Quand les élèves de 1ère2 lisent pour vous !

Mis en avant

Dans le cadre du Prix littéraire Carnot 2024 dont la thématique est « Œuvre et destin, destin d’une œuvre » , vous trouverez sur ce blog les critiques issues des lectures effectuées par les élèves de 1ère2 (ainsi que celles des élèves des années précédentes sur d’autres thématiques).

Comme le laisse suggérer le thème retenu cette année, les œuvres lues abordent les notions de destin, de fatalité, autant de parcours de vie parfois construits, souvent subis, par des personnages issus de l’imagination de leurs créateurs-trices ou d’histoires réellement vécues. Mais le destin est aussi celui des œuvres en elles-mêmes. Ayant reçu un prix ou étant à l’origine d’un scandale, elles nous rappellent que la littérature s’alimente aux sources des nos sociétés, les interroge et en est le baromètre !

Comme les années précédentes, un vote des meilleures critiques vous sera proposé en fin d’année.  Les lauréat-es se verront remettre des récompenses.
D’autres productions seront également produites tout au long de l’année et des sorties culturelles sont envisagées ! 

Bonne lecture à toutes et à tous !

M. Deteuf 

PS : pour passer d’une page à l’autre, cliquez sur « Older Entries » ou « Newer Entries »

Et vous, seriez-vous capable d’endormir les célibataires ?

Première de couverture Source: https://www.livredepoche.com/

Mademoiselle Bonsoir suivi de La Reine des Garces sont des textes sous forme de comédie musicale écrits par Boris Vian en 1952-1953 mais parus le 28 octobre 2009 ! Cette œuvre n’est donc pas la plus connue de l’auteur. Dans cette édition, nous pouvons y retrouver une préface d’Ursula Vian Kübler, la deuxième femme de Boris Vian, qu’il a rencontrée en 1952. Elle est suivie d’une préface de Monsieur d’Dée, l’un des cofondateurs de la fondation Boris Vian. Pour finir, Nicole Bertolt, que j’ai eu la chance de rencontrer le 29 novembre 2022 dans le cadre d’un déplacement à Paris, chez Boris Vian, avec le lycée, a également écrit un avant-propos sur ces deux comédies musicales le 14 juin 2009 où elle explique le contexte de leur écriture.

Trouver LA demoiselle

Robert et Janine travaillent pour le magazine Cœur Maître. Robert est directeur de la rubrique dédiée au courrier du cœur et Janine est sa secrétaire. Ensemble, ils s’occupent d’un casting plutôt original : trouver une femme capable d’endormir les célibataires ! Ils reçoivent beaucoup de courriers auxquels ils doivent répondre. Il faut savoir que dans un premier temps la Dame de Cœur s’appelle Judith, mais en réalité c’est Robert qui joue ce rôle ! En fait il tient ce rôle le temps de trouver la demoiselle idéale. Un jour André, un client, se présente à la rédaction. Il n’a pas envoyé de courrier mais se présente directement au bureau. Il se rend au siège du magazine pour décrire la demoiselle parfaite avant le casting ne débute. Il demande à Robert si une fille peut venir dans sa chambre tous les soirs pour l’embrasser ou lui chanter une chanson. Le journaliste et sa secrétaire ont alors l’idée d’en faire une entreprise commerciale ! Pourquoi ne pas proposer cela à tous les célibataires ! André fait donc une description de la fille idéale qu’il aimerait. Par la suit, Robert, alias Judith, est viré car il ne correspond pas à la description de cet homme. Janine, sa secrétaire démissionne aussi. Il faut donc trouver une autre demoiselle pour endormir les célibataires. André dit à Robert qu’il n’ont même pas la femme capable d’embrasser et d’endormir les célibataires… bien qu’ils l’avaient promis aux lecteurs. Ils doivent donc la trouver ! Un client arrive au bureau et Robert lui propose une liste de berceuses, avec harmonisation adaptable, voix célestes et harpes, modèles catholiques ou protestants… et comme à son habitude Boris Vian fait preuve d’un humour absurde. L’auteur montre aussi que tout peut s’acheter, même l’amour ! Plusieurs clients comme Aurélie et Pédé viennent demander des renseignements à Robert. Si le terme Pédé est une insulte aujourd’hui, en 1952 les mœurs sont bien différentes et il apporte ici un côté loufoque à l’écriture de l’auteur. Après de nombreuses demandes, Robert et Janine passent au casting pour trouver la demoiselle qui deviendra Mademoiselle Bonsoir. C’est au bout du quatrième passage que Robert choisit la lauréate. Elle s’appelle Clémentine et devient vite célèbre ! Elle va vivre une histoire avec André. Mais comment va-t-elle devenir la reine des garces ? A vous de découvrir en lisant cette œuvre…

                                                       Une histoire originale

J’ai plutôt aimée ce récit. L’histoire est originale car le fait qu’une femme doive embrasser des célibataires pour les endormir en passant un casting est plutôt atypique ! Boris Vian est en avance sur son temps et dénonce, en quelque sorte, la téléréalité avant l’heure où  beaucoup de personnes passent un casting pour obtenir un rôle. Boris Vian fait preuve de modernité, on dirait qu’il anticipe les inventions médiatiques ! Pour la structure de l’œuvre, il y a beaucoup de personnages, donc beaucoup de dialogues. La prise de paroles pour les personnages est souvent courte, ce qui dynamise l’histoire. N’oublions pas que les scènes devaient être jouées et chantées puisqu’il s’agit d’une comédie musicale. J’aurai aimé voir cette comédie musicale jouée sur scène ! Pour en finir avec la structure de l’œuvre, on parle ici de tableaux alors qu’habituellement ce sont des actes et des scènes. Cela peut montrer à nouveau le côté un peu décalé de Boris Vian. Cependant, malgré un rythme rapide, le casting est long à arriver car il y a les différentes demandes des clients, puis la distribution des courriers. En même temps cela créer du suspens.

