Les GAFA(M) sont-ils trop puissants ?

Les quatre multinationales formant les GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple et MicroSoft) monopolisent à elles seules le marché mondial des technologies numériques, avec une croissance moyenne de 12% par an depuis les années 2000. Leur croissance est de plus en plus en rapide au fil des années. Leur valorisation en bourse a doublé entre janvier 2019 et juillet 2020.

Leur capitalisation boursière dépasse le PIB de la France, entre autres pays. Un fait qui pointe du doigt la puissance de ces méga-groupes qui ont conquis le monde en moins d’une décennie.

Les États ont mis un point d’honneur à combattre cette hégémonie des GAFA qui n’est bonne ni pour la concurrence économique, ni pour le public, ni pour les nations. Les principaux et uniques bénéficiaires, même et surtout pendant cette période de crise, sont bien ces mastodontes du digital.

Les GAFAM limitent la concurrence.

En effet, sans concurrence, une optimisation des prix de marché est difficile, voire impossible.

Ces mastodontes qui ont la mainmise sur le marché peuvent ainsi librement fixer un prix de vente élevé sur leurs produits. Apple en est un exemple. Mais qu’en est-il de Google et Facebook qui proposent des services gratuits ? Ces titans numériques sont très riches en données stockées.

Outre le fait qu’ils se sont introduits dans la vie quotidienne de milliards de personnes aux quatre coins du monde, ils ont surtout conservé des volumes pharaoniques de données personnels. Le secret de leur profit se trouve dans cette base de données qui est une vraie mine d’or : la revente des informations de leurs utilisateurs et l’analyse de leur profil consommateur aux entreprises en échange de publicités sur leurs services.

En outre, ces multinationales surpuissantes ont toutes une ambition presque mégalomane d’avoir le monde entier et l’ensemble des secteurs du marché à leur disposition. C’est la terre entière qu’ils veulent conquérir : Amazon veut être le plus grand magasin dans le monde et n’hésite pas à faire des montages financiers pour réduire ses impôts rappelle le site lesformationstrading.fr, Facebook le réseau social qui connecte tous les humains, Apple vise l’innovation technologique unique et Google le monopole de l’information. Les colosses du numérique n’hésitent pas à développer leurs activités et à s’introduire dans des secteurs qui ne sont pas initialement les leurs : la lecture avec Amazon Kindle et l’automobile avec Google Car ne sont que des exemples.

 

Faut-il les démanteler ?

La surpuissance des GAFA fait de ces entreprises les maîtres du monde, des menaces directes aux États dont la grande majorité souhaite réguler les activités et l’hégémonie de ces colosses. En 2019, aux États-Unis, pays d’origine de ces multinationales surpuissantes, une enquête a été lancée par 50 états pour investiguer la position dominante abusive de Google. Un abus de position dominante est surtout défini par la fixation de prix d’achat et de vente non équitables, et la limitation du développement technique. Par exemple, en achetant YouTube, Google non seulement achète la concurrence et donc l’élimine, mais l’entreprise limite le marché et l’innovation. En outre, trois procédures fédérales

Lors de sa campagne pour les primaires présidentielles de 2020, Elizabeth Warren, sénatrice des États-Unis, a révélé son combat contre le pouvoir des GAFA. L’un de ses objectifs étant de faire voter une loi qui limiterait le développement activité. Les géants numériques ayant commencé à déborder de leur secteur numérique il y a quelques années (sur les secteurs financier et bancaire par exemple, ou le secteur de la santé) la seule manière de réguler la puissance et de limiter l’influence des GAFA semble alors de séparer les activités. Cette séparation les empêcherait de s’étendre sur d’autres domaines et mettre la mainmise sur de nouveaux marchés et finir par monopoliser l’essentiel de l’économie mondial.

Les GAFA deviennent ainsi un enjeu politique important.

En effet, en plus d’être les acteurs les plus significatifs de l’économie mondiale, les GAFA sont à présent considérés comme des puissances politiques. Si certains états souhaitent limiter leur développement, d’autres nations préfèrent profiter des bénéfices que ces géants peuvent leur générer. Le Danemark, notamment, nomme un ambassadeur auprès des GAFA en 2017. Un titre et un poste réservé aux nations, un statut que les GAFA semble donc avoir acquis avec cette nomination. Avec cette entrée sur la scène diplomatique internationale, le poids économique des colosses du numérique se lie ainsi à un poids politique non négligeable. Car c’est bien la puissance financière des GAFA qui leur permet d’intégrer la scène politique ; aucun autre critère ne semble avoir été nécessaire.

 

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