Le monde entier est une chanson d’élève

Pour me dire au revoir, Ata, mon lycéen musicien de Terminale, m’offre ce nouveau morceau rap-Hip Hop : écouter  » Hesap  » de Ata

L’élève qui s’élève en créant et partageant, ici sa musique, quel plus beau moment pour un enseignant ?

Paroles turques :

biraz c?v?k biraz ciddi çok da kasmad?k umrumuzda da de?il zaten t?k.

Provakatorler olaylari yaratirken,
Bu genclerin sorunlari patlar iken,
Soluklari tukenirken, develer telal..
Pireler berber iken. (×2)

Hesabin artik odenmesi gerekir.
Isiginin artik sonme vaktidir.
Yar??? birinin bitirmesi lazimken,
Bana biraz sabir gereklidir.

Kumbaralardan dolup tasan paralar,
Masadan kalkar sirf seni yaralar.
Kalbime gelip kapattigin yaralar,
Belki de benim gozum gibi karalar..

Kanimi cekiyor anla
Kalbime dustugun anda
Sesimi kesemiyorlar
Kafami celemiyorlar

Gozume baktigin her an
Nefesim kesiliyor bak
Kafami bozuyor artik
Duslerin etrafi sardi(×2)

Provakatorler olaylari yaratirken,
Bu genclerin sorunlari patlar iken,
Soluklari tukenirken, develer telal..
Pireler berber iken. (×2)

Hesabin artik odenmesi gerekir.
Isiginin artik sonme vaktidir.
Yar??? birinin bitirmesi lazimken,
Bana biraz sabir gereklidir.

Kumbaralardan dolup tasan paralar,
Masadan kalkar sirf seni yaralar.
Kalbime gelip kapattigin yaralar,
Belki de benim gozum gibi karalar..

Verilecek hesaplar çok,
Soyleyecek sozum hiç yok
Verilecek hesaplar çok,
Soyleyecek sozum hiç yok

Les paroles en français : payer la note

c'est un peu lâche, un peu sérieux, et je ne m'attends pas à ce qu'il en soit ainsi.

Alors que les provocateurs créent des événements,
Alors que les problèmes de ces jeunes sont viciés,
Respirer . ..
Alors que les puces sont des barbiers. (X 2)

Votre compte doit être payé maintenant.
La lumière est maintenant le temps de la fin.
Alors que la course est censée finir,
J'ai besoin de patience.

Rempli d'argent,
Cela vous enlèvera de la table et vous blessera.
Si vous entrez et mourez,
Peut-être que c'est comme mes yeux.

Comprendre le sens
Mon cœur est 
Ils ne peuvent pas couper ma voix
Ils ne sont pas dans des cafés

Chaque fois que vous regardez le spectacle
Regarde à bout de souffle
Je me casse la tête maintenant
Les gouttes étaient des sardines (× 2)

Les comptes sont à donner,
Il n'y a pas de semelle à garder

Débuter la lecture de Jules Verne par une nouvelle fantastiquement simple

Objectifs :

  • culturel : découvrir Jules Verne, un auteur connu et repris mais, paradoxalement, peu lu. Virtuose de la langue, il aime s’amuser avec les mots pour faire voyager le lecteur dans un monde étrange et inconnu
  • CE : lire une nouvelle fantastique : Frritt-Flacc
  • Lexique / PE : relever dans la nouvelle les mots inventés par l’habile auteur en suivant ces deux consignes 1) rédigez, à votre tour,  un petit texte narratif mystérieux et insolite où apparaissent au moins cinq de ces mots   (volsinien / verliche / balanze / kertse / felzane / crimmérien / fretzer …) 2) donnez une définition précise de chacun de ces mots en tenant compte de la phrase de Jules Verne
  • PO : s’exprimer sur l’identité, la personnalité, le double dans le fantastique (œuvres littéraires, picturales ou cinématographiques) et dans le monde réel

La lecture de cette nouvelle fantastique est simple, contrairement à la plupart des romans de Jules Verne dont la langue et le lexique peuvent rebuter les jeunes lecteurs et les apprenants en FLE.

Les illustrations originales par George Roux, en 1886, peuvent être un point de départ ou au contraire, après lecture, prétexte d’oralisation et d’appropriation.

Identité nationale

Objectifs :

  • culturel : comprendre l’Occupation durant la 2ème guerre mondiale, Résistance et Collaboration
  • lecture d’image : l’affiche rouge
  • CE : Missak, l’enfant de l’affiche rouge, un livre de Didier Daeninckx
  • PO : s’exprimer sur la définition d’identité, sur sa propre identité, sur l’étranger

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=HKsyAAn-YTA[/youtube]

Identité nationale, Bernard Lavilliers
Des lois-encore des lois, pour blanchir les puissants, qui n’ont même plus de classe qui sont de vrais faisans
Des interdits partout t’es pas assez mature pour savoir si tu peux, fumer dans la nature,
insulter la police ou bien le président, écrire ce que tu veux chanter ce que tu sens,
Y a des senseurs partout mentalité de flics
Ou bien des courtisans rampants dans la milice.

Y’en a marre. Y’en a marre. Y’en a marre.
On est tombé bien bas, bien plus bas que tu crois.
Y’en a marre. Y’en a marre. Y’en a marre.
On est tombé bien bas, bien plus bas que tu crois.

On se croirait revenu à Vichy chez Pétain, là où les étrangers les juifs- les arméniens
Étaient placardés là sur cette affiche rouge, là où monsieur Bousquet disait « personne ne bouge »
Ils vont dans ton passé citoyen anonyme, fouiller dans ton casier judiciaire, et ça rime , voir si t’es bon français, si t’as de bon réflexes patibulaires- mais presque.

Y’en a marre. Y’en a marre. Y’en a marre.
On est tombé bien bas, bien plus bas que tu crois.
Y’en a marre. Y’en a marre. Y’en a marre.
On est tombé bien bas, bien plus bas que tu crois.

Alors que le crédit t’encercle, t’infantilise, que les banquiers joue avec la banquise.
Que tes amis d’enfance redeviennent étrangers, t’as peut être quand même des questions à poser
La nuit sur internet partage tes insomnies et des flics des rois, tu deviens repérable sur ton adresse IP
t’es cerné en croyant que t’es libre.
Le blues

Y’en a marre. Y’en a marre. Y’en a marre.
On est tombé bien bas, bien plus bas que tu crois.
Y’en a marre. Y’en a marre. Y’en a marre.
On est tombé bien bas, bien plus bas que tu crois.

Y’a les petits marquis qui te prennent pour un con, avec une arrogance du temps de Napoléon,
qui frime avec tes sous dans des cours d’opérettes,.
Mais quand est-ce qu’on les vire ?
Quand est-ce qu’on les jette ?

