Quand une victime aborde le sujet du Harcèlement scolaire

témoin du harcèlement scolaire

« – Comment cela a-t-il commencé, à partir de quel âge ?

  • En CE2, en école ils commençaient déjà à m’insulter par rapport à ma couleur de peau puis c’est cette année que c’est le pire.
  • Et vous avez l’impression que cela se dégrade de jour en jour ?
  • Oui
  • Comment ressentez vous cela? Est ce que le soir vous arrivez à faire la part des choses ou cela devient trop compliqué ?
  • Il y a des soirs où j’arrive à faire la part des choses mais il y a des soirs où c’est trop, c’est trop dur.
  • Est ce que vous avez été victime de cyber-violence ?
  • Non en fait j’ai décidé de ne pas avoir Facebook pour ne pas recevoir d’insultes mais, sinon, par d’autres réseaux sociaux, non.
  • Quand pensez vous que cela va s’arrêter ?
  • J’espère que quand j’arriverai au lycée cela s’arrêtera en espérant que les gens aient une mentalité un peu plus évoluée.
  • En avez vous déjà parlé à vos parents à un membre du collège ?
  • Oui à mes parents et à mon meilleur ami.
  • Et jamais vous n’en avez parlé avec un adulte du collège ?
  • Non car en fait, j’ai déjà fait l’essai une année et ça n’a servi à rien et c’était même pire donc je préfère garder cela pour moi et ma famille.
  • Y a t-il des témoins de ses agressions?
  • Oui la plupart du collège.
  • Et qu’est ce que vous attendez d’eux, quand ils vous voient en train de vous faire agresser ?
  • Qu’ils fassent comme mon meilleur ami et qu’ils disent des fois « stop mettez vous à sa place, cela doit être pénible de toutes les 5 min recevoir une insulte  ».
  • Est ce que vous avez déjà remarqué un style d’agresseur à qui vous avez à faire ?
  • Oui c’est surtout ceux qui se prennent pour des grands au collège, ceux qui font partie de « L’élite » on va dire.
  • Et si vous deviez leurs passer un message, qu’est ce que vous leur diriez ?
  • Mettez vous 5 minutes à ma place juste voyez le calvaire que je vis tous les jours et je pense que je suis à un niveau où il faut que j’en parle sinon cela va se finir très mal et juste sachez que ce n’est pas parce qu’on ne dit rien qu’on ne subit pas et il y a des fois des personnes qui peuvent se mutiler sans qu’on les voie et cela peut être très très grave, vous pouvez causer la mort d’une personne.
  • Cela vous est déjà arrivé de vous mutiler ?
  • Oui je me suis déjà infligé ce genre de choses, l’année dernière et cette année j’ai failli mais il y avait ma mère donc je n’ai pas pu.
  • Est ce que vous avez, avec le temps réussi à prendre du recul à vous dire que ce sont des personnes bêtes ?
  • Il y a un moment où on prend du recul mais un moment stop parce qu’on ne peut plus et c’est pas une personne pas deux mais c’est la moité d’une classe qui vous dit ça et au bout d’un moment, on ne peut plus prendre de recul.
  • Et un jour quand vous deviendrez quelqu’un de « grand » est ce que vous vous investirez au sein d’une association pour aider ceux qui vivent ce que vous vivez ?
  • Oui bien sûr, d’ailleurs bientôt je vais être président d’une association pour les jeunes et si je pouvais aider les enfants qui sont victimess de racisme, j’essayerai.
  • Quand vous arriverez à surmonter cela et quand vous serez en face d’un enfant qui vit la même chose que vous quel conseil vous leur donnerez ?
  • Il faut absolument en parlere car quand on reste dans son coin on ne sait plus quoi faire, il y a trop d ‘enfants qui se suicident pour ce genre de choses et on peut dire que le harcèlement moral est bien pire que les coups et cela travaille beaucoup dans notre cerveau et je sais que moi je n’ai plus les mêmes notes qu’avant c’est à cause de cela et donc parlez- en à vos parents mais dites leur  »ne faites rien pour l’instant attendez que je vous donne le signal » parce qu’il y a beaucoup de parents qui veulent débarquer au collège et faire trop vite les choses. Il faut leur dire d’attendre et vous essayez de dire stop lâchez moi.
  • Comptez vous prendre une revanche sur ces personnes ?
  • Oui bien sûr et un jour ça arrivera et la vengeance se prépare dès maintenant, pour eux cela va faire mal. Je ne sais pas encore quel style de vengeance mais si par exemple comme actuellement en cours s’ ils me poussent à bout alors je réagirai par une claque. Mais pour l’instant je cherche une vengeance plus raffinée afin qu’ils souffrent autant que moi en ce moment. J’espère qu’un jour ils grandiront et qu’il ne m’insulteront plus à cause de ma couleur de peau »

Pierre BAZIN

Le Harcèlement scolaire

harcèlement scolaire

Comme son nom l’indique, le harcèlement scolaire est le fait de cibler une personne et de la rendre victime soit par des violences physiques comme le jet d’objets ou encore par des coups mais cela peut aussi concerner la violence verbale et toute forme de racket au sein d’un établissement scolaire mais aussi à l’extérieur.

