La Seconde République et le Second Empire. 1848-1870

Transition : Pour bien saisir le rôle initiateur que joua la Monarchie de Juillet dans la vague de statuomaniea XIXe siècle, lisons un extrait de prospectus de souscription pour une statue de Jeanne d’Arc 1847. :
« Depuis que le palais de Versailles a été, par une grande et nationale pensée, consacré à toutes les gloires de la France, chaque province, chaque ville, s’empresse d’honorer par des monuments les hommes qui l’ont illustrée. Les hommages décernés aux services rendus à la patrie, aux belles actions, au dévouement, à la vertu et au génie, semblent maintenant un devoir qu’on se reproche de ne pas avoir plus tôt accompli »

Maurice Agulhon reconnaît ce rôle justifié par le retour à la Nation de 1789 (réunie à la Fête de la Fédération, disposant d’une Constitution et associée au roi) et confirmé par les premières résistances et dénonciations de « la manie des statues se propoageant comme une épidémie » par l’Académicien Viennet.

La réaction de l’État ne se fit pas attendre :

Cité par M. Agulhon in La statuomanie et l’histoire, p. 148.

Sur les résistances au phénomène et les dénonciations de la la statuomanie par des légitimistes monarchistes et catholiques traditionalistes (violemment hostiles à tout ce que la Révolution incarne comme principes) et les contradictions de cette position, lire le passage de M. Agulhon :

p. 150 et début p.151

https://photos.app.goo.gl/5QqF3SJhjLXZpmTh7

https://photos.app.goo.gl/dZpCFp12yx5gFKmx9

La IIe République

Elle fut très éphémère et n’a pas eu le temps de songer à la sculpture publique. De plus, sa phase conservatrice poursuivie par le Second Empire était peu propice aux élans démocratiques qui ont inspiré la vague des inaugurations sous la Monarchie de Juillet. Cependant, « le mouvement se poursuivit sans s’accélérer » (Agulhon). 57 statues sont tout de même érigées en cinq ans dont plusieurs étaient en projet depuis plusieurs années.

Le seul hommage décrété par le gouvernement provisoire fut la statue du Maréchal Ney pour le monument à sa mémoire à Paris, lui qui rejoint Napoléon pendant les Cent Jours refusant d »obéir à Louis XVIII. Le très populaire et brave général avait fusillé en 1815 sur ordre de Louis XVIII.

Le projet fut confié à François Rude, sculpteur républicain et sympathisant de Napoléon (le soldat par l’empereur) (lire historique ici). La première esquisse de Rude présentait Ney en martyr ouvrant sa chemise pour recevoir les balles  du peloton (voir tableau de Gérôme ici). Pendant un certain temps l’esquisse fut placée près de l’Observatoire sur le lieu même de l’événement où se réunissaient régulièrement les bonapartistes. Le projet sommeille jusqu’en 1852 où le Prince-Président Louis Napoléon reçoit un nouveau projet visant à « rendre hommage à une des nos plus grandes gloires militaires ».

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François Rude, le Maréchal Ney. Bronze. (Paris VIe).
Ici, Rude opte pour le principe du « moment significatif ». Comme mentionné sur le piédestal, le héros mène ses troupes à la charge lors de la Bataille de Borodino. S’inspirant du Génie de la Liberté de sa propre Marseillaise sur le haut-relief de l’Arc de Triomphe de l’Étoile, Rude fait resurgir ici le souffle héroïque de la Grande Armée.

Une des esquisses du projet :

François Rude, (Dijon, 1784 – Paris, 1855), Le Maréchal Ney; 1852-1853, Cire. H. : 0,17 m. ; L. : 0,08 m. ; Pr. : 0,07 m. Musée du Louvre.

L’autre commande importante de la Seconde République fut la première statue monumentale de la République  commandée par le gouvernement français. Le concours intitulé « une figure symbolique de la République » a été remporté par Jean-François Soitoux. Réalisée en 1848, elle sera érigée sur le quai Malaquais à Paris puis remisée jusqu’en 1880.