Mon général

Objectifs :

  • culturel / histoire de France : 2ème guerre mondiale, la Résistance, le Débarquement, le soldat inconnu, l’hymne national, le Général De Gaulle, Jeanne d’Arc
  • PO / éthique : Mon Général, chanson écrite par Léo Ferré en 1947, censurée jusqu’en 1961, sortie sur un album seulement en 2001. Le droit d’expression dans une démocratie ? L’humour et l’ironie pour dépasser l’intolérance et les ornières ?
  • CO : vidéo et paroles de la chanson

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=AGYgM6PJAgg[/youtube]

Je vous écris du Paradis
Où j’ trouve qu’ la Terre, c’est très joli
Puisque c’est vrai, faut bien qu’ j’ le dise
Je vais vous mettre mon cœur à nu
J’ suis p’t-êt’ un soldat inconnu
Mais la place était déjà prise
Alors, comme j’avais un copain
J’ crois que c’était un Américain
Il m’a fait monter à l’anglaise
L’ bon Dieu qui r’connaît pas l’ dollar
Si j’ les ai eus, c’est un hasard
J’ leur ai chanté la Marseillaise

Mon Général, j’ai souvenance
D’une pitié qui venait d’ la France
Paraît qu’il faut plus en parler
Y en a qu’ ça gêne aux entournures
Je me souviens des « manucures »
Je n’ai plus de mains, j’ peux rien prouver
Mais y a une chose que j’ peux vous dire
Paraît qu’on veut vous faire élire
C’est vrai sans blague, c’est enfantin
Ils savent pas que les vacheries d’ la gloire
C’est qu’au milieu d’une page d’histoire
Il faut savoir passer la main

Je me souviens du p’tittrot
D’ la gare du Nord, de votre photo
Que je portais comme une relique
Mon Général, c’est p’t-êt’ idiot
Mais je ne sais plus trouver les mots
C’était p’t-êt’ quelque chose d’héroïque
Ah oui, c’est ça, ils m’ont emmené
J’ crois bien que j’avais les poings liés
Au fond, qu’est-ce que ça peut vous faire?
Pensez qu’ils voulaient me faire causer
Comme j’avais rien à leur donner
Ils m’ont mis l’ cœur en bandoulière

Mon Général, j’ai souvenance
De mes prisons hors de la France
Vous étiez loin, vous ne saviez pas
On s’ fait à tout, même au tragique
J’ai toujours eu le sens épique
Mais pas pour ces sortes de galas
Si d’aventure, j’ viens à Paname
Y faudra rien dire à vot’ dame
J’ vous sortirai incognito
J’ vous emmènerai dans mes domaines
J’ vous demande pardon d’ vous faire d’ la peine
J’aurai pas la gueule d’un héros

Je me souviens du matin clair
Y avait même pas un reporter
J’en ai encore la chair de poule
C’était un hôtel si parfait
Qu’ les clients, y ressortaient jamais
Une vraie station, une vraie Bourboule
Je me souviens, mais à quoi bon?
C’était pour moi ma seule passion
J’aimais les chiens, Dieu me le pardonne
J’en ai vu un qui m’a souri
J’y suis allé, puis j’ai compris
Ils l’avaient dressé comme un homme

Mon Général, j’ai souvenance
Que vous avez sauvé la France
C’est Jeanne d’Arc qui me l’a dit
C’est une femme qu’avait de la technique
Malgré sa fin peu catholique
Vous aviez les mêmes soucis
Et puisqu’il faut, sur cette Terre,
Que chacun passe solitaire
Vous avez le droit de rêver
Mon Général pour vos vacances
J’ vous raconterai l’Histoire de France
Des fois que vous comprendriez

Une demi-heure à la médiathèque

La médiathèque de votre lycée est vide ? Faites-la vivre en proposant aux élèves de l’habiter chaque semaine une demi-heure !

Association pour le développement des documents numériques en bibliothèques

Pour une fiche pédagogique sur ce projet cliquer ici : projet 2017 18 mediatheque pédagogiqueprojet-2017-18-mediatheque-pédagogique

«Tout le monde est courtisan…» ou les Fables de la vie, vraiment ?

Contrairement à Erik Orsenna, Jean de La Fontaine est sans concession à l’égard d’un univers de courtisans où les magnificences du palais, quel qu’il soit,  sont plus rebutantes … qu’un charnier.

Objectifs :

  • littéraire : découvrir a) le fameux auteur des Fables,  Jean de La fontaine,  autrement b) un auteur contemporain, E. Orsenna, écrivain et diplomate, donc courtisan !
  • vocabulaire : du pouvoir ( monarque, député, vassal, maître …) de la relation sociale (flatter, s’excuser, plaire…)
  • CE : lire un article de journal ou cet article de La Croix
  • CO / EO (l’argumentation) : regarder une vidéo et donner son avis sur la déclaration d’Orsenna « Tout le monde est courtisan… »
  • lire une Fable, la Cour du Lion, où La Fontaine critiquant les comportements écœurants et les attitudes répugnantes des courtisans donne avec mépris et humour des leçons d’hypocrisie !

La Cour du Lion

Sa Majesté Lionne un jour voulut connaître
De quelles nations le Ciel l’avait fait maître.
Il manda donc par députés
Ses vassaux de toute nature,
Envoyant de tous les côtés
Une circulaire écriture,
Avec son sceau. L’écrit portait
Qu’un mois durant le Roi tiendrait
Cour plénière, dont l’ouverture
Devait être un fort grand festin,
Suivi des tours de Fagotin.
Par ce trait de magnificence
Le Prince à ses sujets étalait sa puissance.
En son Louvre il les invita.
Quel Louvre ! Un vrai charnier, dont l’odeur se porta
D’abord au nez des gens. L’Ours boucha sa narine :
Il se fût bien passé de faire cette mine,
Sa grimace déplut. Le Monarque irrité
L’envoya chez Pluton faire le dégoûté.
Le Singe approuva fort cette sévérité,
Et flatteur excessif il loua la colère
Et la griffe du Prince, et l’antre, et cette odeur :
Il n’était ambre, il n’était fleur,
Qui ne fût ail au prix. Sa sotte flatterie
Eut un mauvais succès, et fut encore punie.
Ce Monseigneur du Lion-là
Fut parent de Caligula.
Le Renard étant proche : Or çà, lui dit le Sire,
Que sens-tu ? Dis-le-moi : parle sans déguiser.
L’autre aussitôt de s’excuser,
Alléguant un grand rhume : il ne pouvait que dire
Sans odorat ; bref, il s’en tire.
Ceci vous sert d’enseignement :
Ne soyez à la cour, si vous voulez y plaire,
Ni fade adulateur, ni parleur trop sincère,
Et tâchez quelquefois de répondre en Normand.

