des mots démo démocratie

Objectifs :
  • CO : écouter une chanson de Christian Olivier, chanteur des Têtes Raides, groupe aux chansons souvent poétiques et sociales,  en cliquant sur écouter des mots crament aussi
  • Culture française : expliquer « place de la République », « les droits de l’homme », « à Nation ou Barbès », « de Gavroche à Jaurès », « les cloches qui sonnent », « des fleurs qui piquent » (penser au décret de 1792 : Le sceau de l’État porterait pour type la France sous les traits d’une femme vêtue à l’antique, debout, tenant de la main droite une pique surmontée du bonnet phrygien ou bonnet de la Liberté)
  • PO : 1) s’interroger sur la place de la démocratie dans le pays où l’on se trouve et dans le monde / donner une définition d’un pays où se  vivrait VRAIMENT la démocratique / quel est le message de cette chanson ? 2) trouver des mots formés à partir de dêmos et de kratos et faire des liens entre ces mots et la démocratie (démagogie, bureaucratie..) , trouver différentes façons d’écrire « démocramotie »
 [La Marianne de Léopold Morice, place de la République, transformée en autel, janvier 2016 Photo Edouard Caupeil pour Libération]
Les néons illuminent une mauvaise mine
J’ai cru voir passé un brin de liberté
Tu m’as dit j’te le donne
Mais faut pas qu’tu t’étonnes
Y’aura des fleurs qui piquent
Place de la République
Démo, démocratie
Démo, démocramotie
Démo, démocratie
Démo, démocramotie
Les écrans qui s’animent
Animent nos déprimes
Ce brin de liberté je crois j’en ai rêvé
Tu m’as dit c’est tout comme
J’te fais les droits de l’homme
A Nation ou Barbès
De Gavroche à Jaurès
Quand d’un coup de crayonOn a biffer vos noms
Ça m’a fendu le pique
L’as de la républiqueDémo, démocratie
Démo, démocramotie
Démo, démocratie
Démo, démocramotieTu m’as dit le temps passe
Elle a fendu la glace
Jusqu’au bord de nos lits
La haine a fait son nid
Tout ça n’a pas de sens
Quelque fois quand j’y pense
J’aurai frôler la vie à tant dire merci
Jusqu’au jour qui se lève
Quand sonnera la trêve
Si je revois passer ce brin de liberté
De l’hiver à l’automne
Dans les cloches qui sonnent
Et les fleurs qui piquent
Place de la république

Démo, démocratie
Démo, démocramotie
Démo, démocratie
Démo, démocramotie

Pour aller plus loin : comprendre le contexte et le sens du discours de Victor Hugo, le 4 septembre 1870

« Les paroles me manquent pour dire à quel point m’émeut l’inexprimable accueil que me fait le généreux peuple de Paris.
Citoyens, j’avais dit : Le jour où la république rentrera, je rentrerai. Me voici.
Deux grandes choses m’appellent. La première, la république. La seconde, le danger.
Je viens ici faire mon devoir.
Quel est mon devoir ?
C’est le vôtre, c’est celui de tous.
Défendre Paris, garder Paris.

Sauver Paris, c’est plus que sauver la France, c’est sauver le monde.
Paris est le centre même de l’humanité. Paris est la ville sacrée.
Qui attaque Paris attaque en masse tout le genre humain.

Paris est la capitale de la civilisation, qui n’est ni un royaume, ni un empire, et qui est le genre humain tout entier dans son passé et dans son avenir. Et savez-vous pourquoi Paris est la ville de la civilisation ? C’est parce que Paris est la ville de la révolution.

Qu’une telle ville, qu’un tel chef-lieu, qu’un tel foyer de lumière, qu’un tel centre des esprits, des cœurs et des âmes, qu’un tel cerveau de la pensée universelle puisse être violé, brisé, pris d’assaut, par qui ? par une invasion sauvage ? cela ne se peut. Cela ne sera pas. Jamais, jamais, jamais !

Citoyens, Paris triomphera, parce qu’il représente l’idée humaine et parce qu’il représente l’instinct populaire.
L’instinct du peuple est toujours d’accord avec l’idéal de la civilisation.
Paris triomphera, mais à une condition : c’est que vous, moi, nous tous qui sommes ici, nous ne serons qu’une seule âme ; c’est que nous ne serons qu’un seul soldat et un seul citoyen, un seul citoyen pour aimer Paris, un seul soldat pour le défendre.

A cette condition, d’une part la république une, d’autre part le peuple unanime, Paris triomphera.
Quant à moi, je vous remercie de vos acclamations mais je les rapporte toutes à cette grande angoisse qui remue toutes les entrailles, la patrie en danger.

Je ne vous demande qu’une chose, l’union !
Par l’union, vous vaincrez.

Étouffez toutes les haines, éloignez tous les ressentiments, soyez unis, vous serez invincibles.
Serrons-nous tous autour de la république en face de l’invasion, et soyons frères. Nous vaincrons.
C’est par la fraternité qu’on sauve la liberté. »