25 ans après: une ou deux Allemagnes ?

Le 3 octobre 1990, les deux Allemagnes, seulement un an après la chute du mur de Berlin, étaient réunifiées. Le chancelier allemand Helmut Kohl prononçait alors ces mots « Un rêve de vient réalité ». 25 ans après la réunification avons-nous une ou encore deux Allemagnes ?

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Un article paru aujourd’hui ( 4/10/2015) dans le quotidien régional « Sud-Ouest » tente de faire le point.

  Sur le plan économique, l’écart voire le fossé reste important entre les ex RFA et ex RDA. Le taux de chômage reste encore important à l’Est, 12% de la population active est au chômage, alors qu’à l’Ouest il est très nettement inférieur. Le revenu moyen d’un salarié à l’Est, comme l’indique toujours cet article, atteint seulement 76% de celui d’un salarié embauché à l’Ouest.

  Sur le plan démographique, les attitudes restent encore très différentes. Si l’ex RDA a perdu de nombreux habitants après la réunification ( 2 millions entre 1991 et 2013), les indices de fécondité sont supérieurs à l’Est. Il est de 1.4 enfants par femme à l’Ouest, à l’Est il est plus important de l’ordre de 1.6. De plus, les mères est-allemands restent plus nombreuses à travailler qu’à l’Ouest. 75% des mères Est-allemandes travaillent alors qu’elles ne sont que 70% à l’Ouest.

  En ce qui concerne la religion, continue l’article, les disparités entre l’Est et l’Ouest existent toujours. 75% des habitants des nouveaux länder sont athées, contre seulement 1/4 à l’Ouest.

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  L’article précise aussi que les actes xénophobes sont plus nombreux à l’Est qu’à l’Ouest. De nombreux foyers d’accueil de réfugiés situés à l’Est de l’Allemagne ont été visés par des attaques cet été. Pour expliquer ces actes deux raisons sont avancées par l’Institut de Berlin. La première c’est l’absence de contact avec les étrangers. Les personnes d’origine étrangère ne représentent que 4 à 5% de la population contre 25% à l’Ouest. La seconde raison est liée au taux de chômage plus élevé à l’Est qu’à l’Ouest. Les étrangers sont vus comme des concurrents et jouent le rôle de bouc-émissaires.

  Enfin, les stéréotypes ont la vie dure. Les Allemands de l’Ouest sont présentés comme s’exprimant mieux, aimant l’argent et possédant l’esprit de compétition. Les Allemands de l’Est seraient plus réservés, sceptiques et auraient du mal à dire ce qu’ils pensent.

1/4 de siècle après la réunification, 26 ans après la chute du mur, un autre mur existe, il est cette fois économique, démographique ou religieux. La réunification reste encore un défi à relever pour l’Allemagne.

Pour aller plus loin:

« So geht die Einheit » ( Ainsi va l’unité).Disponible sur berlin-institut.org

http://www.huffingtonpost.fr/2015/10/03/25-ans-reunification-allemagne-personnalites_n_8236682.html

http://www.slate.fr/story/107755/reunification-allemands-un-peuple

« La peur » de Damien Odoul.

A l’occasion du centenaire de la Première Guerre mondiale plusieurs films sont et seront visibles sur le grand écran* cette année et au cours des trois années à venir. « La peur », sortie le 12 août, de Damien Odoul en fait partie. Il s’agit de l’adaptation pour le cinéma du récit autobiographique de Gabriel Chevalier depuis sa mobilisation en août 1914 jusqu’à l’armistice.

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Pour le site parutions.com, ce livre est important, je cite: « Le roman de Gabriel Chevallier est un véritable chef d’œuvre sur cette guerre monstrueusement meurtrière. Sa force se révèle dans sa prouesse à décrire en finesse sa lutte pour ne pas sombrer dans l’animalité la plus primaire et conserver une flamme d’humanité, si petite soit elle, car il le sait, il y aura une vie après la guerre ».

Qu’en est-il du film  ?

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   Pour le magazine Télérama et le critique Jacques Morice, ce film est « une suite de tableaux, violents, inspirés. Qui ­disent l’angoisse, l’atrocité, mais aussi le grotesque, de manière organique, viscérale : on voit des animaux éventrés, des corps déchiquetés, des visions d’apocalypse [..] mais faute d’un véritable ­matériau narratif, le film s’enlise et se répète. N’empêche : des images, des « gueules » (le cinéaste n’a fait appel qu’à des acteurs jamais vus), des délires resteront. Comme après un électrochoc ».