Jean de La Fontaine. Livre VII

A l’enfant

Objectifs :

  • culturel : découvrir un chanteur de qualité, Valérian Renault,  et son album Laisse Couler, primé de l’Académie Charles Cros., où l’enfance tient une place rare
  • CO : comprendre les paroles touchantes de ce beau texte, « Je te dédie ma chanson. Pour te dire que j’en viens, Qu’on en sort « .
  • PO / Argumentation : « Comment se fait-il que les enfants étant si intelligents, la plupart des hommes soient bêtes ? Cela doit tenir à l’éducation. » Alexandre Dumas, fils. Réfléchir sur cette citation et la lier à la chanson.
  • professionnel : s’interroger sur la place de l’enfant dans notre métier, notre attitude, notre regard et nos gestes d’enseignant.
A l’enfant, de V. Renault :
Je chante pour les chenilles
– Larves que la honte habille –
Qui tristement se tortillent
Au fond du temps lourd et long.
Je veux que mes vers consolent
Jusque dans les cours d’école
Le ver dont ceux qui rigolent
Ne seront jamais papillons.
Toi qui depuis ta naissance
Comptes les jours en silence,
Pour qui l’enfer est l’enfance,
Je te dédie ma chanson.
Pour te dire que j’en viens,
Qu’on en sort,
Que c’est rien,
Que l’avenir est jamais loin.
Que l’avenir est jamais loin.Toi, le trop gros, le trop mince,
Que ta différence évince,
Sache que les plus beaux princes
Sont ceux qui furent crapauds.

Petite fille vilaine,
Chaque goutte de ta peine
Fait l’essence de la reine

Que tu deviendras bientôt.

À tous ceux que l’on tabasse ;
Gamins du fond de la classe,
N’ayez crainte le temps passe.
Passe le temps et les maux.

Refrain

Enfant fais tes armes.
De temps et de larmes
Se trempe une lame.

Je sais que la route est dure
Mais si cela te rassure,
Dis-toi que plus elle dure
Plus belle sera sa fin.

Lors, si tu en es capable,
Prends pitié du pauvre diable,
Ce bourreau des bacs à sable
– petit roi des petits riens –

Car pendant que fanfaronne
Le coq à la cour des connes,
Toi, lentement tu façonnes
Le lion qui naîtra demain.

Écouter sur Deezer  : à l’enfant

des mots démo démocratie

Objectifs :
  • CO : écouter une chanson de Christian Olivier, chanteur des Têtes Raides, groupe aux chansons souvent poétiques et sociales,  en cliquant sur écouter des mots crament aussi
  • Culture française : expliquer « place de la République », « les droits de l’homme », « à Nation ou Barbès », « de Gavroche à Jaurès », « les cloches qui sonnent », « des fleurs qui piquent » (penser au décret de 1792 : Le sceau de l’État porterait pour type la France sous les traits d’une femme vêtue à l’antique, debout, tenant de la main droite une pique surmontée du bonnet phrygien ou bonnet de la Liberté)
  • PO : 1) s’interroger sur la place de la démocratie dans le pays où l’on se trouve et dans le monde / donner une définition d’un pays où se  vivrait VRAIMENT la démocratique / quel est le message de cette chanson ? 2) trouver des mots formés à partir de dêmos et de kratos et faire des liens entre ces mots et la démocratie (démagogie, bureaucratie..) , trouver différentes façons d’écrire « démocramotie »
 [La Marianne de Léopold Morice, place de la République, transformée en autel, janvier 2016 Photo Edouard Caupeil pour Libération]
Les néons illuminent une mauvaise mine
J’ai cru voir passé un brin de liberté
Tu m’as dit j’te le donne
Mais faut pas qu’tu t’étonnes
Y’aura des fleurs qui piquent
Place de la République
Démo, démocratie
Démo, démocramotie
Démo, démocratie
Démo, démocramotie
Les écrans qui s’animent
Animent nos déprimes
Ce brin de liberté je crois j’en ai rêvé
Tu m’as dit c’est tout comme
J’te fais les droits de l’homme
A Nation ou Barbès
De Gavroche à Jaurès
Quand d’un coup de crayonOn a biffer vos noms
Ça m’a fendu le pique
L’as de la républiqueDémo, démocratie
Démo, démocramotie
Démo, démocratie
Démo, démocramotieTu m’as dit le temps passe
Elle a fendu la glace
Jusqu’au bord de nos lits
La haine a fait son nid
Tout ça n’a pas de sens
Quelque fois quand j’y pense
J’aurai frôler la vie à tant dire merci
Jusqu’au jour qui se lève
Quand sonnera la trêve
Si je revois passer ce brin de liberté
De l’hiver à l’automne
Dans les cloches qui sonnent
Et les fleurs qui piquent
Place de la république

Démo, démocratie
Démo, démocramotie
Démo, démocratie
Démo, démocramotie

Pour aller plus loin : comprendre le contexte et le sens du discours de Victor Hugo, le 4 septembre 1870

« Les paroles me manquent pour dire à quel point m’émeut l’inexprimable accueil que me fait le généreux peuple de Paris.
Citoyens, j’avais dit : Le jour où la république rentrera, je rentrerai. Me voici.
Deux grandes choses m’appellent. La première, la république. La seconde, le danger.
Je viens ici faire mon devoir.
Quel est mon devoir ?
C’est le vôtre, c’est celui de tous.
Défendre Paris, garder Paris.

Sauver Paris, c’est plus que sauver la France, c’est sauver le monde.
Paris est le centre même de l’humanité. Paris est la ville sacrée.
Qui attaque Paris attaque en masse tout le genre humain.

Paris est la capitale de la civilisation, qui n’est ni un royaume, ni un empire, et qui est le genre humain tout entier dans son passé et dans son avenir. Et savez-vous pourquoi Paris est la ville de la civilisation ? C’est parce que Paris est la ville de la révolution.

Qu’une telle ville, qu’un tel chef-lieu, qu’un tel foyer de lumière, qu’un tel centre des esprits, des cœurs et des âmes, qu’un tel cerveau de la pensée universelle puisse être violé, brisé, pris d’assaut, par qui ? par une invasion sauvage ? cela ne se peut. Cela ne sera pas. Jamais, jamais, jamais !

Citoyens, Paris triomphera, parce qu’il représente l’idée humaine et parce qu’il représente l’instinct populaire.
L’instinct du peuple est toujours d’accord avec l’idéal de la civilisation.
Paris triomphera, mais à une condition : c’est que vous, moi, nous tous qui sommes ici, nous ne serons qu’une seule âme ; c’est que nous ne serons qu’un seul soldat et un seul citoyen, un seul citoyen pour aimer Paris, un seul soldat pour le défendre.

A cette condition, d’une part la république une, d’autre part le peuple unanime, Paris triomphera.
Quant à moi, je vous remercie de vos acclamations mais je les rapporte toutes à cette grande angoisse qui remue toutes les entrailles, la patrie en danger.

Je ne vous demande qu’une chose, l’union !
Par l’union, vous vaincrez.

