Programme 2009 Art et pouvoir politique de la fin du Moyen Age à nos jours

Programme 2009 Art et pouvoir politique de la fin du Moyen Age à nos jours

La question diachronique 2008.

« Art et pouvoir politique de la fin du Moyen Age à nos jours ».

Les deux termes doivent être explicités pour délimiter le champ, très vaste, du sujet. Le terme de « pouvoir politique » limite l’étude. Il ne faut donc pas inclure le pouvoir économique ou le pouvoir spirituel de l’Eglise catholique.
Cependant, dans la Rome pontificale pouvoir religieux et pouvoir politique se confondent. Dans les cités italiennes, les riches familles concentrent à la fois pouvoir économique et politique. En France, l’art dépendant longtemps du goût de la noblesse (notamment pour les récits épiques), puis celui de la bourgeoisie pour la « peinture d’histoire » à partir du XIXe. Les œuvres commandées par les élites sociales seraient-elles en dehors du sujet au profit de l’art officiel c’est à dire des commandes publiques de l’État monarchique, impérial, ou républicain dans le domaine des arts ? Ainsi les limites thématiques du sujet sont assez floues. Le sujet de cette année semble confirmer qu’il faille se limiter « à la commande publique », donc d’Etat

Quelle que soit la période, les arts sont un auxiliaire précieux de tous les pouvoirs, répondant certes aux goûts esthétiques des commanditaires, mais aussi comme vecteur de légitimation ou comme source de prestige social. L’Etat entretient une relation privilégiée avec les arts soit pour magnifier le pouvoir monarchique, soit pour transmettre des valeurs, soit pour véhiculer l’idéologie du régime comme instrument de propagande.
Les rivalités entre États sont une autre source majeure de productions artistiques. Depuis la rivalité entre cités italiennes au XIVe siècle jusqu’à la compétition franco-allemande du XIXe siècle et celle des métropoles du XXe et des capitales du marché de l’art, en passant par celle entre les couronnes française et espagnole au XVIe et au XVIIe toute une série d’œuvres majeures ont vu le jour grâce à ce « mécénat » qu’on pourrait qualifier de « concurrentiel » auquel il faut ajouter la construction ou le réaménagement des monuments et des musées du XXe siècle. Les ruptures qu’il faut fatalement rechercher dans un thème diachronique comme celui-ci sont à la fois politiques et artistiques (Révolution française et notion de patrimoine national, passage de la Monarchie à la République au XIXe sans véritable rupture stylistique dans la commande publique, avant-gardes et révolution au début du XXe siècle, art et systèmes totalitaires dans la première moitié du XXe, enfin l’affirmation de l’art moderne et contemporain après la Seconde Guerre mondiale dans la commande publique française.

Tous les domaines artistiques sont concernés même si les trois domaines majeurs de l’Histoire des Arts : peinture, sculpture, architecture doivent être privilégiés. Mais la musique et la danse à Versailles comme le cinéma  au XXe siècle ne doivent pas être oubliés. Vous trouverez les rapports et les sujets du concours ENS-Lyon  ici. Le sujet 2008 s’intitulait : « La sculpture publique expression des rapports entre art et politique du Moyen Age à nos jours ». Le rapport 2008 a été publié.

Du côté des artistes, la question de leur rôle mérite également d’être posée, surtout au XXe siècle. Doit-on abaisser les grands artistes et créateurs engagés (comme Eisenstein) par les pouvoirs totalitaires du XXe siècle au rang de simples auxiliaires, le mécénat signifiant in fine pour eux la soumission au pouvoir ? L’obligation des artistes à se déterminer par rapport au pouvoir politique, soit pour le soutenir, soit pour le contester, ou encore en restant neutres, est une constante à toutes les époques, en particulier à l’époque moderne et contemporaine qui voit s’affirmer l’Etat mécène.

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