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=zFxJ4PLBPKc[/youtube]

    Pour le journal « Le Monde », » ce film qui sort pendant un long centenaire, met en scène un nouvel état de la mémoire de la Grande Guerre. Après les témoignages directs (Les Croix de bois, de Raymond Bernard, 1932), après l’analyse et la dénonciation de l’horreur (Les Sentiers de la gloire, de Stanley Kubrick, 1957), est venu le temps d’imaginer ce que fut cette expérience que l’humanité (en tout cas sa moitié mâle) s’infligea à elle-même. Sans renoncer au respect que l’on doit aux faits établis, Damien Odoul tente de mettre en scène la transformation du monde d’un endroit où l’on vit en un lieu où l’on meurt et – au mieux – où l’on survit. C’est-à-dire préférer les sensations à la raison, ou même aux émotions. »

Il faut aussi rappeler que ce film a reçu le prix Jean Vigo.

  100 ans après la première Guerre mondiale, ce film pose certainement la question sur la façon de raconter ce qu’a été cette guerre aux nouvelles générations. Il permet aussi d’aborder de nouvelles thématiques dont et pas la moindre cette peur qui a rongé, épuisé, effrayé… l’ensemble de ceux qui se sont battus à Verdun, en Artois ou ailleurs entre 1914 et 1918.

Donc à présent, il vous reste à lire le récit autobiographique  » la peur » de G Chevalier (aux éditions la Dilettante) et d’aller voir au Gallia son adaptation pour le cinéma.

Prochaine sortie: un film britannique  » Mémoires de jeunesse » de James Kent. Il est une adaptation de l’œuvre de l’écrivain britannique Vera Brittain qui a été infirmière volontaire lors du conflit.

PS: ce film a été tourné au Québec même si le réalisateur est français.

Le nombre de migrants et réfugiés a explosé au XXIe siècle

Seconde (en prolongement du thème d’histoire « Les Européens dans le peuplement de la terre »)
Première (thème de géographie : l’Europe)
Terminale (thème de géographie : La mondialisation)

Une infographie tirée du site du journal Le Monde (lemonde.fr) expliquant clairement les phénomènes migratoires au XXIe siècle.
http://abonnes.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2015/09/03/le-nombre-de-migrants-et-refugies-a-explose-au-xxie-siecle-dans-le-monde_4744977_4355770.html

Entre ici… La Panthéonisation de 4 figures de la République dont deux femmes.

La panthéonisation de Pierre Brossolette,

 Geneviève de Gaulle- Anthonioz, Germaine Tillion et Jean Zay.

 

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  La panthéonisation de Pierre Brossolette, Geneviève de Gaulle- Anthonioz, Germaine Tillion et Jean Zay a lieu aujourd’hui mercredi  27 mai 2015, le 27 mai étant la journée nationale de la Résistance. Ces quatre figures vont venir rejoindre leur 71 prédécesseurs dont Rousseau, Voltaire, Dumas, mais aussi Pierre et Marie Curie ou encore Jean Moulin.

   Geneviève  de Gaulle – Anthonioz et Germaine Tillion ne sont que les 3e et 4e femmes à entrer au Panthéon ( Marie Curie et Sophie Berthelot qui  a été panthéonisé avec son mari le physicien Marcelin Berthelot).

  Tous les quatre ont été des résistants. Pierre Brossolette dès la 1ère heure refuse l’armistice signé par Pétain, rejoint le groupe du musée de l’homme et se rendra à plusieurs reprises à Londres pour rencontrer De Gaulle. Résistant, il est arrêté en février 1944 et torturé par la Gestapo. Ayant peur de parler sous la torture, il préfère se défenestrer du quartier général de la Gestapo à Paris le 22 mars.Il meurt de ses blessures. Geneviève Anthonioz De Gaulle,  nièce de Charles de Gaulle, a été membre elle aussi du groupe du musée de l’homme. Après avoir été arrêtée en juillet 43 Elle est déportée en février 44 au camp de Ravensbruck où elle fera la connaissance de Germaine Tillion résistante et membre elle aussi du réseau du musée de l’homme.Ces deux femmes passeront leur vie au service des autres. Geneviève Anthonioz de Gaulle au service des plus pauvres, Germaine Tillion, anthropologue de formation, prendra le parti d’une Algérie indépendante. Jean Zay quant à lui était ministre de l’éducation nationale. Il est le fondateur du festival de Cannes. il sera exécuté le  20 juin 1944 par des hommes de la milice de Joseph Darnand.
Les cercueils des quatre résistants seront réunis à Paris venant du lieu d’inhumation. Ils seront acheminés en cortège jusqu’au Panthéon où les attendront le Président de la République, ainsi que les corps constitués, gouvernement et parlementaire mais aussi des invités comme l’indique le site consacré à l’événement.

