Home » Education Civique

Category Archives: Education Civique

Dimanche 11 janvier 2015 : une France meurtrie, unie et debout

Paris. Dimanche 11 janvier 2015.

Journée historique.

B7E3xTbCAAAd5CQ

A 19 heures, selon le décompte du Monde, près de trois millions de personnes avaient défilé tout au long de la journée dans les villes de province. A Paris, même si aucun décompte officiel n’a été communiqué, ils étaient près de deux millions à marcher en hommage aux victimes des attaques terroristes qui ont fait dix-sept morts entre mercredi 7 et vendredi 9 janvier en région parisienne. Selon le ministère de l’intérieur, il s’agit d’un rassemblement sans précédent.

C’était effectivement un rassemblement sans précédent pour des événements qui l’étaient tout autant. Parler de tuerie, de barbarie, d’obscurantisme ne changera rien à la douleur des familles qui ont perdu des êtres chers dans des conditions abominables. Mais voir ces Français debout, ensemble, braver toutes les menaces pour dire haut et fort leur attachement à la démocratie et à la République donne soudain une raison d’espérer. Le peuple est là, fort et puissant. C’est lui qui fait l’Histoire. C’est lui qui marche. Les chefs d’État étaient derrière, silencieux, recueillis et presque impressionnés soudain par la noble et immense tâche qui leur a été confiée : nous protéger de la barbarie.

10903900_789469407769310_2400214449201906734_o

L’émotion et le choc provoqués par les attaques et la cavale sanglantes des frères Kouachi et de Amedy Coulibaly ont fait se multiplier les comparaisons avec les attentats du 11 septembre 2001 à New York, Washington et en Pennsylvanie. Des rapprochements que l’on retrouve dans les réseaux sociaux et dans les médias, à l’image de la une du Monde. Certains estimeront – à juste titre – que c’est critiquable : comment comparer 2.973 morts à 17 morts ? Pourtant le choc émotionnel, politique et moral est comparable non seulement en France mais aussi dans le monde – les manifestations qui se sont tenues aujourd’hui dimanche 11 janvier en sont le témoignage poignant. Pourtant, Eric LESER sur Slate.fr estime qu’au-delà du « rassemblement instinctif d’une nation dans l’émotion et le patriotisme, les conséquences politiques et sociétales des attaques du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis et de celles des 7, 8 et 9 janvier 2015 en France seront très différentes« . Pour lui, le grand danger pour la France n’est pas celui d’entrer en guerre – comme l’avaient fait les États-Unis en Afghanistan en 2001. Il est surtout interne : c’est celui de la fracture de sa société, de la volonté et de la capacité des français chrétiens, musulmans, juifs et athées à résister aux tenants du choc des civilisations. Aujourd’hui, les accolades ont été nombreuses, sincères, spontanées entre différentes confessions. Et demain ?


Accolade_11-01-15

Passée l’émotion, ils vont resurgir en force. La guerre ne reviendra surement pas en France en janvier 2015, mais certains le souhaitent. Alain RODIER est directeur de recherche au sein du Centre français de recherche sur le renseignement (CF2R) et à ce titre il est chargé de suivre le terrorisme d’origine islamique et la criminalité organisée. Dans un récent article publié sur Atlantico.fr, il explique qu’en 2004, Abou Moussab Al-Souri, théoricien du djihadisme, publiait un ouvrage de 2500 pages donnant les indications des actions à mener pour composer un djihadisme mondial, qui ne s’arrêterait pas à la seule région du Proche et Moyen-Orient. Ayant une grande connaissance de l’étranger, il prônait la créations de cellules clandestines sans liens avec un commandement central pour ne pas se faire détecter. Ces cellules devaient pouvoir passer à l’action avec leurs propres moyens pour déclencher une guerre civile en créant des divisions entre les musulmans et les populations locales ! Pour Alain RODIER, « Daech, à la différence d’Al-Qaida « canal historique », ne possède pas (encore) de « réseau » à l’étranger. C’est pour cette raison que Daech lance des « appels au meurtre » via le net en espérant que des adeptes s’en inspireront. Daech qui « patine » sur le front syro-irakien depuis l’été, en particulier en raison des frappes de la coalition, de la résilience des Kurdes et de l’appui apporté par Téhéran (et le Hezbollah libanais) à Bagdad et à Damas, souhaite desserrer l’étau qui pèse sur lui en déclenchant des actions terroristes de par le monde. En dehors des mouvements qui lui ont fait allégeance en Libye, en Tunisie, en Algérie, au Liban, dans le Sinaï et en Extrême-Orient, il n’en a pas les moyens matériels et humains« . A y regarder de plus près, c’est vrai qu’aujourd’hui en Occident, Daech est particulièrement démuni, ce qui explique son « appel dans le désert ». Le problème réside dans le fait que des individus isolés trouvent dans la « cause » de l’État Islamique la raison de passer à l’action.


