Compter-rendu de la soirée boréale

Compte-rendu de la Soirée Boréale

Le lundi 20 novembre, à l’ESPE de Caen a eu lieu la soirée boréale. Dans la première partie de la soirée, nous avons rencontré Terkel Risbjerg, dessinateur danois, installé depuis une quinzaine d’années en France. Celui-ci nous a parlé de plusieurs de ses livres, pour certains qu’il a fait avec sa femme, comme Perceval, une histoire autour d’un chevalier de la table ronde ou La Lionne, un portrait de Karen Blixen, sur une femme de lettre danoise. La partie qui m’a surtout intéressée était la présentation des livres pour enfants, sans texte, présentant des petites histoires avec des chats comme personnages qu’il a réalisé : le gâteau ; ballon ; neige. La présentation de la mise en voix de ses livres par une classe de CE1-CE2 m’a beaucoup intéressée et m’a donné envie de travailler sur quelque chose de similaire plus tard lorsque que je serais en fonction.

Lors de la deuxième partie de la soirée, nous avons assisté à une présentation sur la relecture du patrimoine en direction des jeunes lecteurs. Cette présentation faisait écho avec notre thématique d’atelier de recherche, puisqu’elle incluait des comparaisons interculturelles avec d’autres pays du monde, et avait un côté lié à l’altérité proche, entre le langage soutenu des oeuvres d’origine patrimoine et celui des jeunes lecteurs.

J’ai pu comprendre la différence entre un classique écrit pour les enfants : indémodable, avec une dimension esthétique et moral, par exemple Jip et Janneke aux Pays-Bas, et une oeuvre du patrimoine (oeuvre dont l’auteur est mort depuis plus de 70 ans et libre de droit) adaptée aux enfants ou adolescents. L’adaptation doit permettre la découverte d’une oeuvre du patrimoine par un jeune public liée à une lecture plaisir. Plusieurs façons d’adapter une oeuvre aux jeunes lecteurs sont possibles. D’abord, il est possible qu’elle soit réécrite pour eux, comme le classique suisse Wilhem Tell (histoire de Guillaume Tell), simplifié pour les enfants dans sa forme d’écriture passant du ver à la prose, dans la structure des phrases et le niveau de langage. En Russie, le classique Rouslane et Lioudmila n’a pas été réécrit pour les enfants, mais a été coupé, les enfants n’en apprennent en général que le prologue. Pour s’adapter au public, le texte est ainsi abrégé. Plus proche de nous, des classiques comme La Petite Sirène ou La Belle au Bois Dormant ont été souvent réadaptés, notamment par les studios Disney, à un jeune public, en simplifiant l’histoire, le texte, et en changeant certains passages pour les rendre plus moraux ou adaptés aux enfants. Par exemple la Petite Sirène d’Andersen meurt à la fin, mais pas chez Disney. On peut finalement s’interroger sur le rapport moral de l’enfant à la lecture : pour lui le plaisir de lire dépend-il d’une identification ? D’une fin heureuse ? D’une distance ironique ?

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