Étouffez toutes les haines, éloignez tous les ressentiments, soyez unis, vous serez invincibles.
Serrons-nous tous autour de la république en face de l’invasion, et soyons frères. Nous vaincrons.
C’est par la fraternité qu’on sauve la liberté. »

L’art du portrait (1): « enseigner le français, c’est mon engagement, ma pensée humaniste de fraternité et de liberté »

Voici un article, issu du FDLM n°409, plein de peps où une professeur de FLE témoigne d’une vie consacrée au FLE, c’est-à-dire à la rencontre, à l’accueil et au don.

Objectifs :  (pour les enseignants ) à l’occasion de la semaine de la Francophonie, du 18 au 26 mars

  • lire un témoignage dynamique qui donne envie d’entrer en cours, de partager la langue, de transmettre un message d’ouverture à l’autre
  • réfléchir sur son parcours, son propre engagement, sur ses pratiques (Cf: photos de la page de droite)

(pour les étudiants)

  • CE : lire un article de presse FLE, qui désacralise l’enseignant par la découverte d’un exceptionnel parcours d’une vie consacrée à la transmission d’une langue et de ses valeurs
  • Lexique : 1) pays et nationalité : retrouver le parcours de Maria Luisa en la suivant pays par pays, année par année ( vie personnelle /  travail / diplômes- si séance en lien avec la rédaction d’un CV) / 2) les expressions idiomatiques (un vrai périple, tomber en amour, un travail de Don Quichotte, prendre du recul, pour de bon)
  • PE : s’interroger sur la place des langues à la manière de Maria Luisa, en complétant la phrase « Je parle en …, mais je …en … »

L’arroseur arrosé ou le piqueur piqué !

Activité pour fêter le 14 février ou au début du mois d’avril, mois consacré à Vénus, déesse de l’amour et du printemps.

Objectifs :

  • littérature : découvrir et comprendre une poésie de la Renaissance / comprendre la redécouverte à cette époque de l’art et de la littérature antique (Anacréon -VIème siècle  et Théocrite -IIIème siècle )
  • diction : réciter quelques quatrains choisis de la poésie (rythme, enjambements, ponctuation, liaison, diérèse et synérèse)
  • interdisciplinarité : étudier en parallèle un tableau de Lucas Cranach, artiste allemand qui a peint la rencontre douloureuse en 1531 et rechercher les topos (lieux communs repris par divers artistes à travers le temps et l’espace) , Cf. Picasso ci-dessus.

Le petit enfant Amour
Cueillait des fleurs à l’entour
D’une ruche, où les avettes
Font leurs petites logettes.

Comme il les allait cueillant,
Une avette sommeillant
Dans le fond d’une fleurette
Lui piqua la main douillette.

Sitôt que piqué se vit,
« Ah, je suis perdu ! » ce dit,
Et, s’en courant vers sa mère,
Lui montra sa plaie amère ;

« Ma mère, voyez ma main,
Ce disait Amour, tout plein
De pleurs, voyez quelle enflure
M’a fait une égratignure ! »

Alors Vénus se sourit
Et en le baisant le prit,
Puis sa main lui a soufflée
Pour guérir sa plaie enflée.

« Qui t’a, dis-moi, faux garçon,
Blessé de telle façon ?
Sont-ce mes Grâces riantes,
De leurs aiguilles poignantes ?

–Nenni, c’est un serpenteau,
Qui vole au printemps nouveau
Avecques deux ailerettes
Ça et là sur les fleurettes.

–Ah ! vraiment je le connois,
Dit Vénus ; les villageois
De la montagne d’Hymette
Le surnomment Mélissette.

Si doncques un animal
Si petit fait tant de mal,
Quand son alène époinçonne
La main de quelque personne,

Combien fais-tu de douleur,
Au prix de lui, dans le cœur
De celui en qui tu jettes
Tes amoureuses sagettes ? »

Pierre de RONSARD,  Odes1550-1552

Avoir « la Haine »

Objectifs :

  • Culturel : visionner des parties sélectionnées d’un film en noir et blanc respectant les règles de la tragédie classique concernant un sujet de société sur les banlieues, La Haine de Mathieu Kassovitz, à mettre en parallèle avec les actualités
  • littérature : respect ou non des règles de la tragédie classique référente (1) les trois unités -d’action, de lieu, de temps- 2) les règles de la bienséance – pas de scène violente- pas de langage familier- les personnages sont de dignes aristocrates, 3) attente anxieuse du dénouement, 4) spectacle douloureux du malheur vécu par les personnages, 5) lutte de l’homme contre son destin, 6) intrusion de récit qui raconte les événements (journaux télévisés ici) 7) Chez Racine, la haine triomphe dans le crime
  • CE / EO : lire et comprendre un texte d’actualité (bavure policière, droit, contrôle d’identité, banlieue, immigration…) et s’exprimer sur les difficultés, toujours égales 20 ans après, de faire respecter la loi par les policiers eux-mêmes au sein de « banlieues », zones de non-droit dans l’imaginaire collectif français

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=vEcr7Ao6FrA[/youtube]

Nuit plus calme à Aulnay-sous-Bois, des incidents dans d’autres villes de Seine-Saint-Denis

Sur Le Nouvel Observateur, 08/02/2017 : Théo veut empêcher la Haine à Aulnay-sous-Bois

Théo, victime d’un viol présumé lors d’une arrestation brutale, a appelé les jeunes de son quartier à ne « pas faire la guerre » et à « rester unis ».

Pour la première fois depuis samedi, la nuit a été « globalement » calme à Aulnay-sous-Bois, mais des incidents ont eu lieu dans plusieurs communes de Seine-Saint-Denis, où 17 personnes ont été interpellées.

François Hollande s’est rendu mardi 7 février au chevet de Théo, victime d’un viol présumé lors d’une arrestation brutale jeudi, à l’hôpital d’Aulnay-sous-Bois.

Le chef de l’Etat, resté une demi-heure avec le jeune homme de 22 ans et plusieurs membres de sa famille, a expliqué qu’il entendait par sa présence « souligner combien » Théo, un « jeune qui avait toujours été connu pour [son] comportement exemplaire », « avait réagi avec dignité et avec responsabilité après ce qui lui est arrivé ».

D’une voix fatiguée, Théo a exhorté les jeunes à ne « pas faire la guerre » et à « rester unis », affirmant avoir « confiance en la justice ».

« Ma ville, vous savez que je vous aime beaucoup. J’aimerais bien la retrouver comme je l’ai laissée, s’il vous plaît les gars. Donc les gars, stop à la guerre », a-t-il ajouté.

Dans une allusion aux violences qui se sont produites les trois nuits précédentes dans la cité des 3.000, où des policiers menacés ont procédé à des tirs de sommation à balles réelles, il a dit vouloir retrouver sa ville « comme il l’avait laissée ».

« Il est démoli »

17 jeunes seront présentés mercredi à la justice, parmi lesquels onze mineurs, pour la plupart soupçonnés d’avoir préparé des attaques contre les forces de l’ordre lors de ces échauffourées.