  Après la cérémonie, les cercueils seront portés à l’intérieur du Panthéon. Ils reposeront pour la nuit sous la coupole. Le Panthéon sera ouvert gratuitement jusqu’à 22h pour permettre au public de venir leur rendre hommage. Jeudi matin, les cercueils seront descendus dans le caveau où ils reposeront. Le Panthéon sera fermé au public le 28 mai au matin et rouvrira en début d’après-midi, gratuitement, jusqu’au 31mai au soir.

Journée Nationale du Souvenir des Victimes et des Héros de la Déportation.

Dimanche 26 avril, malgré la pluie, 6 élèves du lycée Bellevue, Laurine Gustave, Eva Milbeau , Léa Faveau, Pamela Riché, Kimberley Batista et Antoine Gouineau ont participé à la cérémonie annuelle d’hommage aux victimes et héros de la Déportation dont c’était le 70e anniversaire.

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En présence de nombreux officiels dont Mme la sous-préfète de Saintes et Mme la député ainsi que de nombreux anciens combattants, ces six élèves ont fait l’appel des Morts. Ils ont lu les noms des 88 Saintais fusillés, massacrés ou morts en déportation. Parmi les noms lus il y avait ceux de la famille Angel dont 11 membres sont morts à Auschwitz.

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Les élèves avec Monsieur Raymond Guérif membre des Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation ( AFMD).

Lors de la cérémonie sur le square Foch de nombreux textes ont été lus dont le serment de Buchenwald ou de Mauthausen. Sur le square Angel-Sidelio c’est un poème de Francine Christophe qui a été lu « A mes amis les enfants revenus de là-bas ».
Merci à ces élèves d’avoir accepté de participer à cette cérémonie et de leur engagement citoyen.

Londres: ville-monde.

   Londres est aujourd’hui une des villes-monde les plus actives avec ses 8.5 Millions habitants. »Fondée il y a presque 2 000 ans par les Romains sous le nom de Londinium » comme le rappelle le site « Wikipedia », cette ville n’a cessé de s’étendre de part et d’autre de la Tamise qui la traverse. Le  site du quotidien britannique « the Guardian » évoque cette extension depuis l’antiquité « un peu long mais impressionnant ».
 Londres et Westminster vers 1630. La ligne continue indique la muraille médiévale de la City et la ligne pointillée (« Outer London, 1643 ») la levée de terre édifiée pour la défense de Londres pendant la guerre civile.Source: http://books.openedition.org/editionsmsh/1240

La capitale britannique  compte aujourd’hui de nombreux gratte-ciel, le dernier en date étant le Shard inauguré en 2012 et haut de plus de 309 mètres. Le site du « Guardian », toujours lui, présente la future skyline londonienne sur le site suivant.http://www.theguardian.com/artanddesign/ng-interactive/2014/mar/london-skyline-changing-now-future-pictures : en cliquant sur l’image, les futurs immeubles apparaissent.

the-shard--aLe Shard. Nouveau gratte-ciel et nouveau quartier d’affaire.

Pour aller plus loin:

1. le salon de la littérature européenne de Cognac consacre le prix des lecteurs à Londres. Si certains élèves ont envie de lire…

« Mémoires » de Beate et Serge Klarsfeld. Une vie de combat contre l’oubli.

  Beate et Serge Klarsfeld font paraître aux éditions Fayard un livre intitulé « Mémoires » qui retrace leur vie  de lutte contre l’oubli.  Ils ont consacré leur vie à la rechercher d’anciens nazis, dont Klaus Barbie  à l’origine de l’arrestation et de la mort de Jean Moulin mais aussi des 44 enfants d’Izieu déportés vers les chambres à gaz, ou de ceux qui ont été complices de leurs crimes, dont Maurice Papon ou Paul Touvier, et à rédiger » le Mémorial de la déportation des juifs de France » qui regroupe les noms des Juifs déportés depuis la France, morts dans les camps d’internement français et exécutés en France et dont une nouvelle édition a été publiée en 2012.

Serge Klarsfeld et Beate Klarsfeld - Mémoires.

 