4553293_6_9da0_les-bureaux-de-charlie-hebdo-a-paris-le-7_4440c48ae70a4b531869043a26603c6b
Vendredi 9 janvier dans la matinée, BFMTV avait joint, par accident, l’un des deux terroristes réfugiés dans une petite imprimerie de Dammartin-en-Goële (Seine-et-Marne). Chérif Kouachi affirmait alors appartenir à « Al-Qaïda du Yémen » et précise avoir été formé et financé par l’imam Anwar Al-Awlaki, tué en septembre 2011 par une attaque américaine. Cette appartenance revendiquée à Al-Qaïda au Yémen confirme ce qu’avait rapporté un témoin le jour de l’attentat visant la rédaction de Charlie Hebdo. De son côté, Amedy Coulibaly, le forcené de Montrouge et l’assaillant de l’épicerie casher de la porte de Vincennes, contacte la chaîne à 15 heures, en pleine prise d’otages. Il indique appartenir à l’organisation Etat islamique et explique s’être « synchronisé » avec les frères Kouachi. Il explique également avoir attaqué un magasin casher car il visait des juifs.

4553480_6_f713_les-premiers-otages-sont-liberes-par-les_a4638a166150c8f63b5960abe553202a

Ces déclarations sont assez claires et entrent assez bien dans le schéma prévu par Abou Moussab Al-Souri. Comme l’explique Alain RODIER, en Europe comme ailleurs, « l’objectif est de créer le chaos qui devrait amener la destruction des sociétés en vigueur. Sur ce chaos, l’islam radical serait alors imposé comme la solution. Toutefois, cette organisation n’a plus les moyens nécessaires pour déclencher des attentats du type « 11 septembre ». Cela n’exclue pas des opérations de moindre importance mais pouvant être meurtrières du style des attentats de Londres (ou de Paris). »

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=3O-2klyE80w[/youtube]

Alors, dans ce contexte, que penser de l’exceptionnelle mobilisation des Français aujourd’hui ? Que dire de ces centaines de milliers de personnes qui ont marché en brandissant des pancartes « Je suis Charlie », en chantant La Marseillaise ou en applaudissant les forces de police présentes ? Ce rassemblement d’ampleur sans précédent est une réponse implacable à cette montée en puissance de l’obscurantisme et de la barbarie. C’est un camouflet infligé à ceux qui pensaient pouvoir trouver dans le peuple français les failles nécessaires à l’instauration d’un chaos dont les intégristes sortiraient vainqueurs. C’est la démonstration qu’il existe un souffle puissant de fraternité et un amour tel de la liberté qu’ensemble, nous pouvons aller au delà de nos différences qui sont nos richesses.