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Il s’agit d’une statue en pierre. Elle représente une allégorie féminine de la République drapée à l’antique, la tête ceinte d’une couronne triomphale en rameaux de chêne fermée par une étoile. Elle porte une épée dégainée et dirigée vers le sol dans sa main droite, tandis que sa main gauche repose sur un faisceau de licteurs, symbole d’ordre, d’égalité et d’unité. Elle est gardienne de la Constitution symbolisée par l’urne (référence au suffrage universel instauré par la IIe République).

 

Le Second Empire.

Napoléon III lance son vaste programme haussmannien qui double surface et population de Paris et se concentre sur deux grands chantiers la rénovation du Louvre et la construction de l’Opéra Garnier qui seront les foyers de vastes programmes  de sculptures monumentales dédiées aux Grands Hommes mais qui étaient rattachées à l’architecture. L’embellissement par des statues autonomes devait être la réalisation de la génération suivante.

L’importance de la décoration des nouvelles façades impulse une dynamique de création pour les sculpteurs, la sculpte monumentale en a tiré des bénéfices durables y compris pour de jeunes artistes.

L’agrandissement du Louvre vers les Tuileries offre l’occasion d’honorer, selon la volonté de l’Empereur, les hommes de culture  du côté du musée et des hommes d’action du côté de la rue de Rivoli. La France exprimait ainsi le génie de sa Nation  lettrée, savante, pacifique. On voit ici le lien avec le premier projet analogue sous Louis XVI avec le comte d’Angiviler?

Napoléon III introduit également sa propre représentation sur le pavillon Denon à côté du fronton, en y plaçant son portrait équestre empereur romain

De ce bas-relief  réalisé en 1866 par Antoine Barye (grand sculpteur de bronzes à sujet animalier)  il reste un fragment aujourd’hui conservé au musée du Château de Compiègne :

Lire l’historique et présentation ici, le bas-relief a failli être fondu mais il a échappé à la destruction peut-être à cause de la mauvaise qualité du métal.

Mais le régime était surtout prompt à glorifier la mémoire de l’illustre ancêtre, Napoléon Ier toujours prioritaire.

Un exemple savoureux et son sort comique est rapporté à propos d’une statue réalisée par un jeune sculpteur, Mathieu Meusnier pour la place Ventimille (aujourd’hui square Hector Berlioz) en 1850 :

Dérivé de du Napoléon en Mars pacificateur de Canova, et alors que chef de l’État républicain, Prince-Président Louis-Napoléon, n’avait pas encore dévoilé ses intentions, il connut le même sort que son prédécesseur ou que la statue de Desaix nu idéalisé.

« Les ladies qui s’aventuraient dans les parages pressaient le pas et détournaient la tête avec des « shocking’ éplorés ». D’autres, moins raffinés, ont badigeonné la statue de gravures obscènes. le jeune sculpteur malheureux a récupéré la statue très vite retirée et la brisa dans son atelier.

En réalité ,et paradoxalement, les premières statues glorifiant Napoléon Ier ont mis du temps à apparaître. Le modeste « petit caporal » Bonaparte sculpté par Seurre (aujourd’hui aux Invalides)  sur la colonne Vendôme a été remplacé par le Napoléon Ier en César inspiré de la statue de Chaudet avec costume à l’antique pourtant  totalement ringardisé par le « réaliste » David d’Angers.

Augustin Dumont, Napoléon Ier en César sur la colonne Vendôme. Le remplacement eut lieu en 1863.

A côté de Napoleon Ier, c’est toute la famille Bonaparte qui est glorifiée pour marquer la légitimité dynastique : petit-fils de l’impératrice Joséphine de Beauharnais par sa mère Hortense épouse du frère de Napoléon Ier  Jérôme.

Une grande avenue portait le nom de Joséphine dont la statue ornait l’avenue portant son nom :

Joséphine, impératrice et grand-mère de Napoléon III, statue en marbre, aujourd’hui à  Rueil-Malmaison. Photo BNF. Le beau piédestal et les reliefs ont été dessinés par Davioud, un des architectes favoris du Second Empire.

