Que faut-il penser des sujets proposés en métropole à l’EAF 2016 ?

    En série L, le sujet portant sur les réécritures et le mythe d’Œdipe n’est certes pas inattendu mais s’avère intéressant et propose à la fois des textes (Voltaire, De Hérédia, Samain, Cocteau) et des exercices conformes au niveau d’étude. On peut donc le considérer comme un « bon sujet ». cf pour lecture du sujet intégral :

http://www.site-magister.com/sujetLnat.pdf

    En série STMG, on peut se féliciter de découvrir un sujet à la fois attractif et intéressant, qui comporte un effort d’imagination et qui s’adapte bien aux exigences et attentes de la série puisque construit sur la représentation de la technologie et des inventions dans la littérature. cf pour lecture du sujet :

http://www.site-magister.com/sujetSTnat.pdf

    En revanche, en séries S et ES, nous ne pouvons pas en dire autant : ce sont à la fois la teneur et le niveau de ce sujet qui peuvent inquiéter… Non pas les candidats, qui ont eu droit à un sujet « facile », mais tous ceux qui considèrent l’examen du baccalauréat comme l’évaluation d’un niveau d’étude digne de ce nom.  cf pour lecture du sujet :

http://www.site-magister.com/sujetESnat.pdf

    Passons sur l’attrait, plus qu’aléatoire, pour des jeunes candidats, d’un corpus regroupant des éloges funèbres de grands écrivains… Les auteurs choisis sont également du niveau souhaité (Hugo, Zola, France, Eluard). Malheureusement, ce n’est pas le cas des exercices proposés. La question sur corpus : « Quelles sont les qualités des écrivains célébrés dans les textes du corpus ? » est digne d’un examen de fin de collège. C’est un peu comme si le sujet de Baccalauréat en mathématiques se limitait à des exercices du genre : « Quelle est la valeur de x dans l’équation suivante : 2+x=4 ? ». C’est dire ! La dissertation n’est pas plus difficile : « Les écrivains ont-ils pour mission essentielle de célébrer ce qui fait la grandeur de l’être humain ? »… Le sujet d’invention, pas davantage : « A l’occasion d’une commémoration, vous prononcez un discours élogieux à propos d’un écrivain dont vous admirez l’œuvre. »  A signaler que le registre littéraire au cœur du corpus, celui de l’éloge, est étudié en classe de seconde, et que trois des écrivains proposés sont souvent étudiés à ce même niveau, dans le cadre de l’objet d’étude sur « Le roman et la nouvelle au XIXème siècle : réalisme et naturalisme ».

    Bref, un candidat du niveau fin de troisième ou seconde peut normalement réussir cette épreuve. Qu’en déduire ? Tout simplement qu’on adapte le niveau de l’épreuve à celui des candidats dont on a constaté la baisse de niveau et de compétences et que le baccalauréat connait, de fait, une véritable dévaluation, destinée à conforter le nombre et le pourcentage de réussites en fin de Terminales, au mépris du seuil de connaissances et de maîtrise exigible pour les études post-bac. Cela va sans doute entretenir l’illusion que « tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes », mais c’est un procédé démagogique et indigne qui va tromper à la fois Lycéens et grand public.

   On peut enfin remarquer, si l’on effectue la comparaison avec les sujets donnés dans ces deux mêmes séries dans les centres étrangers, que ces derniers s’avéraient plus complexes, plus exigeants, mais également plus respectueux du niveau présumé de l’épreuve…

  On peut donc bien considérer qu’il y a eu un problème de « choix » de sujets lors de cette session de l’EAF 2016…

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