Soyons fiers de qui nous sommes et de ce que nous avons fait aujourd’hui. Soyons fiers de notre passé et confiant en notre avenir. Comme le disait Winston CHURCHILL à Londres le 13 mai 1940, devant la Chambre des communes, « Je n’ai rien d’autre à offrir que du sang, de la peine, des larmes et de la sueur. Nous avons devant nous une épreuve des plus douloureuses. Nous avons devant nous de nombreux et longs mois de combat et de souffrance […] Vous demandez, quel est notre but ? Je peux répondre en un mot : la victoire, la victoire à tout prix, la victoire en dépit de la terreur, la victoire aussi long et dur que soit le chemin qui nous y mènera ; car sans victoire, il n’y a pas de survie. »

Enfants_11-01-15

L’amitié franco-allemande

Sur la page « A mon avis ! » proposé sur ce Blog, VEVEALEX (je respecte son anonymat, mais il ou elle n’aurait pas à rougir de donner ici sa véritable identité) a bien voulu publier un témoignage qui m’a particulièrement marqué. Je n’en citerai ici que quelques extraits. Vous pourrez en lire l’intégralité en cliquant  I  C  I.

« J’aimerai vous exprimer mon impression lors d’un très court séjour cet été en Allemagne . Je résidais dans un petit hôtel à quelques dizaines de kms de Berlin , dans l’ancienne RDA , avant la réunification de l’Allemagne en 1990. […] j’ai fait la connaissance d’allemands d’une soixantaine d’années […] (et au) fur et à mesure des rencontres, des échanges avec ses personnes,  je remarquais qu’elles faisaient tout pour me faire plaisir ou pour me rendre service comme ci elles se sentaient redevables de quelque chose. Alors , un peu perplexe au début puis ,à la limite d’être gênée , je me suis demandée s’il n’y avait pas un sentiment de culpabilité avec les évènements passés durant la 2ème guerre mondiale.« 

Comme VEVEALEX s’en est rendu compte après quelques recherches une fois revenu en France, non seulement cette culpabilité existe dans les coeurs de certains allemands mais en plus, elle a été clairement inculquée aux jeunes allemands dans les années 1950. Comment en être surpris quand on mesure le traumatisme vécu alors par l’Europe qui se réveille de ce cauchemar dans lequel elle était engluée depuis 1939 ? Comment imaginer qu’aucune rancœur n’existait dans chez ceux qui en avaient le plus souffert, dans leur chair et dans leur âme ? A ce sujet, VEVEALEX ajoute « Mon grand-père maternel a fait de la résistance aux côtés de Jean Moulin à Lyon , il a été dénoncé et emmené par la gestapo à Buchenwald où il est mort .Ses trois premiers enfants d’une fratrie de douze, ont été pris en otage par les allemands et déportés en camps de travail, ma mère en faisait partie. Elle a connu mon père , là-bas , lui aussi déporté. Mes parents ont vécu la terreur, les atrocités et l’horreur du nazisme, et malgré cela, ma sœur, mon frère et moi n’avons jamais été élevé avec la haine du peuple allemand.« 

Comment expliquer pareil comportement ? Mon propre grand-père a connu les camps de concentration. De retour après quatre années d’internement, il était méconnaissable, détruit de l’intérieur. Il est resté longtemps muet sur ce qu’il y avait vécu : jamais il n’a abordé le sujet avec ses propres enfants. Ce n’est qu’à moi, son premier petit fils, qu’il a commencé à en parler, très progressivement. Son voeu le plus cher : que j’apprenne l’allemand et que je puisse parler avec lui dans cette langue. Si je confronte mon témoignage avec celui de VEVEALEX, je me dis qu’une fois encore nous avons bien des choses à apprendre de nos ancêtres et de ceux qui ont vécu l’Histoire. Que penser alors de ceux qui, aujourd’hui encore veulent – comme l’écrit VEVEALEX –  « prôner des mouvements style extrémiste, néofasciste, raciste ou autres avec tous ces adeptes irréfléchis, fanatiques aveuglés […] » ? C’est devenu tellement politiquement correct d’affirmer haut et fort cela qu’on en oublie que « la bête » n’est pas morte, qu’elle est toujours bien vivace et qu’elle attend son heure en se nourrissant de nos peurs et de notre xénophobie. Chacun sait ce à quoi elle peut nous amener. Personne n’est prêt à le croire – du moins à l’admettre. Et pourtant…