Ce fléau touche en France, un élève sur 10, ce qui représente environ 700 600 personnes. Une nouvelle forme de harcèlement scolaire a fait son arrivée ces dernières années, une violence appelée « cyberviolence ». Aidé par les réseaux sociaux et les appareils de technologie, ce système de harcèlement toucherait plus de 1 élève sur 5. Beaucoup de sondages révèlent le nombre de victimes de ces nouvelles violences, cela nous a donc inspiré pour notre questionnaire. En effet parmi les questions auxquelles vous avez pu répondre figurait celle du harcèlement scolaire, après avoir reçu les résultats, la surprise était au rendez-vous, dans aucun des questionnaires n’apparaissait le terme victime ou témoin. Après avoir émis des hypothèses parmi les plus pertinentes figuraient : l’absence totale de ces pratiques au sein de notre collège ou alors ce sujet est tabou. Avec un regard plus attentif nous nous sommes aperçus que ce fléau existait bel et bien au collège Val de Rosemont et nous en avons donc conclu que ce sujet était tabou. Tout cela nous a permis de comprendre pourquoi les témoins de ces actes gardaient le silence. A ce jour, peu de plan concret, pour lutter contre le harcèlement scolaire existe ; le seul moyen de lutter contre cela c’est la parole. Un numéro a été mis en place par le ministère de l’Éducation Nationale afin de mettre fin aux violences, si vous êtes dans ce cas vous pouvez contacter la cellule d’aide au 0808 807 010. Si vous êtes témoin de ces agressions, vous pouvez sauver une vie en brisant le silence et en informant un assistant d’éducation ou alors la conseillère principale d’éducation.

Une étude a prouvé que se sont les garçons en classe de 6ème qui sont le plus victimes du harcèlement et que les agresseurs sont plus souvent des garçons que des filles. Cette étude affirme que les garçons sont victimes, plus souvent de violence physique et que les filles sont plus souvent victimes de violences verbales ou sexuelles. Nous avons recueilli le témoignage d’une personne qui souhaite garder l’anonymat et qui est victime de harcèlement scolaire à cause de sa couleur de peau :

« En CE2, à l’école ils commençaient déjà à m’insulter par rapport à ma couleur de peau puis c’est cette année que c’est le pire, cela se dégrade de jour en jour. Il y a des soirs où j’arrive à faire la part des choses mais il y a des soirs où c’est trop dur.  Si j’ai décidé de ne pas avoir Facebook c’est pour ne pas recevoir d’insultes des gens mais par d’autres réseaux sociaux que j’ai, je n’en ai encore jamais reçu. J’espère tout de même que quand j’arriverai au lycée cela s’arrêtera en espérant que les gens aient une mentalité un peu plus évoluée. »

-En avez vous déjà parlé à vos parents à un membre de votre famille ou de l’établissement ?

-Oui à mes parents et à mon meilleur ami. Mais jamais à un membre de l’établissement car en fait, j’ai déjà fait l’essai une année et ça n’a servi à rien et c’était même pire donc je préfère garder cela pour moi et ma famille.

J’aimerais que quand des témoins sont présents, qu’il fassent comme mon meilleur ami et qu’il disent des fois « stop mettez vous à sa place, cela doit être chiant de toutes les 5 min recevoir une insulte  ».

Lorsque que l’on aborde la question du style d’agresseur, sa réponse est plutôt surprenante :

« Oui c’est surtout ceux qui se prennent pour des grands au collège, ceux qui font partie de « L’élite » on va dire. J’aimerais leur dire  »mettez vous 5 minutes à ma place juste voyez le calvaire que je vis tous les jours  » et je pense que je suis à un niveau ou il faut que j’en parle sinon cela va se finir très mal  »et juste sachez que ce n’est pas parce qu’on ne dit rien qu’on ne subit pas et il y a des fois des personnes qui peuvent se mutiler sans qu’on le voie et cela peut être très très grave, vous pouvez causer la mort d’une personne ». Je me suis déjà infligé ce genre de chose, l’année dernière et cette année j’ai failli mais il y avait ma mère donc je n’ai pas pu.

Il y a un moment où on prend du recul mais un moment stop parce qu’on ne peut plus et c’est pas une personne pas deux mais c’est la moité d’une classe qui vous dit ça et au bout d’un moment on ne peut plus prendre de recul.