J’attribue la note de trois étoiles à cette œuvre car au début j’ai eu un peu de mal à me mettre dans le contexte. Le fait que Robert joue le rôle de la Dame de Cœur, puis démissionne avec Janine pour ensuite revenir faire le casing m’a un peu désorientée. A la base je n’aime pas trop les comédies musicales, ce n’est pas mon genre préféré en terme de lecture. Cependant l’originalité de l’histoire m’a plu ainsi que l’humour de Boris Vian qui est absurde. Maintenant à vous de vous faire votre propre avis. 

En vous souhaitant une bonne lecture !

Vian, Boris. Mademoiselle bonsoir suivi de la reine des garces. Librairie Générale Française, 03/2020. 401 p. Le Livre de poche, 31611. ISBN 978-2-253-12897-7

PS : Je vous laisse avec une vidéo dans laquelle vous découvrirez ce qu’en disent les personnes qui ont travaillé pour rendre finalement possible la publication de ce texte. Vous retrouverez Nicole Bertolt qui s’exprime sur ce sujet !

 

Ketty SECEMBER, 1ST2S1

Sous le signe du harcèlement

Description de cette image, également commentée ci-après

Clémentine Beauvais Source : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/2/2e/2018.06.24._Clementine_Beauvais_Fot_Mariusz_Kubik.JPG/800px-2018.06.24._Clementine_Beauvais_Fot_Mariusz_Kubik.JPG

Clémentine Beauvais est une écrivaine et traductrice française qui écrit essentiellement des ouvrages pour la jeunesse. La Pouilleuse a été publié en 2012. Elle a  écrit ce récit pour nous parler du racisme et le dénoncer. C’est un roman pour sensibiliser les adolescents à ce problème de société. En lisant cette histoire vous ressentirez de la pitié, de la tristesse, du dégoût envers certaines personnes et leurs actes. C’est une histoire assez cruelle qui fait même froid dans le dos !

L’Atrocité de notre monde

La Pouilleuse présente un groupe d’amis, tous lycéens : David, Elise, Anne Laure, Florian et Gonzague, qui se rejoignent comme tous les matins devant le café où ils fument une cigarette. Ce lieu est sale et montre un Paris pollué. Ce jour là, les cinq amis décident de sécher les cours en allant dans le studio de Anne Laure. Sur le chemin ils passent devant la piscine municipale et croisent une classe avec des élèves, leur professeur et une accompagnatrice. C’est que le récit prend un tout autre tournant et dévient cruel, avec beaucoup de violence verbale. En croisant une petite fille de six ans qui se nomme Elikya, ils la traite de « Sale pouilleuse ! » Le cauchemar commence alors pour elle. Le groupe l’insulte, l’humilie et l’intimide. Puis ils l’amènent dans le studio et lui font subir les pires choses. Par exemple ils prennent du vinaigre, lui en éclaboussent sur le visage puis prennent un bol de vinaigre rempli de poux et de riz mélangés et la force à manger avec les doigts, comme une esclave… Elikya va-t-elle réussis à s’échapper ?

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Source : https://0620056z.esidoc.fr/document/id_0620056z_73371.html

Ce récit dénonce la discrimination et le harcèlement que les personnes peuvent subir aujourd’hui à cause de leur physique. Ce harcèlement se manifeste par des paroles, des mots, des actions affreuses, autant de choses interdites et punies par la loi mais qui continuent malheureusement !

J’ai beaucoup aimé lire ce roman car il est très facile à lire et à comprendre. Le style de l’auteure est fluide et nous donne envie de savoir comment l’histoire se termine. Ce récit nous sensibilise et nous fait réaliser que le harcèlement envers une personne différente de nous peut avoir de lourdes conséquences. Il montre aussi qu’un jour ou l’autre chacun de nous peut être harcelé ou devenir harceleur. Ce récit nous permet de comprendre que le harcèlement peut être la pire chose que l’on peut vivre dans sa vie et qu’il peut avoir un impact énorme sur notre vie. 

Pour moi ce roman nous montre que s’en prendre à une personne plus faible que soit ou même simplement différente ne devrait pas exister, que cela est très malsain. Malheureusement, aujourd’hui, dans notre société, nous pouvons constater que ce problème reste très présent. C’est un récit qui nous fait beaucoup réfléchir, nous transmet beaucoup d’émotions pour nous faire comprendre l’enfer du harcèlement.

Bonne lecture a vous !

Beauvais, Clémentine. La pouilleuse. Sarbacane, 2012. 106p.

Yléna MAHAUT, 1ère st2s1

Je l’aime à mourir

Livre Le Fantôme de l'Opéra | Gallimard BD

Tome 1 Source : https://www.gallimard-bd.fr/9782070631704/le-fantome-de-l-opera-1.html

Le fantôme de l’Opéra est à l’origine une œuvre de Gaston Leroux. Elle a été reprise par Christophe Gaultier qui en a fait une bande dessinée en 2013. Ce dernier était initialement dans l’animation et a collaboré au long-métrage Les Triplettes de Belleville puis a finalement décidé de se consacrer entièrement à la bande dessinée. Il nous offre ici une histoire remplie de sombres mystères.

Cette bande dessinée en deux tomes nous présente l’Opéra Garnier qui se situe à Paris. Nous sommes en 1869, l’année du changement de propriétaire : Monsieur De Poligny cède sa place à Monsieur Moncharmin. Celui-ci est mis dans la confidence de l’existence d’un fantôme au sein de l’Opéra et à qui il faut réserver la loge numéro 5 et verser la somme de 20 000 francs chaque mois ! Trouvant cela absurde il refuse d’y croire. Le soir même, durant la représentation, un soit disant suicide va venir confronter le nouveau directeur à la réalité : Il y a bien un fantôme dans l’Opéra ! En  poursuivant la lecture, on apprend que le spectre occupe les lieux depuis un moment et qu’il est tombé amoureux d’une cantatrice nommée Ingrid. Amour que partage également Pierre, un  spectateur qui vient plusieurs fois dans la semaine revoir son amour de jeunesse sur scène. Par le biais de multiples ruses, le fantôme manipule Ingrid, notamment en se faisant passer pour l’ange de la musique dont lui parlait souvent son défunt père. Etant sous son emprise, la jeune artiste est maintenant forcée de devenir son épouse, mais par amour, Pierre est prêt à tout pour la défendre. Parviendra-t-il à la sauver de cette situation absurde ? 