Selon le récit de Théo, qui a fait état de « coups », de crachats et d’insultes lors de son interpellation, un des fonctionnaires lui a « enfoncé volontairement » une matraque dans les fesses. Dimanche, un des policiers, âgé de 27 ans, a été mis en examen pour viol et ses trois collègues de 24, 28 et 35 ans pour violences volontaires en réunion. Les quatre hommes ont été suspendus.

Le Premier ministre, Bernard Cazeneuve, a réclamé mardi « la plus grande fermeté » quand « il y a des manquements graves » des forces de l’ordre.

Selon son avocat Eric Dupont-Moretti, le jeune homme « va très mal, comme un gamin qui a été violé ».

« Physiquement, il y a des dégâts qui sont considérables : il porte une poche, on ne sait pas si c’est définitif ou provisoire. Le colon a été touché […]. Psychologiquement, il est démoli », a-t-il dit à BFMTV.

En soutien à Théo, plusieurs centaines de personnes ont manifesté mardi à Paris en début de soirée dans une ambiance tendue, encerclées par des dizaines de policiers casqués. Six personnes ont été interpellées en marge de ce rassemblement et « quelques petits groupes épars se sont livrés à quelques dégradations », selon une source policière.

Dispositif policier renforcé

Aux 3.000, dans la nuit de lundi à mardi, des policiers, pris à partie, ont dû tirer en l’air à balles réelles, ont indiqué des sources policières.

Les fonctionnaires se sont retrouvés face a des individus « très déterminés », « armés de boules de pétanque, de barres de fer et de cocktails Molotov », a détaillé Didier Dos Santos, du syndicat Unité-SGP. « Isolés », « ils n’ont pas eu d’autre choix que de faire usage de leur arme », a-t-il ajouté.

Selon des sources policières, entre cinq et dix véhicules ont été incendiés et deux restaurants, des véhicules de police et de secours dégradés. Durant le week-end, des incidents avaient déjà eu lieu.

Ces « émeutes » ont été dénoncées mardi par la candidate FN à la présidentielle, Marine Le Pen.

Un terme récusé par le maire LR d’Aulnay-sous-Bois, Bruno Beschizza.

« Pour le moment, il s’agit de troubles à l’ordre public », a dit cet ancien policier.

D’autres incidents dans le 93

Dans la nuit de mardi à mercredi, des incidents ont eu lieu dans plusieurs communes de Seine-Saint-Denis.

A Tremblay-en-France, une dizaine de personnes, dont plusieurs enfants, ont été intoxiquées au monoxyde de carbone après le jet d’un cocktail Molotov dans un bâtiment. Leurs pronostics vitaux ne sont pas engagés.

Un chauffeur de bus a été aussi légèrement blessé à l’occasion d’un jet d’objet incendiaire « dans les environs de Clichy »(sous-Bois), a indiqué une source policière.

Le poste de police municipale de Tremblay-en-France a également été dégradé, selon cette même source, qui a ajouté que de « nombreux » véhicules et poubelles avaient été incendiés « dans plusieurs villes ».

Au petit matin, le bilan faisait état de 17 interpellations.

La science-fiction raconte le monde dans lequel nous vivons

Objectifs :

  • définir le genre littéraire de « science-fiction » : « Romans mettant en scène des événements réels ou imaginaires, mais explicables par des lois scientifiques reconnues ou hypothétiques » selon Hugo GERNSBACK
  • CE : lire un extrait du Meilleur des Mondes d’Adlous Huxley,  paru en 1932 ou de
    1984 de George Orwell, publié en 1949,puis l’article de J-M. Ligny Petits hommes verts
  • CO / PO : visualiser le court-métrage canadien réalisé par Neill Blomkamp, 2006 (6 mn) puis donner son avis sur le parti pris du réalisateur : contexte historique (pourquoi Johannesburg, en 1990 ?) /  accueil des réfugiés (qui sont-ils ? comment sont-ils accueillis au début, ensuite ? comment survivent-ils ? quel rapport avec la population locale ?) à la manière d’un reportage avec interviews authentiques (effet sur le spectateur ? objectif souhaité par le réalisateur ?)
  • Analyser :  1) quel lien avec l’actualité  ?/  conditions d’accueil des réfugiés dans le monde occidental ? conséquences ? (racisme ? quels parallèles possibles avec l’installation puis la fermeture de camps de migrants et de réfugiés telle « la jungle de Calais »?)/ dangers de la privatisation de secteurs publics tels que l’armée, la sécurité intérieure et l’administration 2) l’effet reportage : savoir repérer la fiabilité ou la fausseté d’une information

Alive in Joburg

[dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/xsvx3q_alive-in-joburg-court-metrage-vost_shortfilms[/dailymotion]

Pour plus d’action et de réflexion : possibilité de visionnage à la maison du film District 9 réalisé par Neill Blomkamp, 2009. Les ET survivent 20 ans dans un ghetto, de d’entre eux parviennent à s’enfuir, avec l’aide d’un humain.

« Homo sum » : l’amour d’un père pour sa fille

Demain, dès l’aube…

Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends.
J’irai par la forêt, j’irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.

Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.

Victor Hugo, Les Contemplations (1856)

Objectifs :

  • littérature 1° la poésie classique : vers (alexandrin, hémistiche, césure) / figures de style (répétition, anaphore, comparaison, métaphore, synecdoque, énumération ) / champ lexical de la souffrance et homophonie / lyrisme et deuil
  • littérature 2° l’autobiographie versifiée : le poète Victor Hugo et la fin tragique de sa fille Léopoldine, sur les bords de la Seine en Normandie / « je » et « tu », la douleur personnelle est universelle
  • lexical et grammatical : CCT, futur proche, vocabulaire de la nature
  • PO : à partir du poème de V. Hugo, s’exprimer sur les sentiments du père puis de la femme qui sauve la fillette à la fin du court-métrage Cargo  de B. Howling et Y. Ramke (2013) où un père mordu par un zombi veut libérer sa fille de son destin de mort vivant

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=gryenlQKTbE[/youtube]

« Un homme, ça peut être détruit, mais pas vaincu »

Le vieil homme et la mer

Un court-métrage d’Alexandre Petrov, qui a reçu de nombreux prix, dans une adaptation à la peinture à huile (!) du roman d’Hemingway.

Une superbe introduction au roman Le vieil Homme et la Mer dont l’auteur, prix Nobel de littérature, nous laisse savourer une langue et un  message universel accessibles : la fin nous montre un retour de pêche sans poisson qui pourrait représenter une défaite pour Santiago le pêcheur, mais une victoire pour Manolin, le jeune garçon. Ainsi l’homme « peut être détruit, mais pas vaincu ».

[dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/x1geg6_le-vieil-homme-et-la-mer_shortfilms[/dailymotion]

Objectifs :

  • CE : lire le roman ou des extraits suivant le schéma narratif (la situation initiale, l’élément déclencheur, le déroulement, le dénouement et la situation finale)-Cliquer pour lire le texte hemingway_levieilhommeetlamer_fbon
  • CO : DELF B2+ écouter une émission radio résumant le roman Europe1 la victoire dans la défaite du 20 aout 2013 avec interview de Yann Queffélec
  • PE / rédiger un texte argumentatif : l’aventure du vieil homme se termine-t-elle par une défaite ou par une victoire ? Recherchez arguments et exemples dans le livre.
  • PO : expliquer le succès mondial de cette œuvre d’un américain en visionnant les deux films d’animations proposés (celui de Petrov, français et celui de Marcel Schindler, allemand) et en écoutant un court extrait (10 mn) audio INA / analyser ces différentes interprétations
  • Sortir : aller au spectacle de et avec Marie-Christine Barrault spectacle NDS Istanbul

[vimeo]https://vimeo.com/39473645[/vimeo]

« Quelle connerie la guerre ! », Prévert

Rappelle-toi !

Rappelle-toi, Barbara !

Les bombes détruisent allégrement Alep, Palmyre, Kobané et Homs …Elles ont détruit Brest lors de la deuxième guerre mondiale.

L’humanité ne retient donc pas les souffrances du passé ? L’antimilitarisme n’a donc été remplacé que par l’indifférence ?

Jacques, toi le poète, à quoi peut donc servir ton poème ? Tu as dénoncé la guerre, les morts civiles. Tu as chanté l’amitié entre inconnus, le respect pour l’amour que chacun porte en soi. Vois, comme tu es écouté !

De ta poésie, n’a-t-on retenu que la pluie qui se déverse dans les rues ? de « dénudé », es-tu donc devenu un poète rhabillé ?

Objectifs :

  • PO / actualités  : parler de la guerre, des souffrances et de l’amitié qui lient tous les humains
  • culturel : le poète engagé au XXème siècle, la 2ème guerre mondiale
  • CE : lire un poème en vers libre ( strophe, vers, rime / énumération, comparaison, métaphore, paronomase / champs lexicaux de l’amour, de l’amitié, de la destruction, de la souffrance, du souvenir)

Écouter le poète, une voix bien émouvante, plus peut-être que les chansons trop douces, trop tristes même, d’Yves Montand ou des Frères Jacques :

Barbara de Jacques Prévert

Rappelle-toi Barbara

Il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là

Et tu marchais souriante

Épanouie ravie ruisselante

Sous la pluie

Rappelle-toi Barbara

Il pleuvait sans cesse sur Brest

Et je t’ai croisée rue de Siam

Tu souriais

Et moi je souriais de même

Rappelle-toi Barbara

Toi que je ne connaissais pas

Toi qui ne me connaissais pas

Rappelle-toi

Rappelle-toi quand même ce jour-là

N’oublie pas

Un homme sous un porche s’abritait

Et il a crié ton nom

Barbara

Et tu as couru vers lui sous la pluie

Ruisselante ravie épanouie

Et tu t’es jetée dans ses bras

Rappelle-toi cela Barbara

Et ne m’en veux pas si je te tutoie

Je dis tu à tous ceux que j’aime

Même si je ne les ai vus qu’une seule fois

Je dis tu à tous ceux qui s’aiment

Même si je ne les connais pas

Rappelle-toi Barbara

N’oublie pas

Cette pluie sage et heureuse

Sur ton visage heureux

Sur cette ville heureuse

Cette pluie sur la mer

Sur l’arsenal

Sur le bateau d’Ouessant

Oh Barbara

Quelle connerie la guerre

Qu’es-tu devenue maintenant

Sous cette pluie de fer

De feu d’acier de sang

Et celui qui te serrait dans ses bras

Amoureusement

Est-il mort disparu ou bien encore vivant

Oh Barbara

Il pleut sans cesse sur Brest

Comme il pleuvait avant

Mais ce n’est plus pareil et tout est abîmé

C’est une pluie de deuil terrible et désolée

Ce n’est même plus l’orage

De fer d’acier de sang

Tout simplement des nuages

Qui crèvent comme des chiens

Des chiens qui disparaissent

Au fil de l’eau sur Brest

Et vont pourrir au loin

Au loin très loin de Brest

Dont il ne reste rien.

Heureux qui comme Ulysse …

Ulysse, Jason, Joachim du Bellay, des voyageurs heureux de « retourn(er) vivre entre (leurs) parents le reste de (leur) âge » !

Ulysse et les sirenesmosaïque romaine, Bardo, Tunis

Objectifs :

  • la biographie de Joachim du Bellay et sa rencontre avec Pierre de Ronsard avec qui il fonda La Pléiade / voyage à Rome où il découvre une ville débauchée : la mythique Rome
  • littérature : le sonnet : poème à forme fixe de la Renaissance de deux quatrains et deux tercets
  • mythologie : deux héros voyageurs de la mythologie grecque : Ulysse et Jason
  • analyse textuelle : a) la mélancolie : douleur nostalgique  b) l’opposition et le contraste : la grande Rome ne peut rivaliser face au petit village natal
  • PO / PE : l’humanisme : la vie est-elle un voyage ? le voyage est-il une quête ?

jasontoison

Jason apportant la toison à son oncle Pélias, peinture, IV s. avt J-C

Le musée de Liré, village natal du poète : musée Joachim du Bellay

Un élève a tellement apprécié ce texte et sa mise en musique par Ridan qu’il en a fait un remix ! à voir et à écouter :[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=WefxVZLhm9U[/youtube]

Le Compagnon de George Sand

Lire un roman oublié de George Sand, peut-être caché derrière ses romans champêtres ?

poche

Le Compagnon du Tour de France (à lire ici : sand_compagnon_tour_de_france) a toute sa place dans une séquence sur le travail dans la littérature.

Objectifs :

  • CE : 1) lire un roman  du XIXème siècle, socialiste humanitaire 2) étudier l’argumentation dans le discours à partir d’un extrait le monde du travail G Sand
  • CO et culture française : le compagnonnage, l’artisan dans la société française avec l’interview de Gérard Depardieu par Jean-Michel Djian sur France Culture dans l’émission A Voix Nue du  4 mars 2013 (à écouter sur Depardieu à voix nue)

djiandepardieu

  • CO : voir un film de Rachid Djaïdani, avec Gérard Depardieu et le rappeur Sadek, dont le titre, à peu près similaire, parle d’une France d’aujourd’hui, humaniste et tolérante, où les générations et les différentes classes tentent de vivre dans la fraternité. [youtube]https://www.youtube.com/watch?v=w8Qeo0co62M[/youtube]

La planète Plutar

Réfléchir sur l’écologie sans tomber dans le gnangnan grâce aux dessins humoristiques de Mathieu :

ecologie-planete-plutar

ecologie-planete-astronef

Objectifs :

  • PE : rédiger un article critique sur la responsabilité personnelle et gouvernementale dans la survie écologique / consigne : Vous rédigerez un article critique structuré sur l’écologie dont l’illustration est un dessin de Mathieu.Trouvez un titre original à votre article, un sous-titre et n’oubliez pas de l’illustrer d’exemples. Votre texte comportera 150 à 180 mots.
  • PO : décrire une image ou un strip de type argumentatif, donner son avis sur l’écologie
  • vocabulaire : la Terre, l’espace, l’écologie, la nature, la science-fiction

Sur le site du dessinateur, aux Monde, Alternative économique … et aux éditions Ellipses, bien connues des enseignants, d’autres thèmes à exploiter en classe : site dessin Mathieu

Un bisou pour le monde

Pour s’interroger sur le savoir-être … de l’enseignant ! sa posture, son autorité, son rôle.