La ville de Paris finança de son côté un des héros du Ier Empire le maréchal de Moncey à la Barrière de Clichy (cf, étude en introduction). Ironie du sort, l’inauguration du monument prévue pour août 1870 a été annulée pour les mêmes raisons que celles qui ont inspiré lle monument lui-même. France envahie, Paris à nouveau assiégé…

Les statues individuelles en hommage aux Grands Hommes étaient rares à Paris sous le Second Empire. Eugénie préférait les  hommages aux notables locaux soutiens du régime.

Seuls des emplacements discrets d’institutions accueillaient des statues comme celle de Blaise Pascal.

Pierre-Jules Cavelier, Blaise Pascal, 1854. Bien caché sous la Tour Saint Jacques d’où il vérifia ses lois de l’apesanteur.

Charles d’Henriet, graveur. La statue de Voltaire (1865)

Les progrès furent lent mais le mouvement était inexorable. David réalisa trois bronzes majeurs : un Gutenberg, réplique de celui de Strasbourg, et deux médecins Xavier Bichat  et Dominique Larrey le chirugien en chef de la Grande Armée  : « On trouvait Larrey, dans la saison la plus dure, à toutes les heures du jour et de la nuit, au milieu des blessés » (propos de Napoléon)

David d’Angers, Statue de Larrey  H. 3,23 m. entre autre s attributs, un boulet de canon soulignant son courage à soigner les blessés sous le feu de la bataille. Serré à sa poitrine le testament de l’Empereur.

Le piédestal est orné de bas-reliefs en bronze (h. 0,75 m) représentant devant le Passage de la Bérésina, à droite la Bataille des Pyramides, à gauche celle d’Austerlitz, à l’arrière celle de Somo-Sierra.

Pour la statue de Larrey voir ici : http://apphm.over-blog.fr/article-la-statue-de-dominique-larrey-109560260.html

Les bas-reliefs tourmentés sont impressionnants : (voir détail macabre en bas à droite.

David d’Angers, Bataille de de Somo-Sierra. Les figures semblent simplifiées, schématisées, sorte de primitivisme avant l’heure.

 

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David d’Angers, Xavier Bichat (1771-1802), 1857, bronze, École de médecine. Paris. L’artiste souligne l’influence du médecin sur la physiologie  en plaçant un cadavre anatomique à ses pieds.

Bichat a beaucoup influencé la réflexion de David sur la physiognomonie. Il l’admirait : « J’ai cherché à élever un monument à la science et à la physiologie ». Spécialisé dans le portrait, le sculpteur engageait dans l’oeuvre – hommage sa propre reconnaissance. Napoléon Ier avait consacré une simple plaque à Bichat, David le souligne en ces termes « Voilà le monument de la munificence du grand Empereur, et un simple artiste lui dresse deux statues » (cf. Statue de Bourg-en-Bresse où il commença ses études)

« L’originalité artistique de David réside dans la puissance qu’il met en oeuvre pour faire aboutir l’expression comme jusqu’au point limite, rejetant en elle tout ce qui serait ornemental et accessoire, l’amenant jusqu’au seuil de la caricature pour donner ici au mot sens sens fécond une observation aiguisée de l’essentiel « 

Jacques de Caso, David d’Angers, l’avenir de la Mémoire 1988.

Les disciples de David seront en revanche plus conservateurs.

A part les hommes de science, le seul héros culturel admis au « panthéon de plein air » fut Eustache Le Sueur, peintre majeur de « l’atticisme parisien » dans la première moitié du XVIIe, courant du classicisme français naissant qu’on opposait volontiers à celui de Poussin trop « romain ».

Il fut admiré par les visiteurs de l’Exposition universelle de Paris en 1855.

Honore Jean Aristide Husson, Le peintre Eustache Le Sueur, 1853 (marbre). Jardin du Luxembourg.
L’exposition universelle de 1855 a fait prendre conscience de l‘importance des arts et singulièrement de la sculpture pour le prestige international de la France. Lorsque le marbre de Husson a été placé au Jardin du Luxembourg on loua justement son « côté français ».

Des souscriptions ont ainsi été lancées dans les années ’60 (Lamartine p; ex.) mais une parmi elles provoqua le scandale, celle pour un moulage en bronze du Voltaire de Houdon sur piédestal à l’extérieur.