Nos voisins allemands ont longtemps cultivé la culpabilité. Quand pourra t’on enfin tourner cette page ? Voilà ce que nos ancêtres ont certainement rêvé une nuit dans leur prison : un jour , tout cela serait fini, nous serions de nouveau amis, frères… On a longtemps cru que l’union des peuples au sein d’un communauté (l’Union Européenne) aurait pu nous y aider. Le déchaînement de passions auquel nous avons pu assister cet été au sujet de l’aide à apporter au peuple grec à de quoi de nous faire réfléchir – on parla alors du dilemme allemand à ce sujet. Rien n’est fait, tout est sans cesse à construire.

Voilà , c’était un vécu qui méritait vraiment d’être partagé avec vous tous.

Qui sont les Roms ?

Brutalement sortis de l’ombre par une actualité parfois sulfureuse, les Roms sont pourtant mal connus. Ils sont une composante d’un peuple dispersé dans une multitude de pays : la nation romani. Elle regroupe notamment les Roms, les Manouches (Sintés) mais aussi les Gitans (Kalés). Partis d’Asie, peut-être d’Inde, ils ont débarqué dans les contrées occidentales au XVème siècle. Au fil du temps, les noms – Tsiganes, manouches, gitans, gypsys, etc. -, dont on les désignait changèrent souvent, le regard porté sur eux tout autant, et la fascination qu’ils exercèrent fut tour à tour aimant ou repoussoir. Si aujourd’hui nous serions plutôt dans une période de refus, la situation était tout autre au XVe siècle par exemple… En 1421 « ceux qui venaient d’Egypte » – comme on les appelait – furent souvent les protégés des seigneurs et leur arrivée dans les bourgades entraînait la joie plutôt que l’effroi !

Au fil des siècles, la vie quotidienne, le travail, le voyage, la famille, la musique, les vêtements, la foi tissèrent « le lien réel qui unit ces êtres dispersés à la surface de la terre ». Ce monde à part est marqué par une histoire tourmentée jusqu’au génocide de la seconde guerre mondiale, habité par une langue déclinée selon les géographies, riche d’une diversité culturelle réinventée au fil des errances. Le 5eme Congrès de l’Union Romani Internationale – réuni à Prague en juillet 2000 – précise d’ailleurs que les Roms forment une nation « sans territoire compact et sans prétention à un tel territoire ». Si revendications il y a, elles ne portent donc pas sur l’espace, mais sur le droit et la justice. Et c’est là que les choses se compliquent un peu…

Une proposition de statut-cadre, élaborée par le Ranelpi (Réseau rom des activistes sur les questions juridiques et politiques) pour l’Union européenne, définit le peuple rom comme « un élément constitutif de l’Europe, à laquelle il a apporté une contribution humaine, matérielle, artistique, économique, militaire et morale trop souvent négligée ». Elle souhaite « s’inscrire dans une dynamique progressiste, orientée vers l’intégration sociale, l’égalité des droits, le refus de l’exclusion et le respect mutuel de toutes les identités représentées en Europe ». Effectivement, depuis plus de mille ans, les Roms font partie de la civilisation européenne. Aujourd’hui, avec une population allant de 10 à 12 millions de personnes selon les estimations, les Roms constituent la plus grande minorité ethnique d’Europe, présente dans les 27 Etats Membres.  De fait, les institutions communautaires tentent depuis lors de  remédier aux difficultés d’une population trop souvent stigmatisée à travers tout le continent – le plus souvent repoussés, marginalisés, et parfois même, comme en Slovaquie, stérilisés.

