Le continent africain face au développement et à la mondialisation

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10 chiffres sur l’Afrique qui pourraient vous… par lemondefr

 

 

Observée à l’échelle du monde, l’Afrique ce continent « riche peuplé de pauvres » cumule les retards et les difficultés. Son développement économique très déséquilibré est freiné par de nombreuses  inerties qui la maintiennent largement en marge des flux de la mondialisation. Le développement humain, bien que très contrasté sur le continent, reste  encore modeste  comme l’attestent les IDH et IPH. Cependant, l’Afrique a des atouts et on observe des formes de décollage. La croissance économique  y est forte et la présence étrangère l’insère, malgré tout, dans l’économie mondiale. Pour autant les défis à relever restent nombreux
 Comment caractériser le développement en Afrique et sa place dans la mondialisation ? Quels sont les facteurs du  décollage, les nouvelles perspectives mais aussi leurs limites ?
 Dans un premier temps nous montrerons que l’Afrique, bien que présentant des situations contrastées, est un continent en mal développement et en marge de la mondialisation. Puis nous présenterons les éléments de l’émergence africaine dans l’économie mondiale et enfin, les défis que le continent doit relever et les obstacles  qu’il doit encore surmonter.
 
 1/ mal-développement et marginalisation économique de l’Afrique 
   a/ Développement humain
               Faible IDH (0.54 contre 0.75 moy. mond.)
               – Insécurité alimentaire : plus de 30% de la population en situation de malnutrition et sous-nutrition (230 millions de personnes)/ 64 % de celle de l’Erythrée
                – Insécurité sanitaire: e mortalité infantile (74°/°°  en Afrique subsaharienne mais en Somalie et au Mali à 180°/°°) / sida (23 millions de malades sur 34 dans le monde c.à.d. 80 % des décès mondiaux)/ La malaria tue un enfant africain toutes les 30 secondes / Plus de 300 millions d’Africains ont un accès difficile à l’eau potable en 2013 et 1/3 de la pop. Subsaharienne seulement est équipé de réseaux d’assainissement
                – Pauvreté monétaire faible alphabétisation : plus de 50% de la population vit toujours en dessous du seuil de pauvreté. 390 millions de personnes vivant avec moins de 1$/jour dont 300 millions en Afrique subsaharienne malgré une baisse  de 66 % à 60 % de la pop. en deçà du seuil de pauvreté absolue .
               – Alphabétisation : <ce. de l’enseignt. second. : 26 % en moyenne, 7 % au Mozambique. 160 millions d’adultes analphabètes. Mais des évolutions  : http://www.lemonde.fr/afrique/
 carte_croissance_population_mondiale

 

expl de synthèse : Kibera au Kenya : le plus grand bidonville d’Afrique de l’Est : près d’1 million de personnes, espérance de vie basse (environ 35 ans, alors que la moyenne nationale est de 57 ans), absence d’eau courante et de réseau d’assainissement
 Sur les bidonvilles en Afrique : http://terangaweb.com/pour-un-avenir-sans-bidonvilles-en-afrique/ ainsi que plus généralement http://www.lemonde.fr/planete/article/2015/01/22/pres-de-la-moitie-de-la-croissance-urbaine-se-fait-dans-les-bidonvilles_4561791_3244.html
 
  b/ Développement économique
                 – 3% du PIB mondial /sur 54 pays : 34 des 48 PMA  
                  – Diversité des situations : 3 groupes de pays contribuent aux ¾ du PIB : l’Afrique du Sud (23%), le Nigéria, l’Algérie et l’Egypte (10% chacun), la Libye, le Maroc, l’Angola, l’Ethiopie et la Tunisie (5% chacun)
                  – Agriculture peu productive mais fort % de la p.a dans le I : PMA africains  importent 25 % environ de leurs produits alimentaires. Économies de rente  agricole (Cote d’Ivoire, Sénégal, Mali).
                 – Peu d’industries (sauf pays pétroliers), d’infrastructures (22% des routes sont asphaltées dans les PMA, la RSA = 50% du réseau goudronné d’Afrique, 1er port : Port-Saïd, 31ème  port mondial  )
                – Energie <t : 16 % de la population des PMA ont accès à l’électricité
  c/ En périphérie de la mondialisation
              – 1% de la P° mondiale et 1.5% des exportations mondiales
              –   Le stock d’IDE est de 4% du stock mondial
              –   les zones franches : 7.5% du total mondial.
  
