en S et L, invitant en s’interroger sur le bonheur comme fin de notre existence et suggérant d’envisager d’autres buts pour notre existence qu’un bonheur ou inaccessible ou réduit au plaisir de consommer et de posséder dans nos sociétés, qui, avec la crise semble compromis pour bon nombre d’entre nous et avec le temps épuisé pour d’autres .

Sur l’art, le sujet des S invitait à penser la création des oeuvres interrogeant sur la réelle liberté de l’artiste ( qu’on distingue de l’artisan serve) dans sa création ( face au désir de créer, à l’acte de création -génie, règles, inspiration dépossédante ou maîtrise technique- , face à la matière mise en forme et oeuvre, face à l’attente et à la réception des spectateurs ou amateurs ) sous la notion de maîtrise, me semble-t-il, et le sujet des L invitait à penser la réception des oeuvres d’art, le rapport entre art et réalité, voir et percevoir, l’idée de nécessité d’apprendre à voir et ce que l’art pouvait apporter.

En ES, deux sujets intéressants, sur la liberté et le choix donc sur la notion de libre-arbitre et sa critique, et sur la connaissance de soi qui exigeait de ne pas tomber dans le catalogue des raisons de se connaître, mais plutôt d’interroger la  nécessité et un devoir éventuel de se connaître pour être à la hauteur du statut de sujet pensant et conscient, libre et responsable. Un sujet peut être un peu délicat pour l’élaboration du plan mais stimulant.

Pour les textes , en S, un Descartes trop classique, partie critique difficile; en ES , sans le cours sur la technique et la nature du progrès technique ( amélioration linéaire ou progression autocroissante et rupture entre technique traditionnelle et technique moderne) difficile de ne pas s’en tenir à une paraphrase et de donner du corps à la thèse d’Hannah Arendt.  En L, un texte savoureux de Popper sur les limites d’un déterminisme universel auquel l’homme n’échapperait pas. Un petit bijou qui permettait en plus de souligner les conséquence du déterminisme sur la liberté, la créativité, de reposer les enjeux de la question du libre-arbitre et de penser la différence entre art et science avec le dernier exemple sur la musique

« J’ai traité le déterminisme physique de cauchemar. C’est un cauchemar parce qu’il affirme que le monde entier, avec tout ce qu’il contient, est un gigantesque automate, et que nous ne sommes rien d’autre que des petits rouages, ou des sous-automates dans le meilleur des cas.

   Il détruit ainsi, en particulier, l’idée de créativité. Il réduit à l’état de complète illusion l’idée que, dans la préparation de cette conférence, je me suis servi de mon cerveau pour créer quelque chose de nouveau. Ce qui s’est passé là, selon le déterminisme physique, c’est que certaines parties de mon corps ont tracé des marques noires sur un papier blanc, et rien de plus : tout physicien disposant d’une information suffisamment détaillée pourrait avoir écrit ma conférence grâce à cette méthode très simple : prédire les endroits précis où le système physique composé de mon corps (y compris mon cerveau, bien sûr, et mes doigts) et de mon stylo tracerait des marques noires.

  Ou, pour utiliser un exemple plus frappant : si le déterminisme physique est correct, alors un physicien complètement sourd, qui n’aurait jamais entendu de musique de sa vie, pourrait écrire toutes les symphonies et tous les concertos de Mozart ou de Beethoven, au moyen d’une méthode simple, qui constituerait à étudier les états physiques précis de leur corps et à prédire où ils traceraient des marques noires sur leur portée. Et notre physicien sourd pourrait même faire bien mieux : en étudiant les corps de Mozart et de Beethoven avec assez de soin, il pourrait écrire des partitions qui n’ont jamais été réellement écrites par Mozart ou Beethoven, mais qu’ils auraient écrites si certaines circonstances de leur vie avaient été différentes – s’ils avaient mangé, disons, de l’agneau au lieu de poulet et bu du thé au lieu de café. »

POPPER, La Connaissance objective, 1972.

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