Court-métrage de Cyril Paris, 2006, 9’17

[youtube]https://youtu.be/iNa0RAxyo5I?list=PLBGRDVfrBCWIv0pOt27wh2jp8ogQSODnQ[/youtube]

Certes, pour être un bon pédagogue,  la bienveillance est indispensable mais ne suffit pas. Que penser de la consigne : « Vous allez vous mettre par groupes de trois, je vais vous distribuer un journal, vous allez regarder attentivement les différences d’écriture…s’il y a des photos… si vous voyez un mot qu vous ne connaissez pas, vous l’écrivez, d’accord ? et ensuite on en parle tous ensemble. » ? A mettre en parallèle avec la réaction de l’écolier :   « Pff, c’est nul comme exercice ! »

Aussi, un très bon document pour étudier le court-métrage en classe : Un_bisou_pour_le_monde

L’Europe est-elle Johnny ?

L’argumentation à travers une campagne de MSF : a) repérer idée directrice, arguments et exemples à partir d’une vidéo. b) relever le lexique exprimant l’indignation. c) donner son avis sur la gestion des migrants par l’Europe, la Turquie, sur la lutte de MSF.

Présentation de la lutte de MSF contre les chasseurs de migrants :
Médecins sans Frontières« Un million de personnes ont fui par la mer vers l’Europe en 2015, risquant leur vie à bord d’embarcations de fortune, faute d’alternative. Les États européens ont un par un fermé leurs frontières et décidé en mars 2016 de renvoyer vers la Turquie les réfugiés accostant en Grèce. MSF mène des opérations de sauvetage en Méditerranée, et intervient en Grèce, en Italie, sur la route des Balkans et dans le Nord de la France. Vous aussi, dites #JenesuispasJohnny et contestez avec nous les politiques migratoires de l’UE qui brutalisent et refoulent les populations cherchant refuge en Europe, les condamnant à la clandestinité et à l’extrême précarité. »

Sélectionner les épisodes à visionner avec les élèves sur Je ne suis pas Johnny

La Fontaine, je boirai de ton eau

En ce début d’année, plongeons dans La Fontaine et désaltérons-nous de son eau vive !

Objectifs :

  • découvrir l’écrivain : le film extrait de la série « Écrivains témoins de leur temps » raconte la vie de l’écrivain notamment à la cour de Louis XIV. Il présente aussi son œuvre littéraire très riche et ses fables si célèbres que leur morale appartient aujourd’hui à la sagesse populaire. in La Fontaine, sa vie a la cour
  • découvrir, comprendre et apprendre par cœur une fable, une strophe, une morale de La Fontaine
  • diction : dire un texte littéraire (s’inspirer de la formidable leçon de Fabrice Luchini)

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=gfbboranEQk[/youtube]

La cigale et la fourmi chantée par Charles Trenet accompagné par Django Reinhardt.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=4_-mHQX00I0[/youtube]

Rien ne pèse tant qu’un secret :
Le porter loin est difficile aux dames ;
Et je sais même sur ce fait
Bon nombre d’hommes qui sont femmes.Pour éprouver la sienne un mari s’écria
La nuit étant près d’elle: «Ô Dieux, qu’est-ce-cela?
Je n’en puis plus, on me déchire!
Quoi? j’accouche d’un œuf ! – D’un œuf? – Oui, le voilà,
Frais et nouveau pondu. Gardez bien de le dire:
On m’appellerait poule; enfin n’en parlez pas. »
La femme, neuve sur ce cas,
Ainsi que sur mainte autre affaire,
Crut la chose, et promit ses grands dieux de se taire.
Mais ce serment s’évanouit
Avec les ombres de la nuit.
L’épouse, indiscrète et peu fine,
Sort du lit quand le jour fut à peine levé;
Et de courir chez sa voisine.
«Ma commère, dit-elle, un cas est arrivé;
N’en dites rien surtout, car vous me feriez battre:
Mon mari vient de pondre un œuf comme quatre.
Au nom de Dieu, gardez-vous bien
D’aller publier ce mystère.
– Vous moquez-vous? dit l’autre. Ah! vous ne savez guère
Quelle je suis. Allez, ne craignez rien.»
La femme du pondeur s’en retourne chez elle.
L’autre grille déjà de conter la nouvelle;
Elle va la répandre en plus de dix endroits;
Au lieu d’un œuf, elle en dit trois.
Ce n’est pas encor tout, car une autre commère
En dit quatre et raconte à l’oreille le fait,
Précaution peu nécessaire,
Car ce n’était plus un secret.
Comme le nombre d’œufs, grâce à la renommée,
De bouche en bouche allait croissant,
Avant la fin de la journée
Ils se montaient à plus d’un cent.

La Confession

Finir l’année sur une magnifique confession :

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=W2OFE8dVNvk[/youtube]

Poésie, larmes, rires et trompettes pour dire que  « Je garderais Pour me guider Plaisir et culpabilité »

lasa 2

Dessinatrice de ses pochettes, Lhasa s’est inspirée de Max Ernst pour ses collages.

lhasa 2

La partie de billard

Un maréchal, fat, entouré de courtisans, perd une bataille avec le « sérieux d’un enfant qui joue », seul l’intéresse sa partie de billard… ou quand la vie des petits soldats, ne tient qu’à une bille qui roule…

Jean-georges-Beraud-La-Partie-de-Billard

La partie de billard, 1909, Jean Georges Béraud (1849-1936), musée des Beaux-Arts de Tours

Alphonse Daudet, contes du Lundi : « Le partenaire du Maréchal (…) s’applique à ne pas gagner, à ne pas perdre non plus trop facilement. C’est ce qu’on appelle un officier d’avenir… » Lire la nouvelle : A Daudet la partie de billard

Objectifs :

  • le contexte historique / le monde actuel : lire une nouvelle sur la guerre, allégorie au XXI ème siècle du monde du travail ? des relations sociales ?
  • argumenter : la condamnation d’un comportement (indifférence au sort des troupes, abus d’autorité, violence psychologique, hypocrisie)
  • analyser un texte : 1) construction de la nouvelle (symétrie et contraste,  alternance extérieur et monde clos, défaite et victoire) 2) subjectivité (critique, ironie, empathie)

Pour les enseignants dont la fin d’année rime avec réunions et rendez-vous d’évaluation professionnelle : et si cette nouvelle nous révélait le véritable monde de l’éducation, du lycée en pleine réforme  ? avec son chef d’établissement dont les pouvoirs sont amplifiés, ses courtisans, et ses principales victimes, les élèves ? à lire : conseils aux non-courtisans ! et bien sûr le surprenant et  drôle Manuel de survie en milieu scolaire de D. Arnaud, illustré par G. Mathieu

manuel survie

Rédiger une lettre formelle … en situation réelle

Après une représentation théâtre au sein du lycée, les élèves sont invités à écrire une lettre aux comédiens de la troupe.