Il faut bien avoir conscience que la plupart des Roms sont citoyens de l’UE, surtout depuis 2007, date à laquelle la Roumanie est devenue membre à part entière de l’Union Européenne. Toutefois, il faut bien avouer que la majorité des Roms connaissent discrimination et exclusion sociale au quotidien. La population Rom est également une population à risque en termes de pauvreté et de chômage, et est souvent victime des stéréotypes et des préjugés…

Martin OLIVERA, ethnologue spécialisé dans la communauté tzigane, explique à ce sujet que l’antitziganisme est « un trait structurant de l’identité nationale roumaine (comme dans d’autres pays européens, à l’Est et à l’Ouest) mais il est essentiellement valable dans les discours globaux sur “la société” et dans le rapport aux institutions. Au quotidien, il y existe une intimité socioculturelle très grande entre Roms et non-Roms, surtout à la campagne.[…] La réalité s’avère ainsi plus compliquée que l’image simpliste d’une “minorité fuyant les discriminations”. »

En Roumanie non plus, il ne fait pas bon être Rom et le pays peine à intégrer cette importante communauté (580 000 selon les chiffres officiels, près de 2 millions selon les estimations). « Tout est plus dur quand tu es tsigane, trouver un toit, un travail…. Les gens partent forcément avec un a priori négatif« , avoue Sorin, 42 ans, chauffeur de taxi à Bucarest.  Mais cette migration se vit comme pendulaire?: on part avec l’idée de réinvestir à la maison le fruit de sa réussite. Petit à petit, pour certaines familles, un choix involontaire s’opère car les enfants sont, malgré tout, allés à l’école en France, se sont habitués à la vie urbaine, etc. Comme pour d’autres mouvements migratoires, pour certains, le “retour?au pays” ne se fait pas. Le mouvement pendulaire n’est donc pas aussi automatique qu’on pourrait le croire.

Il serait tout aussi ridicule de nier le problème que pose la présence inopinée de certains Roms que de se laisser envahir par une phobie de nature xénophobe. Leur expulsion ne résout rien à long terme. Alors que, pour les citoyens européens « reconnus », les frontières disparaissent, pour les Roms, si souvent discriminés, et dont les droits les plus élémentaires sont sans cesse niés, elles restent un authentique cauchemar. C’est le leur mais aussi le nôtre, celui des citoyens d’une Union qui n’a de cesse de se chercher et qui n’ose pas encore s’affirmer comme telle. Unis ? Un jour, peut-être…

[dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/x9fi2h_russie-les-roms-citoyens-sans-droit_news[/dailymotion]

Références :

– REKACEWICZ Philippe, « Les Roms, un peuple européen » article du Monde Diplomatique , juillet 2010

– COLLECTIF, L’Union européenne et les Roms du site europa.eu (août 2010)

– BURLET Laurent, « Clichés, idées reçues : qui sont vraiment les Roms ? » du site rue89.com (août 2010)

– GUYONVARCH Marion, « Les Roms, mal-aimés dans leur pays » du site lexpress.fr (publié le 21/08/2010)

– BRAIBANT Sylvie, « Les Roms, ces citoyens européens repoussés du vieux continent » du site TV5Monde (août 2010)

– Tableau statistique, source TV5Monde

Le Traité de Lisbonne 2007

Le traité de Lisbonne est un traité signé le 13 Décembre 2007 à Lisbonne entre les 27 états membres, destiné  à remplacer le traité de 2004 et à modifier les traités qui régissent l’Européenne.

Les vingt–sept pays de l’union Européenne on été réunis le 13 Décembre 2007 à Versailles en congrès pour changer la constitution afin d’admettre le traité de Lisbonne, appelé aussi traité Européen simplifié, qui a été voté à Lisbonne par les chefs d’états et de gouvernement des vingt-sept pays de l’union Européenne.
Pour sortir dans la paralysie dans laquelle, été plongée l’Europe depuis 2005, les autres responsables politiques ont souligne l’avancée de ce texte.

