Ne vous fiez pas aux apparences

Bret Esaton Ellis. Source : https://www.flickr.com/photos /andrianakis/5153039747

American psycho : titre accrocheur. Première de couverture : attirante. Synopsis : intriguant, thème peu commun et d’autant plus intéressant. Bref, toutes les qualités que requiert un bon roman… Plutôt une belle mascarade oui ! Un véritable piège, une arnaque dans laquelle je suis tombée, tête la première !

American psycho est un thriller écrit par Bret Easton Ellis et publié en 1991, traduit de l’anglais par Alain Defossé et publié chez 10/18. Ce roman est le journal retraçant la vie de Patrick Baetman, 26 ans, stéréotype du riche privilégié, détestable avec les personnes qu’il juge inférieures à lui, en particulier sur le plan social et économique. Patrick Baetman n’est pas seulement riche, jeune et beau, il a aussi un corps de rêve, une hygiène « impeccable », une peau parfaite, soignée avec obsession, des cheveux parfaitement coiffés. Il porte des tenues de marque, toujours assorties et choisies avec soin et passion. C’est un fin connaisseur de musique mais avant tout… un abruti narcissique, misogyne, raciste, toxicomane, violeur, tueur, expert dans la torture, psychopathe. Bref, un véritable détraqué mental !

Cette accumulation vous a paru longue ? Eh bien, croyez-moi, ce n’est rien en comparaison des pages interminables de description du roman ! Patrick Baetman travaille chez Pierce and Pierce mais passe son temps à la salle de sport ou dans sa salle de bain de façon obsessionnelle pour soigner son apparence. Il est très souvent dans des restaurants hors de prix avec ses amis auxquels il se compare sans cesse. Il a également une fâcheuse manie de décrire chaque vêtement qu’il voit, un par un, de la marque à la couleur en passant par la matière, et des fois même la collection. On le retrouve quelques fois aussi à absorber des substances illicites dans les toilettes de boîte de nuit. Plus grave, il arrive souvent que notre cher Mr Baetman se retrouve à tuer, parfois un SDF et son chien, parfois une péripatéticienne, parfois même une connaissance. De façon directe ou bien en passant par la torture, filmée ou non, selon ses envies.

Voilà pourquoi ce roman choque : ce psychopathe tue, torture, viole en fonction de son humeur, de ses pulsions ou des drogues qu’il a consommées. Son entourage ne se doute de rien : « c’est un bon garçon sans problèmes », disent-ils. Mais ce n’est pas étonnant, ils se ressemblent tous, ce sont des clones sans cervelles ! C’est tellement vrai qu’ils passent leur temps à se confondre les uns les autres. C’est ce qu’a voulu dénoncer l’auteur à première vue : une société artificielle où règne le culte de la consommation. Ce qu’il a assez bien réussi à faire. 

Un auteur qui vaut le détour ?

Il écrit en réalité « une version cauchemardesque de lui-même ». Cette phrase est issue de White, l’essai autobiographique de Bret Easton Ellis. On se rend donc compte qu’il écrit une histoire inspirée de ses pensées les plus obscures mais qui restent tout de même les siennes ! Le personnage de Patrick Baetman n’est pas simplement issu de son imagination, il est une partie de lui, ce qui est d’autant plus inquiétant quand on sait qu’il est considéré comme l’un des écrivains majeurs de sa génération. 

Source : https://0620056z.esidoc.fr/ document/id_0620056z _109983.html

Je n’ai accroché à aucun des personnages tout au long de cette très longue lecture qui m’a paru une éternité. Le récit est truffé de descriptions vides de sens et d’émotions, sûrement en écho à ce que ressent Patrick Baetman quand il tue. On a du mal à suivre l’histoire, elle part dans tous les sens, il n’y a pas de transitions, pas de sens, aucune logique. Le roman donne clairement mal à la tête. J’ai l’impression que l’auteur a pris tout ce qu’on ne met pas dans un roman pour ne pas ennuyer le lecteur, qu’il a entrecoupé cela avec des passages macabres et répugnants et qu’il l’a publié. Ça m’a fait perdre mon temps tout simplement. La seule chose que j’ai appris, c’est que j’ai dépensé 10 euros pour au final avoir envie de jeter le livre. Disons que pour avoir autant de descriptions de soins de la peau, j’aurais très bien pu aller voir des vidéos sur internet ! Je m’attendais à avoir une introspection du personnage, savoir ce qu’il se passe dans la tête du psychopathe, savoir ce qui lui déclenche cette envie de meurtre, essayer de comprendre sa psychologie, ressentir quelque chose à part de l’ennuie au final.

C’est simplement un calvaire à lire, on se dit que le suspense va arriver, que l’intrigue va prendre une tournure intéressante mais non on se prend juste des détails en pleine tête sans fils conducteur. En quelque sorte on fait partie des victimes aussi. Ce roman est une torture ! 

Je mets donc une note de une étoile pour l’effort.

Il faut aussi savoir que ce roman a été adapté au cinéma et on ne peut pas dire que ce soit un grand film puisqu’il est fidèle au roman. Cependant il est toujours moins déplaisant que ce dernier !

https://www.youtube.com/watch?v=b7D1l9ho6ZI

Lien bande annonce du film

Easton Ellis, Bret. American psycho. UGE, 04/2005. 526p. 10/18. ISBN 978-2-264-03937-8

Sophie AGACHE, 1ère 2

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