Ma citation commentée de Lévi-Strauss

« on refuse d’admettre le fait même de la diversité culturelle ; on préfère rejeter hors de la culture, dans la nature, tout ce qui ne se conforme pas à la norme sous laquelle on vit. Ce point de vue naïf, mais profondément ancré chez la plupart des hommes, n’a pas besoin d’être discuté puisque cette brochure en constitue précisément la réfutation. »

Aujourd’hui, on admet sans difficulté pour la majorité d’entre nous que l’autre, une personne vivant sous une forme culturelle différente qu’elle soit sociale, religieuse ou morale puisse être légitime. J’ai choisi cette citation puisqu’elle résume parfaitement l’évolution des mentalités concernant cette légitimation. La diversité culturelle est un concept auquel nous ne pouvons plus échapper à notre époque tout autant que l’ambition d’une altérité positive. L’ethnocentrisme que remet en question Lévi-Strauss dans son article et qui est présent de moins en moins de nos jours nous confirme la possibilité d’une remise en question des mentalités. L’altérité nous pousse à remettre en question notre façon de percevoir l’autre mais dans sa définition d’origine, l’autre n’est pas forcément celui qui est hors de notre culture. Il peut être surtout une personne qui n’est pas nous. Une personne se définit dans un premier temps par son genre avant de se définir par son appartenance à une culture, une religion, etc.

C’est pourquoi il est indispensable selon moi de questionner autant ces concepts sur des rapports entre différentes cultures (comme Lévi-Strauss a pu le faire) que au sein même de celles-ci.

3 réflexions sur « Ma citation commentée de Lévi-Strauss »

  1. « Et pourtant il semble que la diversité des cultures soit rarement apparue aux hommes pour ce qu’elle est : un phénomène naturel, résultant des rapports directs ou indirects entre les sociétés ; ils y ont plutôt vu une sorte de monstruosité ou de scandale »

    Je trouve cette citation intrigante. Cela signifierait que la diversité des cultures sommeil en nous et que les hommes perçoivent cela comme un phénomène non naturel. De plus, la diversité des cultures est un phénomène naturel qui résulte des rapports directs entre les sociétés , mais les hommes perçoivent cela comme quelque chose de monstrueux, mais au final, c’est le résultat de leurs actions qu’elles soient direct ou indirect. En résumé les hommes ont-ils consciences que ce qu’ils trouvent monstrueux proviennent d’eux ?

  2. « La diversité culturelle est un concept auquel nous ne pouvons plus échapper à notre époque tout autant que l’ambition d’une altérité positive. »

    J’ai aussi été marqué par cet extrait, en particulier la notion de pousser ce que nous ne comprenons pas à l’extérieur dans la nature et en dehors de nos propres espaces. Cependant, je dois dire que, même si nous sommes devenus plus conscients de la diversité dans les cultures, je ne pense pas que nous, en tant comme peuple, sommes devenus plus tolérants de ces diversités. C’est peut-être parce que je suis américaine, mais je le trouve de plus en plus, surtout avec le président élu, que la conscience de la diversité ne sert qu’à le rejeter. L’abject de l’altérité « a besoin » d’être jeté de nos maisons et de notre pays. Je suis déprimé par cela, mais mon espoir est qu’avec la poursuite de la conscience et la continuation de la connaissance, nous nous rapprocherons de ne pas vouloir échapper à la diversité culturelle, mais vers l’altérité positive dont tu as parlé.

  3. Juste une petite précision : la diversité n’est pas un concept, c’est un fait social et anthropologique. La mise en question de l’ethnocentrisme est une lutte constante car nous sommes « naturellement » (ou plutôt culturellement) ethnocentrés. La décentration est finalement une approche assez tardive dans l’histoire de l’humanité…

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