Voici quelques grandes mesures institutionnelles du traité de Lisbonne :
1.    « Création d’un poste de hauts représentants aux affaires étrangères pour représenter l’U.E dans les instituions internationales. »
2.    « Passage de vote à l’unanimité à un vote à la majorité qualifié notamment en matière de coopération judiciaire et de coopération policière cette réforme se traduit par une augmentation des pouvoirs du parlement Européen, co-législateurs dans ces domaines avec le conseil des ministres. »
3.    « Instauration d’un droit d’initiative citoyenne, qui permettra à un million de citoyens de faire une proposition à la commission Européenne. »

Le traité de Lisbonne, donne à la charte des droits fondamentaux la même valeur que les traités. Cette charte inclus notamment :
– le droit de négociation et d’action collective.
– le droit d’accès d’intérêt économique général.
– la protection contre les lissensiments protégés.

Fadia BOUZAKI (4e C)

Sources :
– Wikipédia
– La Croix.fr
– Le Monde.fr
– France24.fr


La Droite en France, idéaux d’hier et d’aujourd’hui

HISTORICITÉ
La Droite en France, idéaux d’hier et d’aujourd’hui

Pour reprendre une vieille expression, « tout fout le camp », y compris le clivage gauche-droite, ce qui rend assez difficile le sujet de cette chronique. Nous sommes apparemment loin du bon vieux temps d’avant-guerre (la Deuxième), où il était possible de distinguer trois, voire quatre droites en France : la légitimiste (nostalgique de l’Ancien Régime), l’orléaniste (droite libérale), la bonapartiste (mélange de conservatisme, de nationalisme et d’idéal de grandeur) et la réactionnaire « populiste » (extrême-droite, louchant parfois vers un fascisme dont les racines sont aussi de gauche). Si elles ont toutes plus ou moins survécu aux aléas de l’Histoire, seules deux ont pu prétendre accéder et se maintenir au pouvoir : la libérale et la bonapartiste, rebaptisée gaulliste. Cette dernière paraît en voie d’extinction rapide depuis la création de l’UMP en 2002.

Ce parti, en position hégémonique sur la droite de l’échiquier politique français depuis 2002, et surtout 2007, n’a pas pour autant été totalement converti aux charmes du libéralisme brutal  prôné en leur temps par Alain Madelin et Patrick Devedjian : culte de la concurrence, exaltation du marché mondial et de la compétitivité, individualisme absolu…Les vieilles valeurs de la Droite (Honneur, Patrie, Travail et Famille) n’étant plus que des antiquités encombrantes bonnes à mettre au musée.  Les derniers défenseurs de ces principes (tels Dominique de Villepin, Philippe de Villiers…) pouvaient aussi recevoir le renfort d’une partie de la gauche dite « républicaine » attachée à une certaine idée de la France et de son pacte social (Jean-Pierre Chevènement).

Il fallut donc toute l’habileté, somme toute très bonapartiste, d’un Nicolas Sarkozy, pour faire une synthèse électoralement présentable de ces valeurs, épicée de quelques références à gauche (Jaurès et Blum), et ainsi conquérir l’Elysée. Tout le problème étant ensuite de ne pas décevoir…

Philippe BOUCHÉ
(professeur agrégé d’Histoire – diplômé de Sciences Po Bordeaux)

Pour en savoir plus, voir l’intégrale de cet article publié à cette adresse.

La Droite en France, idéaux d’hier et d’aujourd’hui 2

HISTORICITÉ
La Droite en France, idéaux d’hier et d’aujourd’hui


Pour reprendre une vieille expression, « tout fout le camp », y compris le clivage gauche-droite, ce qui rend assez difficile le sujet de cette chronique. Ainsi le libéralisme et la patriotisme, valeurs de « gauche » à l’époque de la Révolution, ont-ils été récupérés depuis par la droite.

Nous sommes apparemment loin du bon vieux temps d’avant-guerre (la Deuxième), où il était possible de distinguer trois, voire quatre droites en France : la légitimiste (nostalgique de l’Ancien Régime), l’orléaniste (droite libérale), la bonapartiste (mélange de conservatisme, de nationalisme et d’idéal de grandeur) et la réactionnaire « populiste » (extrême-droite, louchant parfois vers un fascisme dont les racines sont aussi de gauche). Si elles ont toutes plus ou moins survécu aux aléas de l’Histoire, seules deux ont pu prétendre accéder et se maintenir au pouvoir : la libérale et la bonapartiste, rebaptisée gaulliste.