En 1867, le journal républicain ‘Le Siècle’ lance une souscription, en n’acceptant que les contributions inférieure à 50 centimes pour que l’initiative soit vraiment démocratique.

Statue en ronde-bosse de Voltaire située dans le square Monge, actuel square Paul-Langevin, 5ème arrondissement, Paris. (photographie de 1890).

Alors que les libéraux et libres-penseurs saluent le « porte-lance de la lutte pour la liberté et de la tolérance », les milieux conservateurs catholiques se déchaînent lançant un pétition au Sénat :

« Voltaire n’aima jamais la France ! Sa statue ne doit pas être à Paris, sa place est à Londres, à Berlin ou à  St Petersbourg.  Pleins de confiance en votre patriotisme éclairé, nous espérons Messieurs que vous vous opposerez à l’érection sur une place publique d’un monument qui serait un outrage permanent à la mémoire de Jeanne d’Arc ».

Le directeur du journal Siècle a été poursuivi par l’État. Le régime semblait à bout de souffle, les contestations et notamment celle des Républicains, montaient de partout. L’Empire aux pieds d’argile s’effondre face aux Prussiens en 1870 et la sculpture monumentale vient marquer cette chute puisque la statue Voltaire est installée sur le socle précédemment occupé par celle du Prince Eugène sur la place portant son nom et qui est renommé place Voltaire. Elle est endommagée par lors des combats de la Commune. 1872 : installée place Monge, actuel square Paul Langevin. 1941 : fondue sous le régime de Vichy. après 1986 : enlèvement du socle.

Contrairement à Paris,  les villes de province multiplient lles hommages aux Grands Hommes, y compris les rois un peu partout. Généraux, hommes d’État, rois mais aussi de plus en plus des personnalités de rang inférieur, préfets, députés, maires (bref notables) envahissent l’espace public.

Exemple : Des hommes représentant les arts et la littérature également comme les statues de Molière et de Corneille par Joseph et Jean Louis Brian assis devant la façade du théâtre d’Avignon : voir ici : http://jipai.over-blog.com/2017/11/le-theatre-d-avignon.html

En résumé, la politique monumentale du Second Empire repose sur un partage de l’espace :

A l’Eglise les hauteurs (cf. exposé sur les Vierges monumentales de Mathilde Diaz) avec le renouveau du culte marial, à l’État les places publiques, aux grands hommes les cours et les jardins.

Priorité aux allégories et aux personnalités non compromettantes, à la célébration de l’activité économique et surtout à l’histoire.

Le Palais du Commerce de Lyon chante la gloire des affaires « le temps c’est de l’argent) :

 Le groupe des Heures de Jean-Marie Bonnassieux

Sculpture monumentale en marbre blanc de Carrare d’un seul bloc, représente les heures et le temps qui passe symbolisé par trois femmes. Elle surmonte l’horloge du premier étage du côté sud et surplombe la salle de la Corbeille.

L’Heure future se dressant, regarde l’Heure présente qui debout, triomphante, l’attire déjà vers elle alors qu’elle laisse tomber de l’autre main, la regardant encore, l’Heure passée. Cette dernière, encore accrochée au présent, semble glisser, emportée par son poids. La disposition des bras forme un cercle adapté au cadran de l’horloge et le jeu des regards et des attitudes accompagne le mouvement des aiguille.

L’essor de l’adduction d’eau permet aux fontaines publiques de triompher un peu partout sur les places, un mouvement qui avait déjà commencé sous la Monarchie de Juillet :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Fontaines_de_la_Concorde

(Hittorf 1846, Fontaine des mers et fontaine des des fleuves);

Exemple du Second Empire, La Fontaine Lyautey de Lyon :

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/d/df/Lyon_06_-_Place_Mar%C3%A9chal-Lyautey_-_Fontaine.JPG/1280px-Lyon_06_-_Place_Mar%C3%A9chal-Lyautey_-_Fontaine.JPG

La fontaine monumentale a été réalisée par l’architecte Antoine Desjardins (1814-1882). La statuaire aété confiée au sculpteur lyonnais Guillaume Bonnet (1820-1873)

Un large bassin est surmonté par cinq vasques symbolisant les cinq arrondissements du Lyon de l’époque. Elles reçoivent des jets d’eau crachés par cinq mascarons de lions. Aux angles, cinq putti dus au sculpteur Clauses représentent les différents attraits de la ville que sont la Navigation, la Force (ou l’Industrie), le Commerce, l’Histoire et la Géographie.

