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1914-1918 sur le terrain : Vimy

Afin de vous aider à mieux préparer la sortie de lundi prochain, voici en avant-première le Dossier original qui vous sera distribué à votre montée dans le bus. Outre le fait que cela vous permettra d’apprécier (pour une fois…) une version couleur de meilleure qualité qu’une simple photocopie, c’est surtout l’occasion pour vous de gagner du temps et de vous préparer au mieux à répondre aux différentes questions qui vous seront posées à l’issue de votre visite. Attention ! Le dossier complet sera à ramener complété en classe dés le prochain cours d’histoire. Il sera contrôlé.

Dossier pédagogique VIMY

Profitons de l’occasion pour découvrir la bataille de Vimy

Fin 1916, lorsque les 35 000 canadiens arrivèrent à Vimy, ils savaient que les combats seraient très difficiles. Les troupes françaises, qui avaient remporté la bataille de la marne et résisté aux terribles assauts allemands à Verdun, n’avaient pu prendre entièrement et conserver Vimy. La position était tenue par 10 000 allemands, le « Gruppe Vimy« , de la sixième armée du général Ludwig von Falkenhausen. Ils avaient redoutablement fortifié la position par des constructions en béton armé, des barbelés, des nids de mitrailleuse, des tunnels et des tranchées.

Présents depuis 1915 sur le front, les canadiens avaient, cette fois-ci, du fil à retordre. Fort de l’expérience des anglais qui avaient lancé, l’année précédente, des hommes insuffisamment entrainés contre des soldats allemands aguerris par 2 années de combats, la préparation fut minutieuse. Le général Byng, commandant le corps canadien, envoya le major général Currie étudier les méthodes de combat des troupes françaises. Les observations jouèrent un rôle primordial dans le déroulement de la bataille. Un entrainement intensif, soigné et aussi réel que possible fut donné aux soldats. Il se déroula sur un terrain à la configuration la plus proche de celle du secteur de Vimy. Les canadiens furent formés au combat au corps à corps et à la baïonnette.

La composition tactique des unités est réorganisée. Un peloton (35 à 40 hommes) qui comprenait 4 sections de fusiliers est désormais formé de 2 sections de fusiliers, une section de grenadiers et une section de mitrailleurs. Placés dorénavant au coeur de l’action, grenadiers et mitrailleurs décuplent la puissance de feu et l’efficacité du peloton en configuration de combat. D’autre part, la doctrine sur l’usage des mitrailleuses est rédéfinie. D’un usage défensif, on passe à un usage offensif. Au coeur du champ de bataille, elles protègent directement le terrain conquis et la progression des fantassins.

Dés le 20 mars 1917, un bombardement de préparation s’abattit sur la ligne allemande. Il s’intensifia à tel point que la semaine précédant l’assaut fut appelée « la semaine de souffrance » par l’armée allemande. Le lundi de Pâques 9 avril 1917, à 5 h 30, un millier de canon et des dizaines de mitrailleuses ouvrirent le feu. Sous une pluie mélée de neige, les fantassins canadiens sortent de leur tranchée. Derrière le feu roulant, ils progressent vers les défenses allemandes disloquées et se battent avec les survivants de la tranchée adverse à la grenade.

Après seulement deux heures de combats, trois des quatre divisions canadiennes ont atteint leurs objectifs. Sur la colline 145, le 87ième bataillon de la quatrième division canadienne est sérieusement accroché par des nids de mitrailleuses. Ce bataillon perd 50 % de son effectif. Le soir du 9 avril, la majeure partie des objectifs est atteinte. Vers minuit,une contre-attaque allemande est tenue en échec puis une autre à l’aube. Les 3 jours suivants, les canadiens s’emparent des deux derniers lieux de résistance. Suite à cette offensive, l’armée allemande se replie de 6 km sur une nouvelle position.Les canadiens aperçoivent alors la plaine de Douai.

Cette attaque qui ne devait être qu’une diversion fut le seul succès des offensives alliées de 1917. De plus, ce fut la première victoire militaire du Canada en tant que nation indépendante. Des jeunes gens venus des quatre coins du pays s’étaient battus côte à côte victorieusement. Cette victoire d’une importance cependant mineure sur le plan militaire permit à une jeune nation de naitre et de s’affirmer. Elle est le symbole de la naissance du Canada. Le gouvernement canadien déclara le 9 avril « jour de la bataille de Vimy » et met en berne son drapeau sur la tour de la Paix.

Les canadiens remportèrent également des victoires à Arleux en avril, à Fresnoy en mai, sur la côte 70 en août et à Passchendale en novembre. Ces victoires donnèrent au corps canadien d’être la plus efficace des machines de guerre. Les canadiens s’illustrèrent encore durant les derniers cent jours de guerre lors des batailles d’Amiens, d’Arras et de Cambrai.

[dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/x1e2ld_green-fields-of-france-fureys_music[/dailymotion]

Pour en savoir un peu plus :

– le site du Mémorial Canadien de Vimy

– l’article complet qui lui est consacré sur Wikipedia

– le site du Musée de la guerre canadien


11 commentaires

  1. Très bien cette image de la bataille de Vimy. J’ai déjà eu l’occasion de visiter le site : c’est très impressionnant. Les tranchées sont énormes, et le souterrain où l’on voit des obus dépasser est vraiment bizarre. Bonne visite !

  2. Très bon article ! Et en plus c’est bien joué cette histoire de Dossier pédagogique : une super pub pour votre Blog, non ?

  3. Merci pour vos encouragements. Quant à l’idée de faire de la pub, Valentine, maintenant que tu le dis… C’est vrai, mais ce n’était pas fait dans ce but ! Mais si je peux me rendre utile, tu me connais… ;-)

  4. J’ai adoré cette sortie ! J’espère même pouvoir y retourner prochainement avec mes parents : c’est vous dire ! Cette sortie m’a fait penser à mon grand-père qui, lui, a fait la guerre d’Algérie… Il m’a raconté je ne sais combien de fois son séjour (en plus avec photos comme preuves). Il me le raconte encore maintenant… Peut-être un jour je pourrai ramener des photos ?!

  5. Heureux de te voir contente de cette sortie… Pour ce qui est des récits de ton grand-père, outre la chance que tu as de l’avoir encore près de toi, sache qu’aux yeux des historiens, ils sont très précieux. Il faudrait que tu penses soit à le filmer, soit à retranscrire par écrit ce qu’il te raconte. Bien entendu, nous en reparlerons le moment voulu, puisque c’est aussi au programme de 3eme. Quand je vous disais que c’était une année riche…

  6. Oui, très bonne idée ! J’essaierai de retranscrire tout cela par écrit… et de ramener quelques photos un de ces jours. C’est super que cela soit au programme de 3eme ! Au moins, je pourrai bluffer mon grand-père en lui racontant ce que j’ai appris sur cette leçon…

  7. C’est trop classe ce Blog ! Avec lui, on peut vraiment apprendre des tas de trucs sans s’en rendre compte. Franchement, vous avez fait du bon boulot, Monsieur : félicitations !

  8. De retour sur ce chapitre, pour préparer mon Brevet Blanc (dont j’ai une peur bleue…), je me suis posée cette question : pourquoi les allemands ont-ils lancé des attaques contre Verdun en 1916 ? C’est terrible de se poser ce genre de question… sans en trouver la réponse ! Ce serait vraiment très gentil de me répondre. Encore merci pour tout !

  9. Merci pour ton message, Floriane. j’espère que ma (courte) réponse te redonnera un peu confiance pour ces longues révisions. Bon courage ! Voici quelques éléments de réponse :

    La bataille de Verdun eut lieu du 21 février au 19 décembre 1916 et opposa les armées française et allemande. Conçue par le général allemand Von Falkenhayn comme une bataille d’attrition pour «saigner à blanc l’armée française» sous un déluge d’obus dans un rapport de pertes de un pour deux, elle se révélera en fait presque aussi coûteuse pour l’attaquant : elle fit plus de 300 000 morts (163 000 soldats français et 143 000 allemands) et se termina par un retour à la situation antérieure.
    C’est le général Von Falkenhayn qui choisit Verdun, plus particulièrement pour sa vulnérabilité et aussi du fait qu’il n’aura pas à déplacer beaucoup de troupes. Comptant sur la supériorité allemande en artillerie lourde, il va employer la méthode du Trommelfeuer : une préparation d’artillerie en « roulement de tambour » qui devrait permettre de niveler le terrain à conquérir. Sur les vingt divisions affectées à l’opération, dix sont prévues pour la bataille proprement dite, les dix autres étant réservées pour une éventuelle bataille décisive sur un autre secteur dégarni en conséquence.
    Bien sûr, tous ces préparatifs ne peuvent échapper à l’attention des défenseurs de Verdun qui ne manquent pas de rapporter le renseignement aux plus hautes instances militaires. Joffre envoie d’ailleurs un détachement du génie, mais il est bien tard… Depuis la mi-janvier, les préparatifs allemands sont confirmés par le 2e bureau des services de renseignements français, par la reconnaissance aérienne qui prend des photographies inquiétantes et par des déserteurs alsaciens et lorrains. Mais Joffre resta étrangement sourd à ces renseignements !

    Pour en savoir plus :
    – l’article complet qui lui est consacré sur Wikipedia
    – – le site très complet de Christophe FOMBARON sur les Français à Verdun
    – le site officiel très complet du Conseil général de la Meuse

  10. Merci pour cette réponse courte mais efficace : elle répond parfaitement à toutes les questions que je me posais !

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