Livre Le Fantôme de l'Opéra | Gallimard BD

Tome 2 Source : https://www.gallimard-bd.fr/9782070639373/le-fantome-de-l-opera-2.html

J’ai aimée cette bande dessinée car, malgré les couleurs sombres et lugubres utilisées par la coloriste Marie Galopin, malgré les vignettes présentant des visages fermés et effrayés, elle met en avant deux histoires d’amour. Celles de deux hommes prêts à donner leur vie pour celle qu’ils aiment… Pour moi cette bande dessinée montre la sincérité qu’il faut avoir envers les gens avant qu’il ne soit trop tard et prouve également jusqu’où une personne peut aller par amour. En plus de faire passer une morale à l’intérieure d’un récit très mystérieux, Le fantôme de l’Opéra est basé sur des « faits réels » puisqu’à la fin du 19ème siècle des accidents inexpliqués ont eu lieu à l’Opéra Garnier ! J’ai aussi adorée le message de fin qui, finalement, reprend une phrase emblématique qu’on peut être amené à se dire dans la vie : « Quand on aime, on doit laisser partir »

Pour ces raisons je mets la note de 4 étoiles à cette bande dessinée !

 

Gaultier, Christophe. Le fantôme de l’Opéra, T1. Gallimard, 03/2011. 55 p. Fétiche. ISBN 978-2-07-063170-4                              

Gaultier, Christophe. Le fantôme de l’Opéra, T2. Gallimard, 09/2013. 56 p. Fétiche. ISBN 978-2-07-063937-3

Rachel TOURSEL, 1ST2S1

Les secrets de la Petite Bijou : une histoire de silence et de mémoire

Source : https://harpers.org/archive/2017/01/the-notes-of-patrick-modiano/

La Petite Bijou de Patrick Modiano est un roman subtil et mélancolique qui explore les thèmes de l’identité, de la mémoire et de la recherche de soi. Dans ce livre, l’écrivain dépeint le Paris des années 1950 à travers les yeux de Thérèse, une adolescente qui n’a jamais connu son père et que sa mère a abandonnée vers 10 ans pour des raisons jamais clairement expliquées mais que l’on peut percevoir au fil de l’histoire puisque c’est une mère déséquilibrée, incapable de s’occuper de sa fille. Modiano utilise une écriture poétique et épurée que l’on retrouve par exemple dans des phrases telles que : « Le vent soufflait doucement, comme s’il avait peur de briser le silence qui enveloppait la ville endormie. » pour décrire les rues sombres et les cafés enfumés de la ville, créant ainsi une atmosphère nostalgique et envoutante. J’ai trouvé le personnage de Thérèse fascinant car elle est à la fois distante et solitaire mais parvient à nous transmettre de profondes émotions telles que la pitié, notamment avec les évènements traumatismes vécus durant son enfance.

Thérèse, surnommée « La Petite Bijou » à l’âge de 7 ans, a maintenant 19 ans. Un soir de novembre, à la station de métro Chatelet, elle pense avoir aperçu sa mère dans la silhouette d’une inconnue vêtue d’un manteau jaune. Malgré son abandon durant son enfance, la jeune femme possède quelques souvenirs tels que des photos, un agenda et un carnet d’adresses laissé part cette dernière. Depuis sa rencontre avec cette inconnue qu’elle n’ose pas approcher, Thérèse est hantée par des souvenirs douloureux de son enfance et ne parvient pas à vivre sa vie. S’entremêlent alors sa vie actuelle, faite de petits boulots et cette « sorte » d’enquêtes. Cherchant des réponses à ses multiples questions elle décide de suivre « sa mère » pour l’espionner et analyser chaque endroit, chaque moment de vie à travers divers indices. C’est alors toute cette enfance délaissée qui revient de manière obsédante. Parallèlement Thérèse trouve du réconfort chez un homme, Moreau-Badmaev, un traducteur de langues rares et auprès d’une pharmacienne parisienne.

Source : https://www.babelio.com/livres/Modiano-La-petite-Bijou/26915

À travers le personnage de Thérèse, Modiano crée une figure énigmatique et attachante qui est en quête de vérité sur la disparition de sa mère. Le roman se déroule à une période de bouleversements sociaux et politiques en France. Modiano y évoque les changements culturels mais aussi la guerre d’Algérie. Selon moi ce contexte apporte et renforce le sentiment de solitude et d’isolement du personnage principal, seule dans Paris, face à une incertitude généralisée. Modiano recrée habilement cette atmosphère turbulente dans son récit en décrivant les rues et les quartiers de Paris avec un souci du détail qui transporte le lecteur et apporte beaucoup de réalisme.
Le thème central de La Petite Bijou est l’héritage familial et la façon dont les secrets et les mensonges du passé peuvent influencer le présent. Thérèse est confrontée à la difficulté de comprendre l’histoire de sa famille et de son identité en raison des mensonges qui ont été racontés et des informations qui ont été cachées. Cela crée une tension dramatique qui maintient le lecteur engagé dans l’histoire jusqu’à la fin, ce qui fut d’ailleurs mon cas.