Voici le document distribué : b2 lettre formelle acteurs

Apprendre en situation réelle, en travail de groupe et en inter-correspondance, ce que Freinet préconisait il y a 50 ans déjà , pour acquérir des compétences de communication et prendre en compte une culture.

La pièce jouée est L’affaire Calas , par la Compagnie Grand Théâtre, d’après  Le traité sur la tolérance de Voltaire.

calas_03

Voici la lettre envoyée par les élèves : lettre troupe

Préparer « un bord de scène »

Après une lecture suivie (partagée) ou une lecture guidée de  Candide de Voltaire et une présentation d’ exposés – débats sur l’humanisme, la philosophie des Lumières, la tolérance et la liberté de penser, les lycéens découvrent, à travers  l’affaire Calas , le combat contre l’injustice et l’intolérance religieuse :

affiche affaire calas

La représentation théâtrale par la Compagnie Grand Théâtre est l’occasion de préparer un « bord de scène ».

Le spectacle « L’Affaire Calas » est soutenu par la Ligue de l’Enseignement, fédération de Paris ainsi que par l’Académie de Paris. Le site de la troupe : CGT  avec le dossier pédagogique : Dossier_pedagogique_Calas

Ma fiche pédagogique avec objectifs culturels et linguistiques pour mieux comprendre et se faire comprendre en bord de scène : L3 compagnie grand theatre

On peut apprendre … l’effet pygmalion et l’effet Golem

[pour les élèves :]

Objectifs :

  • culturel : découvrir un auteur-compositeur français de qualité
  • lexical : vocabulaire des animaux, des mots quotidiens
  • grammatical : on peut + infinitif / on doit + infinitif / il faut + infinitif / la proposition infinitive

[pour les enseignants :]

  • pour réfléchir sur l’expérience de Rosenthal et Jacobson …
  • et puis, chanson à fredonner pour supporter les collègues intrigants qui refusent le travail en équipe :  médisants, méprisants, arrogants et autres flatteurs flattés parfois délateurs qui veulent arriver à leur fin au détriment de leurs collègues ! Ah, sans cette écuelle d’acier … !

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=nPjCCkq-c2A[/youtube]

On peut apprendre au chimpanzé la langue des sourds muets.
Entraîner un bourrin, à gagner le quinté.
On peut apprendre à l’éléphant à se dresser sur ses pattes.
Apprendre au chien savant à jouer les acrobates.

Mais on n’apprend pas à un porc à cesser de se gaver.
Tant qu’on remet de l’or dans son écuelle d’acier.
On n’apprend pas à un porc à cesser de se gaver.

On peut apprendre à un taxi à devenir aimable.
Je ne dis pas que c’est facile, je dis que c’est faisable.
On peut apprendre à un taulier qui nous sert le pastis.
À ne pas dire il faut que j’encaisse, j’ai fini mon service.
On peut apprendre le respect en se prenant des baffes.

Des claquades, des taquets, des steaks de doigts dans la face.
On peut apprendre l’amour comme une règle d’or,
pour pardonner les vivants
et les morts.
On peut apprendre la vertu à toutes les salaces.
Partager une laitue au lieu d’faire des trucs dégueulasses.
On peut apprendre à une nonne, contre tous ses principes,
qu’on n’a jamais tué personne en fumant une pipe.

Mais on n’apprend pas à un porc à cesser de se gaver.
Tant qu’on remet de l’or dans son écuelle d’acier.
On n’apprend pas à un porc à cesser de se gaver.
Comme un porc.

Alexis HK

Entre les murs, des héritiers ?

Pour découvrir le système français et s’interroger sur les pratiques de classe, le film « Entre les murs » de Laurent Cantet,  dont les dialogues et les attitudes si réalistes font sourire tant ils sonnent juste :

Objectifs :

  1. le système scolaire français : institution, administration, hiérarchie, sanction, durée des études, principes et pratiques …
  2. la pratique de classe : cours dialogué, place de la récitation, de la compréhension et de l’esprit critique, pédagogie de projet …
  3. le rapport enseignant / élèves : autorité, complicité, affection, indifférence…
  4. l’apprentissage du français pour des élèves d’origine étrangère
  5. la diversité sociale et culturelle : violence, défi, mépris, justice…
  6. la laïcité, valeur républicaine
  • puiser dans un ensemble de fiches pédagogiques très bien concues de l’Institut français : EntreLesMurs fiches péda
  • lire l’article intéressant de Philippe Meirieu , sociologue de l’éducation , dont le regard est éloigné de celui des spectateur-prof et spectateur-élève : Meirieu à propos du livre et du film « entre les murs »
  • regarder et analyser un extrait :[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=FACNtax1MGw[/youtube]

 

Le film peut être mis en parallèle avec celui de M- C. Mention-Schaar  Les héritiers , dont les critiques généralement négatives ne peuvent cacher l’intérêt de la pédagogie de projet dans une classe jugée ingérable car multiculturelle et multiconfessionnelle.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=wKstUWkxs4s[/youtube]

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=mTQ5r9HdjmM[/youtube]

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=EYEQJ6_6Qrc[/youtube]

Candide « le meilleur des mondes possibles » ou Jacques l’optimiste ?

Ouvrir les yeux sur le monde ?

Pangloss enseignait la métaphysico-théologo-cosmolonigologie. Il prouvait admirablement qu’il n’y a point d’effet sans cause, et que, dans ce meilleur des mondes possibles, le château de monseigneur le baron était le plus beau des châteaux et madame la meilleure des baronnes possibles.

Il est démontré, disait-il, que les choses ne peuvent être autrement : car, tout étant fait pour une fin, tout est nécessairement pour la meilleure fin. Remarquez bien que les nez ont été faits pour porter des lunettes, aussi avons-nous des lunettes […] il fallait dire que tout est au mieux. ” extrait du chapitre 1, Candide

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=AAdGGLIxrwM[/youtube]

On peut proposer aux élèves de visionner ce clip de l’artiste techno « transversale » : Jacques et de commenter la vidéo et la vision de l’artiste en la confrontant à l’optimisme de Pangloss, du philosophe allemand Leibniz et du jeune Candide.

Pour en savoir plus sur Jacques  : « Tout est magnifique »