2/ Emergence et perspective africaines
       a/ Un continent attractif
                – 1/3  des réserves minérales mondiales : en 2015, elle produira 78% du platinium, 60% du cobalt, 50% des diamants, 22% de l’or et de l’uranium
                – 13% des réserves prouvées de pétrole/ : seuls 8 pays sur 53 échappent aujourd’hui à la prospection.
                – 60% des réserves de terres : phénomène du « land grabbing » (la Chine contrôlerait plus de 10 millions d’ha.)
 voir notamment les échanges Chine/Afrique : http://www.ritimo.org/article640.html

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   b/ Emergence et modernisation
              – taux de croissance de 5,1 % entre 2000-2011 (3.7% dans le monde)
                – désenclavement numérique : en 2010, la couverture territoriale atteint 90% dans la plupart des villes, 40% dans les campagnes.
              – grands chantiers : TGV (Tanger-Marrakech), réseaux autoroutiers (Golfe de Guinée), des projets de ports en eaux profondes (Mombassa au Kenya)./ rôle de a Chine présente dans 40 pays avec 750 000 ressortissants (aéroport international d’Alger.)

http://cesm.marine.defense.gouv.fr/index.php/18-accueil/69-breves-marines-escales-africaines

             – Des secteurs bien intégrés à la mondialisation: l’horticulture kenyane (par ailleurs 1er  exportateur mondial de thé), le pétrole algérien, nigérien, angolais et libyen, les fruits et légumes sud-africains.
              – émergence d’une classe moyenne consommatrice : en 2010, 34% de la pop. (313 millions de personnes) appartiennent aux classes moyennes contre 25% en 1980 (111 millions).
             – Un relatif apaisement des conflits : l’Afrique est sortie de la « décennie du chaos : (1991-2001) et connait moins de conflits : 35 pays sur 53 en guerre en 1995, en 2011, 4 zones de tensions : le Soudan, la Somalie, L’est du Congo et le Sahara.
 les progres du developpement
 
3/ Limites et défis du développement et de l’insertion dans la mondialisation Schéma
 
 a/ Des Etats défaillants et des conflits récurrents
              – 11 millions de réfugiés ou déplacés en Afrique sur les 37 millions dans le monde)
              – Piraterie en Somalie et dans le golfe de Guinée
               – Eclatement des Etats : Nigéria et la région sahélienne déstabilisée par les groupes d’AQMI). Au Soudan  en 2011
 
b/ un développement humain  qui implique une maîtrise démographique et qui ne profite pas entièrement à l’Afrique
              – 1,1 milliard d’hab. en 2011 soit 15,7 % de la population mondiale. (Perspectives de 1.5 milliard en 2030 / 41% de la pop. < 15 ans. Diversité des situations : tx de fécondité en Tunisie : 2.1 mais au Kenya : 5 et au Niger : 7 (pop. x 4 d’ici 2050)

http://www.lemonde.fr/afrique/article/2017/01/16/le-sahel-est-une-bombe-demographique_5063147_3212.html

 

              – Emigration forte : 200 000 personnes dont  20 000 diplômés
              – Chômage très élevé (60 % des < 20 ans en Afrique subsaharienne) même chez les diplômés => Le secteur informel domine pour le plus grand nombre quand ce ne sont pas les trafics et réseaux illicites
              – Problèmes d’infrastructures : expl: accès à l’eau potable :http://gabonreview.com/blog/lafrique-ne-manque-pas-deau-mais-sa-population-manque-deau-potable/
c/ Une mondialisation qui s’apparente souvent à du pillage et qui accroît la dépendance
               – Les conflits, les guerres de prédation et la corruption  empêchent la valorisation des ressources : La RDC et le Botswana produisent chacun 20 % des diamants dans le monde.
               – la croissance africaine est dépendante de l’évolution des prix des mat. 1ère
               – Fragilité des économies de rente : l’Ethiopie où le café représente 60% des exportations
               – Rôle des FTN : qui contrôlent le commerce des produits agricoles et l’exploitation des gisements miniers ou énergétiques
 afrique_ports_et_routes-1-11cd2-f64d5 deficit energétique afrique
Conclusion
 Les années 1990, « décennie du chaos » selon l’expression de S. Brunel, semblent aujourd’hui assez lointaines. Le continent africain est à présent, malgré la permanence des facteurs d’instabilité, une terre convoitée pour ses richesses qui s’intègre progressivement  dans l’économie mondiale. Pour autant, L ’Afrique présente de forts contrastes et mieux vaudrait évoquer « les Afriques ». enfin les enjeux du développement humain restent immenses : comment nourrir, former et donner du travail à une population croissante, jeune et en quête d’un avenir encore souvent confondu  avec le départ pour l’étranger?

 

 Un article de synthèse sur le sujet : http://www.slateafrique.com/94095/10-choses-que-vous-ignoriez-sur-expansion-economie-africaine
Une conclusion et des perspectives : http://www.lemonde.fr/economie/article/2013/04/02/l-afrique-est-bien-partie_3151910_3234.html
Pour poursuivre la réflexion sur l’Afrique, cf. ces interventions  de R.Pourtier sur le site des Cafés Géographiques(04/2013,01/2014) Quand l’Afrique s’éveillera ! et Les États africains sont-ils condamnés à la faillite ? ainsi que sur le site Diploweb : http://www.diploweb.com/Le-defi-africain-bombe.html

 

 
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