J’ai énormément apprécié La Petite Bijou. Ce roman m’a transporté dans un Paris mystérieux et fascinant qui a su me captiver dès les premières pages. Ce roman m’a fait découvrir le Paris des années 50 quand la ville était encore en train de se reconstruire, où beaucoup de quartiers étaient encore délabrés et malfamés. Cela m’a bouleversée car je suis allée en novembre dernier à Paris avec le lycée et j’ai découvert une capitale moderne, plus agréable et plus confortable. J’ai également été profondément touchée par l’histoire de Thérèse, cette jeune femme déterminée à trouver des réponses sur la disparition de sa mère. La détermination dont elle fait preuve tout au long du roman est certainement celle que de nombreuses personnes en quête de réponses partagent. 

La Petite Bijou est donc un roman magnifique et touchant qui m’a émue par son histoire bouleversante et son dénouement que vous découvrirez en le lisant. Je recommande vivement ce livre à tous les amateurs de littérature car il est tout simplement impossible de ne pas être touché par l’histoire de Thérèse et de sa quête pour découvrir la vérité.

Bonne lecture !

 Patrick Modiano, « La petite bijou » ; 2002 ;176p

Ambre MASSON, 1er ST2S 2

Un homme mystérieux

L’homme invisible !

Portrait de Marcel Aymé
source: https://www.babelio.com/users/ AVT_ Marcel-Ayme_3789.jpg

Marcel Aymé est un grand écrivain du 20ème siècle. Il a notamment écrit plusieurs romans et pièces de théâtre comme par exemple Le Chemin des écoliers en 1946, Uranus en 1948 Clérambard en 1950… Ses recueils de nouvelles Les Contes du chat perché en 1939 et Le Passe-muraille en 1943 ont connu un succès auprès d’un large public ! Marcel Aymé a également remporté le prix Théophraste-Renaudot pour La Table aux Crevés qui le fait connaître au grand publics en 1929. Pour lui rendre hommage, une statue et une plaque ont été élevées en sa mémoire place Marcel-Aymé dans le quartier de Montmartre à Paris. Lors d’une sortie scolaire avec le lycée, nous avons visité Paris, découvert son côté artistique avec ses statues et ses monuments incontournables qui font de la capitale un endroit touristique. Lors de cette visite, nous sommes passés devant Le Passe-muraille, la statue qui se situe au 75 bis rue d’Orchampt, là où habitait l’auteur. Elle a été réalisée en 1989 par l’acteur et sculpteur Jean Marais et évoque le personnage de la nouvelle du même nom. Cette statue a par contre le visage de Marcel Aymé !

Le Sacré-Coeur à Montmartre. 
source https://www.viator.com/fr-FR/tours/Paris/Montmartre-Walking-Tour-Paris-Best-Art-Culture-and-Food/d479-47475P6

L’intrigue du passe-muraille a lieu à Montmartre, au troisième étage du 75bis de la rue d’Orchampt. Dutilleul est employé de troisième classe au ministère de l’Enregistrement. En hiver, il se rend à son bureau par l’autobus, et, à la belle saison, il fait le trajet à pied, sous son chapeau melon. Cependant, un beau jour il  se rend compte qu’il a un pouvoir : celui de traverser les murs. Il va alors commettre des vols. Il dérobera par exemple le diamant de Burdigala et signera son méfait sous le nom de « Garou-Garou ». La police n’arrive pas à le démasquer jusqu’à ce qu’un homme se déclare coupable de ces cambriolages ! Mais qui est cet homme ?

J’ai adoré Le Passe-muraille parce que le suspense y est très présent, notamment lorsqu’il commet ses méfaits dans Paris. Il fait alors la une de la presse et la police n’arrive pas à élucider ces vols. On éprouve cependant une sensation d’angoisse en se mettant à la place des policiers qui vont et viennent sans jamais parvenir à trouver le coupable. De plus Dutilleul écrit son pseudonyme  » garou garou  » sur les lieux des cambriolages qu’il commet. Selon moi, le personnage principal apprécie tellement son pouvoir qu’il en profite pour narguer la police ! Ses cambriolages sont médiatisés et provoquent un véritable intérêt dans l’opinion comme le montre l’extrait suivant l’ « enthousiasme de la foule atteignit au délire ».

Ce récit est simple à lire, ce qui est une qualité. Je trouve que le personnage est attachant car j’aurais bien aimé, moi aussi, passer à travers les murs. C’est pour cela que j’ai adoré lire cette  nouvelle et, de manière générale, ce recueil à l’ imagination débordante.

On est emporté par cet ouvrage surprenant et étrange !

Le passe-muraille (75bis de la rue d’Orchampt)
source:https://www.parisladouce.com/ 2020/09/passe-muraille-sculpture-place-marcel.html

Ce recueil propose plusieurs nouvelles, notamment  Les sabines, l’histoire d’une femme qui se multiplie autant de fois qu’elle le souhaite et qui peut avoir autant d’amants que de multiplications d’elle-même. Il y a aussi Le décret qui m’a énormément plu. Ce  récit aborde le voyage dans le temps, sujet que j’aime particulièrement. 

Un pouvoir sortie tout droit de l’imagination !

J’ai aimé lire ce recueil de nouvelles qui nous montre un Paris qui peut paraître parfois terrifiant. Les styles d’écriture varient d’un texte à l’autre. On a par moments l’impression de lire une sorte de journal et à d’autres un roman. On peut penser que Marcel Aymé a voulu jouer sur le style d’écriture pour faire parler son recueil et donner davantage vie à ses personnages, ce qui favorise notre attention de lecteur. Ce recueil met en scène des personnages aux pouvoirs irréels qui nous montrent à quel point l’imagination de Marcel Aymé est débordante ! Si les nouvelles sont courtes, elles ont un point commun car chaque histoire présente un personnage qui a un don. Dans l’ensemble ce recueil offre de fabuleuses nouvelles qui vont vous permettre de plonger dans l’univers étrange et fantastique de Marcel Aymé !

Si vous voulez connaître la suite de ces nouvelles sortie tout droit d’une imagination délirante  et étrang j’ invite toutes celles et ceux qui aiment les aventures remplies de mystère à lire avec enthousiasme ce fameux recueil,  étrange et surréaliste !

