Visite du musée des beaux Arts de Lyon.

Visite du musée des beaux Arts de Lyon.

Pour ceux qui iront à Lyon quelques tableaux à voir de près : (copie du message que j’ai envoyé à Mme Demarais qui a relevé quelques tableaux en rapport avec nos thèmes :

Francesco da Ponte, Scène de bataille (douleur et violence…)
Poussin, la Fuite en Egypte, en tant de Poussin
Philippe de Champaigne, Invention des reliques de Saint Gervais et Saint Protais. tableau fascinant

Rembrandt, la Lapidation de St Etienne : martyre

Greuze, la Dame de charité (+ corps souffrant du pauvre -> sujet édifiant.

François Gérard, Corine au cap Misène (Un des élèves de David. Est-ce vraiment néoclassique ? Romantique ?)

Charlet, Épisode de la campagne de Russie (tableaux aux allures romantiques, dolorisme militaire, désastre incarné dans l’ambiance ténébreuse et dans les détails de soldats morts, blessés, agonisants, abandonnés. Douleur psychique de la défaite, d’une fin sans gloire, douleur humaine des soldats atteints dans leur chair.

Chenavard, La palingénésie sociale (artiste un peu illuminé, humaniste, très universaliste et positiviste -> esprit de 1848)

Sur wikipedia la quasi totalité des peintures du Musée des Beaux Arts de Lyon :

https://commons.wikimedia.org/wiki/Category:French_paintings_in_the_Mus%C3%A9e_des_Beaux-Arts_de_Lyon?uselang=fr

Elles sont classées par pays et non pas chronologiquement.

Quelques commentaires.

Malgré les apparences, Greuze est en effet un des grands initiateurs de la peinture néo-classique par le biais du sujet édifiant (exemplum virtutis). Il a tenté de devenir peintre d’histoire académicien (avec un Septime Sévère accusant Caracalla : voir Louvre un tableau poussinien très certainement pionnier du néo-classicisme à la David dans la peinture française, beaucoup plus que La marchande d’amours de Vien) mais le jury l’a consigné au rang de peintre de genre (très apprécié par ailleurs, cf; Diderot). Dame Charité (du Musée de Lyon) est un de ses chefs d’oeuvre, premier tableau peint après l’échec à l’Académie.
Poussin est une des références majeures, en particulier pour ses sujets antiques (Mort de Germanicus : véritable archétype de la peinture néo-classique, Testament d’Eudamidas moins connu mais très important aussi car il a souvent inspiré les néo-classiques).

Un autre chef d’oeuvre (un vrai) : La Monomane de l’envie du génial Géricault (voir ici) voir aussi ici appartenant à la fameuse série des Portraits d’aliénés de Géricault peints pour son ami médecin-chef de la Salpêtrière et pionnier en études psychiatriques, Étienne-Jean Georget. (il reste six toiles sur les dix peintes dans cette série). Même si la douleur ne se lit pas sur le visage, ces figures sont me semble-t-il des images de douleur, de maladie mentale à l’occurrence.

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/6/6a/The_mad_woman-Theodore_Gericault-MBA_Lyon_B825-IMG_0477.jpg/630px-The_mad_woman-Theodore_Gericault-MBA_Lyon_B825-IMG_0477.jpg

Théodore Géricault,  La Monomane de l’envie, 1819-1821, Huile sur toile, 72 × 58 cm, Musée des beaux-arts de Lyon

On peut le rapprocher du Désespoir de Marcel Roux (voir oeuvres ici).

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/7/75/Rembrandt-Lapidation-Saint-%C3%89tienne-MBA-Lyon.jpg/1024px-Rembrandt-Lapidation-Saint-%C3%89tienne-MBA-Lyon.jpg

Rembrandt (1606–1669) La lapidation de Saint -Étienne, 1625, huile sur bois, 89 x123 cm , Musée des Beaux Arts de Lyon

voir ici : https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Lapidation_de_saint_%C3%89tienne_(Rembrandt)

Sur La lapidation de Saint Etienne, oeuvre de jeunesse de Rembrandt il y a aussi des choses à dire (extase du supplice, miracle de la Foi qui vainc la douleur, douleur qui cependant est visible sur le visage un peu moins idéalisé que ceux des saints martyrs italiens du baroque). Il faut dire que Rembrandt passait maître de l’imitation des expressions du visage devant le miroir. Il obligeait ses élèves à faire de même pour réussir la plus naturelle expression des sentiments. (ses fameuses gravures appelées « tronies », ou trognes).

L’invention des reliques de Philippe de Champaigne est fascinante. Je ne le connaissais pas mais il est tout à fait dans nos problématiques du corps supplicié, macabre, sanglant -> allusion aux (vrais) supplices des criminels et des hérétiques et surtout au traitement spécial du corps qui les suivait : dissections, démembrement etc. Il annonce les fascinants fragments anatomiques de Géricault.

Philippe de Champaigne L’invention des reliques de Saint Gervais et Saint Protais, 1657-1660 Huile sur toile 360×681 cm Muse?e des beaux Arts de Lyon.

Détail du tableau. Les « fragments anatomiques » – reliques des deux saints.

http://www.mba-lyon.fr/mba/sections/fr/collections-musee/peintures/oeuvres-peintures/xviie_siecle/champaigne-reliques

Les détails macabres des deux saints exhumés par Saint Ambroise à Milan, font référence aux supplices pratiqués à cette époque et aux dissections, aux leçons d’anatomie, mais ils sont aussi un lointain écho aux fragments anatomiques de Géricault.

https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/f/f5/Anatomical_Pieces.JPG?uselang=fr

Géricault, fragments anatomiques, 1818-1819, huile sur toile, Musée de Rouen.

Géricault-Etude-Fabre.jpg

Géricault, Fragments anatomiques, 1818-19, huile sur toile, 52×64 cm. Musée Fabre, Montpellier

Voir dessin préparatoire (Louvre) ici : http://www.louvre.fr/oeuvre-notices/l-invention-des-corps-de-saint-gervais-et-de-saint-protais

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