Mieux connaître Svetlana ALEXIEVITCH, prix Nobel de Littérature 2015.

  Journaliste engagée, dissidente, née russe, aujourd’hui de nationalité biélorusse, elle n’a cessé d’inventorier les failles et conséquences du régime soviétique, du démantèlement de l’ex URSS, de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, en actuelle Ukraine.

  Ses livres sont des transcriptions d’interviews ou de confessions recueillis auprès de multiples témoins, souvent très différents les uns des autres. Transcrits dans un style qui les place dans une dimension littéraire, très prenants et agréables à lire, ils reflètent le réel à l’aide de leurs nombreuses facettes. L’impression qui s’en dégage est celle d’un ensemble choral (cela peut faire penser au Choeur antique) qui transmet aux lecteurs des vérités qu’on lui dissimulait, ou qu’on déformait, voire qu’il ne pouvait pas soupçonner ou imaginer.

  Svetlana Alexievitch lève ainsi le voile sur les différents sujets qu’elle aborde et, sur chacun d’entre eux, combat l’obscurantisme et le mensonge de l’état, du pouvoir, dénonce la manipulation des peuples.

  Ses grands écrits ont pour titres, très parlants, La guerre n’a pas un visage de femme, hommage aux femmes qui ont combattu ou servi dans l’armée rouge durant la seconde guerre mondiale, écrit en 1985, Les cercueils de zinc, qui évoque les soldats russes victimes ou témoins du conflit en Afghanistan, écrit en 1990, La Supplication, au sous-titre évocateur « Tchernobyl, chroniques du monde après l’apocalypse », écrit en 1997, et La fin de l’homme rouge ou Le temps du désenchantement, publié en 2013, sur le démantèlement de l’empire soviétique.

  Le prix Nobel a récompensé non seulement une femme de lettres originale et talentueuse, mais aussi  une femme impliquée, un être de conscience qui a toujours fait preuve de beaucoup de détermination et de courage dans ses investigations et ses prises de parole.

   Je vous propose d’en faire mieux connaissance à l’aide de deux vidéos, tout d’abord le court entretien issu de l’émission La Grande Librairie, puis à travers l’audacieuse adaptation par les élèves de l‘Ecole Professionnelle Supérieure d’Art Dramatique du théâtre du Nord, à Lille, en décembre 2012, de La Supplication.

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