Bonne lecture à vous !

Aymé, Marcel. Le passe-muraille. Gallimard, 2000. 222p. Folio, 961.
ISBN 2070369617

Evan PLAYOULT, 1ST2S2

Le judoka timide

Le loup garou et autres nouvelles est un recueil écrit en 1945 par Boris Vian mais publié onze ans après sa mort, en 1970. Ce recueil nous offre toute l’imagination de l’auteur à travers plusieurs genres comme la romance, la science fiction, l’épouvante… le tout teinté de beaucoup de fantaisie !

Le loup-garou et autres nouvelles

Sources : https://images-e.esidoc.fr/1646/555/9782253148531.jpg

Parmi les treize nouvelles écrites par Vian, l’une d’elles m’a beaucoup plu. Celle-ci a pour titre Une surprise partie chez Leobille et raconte l’histoire d’un garçon nommé Follubert. Ce jeune homme souffre d’un complexe de timidité qui le rend souvent très mélancolique. Mais Follubert se console toujours auprès d’une jolie petite blonde en robe de crêpe mousse bleu lavande qu’il aperçoit souvent dans son sommeil. Un dimanche, le jeune homme est invité à l’anniversaire de son meilleur ami, un certain Leobile. Un prénom bien original qui prouve la grande imagination de l’auteur ! Il se rend donc à la fête et l’aperçoit en train de discuter avec deux jolies filles. Leobille le remarque, lui tend la main et lui présente la première fille qui se nomme Anzyme et la seconde dont le prénom est Jennifer. Follubert s’incline alors devant ces deux jeunes femmes et tend sa main vers Jennifer. Etrangement cette dernière ressemble beaucoup à la fille de son rêve. Il l’invite donc à discuter. Elle lui demande ce qu’il fait dans sa vie et Follubert lui répond qu’il pratique le judo. Surprise par son apparence timide, elle lui demande immédiatement s’il utilise le judo pour se défendre. Celui-ci déclare, embarrassé, qu’il se bat très rarement. Elle lui répond alors ironiquement « tu as donc peur ! » Désespéré, Follubert se décompose sur le canapé quand, tout à coup, un major entre par effraction dans la maison de Leobille et menace Jennifer … Le garçon timide se servira-t-il de ses talents de judoka pour défendre la vie de Jennifer ? Pour le découvrir courrez lire cette nouvelle !

sources: https://cdn1.booknode.com/author_picture/73/boris-vian-72586-330-540.jpg

Je trouve que la manière dont Boris Vian a écrit ce recueil est très fantaisiste car chacune de ces nouvelles à une part de folie, notamment Le loup-garou et Une surprise partie chez Leobille qui sont deux nouvelles que j’ai beaucoup appréciées. Pourquoi ? Parce qu’elles sont pleines de rebondissements, d’actions qui dynamisent notre lecture. Cependant chaque nouvelle a un style particulier et les thèmes sont variés. Vian aborde l’amour, la vengeance, la violence, l’horreur, ce qui peut plaire à des lecteurs aux profils différents. Ainsi Boris Vian montre toute son imagination dans chacune de ces histoires. Bien sûr je n’ai pas forcément tout aimé, certaines nouvelles sont selon moi très glauques comme L’amour est aveugle qui raconte l’histoire d’une scène érotique dans une rue. Cependant certaines scènes font beaucoup rire car l’humour est toujours présent chez Vian. Pour toutes ces raisons, j’attribue trois étoiles à ce recueil.  

Bonne lecture à vous !

Trois étoiles D'or Sur Fond Blanc Banque D'Images Et Photos Libres De  Droits. Image 70401059.

Léa LHERBIER, 1ST2S1

Découverte de la vie d’un artiste

 

Première de couverture de la BD « Piscine Molitor »

Piscine Molitor, dessinée et scénarisée par Christian Cailleaux et Hervé Bourhis, est parue en 2009. C’est une histoire vraie puisqu’elle relate la vie de Boris Vian. J’ai découvert cet artiste grâce à mon professeur de Français et mon professeur documentaliste dans le cadre du Prix Littéraire du Lycée Carnot. Boris Vian ne m’était donc pas inconnu au moment de cette lecture puisque mes professeurs nous avaient montré des vidéos sur lui en classe. Nous avons également eu la chance de visiter son appartement le 29 novembre ce qui m’a permis d’en savoir encore plus sur cet artiste. Nous sommes entrés dans son intimité, puis nous avons pu échanger avec Nicole Bertolt qui gère son patrimoine. Cette dame nous a expliqué qui était Boris Vian, elle nous a confirmé qu’il n’avait pas peur de l’avis des autres, d’autant plus qu’il savait qu’il allait mourir jeune ! Je lui ai donc demandé son avis sur cette bande dessinée. Elle m’a répondu qu’elle ne l’avait pas appréciée. Selon elle, cet ouvrage ne représente pas exactement la vie de Vian et présente beaucoup d’erreurs. Il faut en effet savoir que Cailleaux et Bourhis n’ont pas demandé l’accord à Nicole Bertolt pour écrire sur l’artiste. Après tout, c’est elle qui représente Boris Vian ! Avant cela j’avais pu me faire mon propre avis et je vais vous le présenter.

Un dernier plongeon avant la mort

Piscine Molitor-Paris Source: www.bing.com

Ce récit retrace les derniers moments, les dernières heures de cet artiste polyvalent puisqu’il jouait de la trompette, il chantait, il écrivait… Pour comprendre cette bande dessinée, il faut préciser que la piscine Molitor est un lieu qui se situe à Paris. Vian s’y rendait pour y faire de l’apnée car il souffrait d’une maladie cardiaque et, pour lui, retenir le plus longtemps possible sa respiration était bon pour son cœur. D’ailleurs, dès les premières planches nous pouvons constater la maladie de l’artiste. Il sait qu’il va mourir, il se sait condamné. C’est donc pour cela que la bande dessinée porte ce nom.