La statue sommitale de 3,85 m en marbre de Carrare de La Ville de Lyon par Guillaume Bonnet, installée en août 1865, est la pièce maîtresse du monument. Dans une pose altière répondant aux critères académiques de l’époque, la tête parée d’une couronne murale (symbole des remparts de la ville), elle est drapée dans une longue robe à l’antique.  (extrait wiki)

Comme on l’a vu, pur le Grands Hommes peu de choses si ce n’est les héros de Grande Armée et la commémoration dynastique, et plus spécialement celle de Napoléon Ier. Les bustes de Napoléon III se multiplient sur tout le territoire. Enfin les Monuments équestres à Napoléon Ier constituent un ensemble remarquable sauf dans la capitale.  Chaque ville voulait manifster sa reconnaissance et un souvenir du passage du Grand Homme.

Les réflexions indispensables de Maurice Agulhon sur le Second Empire ici :

p.155 : https://photos.app.goo.gl/YgBrjazHVDQSDi9p6

p. 156 : https://photos.app.goo.gl/864nkJV95V4SkdXv6

Qu’est-ce qui caractérise la production statutaire sous Napoléon III selon M. Agulhon ?

-La revanche du « parti catholique » traduite par un véritable « triomphalisme monumental » (cf. Vierges monumentales).
-Il n’y a pas eu d’accélération du nombre de sculptures monumentales  comme après les changements de régime de 1830 et 1870.

-Les gloires militaires dominent largement mais l’Empereur veille à ce qu’il n’y ait pas parmi elles trop de gloires républicaines de 1792-93. La statue de Hoche à Versailles est respectée mais la plaque commémorative qui exalte l’esprit civique du général est retirée.

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/4/4d/Statue_lazare_hoche_versailles.jpg

Statue du général Hoche créée en 1836 par le sculpteur Henri Lemaire (Place Hoche, Versailles)

-Il y a cepndant une nouvelle orientation dans le choix des personnalités statufiées sous le Second Empire, c’est l’exaltation d’un passé national plus lointain. Un des exemples le plus marquants, l’inauguration en 1851 de la statue monumentale de Jeanne Hachette à Beauvais, une des femmes résistantes au siège de la ville par les amrmées du duc de Bourgogne Charles le Téméraire en 1472.

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/9/97/Beauvais-FR-60-CPA-place_de_l%27hotel_de_ville-Jeanne_Hachette-01.jpg

Vital Gabriel Dubray, Monument à Jeanne Hachette (1851) à Beauvais. Vue de 1914 avec le piédestal d’origine, carte postale. Lire ici.

Le deuxième est celui de la statue monumentale en bronze de Vercingétorix près d’Alésia en Bourgogne, une affaire personnelle de l’Empereur Napoléon III : admirateur et lecteur avisé de la Conquête des Gaules de Jules César, passionné d’archéologie, il commande une statue à placer sur le sité présumé d’Alésia, mais qui était débattu violemment entre archéologues.

Vercingétorix d’AImé Millet (1865).

https://fr.wikipedia.org/wiki/Monument_%C3%A0_Vercing%C3%A9torix_(Millet)

Détails, contexte ici : https://drive.google.com/file/d/1nCDmyN3jZKGZ5ql0ddxHt2pp3l0cOr44/view?usp=sharing

Selon Agulhon, Napoléon III a fait preuve d’une certaine réticence « antirépublicaine et antiphilosophique » dans le choix des gloires passées ce qui limitait les choix. Ainsi, le Second Empire na pas donné une impulsion nouvelle à la statuomanie comme ce fut le cas en 1830 et sera le cas sous la IIIIe République.

 

Auteur/autrice : Emmanuel Noussis

Professeur agrégé chargé de l'option Histoire des Arts en CPGE, Lycée Fustel de Coulanges, Strasbourg

Une réflexion sur « La Seconde République et le Second Empire. 1848-1870 »

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