C’est aussi pour lutter contre ça que je vais bientôt être président d’une association pour les jeunes et si je pouvais aider les enfants qui sont victimes de racisme, je le ferai. Si j’ai un conseil à leur donner c’est celui ci : Il faut absolument en parler car quand on reste dans son coin on ne sait plus quoi faire, il y a trop d’enfants qui se suicident pour ce genre de choses et on peut dire que le harcèlement moral est bien pire que les coups et cela travaille beaucoup dans notre cerveau et je sais que si moi je n’ai plus les mêmes notes qu’avant c’est à cause de cela et donc parlez en à vos parents mais dites leur  »ne faites rien pour l’instant attendez que je vous donne le signal » parce qu’il y a beaucoup de parents qui veulent débarquer au collège et faire trop vite les choses. Il faut leurs dire d’attendre et vous essayez de dire stop lâchez moi.

Comptez vous prendre une revanche sur ces personnes ?

Oui bien sûr et un jour ça arrivera et la vengeance se prépare dès maintenant, pour eux cela va faire mal. Je ne sais pas encore quel style de vengeance mais si par exemple comme actuellement en cours si ils me poussent à bout alors je réagirai par une claque. Mais pour l’instant je cherche une vengeance plus raffinée afin qu’ils souffrent autant que moi en ce moment. J’espère qu’un jour ils grandiront et qu’il ne m’insulteront plus à cause de ma couleur de peau ».

Si vous êtes témoins de ses agressions ne soyez pas complices des agresseurs , parlez-en et si vous êtes dans le cas de notre témoin il faut absolument en parler car le principal allié de ces agresseurs c’est le silence. Enfin nous conclurons avec cette phrase de Mme Pepin, psychologue, « Tout le monde peut se retrouver un jour en situation d’agression ».

Pierre BAZIN

Vous pouvez découvrir le témoignage en entier sur notre blog.

La France bouleversée après ces attentats

French President Hollande is surrounded by head of states as they attend the solidarity march in the streets of Paris7 janvier 2015 :

Lors de leur conférence de rédaction, le journal « Charlie Hebdo » a été la cible d’un attentat. Deux hommes cagoulés et armés ont fait irruption dans le siège de l’hebdomadaire. A bord d’une C3 noire, ils se sont d’abord trompés de lieu en se rendant au N°6 alors que le siège du journal se trouve au N°10. En entrant dans l’immeuble ils vont d’abord tuer un agent de maintenance avant de rentrer dans la salle de réunion où ils vont ouvrir le feu, tuant un policier chargé d’assurer la sécurité de Charb avant d’abattre une grande partie des membres de la rédaction, parmi eux Charb, Cabu, Wollinski, Tignus,… En sortant de l’immeuble, un des deux terroristes criera « allahu akbar, dieu est grand » il ajoutera « on a vengé le prophète, Charlie Hebdo est mort » pour ensuite blesser un policier et l’abattre froidement. Ce serait une caricature du prophète Mahomet qui serait le mobile de cet attentat.

C’est alors que s’entame une grande chasse à l’homme, grâce notamment au témoignage d’un pompiste, les forces de l’ordre vont pouvoir établir une zone de recherche.

9 janvier 2015

C’est le 9 janvier que les policiers vont retrouver les deux frères Kouachi, responsables de l’attentat contre le journal. Lorsque ces derniers s’aperçoivent qu’ils ont été repérés, ils prennent en otage une imprimerie à Dammartin-en-Goëlle. Pendant ce temps, le responsable de la fusillade qui avait tué une policière municipale, prend en otage les clients d’ un super-marché Cacher à Vincennes. Simultanément, les forces de l’ordre lancent l’assaut dans les deux sites, les trois preneurs d’otages sont tués. C’est plus tard que l’on apprendra que les frères Kouachi et que Amedy Coulibaly étaient en lien. Au total seul Amedy Coulibaly fera des victimes lors de la prise d’otage.

Les conséquences de ces attentas :

Dans les jours qui ont suivis ces actes, des manifestations se sont organisées, des minutes de silence ont été respectées, c’est toute une France qui s’est unie, mais il y a aussi des pays qui se sont associés à la France pour montrer leur soutien mais aussi qu’ils luttent contre le terrorisme. L’exemple de cette unité a eu lieu à Paris où plus de 2 millions de personnes se sont réunies. En tête de cortège, de nombreux chefs d’états ou représentants de nations entouraient François Hollande et son gouvernement. La population a encore une fois réagi car au total il y a eu plus de 5 millions de tweets #JeSuisCharlie.

Dans notre collège, des badges « Je suis Charlie » ont été distribués, à l’initiative des 3ème B.

Malgré tout, des tensions sont présentes en Europe et certaines communautés ont été victimes de l’amalgame entre Islamisme radical et Islam. En deux semaines plus de 130 actes antimusulmans ont été recensés en France.

Ces actes peuvent-ils déclencher une guerre ?

Quelles conséquences ces actes vont-ils avoir en Europe et dans le monde ?

Les réponses aux questions viendront probablement avec le temps.

Pierre BAZIN