Nous comprenons aussi qu’il se rend dans cette piscine avant de partir pour la projection cinématographique de l’adaptation de son roman, J’irai cracher sur vos tombes, projection pendant laquelle il va mourir. Cela dit, la présentation de son existence est chronologique. On a juste des aller-retours entre les dernières heures de sa vie et les grandes étapes de son existence, autrement dit une construction en flashbacks. Cela crée une tension dans la lecture car on ne sait pas quand l’épisode de sa mort va nous être relaté. Dès le début on sait qu’il va mourir mais l’attente est longue. 

Dans ce récit, vous pourrez ainsi découvrir les différentes étapes de sa vie, ses femmes, son procès pour atteinte aux bonnes mœurs à la suite de la sortie de son roman J’irai cracher sur vos tombes. Bref, vous allez découvrir sa vie, une vie à mille à l’heure ! Le rythme de la bande dessinée est comme son existence, très rapide ! Cette qualité est en même temps le petit bémol que j’apporterai à cette bande dessinée. En effet, je trouve que les auteurs ne parlent pas assez de sa jeunesse… signe qu’ils ne se sont pas assez documentés, notamment auprès de Madame Bertolt. L’étape de l’enfance passe trop vite, notamment le fait qu’il ait appris à lire et écrire très jeune. Vous le découvrirez durant votre lecture. Je trouve aussi qu’il manque une transition entre sa vie avec sa première épouse, Michelle Léglise, et celle avec sa seconde femme, Ursula Kubler. Il n’y a que l’étape de la séparation ! Cependant l’accent est bien mis sur sa vie de Jazzman car Boris Vian a écrit des chansons et il jouait de la trompette. J’ai donc écouté Le Déserteur suite à ma lecture, mais j’avoue que ce n’est pas mon style de musique !

Une palette de couleurs en lien avec les émotions

Planche de la BD. Page 6. Source: www.bdtheque.com

Concernant l’aspect graphique, les planches sont colorées avec des couleurs assez froides par moment et plus chaudes à d’autres. Chaque couleur correspond à une émotion. Le style de Christian Cailleaux rappelle un peu la ligne claire comme chez Tintin, les traits sont fins. Je trouve que les personnages sont très bien représentés. Par exemple, sur les dessins où il se trouve à la piscine, Boris Vian est dessiné avec des traits émaciés pour faire comprendre qu’il est malade et proche de la fin. Sur la planche ci-contre, l’illustrateur utilise de nombreuses nuances de bleu pour transmettre la gravité de la situation.

Pour découvrir l’artiste, c’est par ici !

Malgré ses manques, j’ai bien aimé ce récit, il explique les grandes étapes de l’existence  de Boris Vian même si je connaissais déjà un peu sa vie. L’artiste était très occupé, nous le comprenons bien. La bande dessinée est très facile à lire et compréhensible. C’est une bonne entrée en matière pour connaître les grandes lignes de la vie de l’auteur. Si vous voulez découvrir l’artiste, voir à quel point il avait une vie mouvementée et comment il en a profité, je vous invite à découvrir cette bande dessinée. Personnellement je lui attribue la note de quatre étoiles. J’enlève une étoile puisque les auteurs ne parlent pas assez de son enfance.

Bonne lecture à vous !

Cailleaux, Christian / Bourhis, Hervé. Piscine Molitor. Dupuis, 03/2020. 74 p. Aire Libre.

SECEMBER Ketty, 1ST2S1

La sauveuse du Palais des femmes

Source : https://www.livredepoche.com/livre/les-victorieuses-9782253934639

Vous connaissez peut-être Laetitia Colombani, une très grande écrivaine, actrice, scénariste et réalisatrice française née en 1976 à Bordeaux. Elle est connue pour ses romans La tresse, Les Victorieuses ou encore Le Cerf-volant. Dès sa parution, Les Victorieuses s’est classé dans les meilleures ventes. L’intrigue se développe autour du Palais de la Femme à Paris, dans le 11e arrondissement. L’idée d’écrire ce roman est venue à Laetitia Colombani quand elle est passée devant ce lieu. Elle a commencé à se renseigner, à recueillir des témoignages et autres informations pour écrire son récit. 

Quand les femmes s’entraident

Les Victorieuses nous raconte l’histoire de Solène, une avocate qui est en burn-out car Arthur Saint-Clair, l’un de ses clients, s’est suicidé après son audience. Elle n’arrive plus à aller travailler et tombe en dépression. Elle consulte alors un psychiatre qui lui propose de faire du bénévolat au lieu de prendre des médicaments. Elle devient bénévole pour les femmes qui ont été violées, qui sont battues ou celles qui vivent dans la pauvreté… aux Palais de la Femme. Pour Solène c’est une vraie thérapie. Au début, elle est accueillie par la directrice chaleureusement. Elle commence sa première permanence et ne se sent pas utile pour ces femmes. Seulement elle va se rendre compte que soutenir les femmes dans le besoin l’aide beaucoup et va prend conscience que c’est le métier la qu’elle veut faire

Dans son récit, Laetitia Colombani retourne dans le passé pour nous parler de Blanche Peyron, une femme de 53 ans atteinte d’une grave infection aux poumons mais qui veut accomplir sa mission « Soupe. Savon. Salut » pour venir en aide aux plus démunis. Blanche Peyron n’est pas n’importe qui. Ancienne mondaine, elle quitte tout pour s’engager au service des autres et entre à l’Armée du Salut. Elle est aussi et surtout la fondatrice de ce Palais de la femme en 1926 ! Le lien qui la relie à Solène est leur volonté commune d’aider les femmes. Blanche Peyron a vraiment existé et selon moi cela ajoute plus d’émotions au récit car c’est une femme qui a fait beaucoup pour ses semblables.