  Le site « Decitre » résume ainsi leur dernier ouvrage: « Leur couple est une légende, leur biographie une épopée. Pourtant, rien ne prédestinait cette fille d’un soldat de la Wehrmacht et ce fils d’un Juif roumain mort à Auschwitz à devenir le couple mythique de «chasseurs de nazis» que l’on connaît. Leur histoire commence par un coup de foudre sur un quai du métro parisien entre une jeune fille au pair allemande et un étudiant de Sciences Po. Très vite, avec le soutien de Serge, Beate livre en Allemagne un combat acharné pour empêcher d’anciens nazis d’accéder à des postes à haute responsabilité.
Sa méthode : le coup d’éclat permanent. Elle traite ainsi de nazi le chancelier Kurt Georg Kiesinger en plein parlement, puis le gifle en public lors d’un meeting à Berlin, geste qui lui vaut de devenir le symbole de la jeune génération allemande. Leur combat les conduit aux quatre coins du monde. En France, ils traînent Klaus Barbie devant les tribunaux et ont un rôle central dans les procès Bousquet, Touvier, Leguay et Papon.
Ni les menaces ni les arrestations — notamment lors de leur tentative d’enlèvement de Kurt Lischka, ancien responsable de la Gestapo — ne parviennent à faire ployer un engagement sans cesse renouvelé jusqu’à aujourd’hui. Dans cette autobiographie croisée, Beate et Serge Klarsfeld reviennent sur quarante-cinq années de militantisme, poursuivant par ce geste leur combat pour la mémoire des victimes de la Shoah. »

A lire absolument !

Source http://www.decitre.fr/livres/memoires-9782081255241.html

Pour en savoir davantage:Voici les autres ouvrages publiés par Serge Klarsfeld.

Vichy-Auschwitz. Le rôle de Vichy dans la solution finale de la question juive en France (1983), Le calendrier de la persécution des Juifs de France (1993) et le Mémorial des enfants juifs déportés de France (1994).

La nouvelle édition du Mémorial de la déportation des Juifs de France publiée en 2012 est le fruit de 15 années de travail.

« Chairs noires et pierres blanches: la traite négrière à La Rochelle et Rochefort au XVIII ème siècle ».

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Jusqu’au 24 avril, vous pouvez trouver au CDI de l’établissement une exposition consacrée à la traite négrière et à l’esclavage conçue et prêtée par les Archives Départementales de Charente maritime. Le titre de l’exposition est « chairs noires et pierres blanches: la traite négrière à La Rochelle et Rochefort au XVIIIe siècle ». Que représente la traite négrière depuis La Rochelle et Rochefort au XVIIIe siècle ?

  La traite négrière occidentale débute dès le XVIe siècle et elle va concerner jusqu’au XIXe siècle 11 millions d’Africains déportés massivement vers l’Amérique ( 10 Millions). La France s’engage dans ce « commerce » à compter du XVII e siècle.

   La Rochelle va faire partie avec Nantes, Bordeaux, Lorient, Le Havre et Boulogne des grands ports négriers en France. Entre 1730 et 1770 ce sont 206 expéditions négrières qui sont organisées depuis La Rochelle, cette période est celle où la traite est la plus importante.

  Des armateurs rochelais investissent dans le « commerce triangulaire » comme la famille Garesche ou encore la famille Fleuriau qui vont s’enrichir grâce à celui-ci. Les navires, une fois l’équipage constitué, au départ de La Rochelle transportent dans les cales leurs « pacotilles » , produits fabriqués tant en Aunis qu’en Saintonge,nom qui ne convient pas réellement quant à la valeur réelle des objets qui sont échangés  contre les esclaves achetés en Afrique. Au retour d’Amérique ( Haïti, Antilles), une fois vendus les esclaves, ils ramènent avec eux de la canne à sucre. On compte au milieu du XVIIe siècle et au début du XVIIIe siècle une quinzaine de raffineries. C’est donc toute une économie qui se met en place et qui permet à la ville de La Rochelle et dans une moindre mesure Rochefort de s’enrichir grâce à la traite négrière. Les armateurs se font édifier de vastes hôtels particuliers dont les  » hôtel Garesché » ou  » hôtel Fleuriau » marques de leur réussite sociale.

 Le dernier navire négrier quitte La Rochelle le 26 avril 1792 mais il faut attendre 1818 et l’ordonnance de Louis XVIII pour que la traite négrière soit interdite et l’année 1848 pour l’abolition définitive de l’esclavage.

  Aujourd’hui La Rochelle tente d’assumer ce passé. Le 10 mai 2012 , le 10 mai est la date de commémoration de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions, a été inaugurée la promenade Toussaint Louverture et toute une série de manifestations dans plusieurs quartiers de La Rochelle avaient eu lieu.

Abolition de l'esclavage : « la ville de La Rochelle assume son passé »

Inauguration de la plaque et de la promenade Toussaint Louverture 10 mai 2012. Photo Sud – Ouest.

Pour en savoir davantage:

http://www.ville-larochelle.fr/culture-sports-et-loisirs/musees-de-la-rochelle/musee-du-nouveau-monde.html

http://memorial.nantes.fr/#

http://www.slateafrique.com/84079/traite-mabanckou-tabou-africain-esclave

http://www.memorialdegoree.org/

http://blogs.mondomix.com/samarra.php/2014/05/02/la-memoire-de-la-traite-1