Les années 1990-2000, avec la fin de la guerre froide et le triomphe apparent d’un capitalisme planétaire mené par les Etats-Unis, ont permis à une jeune garde « néolibérale » de prendre peu à peu le contrôle du mouvement gaulliste, accélérant leur mainmise idéologique après la fondation de l’UMP en 2002. Pour ces jeunes loups, en partie issus de groupuscules d’extrême-droite anti-communistes des années 1960-70 (Alain Madelin, Patrick Devedjian, Gérard Longuet), parfois rejoints par des transfuges du gauchisme soixante-huitard (Denis Kessler), il fallait jeter aux oubliettes les vieilles valeurs de la droite (Autorité de l’Etat, Honneur, Patrie, Famille, Travail), pour y substituer un nouveau credo : culte de la concurrence, exaltation du marché mondial et de la compétitivité, individualisme absolu…Et surtout, détestation de l’Etat providence, cause de tous les maux économiques et sociaux.

Toutefois, les dégâts du libéralisme sauvage, avant même la crise financière de 2008, ont eu tôt fait de limiter le succès électoral de ces nouvelles valeurs de droite. Certes, ces « néolibéraux » avaient reçu le renfort d’une partie de la gauche libérale et de nombreux médias financés par de grandes entreprises (Dassault, LVMH, etc…), appuyés en haut lieu par la Commission de Bruxelles toujours assoiffée de libre-concurrence et de dérégulation. Mais si l’Union européenne peut être dirigée sans les peuples, on ne peut espérer gagner une élection majeure en France en ignorant la majorité des citoyens et avec le seul soutien des « élites », pas forcément toutes acquises d’ailleurs à l’abandon d’une « certaine idée de la France ». Aux présidentielles de 2002, la surprise d’un Jean-Marie Le Pen au 2e tour vint d’une abstention sans précédent de l’électorat populaire, qui fut également sensible à la thématique de l’ « insécurité sociale » développée par le candidat du FN, idée que la gauche de gouvernement jugeait à l’époque des plus ringardes…Ce qui lui fit perdre le pouvoir.

Il fallut donc toute l’habileté, finalement très bonapartiste, d’un Nicolas Sarkozy, pour faire une synthèse électoralement présentable de ces valeurs, épicée de quelques références à gauche (Jaurès et Blum), et ainsi conquérir l’Elysée à l’échéance présidentielle suivante. Celle-ci fut marquée par une surenchère de patriotisme avec sa principale adversaire, Ségolène Royal, lâchée par la frange libérale du PS qui l’accusait de se « droitiser ».

Depuis deux ans, le nouveau président de la République, naguère champion d’une droite décomplexée, se livre donc à un difficile exercice de haute voltige, où l’on retrouve toutes les tendances de la droite évoquée en tête de cet article, auquel il ajoutera le fameux « bling-bling » tout droit sorti des années fric de sa jeunesse.

le légitimisme de l’Ancien régime : phénomène de la « Cour », révérence exigée des médias, ascension programmée du Prince héritier…

le libéralisme tendance dure : démantèlement progressif des services publics, bouclier fiscal, alliance avec les grands groupes industriels et financiers…

le bonapartisme (façon Napoléon III) : exaltation de la « Grandeur de la France », coups de mentons socio-patriotiques, expéditions militaires lointaines sous tutelle anglo-saxonne…

le populisme réactionnaire : à chaque fait divers, une loi ; à chaque crise, un bouc émissaire…

Quant à savoir ce que l’Histoire retiendra de l’ère sarkozyenne et de ses « coups d’éclats permanents » (selon François Hollande)…rendez-vous dans quelques années !

Philippe BOUCHÉ
(professeur agrégé d’Histoire – diplômé de Sciences Po Bordeaux)

buy windows 11 pro test ediyorum