Palais de la femme en 2019. Source : Sortiraparis.com

J’ai beaucoup aimé ce roman ! Je l’ai lu très rapidement car il met en scène des personnes en difficulté et je trouve ça très bien que des femmes s’entraident, c’est émouvant. A un moment du récit, Cynthia, une des résidentes du Palais, se suicide car elle souffre trop et se dit qu’elle ne sert à rien. J’ai trouvé ce passage très touchant car beaucoup de femmes se rabaissent et Laetitia Colombani aborde un sujet d’actualité. En effet beaucoup de femmes se sous-estiment tout le temps et je pense que c’est tout à fait vrai car je connais plein de monde dans ce cas. J’ai beaucoup aimé le personnage de Solène car elle aide beaucoup de personnes même si elle est elle-même au plus mal. Elle est très courageuse, je trouve qu’elle parvient à donner beaucoup de force aux résidentes du Palais qui ont un passé très douloureux. Je trouve le style d’écriture de Laetitia Colombani fluide et intéressant et j’ai apprécié le retour vers le passé avec Blanche Peyron. C’est très intéressant car on veut toujours connaître la suite, on n’arrive pas à s’arrêter de lire. Je vous conseille fortement de lire cette histoire, si vous êtes une femme et surtout si vous êtes un homme, pour mieux comprendre ce que les femmes peuvent vivre. Son récit est basé sur des histoires vraies. L’auteure s’est appuyée sur des témoignages et anecdotes pour alimenter son livre, notamment ceux de Blanche Peyron. Je trouve cela fantastique que Laetitia Colombani ait parlé de Blanche Peyron car c’est une personne importante dans l’histoire des femmes. 

Ce roman nous apporte beaucoup d’émotions. Ce n’est pas facile de se battre pour les femmes, et ce encore actuellement. Il y a encore trop d’inégalités. Si on met une jupe on nous insulte, si on est ronde on se fait critiquer, alors que pour les hommes ce n’est pas le cas – et ce ne sont que deux exemples ! Je pense que de nombreuses femmes n’ont pas assez confiance en elles et ne sont pas rassurées, même s’il commence à y avoir des petits changements. Je trouve que c’est injuste et je pense que beaucoup de mes semblables ne sont pas assez solidaires, elles se critiquent beaucoup trop elles-mêmes. Pour cela le roman de Laetitia Colombani est salutaire ; il est utile pour les femmes, pour qu’elles se sentent mieux, physiquement ou moralement. Qu’elles aient confiance en elles et qu’elles se donnent une seconde chance dans leur vie.

Pour ces raisons je mets cinq étoiles à ce roman. Je vous le recommande fortement !  

 

Colombani, Laëtitia. Les victorieuses. Librairie Générale Française, 05/2020. 233 p. Le Livre de poche, 35741. ISBN 978-2-253-93463-9

Sarah VERIN, 1ST2S2

Une enquête minutieuse

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Dora_Bruder

Dora Bruder est un roman à la fois biographique et autobiographique de Patrick Modiano. Ce dernier en est l’auteur mais également le narrateur. Cette œuvre est présentée comme une enquête où l’écrivain va s’impliquer pour retrouver les traces de Dora Bruder, une parisienne de confession juive disparue pendant l’hiver 1941. Pourquoi fait-il ce travail d’investigation? Tout simplement car il se reconnait dans  l’histoire de cette jeune femme ! 

Dora Bruder raconte ainsi l’histoire de Patrick Modiano qui, un peu plus de 20 ans après la disparition d’une jeune fille de 15 ans, lit dans Paris-Soir, un ancien journal de 1941, l’avis de recherche concernant cette dernière : « ON RECHERCHE une jeune fille, Dora Bruder, 15 ans, 1 m. 55, visage ovale, yeux gris marron, manteau sport gris, pull-over bordeaux, jupe et chapeau bleu marine, chaussures sport marron. Adresser toutes indications à M. et Mme Bruder. 41, boulevard Orano, Paris. ». Suite à cette découverte

L’avis de recherche de 1941 qui a déclenché l’enquête de Modiano Source: https://lereseaumodiano.blogspot.com/2015/06/une-promenade-dora-bruder-inauguree.html

Modiano essaie de trouver des informations sur l’adolescente en cherchant dans les archives, en visitant le quartier où elle habitait au 41,boulevard Orano près de la porte de Clignancourt ou encore en parlant avec des témoins. Tout au long de ce récit le narrateur retrace minutieusement l’histoire de Dora,  détails après détails. Il finit par retrouver les traces de de ses parents, Ernest et Cécile Bruder, tous deux morts à Auschwitz. Cependant l’auteur n’a pas encore les réponses à toutes les questions qu’il se pose mais grâce à son histoire personnelle il va en déduire les réponses manquantes. Et si Dora Bruder était également morte à Auschwitz comme ses parents ?

Un mélange qui vire au flou

Je n’ai pas apprécié ce roman car je trouve qu’il est ennuyant et difficile à comprendre. En effet, on a du mal à se repérer dans l’espace et dans le temps. Prenons l’exemple du début du roman. Dès les premières pages Patrick Modiano nous « bombarde » en quelque sorte de dates, de lieux et d’événements « Clignancourt » , « hiver 1965 » , « Ornano 49-20 » , « rue Championnet », «41 boulevard Ornano » ce qui va directement nous donner du mal à assimiler autant d’informations en si peu de temps et va impacter la compréhension du récit.
Ensuite je n’ai pas apprécié le lien entre l’auteur et Dora Bruder car, selon moi, ce récit n’aurait dû être consacré qu’à l’histoire de Dora et non pas à celle de l’auteur. Tout au long de ce roman le narrateur se reconnait à travers l’histoire de cette jeune fille et cherche minutieusement des indices pour trouver ce qui lui est arrivé. Comme Patrick Modiano ne parvient pas à retracer totalement l’histoire de Dora pendant l’Occupation, il va mélanger son histoire à la sienne ce qui va créer le doute et le flou. En fin de compte, on ne sait toujours pas exactement ce qui est arrivé à Dora, même si on suppose que certaines hypothèses évoquées par l’écrivain soient probables. Je ne vous conseille donc pas ce récit trop complexe et trop flou à mon goût car vous ne connaitrez jamais réellement la vérité et je pense qu’il aurait été mieux si Modiano s’était concentré uniquement sur l’histoire de cette jeune fille.

Bonne lecture à vous !

Modiano, Patrick. Dora bruder. Belin / Gallimard, 05/2020. 207 p. Classicolycée, 169. ISBN 979-10-358-1018-4

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Libre comme l’air…

 

Source : https://livre.fnac.com/a9007320/Le-vol-du-corbeau-L-integrale-Tome-0-Le-vol-du-corbeau-L-integrale-Le-vol-du-corbeau-L-integrale-definitive-Jean-Pierre-Gibrat

Le vol du corbeau est une bande dessinée réalisée par Jean-Pierre Gibrat qui en est à la fois le dessinateur le scénariste. Il est donc ce que l’on appelle un auteur complet. Pour cette œuvre, Jean-Pierre Gibrat a obtenu le prix du dessin au festival international de la bande dessinée d’Angoulême en 2006 ! Un prix que je trouve parfaitement mérité vue la qualité des albums ! J’ai lu cette bande dessinée dans sa version intégrale qui regroupe les deux tomes initiales. Cela est pratique car nous ne somme pas coupés dans l’histoire d’autant plus qu’on a envie de savoir ce qui va suivre.

Concernant l’histoire on se retrouve au cœur de la Seconde Guerre mondiale et plus précisément sous l’occupation allemande à Paris. Nous allons suivre la vie éprouvante de Jeanne, une jeune résistante communiste qui vient de se faire arrêter par la police française. Elle a été dénoncée dans une lettre anonyme pour détention d’armes à son domicile. Elle sera très vite rejoint dans sa cellule par un voleur prénommé François avec lequel elle va s’évader. D’ailleurs, elle ne le quittera plus et commencera alors sa grande aventure pour retrouver son ami Julien qui fait également partie de la résistance. La plupart de son temps Jeanne se cache pour éviter les autorités allemandes. Sans ses papiers elle risque de se refaire arrêter et directement emmener par la Gestapo !

Une découverte surprenante

Durant toute cette aventure Jeanne et François auront des différents qui vont parfois les inciter à se séparer car ils ont tous deux un très gros caractère. On peut même dire dire qu’ils sont assez têtus ! Au début du récit ils vont se disputer pour des futilités qui pousseront François à partir… mais comme il ne change pas ses habitudes, en très bon voleur qu’il est, il lui dérobe son portefeuille ! Cependant, ce qu’il va trouver à l’intérieur le poussera à revenir sur ces pas… De quoi s’agit-il ? A vous de le découvrir en lisant Le vol du corbeau.

On en redemande

Paris sous l’occupation allemandes. Source : https://www.revuedesdeuxmondes.fr/wp-content/uploads/2017/06/Image20-1024×662.jpg

J’ai beaucoup aimé lire cette bande dessinée, je trouve qu’elle nous explique de façon assez délicate cette période historique remplie d’horreur et de violence qu’était l’Occupation. Ce n’était pas une période facile à vivre et pourtant l’auteur nous la fait découvrir dans une atmosphère particulière, celle du « Paris des amoureux ».

En effet, les couleurs que Jean-Pierre Gibrat utilise pour ses planches nous font penser à la délicatesse et à l’amour que renvoie la capitale et plus précisément quand nos deux personnages sont amenés à se rendre sur les toits de Paris. Une vue en plongée qui rend cette histoire encore plus incroyable. Que  ce soit Paris la nuit quand tout est éclairé ou encore en pleine journée avec ces merveilleux paysages urbains, les dessins nous transportent. Pour ce qui est du récit on se retrouve dans une histoire de plus en plus palpitante. Les événements s’enchainent et s’accélèrent au fil du temps, c’est pourquoi on est tout de suite entrainé dans cette aventure. Je trouve que l’on peut même s’attacher à Jeanne, on a de la compassion pour tout ce qui lui arrive, notamment les attouchements. Cela m’a même un peu choqué puisque la scène est aussi bien détaillée à l’écrit qu’à l’image et je n’avais jamais vu ça auparavant dans une bande dessinée. Mais Jeanne est tout de même une femme forte avec, comme je l’ai déjà dis, un très fort caractère, qui va continuer à se battre jusqu’au bout pour retrouver son ami. Elle ne lâche rien, elle n’est pas du genre à abandonner à la moindre difficulté qu’elle rencontre. C’est d’ailleurs rare de voir une femme aussi sur d’elle dans des livres sur la guerre. Sa détermination lui coûtera tout de même la perte d’un être cher à son cœur.

Les toits de Paris

Sur les toits de Paris ! Source : https://www.bedetheque.com/serie-4135-BD-Vol-du-corbeau.html

Je vous recommande de lire cette bande dessinée si vous êtes un fan d’histoire ou juste si vous voulez en apprendre un peu plus sur l’Occupation allemande, comment se sont déroulées les rafles et les raisons qui ont poussé les allemands à emmener des gens innocents dans des camps ou en prison. C’est une histoire remplie d’adrénaline, on a même envie qu’elle ne s’arrête pas, qu’il y ait une suite. Je vous laisse découvrir comment va se terminer le périple de Jeanne au cœur de Paris occupée, je ne vous en dis pas plus…

J’accorde à cette bande dessinée une note de quatre étoiles, notamment pour tout l’amour qui se dégage des personnages qu’elle met en scène !

Bonne lecture a vous !

Maupassant, Guy de. La parure et autres nouvelles à chute . Hatier, 09/ ...

Gibrat. Le vol du corbeau. Dupuis, 30/10/2015. 118 p. Aire Libre. ISBN 978-2-8001-5781-8

Laure WESTFALEWSKI – MISSAYE, 1èreST2S1